Histoire des Chartrons

 

 

 

 

Le golf

 

 Le golf fut créé à Bordeaux en 1900 par Charles A. Rischards qui s'associa avec quatre autres membres pour le promouvoir :

                                                                          W.P.S. Palmer Sambrone

                                                                          E.S. White

                                                                          Eg. Bryce

                                                                          W. Martin

Fixant à 30,00 fr. la cotisation annuelle, et indiquant dans sa première information que des statuts et un comité seraient élus dès que l'on atteindrait un groupe de cinquante joueurs.

Le premier président fut Albert de Luze, qui géra le club de 1900 à 1934. Puis M de Vial assura l'intérim en 1934/1935 jusqu'à la nomination de :

                                                           - Daniel Guestier                 1935 - 1960

                                                           - André Chauvot                  1961 - 1964

                                                           - Jules Ramarony               1964 - 1973

                                                           - Nathaniel L. Johnston       1974 - 1975

                                                           - Philippe Martin                  1976 - 1986

                                                           - Hervé Creuze                   1987 - 1988

                                                           - Pierre Secousse 1988 - 1992

                                                           - Laurent Courbu                 1993 -

Dans les années 1928 et 1929, grâce à des souscriptions, le Golf Bordelais racheta les terrains du Tir au pigeon, de façon à porter son parcours des neuf trous existants en dix-huit trous.

Le Golf prenant de l'extension, il fut nécessaire d'accroître les locaux, ce qui fut fait dans les années 1934-1935. Une grande salle de réception existant dorénavant, de nombreux dîners de gala furent donnés où se retrouvaient les Guestier, Samazeuilh, Gounouilhou, Calvet, Le Quellec, de Coral, Johnston, Auschitzky, Chauvot, Belisle-Fabre, Maxwell, Arné, Darrieux, Leperche, Gombaud, Riquier, Dudebat, Ora, Sitton, etc.

Sur le plan sportif, Bordeaux organisa dès sa création des rencontres très amicales mais où chacun désirait porter haut les couleurs de son club ; d'abord avec Pau, puis plus tard avec Arcachon et Chantilly.

Son jour de gloire vint en 1936 où son équipe composée de André Chauvot, F. Arné, Bobby Le Quellec, M. Jeanes, Olivier de Luze et Yves Le Quellec devint championne de France première série en gagnant la Coupe Gounouilhou après avoir battu la Boulie (Racing Club de France) 5/4. A cette occasion il faut noter un fait très rare au point de vue sportif : Le capitaine de la Boulie, le baron François de Bellet, accepta qu'il n'y ait pas de tirage au sort pour désigner le terrain où se disputerait la finale, agréant de jouer à Bordeaux avec ses équipiers, ayant jugé que Bordeaux avait dû déjà se déplacer pour aller battre Chantilly sur son terrain. Fait rare, mon­rant la sportivité existant alors.

 

dessin inédit de Jacques Le Tanneur sur calque

 

Voici trois anecdotes qui m'ont été rapportées.

Lors d'un match Bordeaux-Arcachon, Dany Guestier ne voyant pas arriver son adversaire Bobby Le Quellec, s'en alla le chercher au vestiaire. Il le découvrit en larmes et lui disant : « Dany, regarde, j'ai la rougeole. Je ne peux pas jouer ». Celui-ci s'approchant plus près découvrit que ces taches rouges étaient seulement du rouge à lèvres. Aussi lui répondit-il : « Tu as dû passer une bonne nuit ! Vas te doucher et viens jouer ». Cinq minutes plus tard, Bobby rayonnant arriva sur le départ et fit une très grande partie.

Une autre histoire de Bobby qui était le bon vivant du groupe :

Au départ du premier trou, il se mit devant sa balle et ne fit aucun mouvement pour la frapper. Son adversaire un peu inquiet, après plus de deux minutes, lui demanda : « Que vous arrive-t-il ? ». Et la réponse fusa : « J'attends que la balle devienne plus grosse ».

Enfin, une anecdote d'un match perdu par le capitaine André Chauvot contre son ami Jacques Léglise sur le golf de Chantilly :

André avait l'habitude de porter une casquette. Devant l'importance du coup, il la jeta à terre. Joua son coup amenant sa balle tout près du trou ; or en admirant la trajectoire de vol, il se baissa pour ramasser sa casquette, et... désastre : il trouva la balle de son adversaire dans sa main. Pénalité : la perte du trou ; La perte du match car cela était le dernier trou, et la perte de son ambition de devenir champion de France.

Fin 1940, Dany Guestier eut beaucoup de difficultés avec les occupants mais le golf ne fut jamais fermé, malgré les asperges Rommel qui obligèrent des règles locales et la réquisition d'une partie du terrain où était installé l'occupant avec ses mitrailleuses.

Le Golf est resté un merveilleux jardin. Il est aujourd'hui ceinturé par des maisons sauf face au champ de course. Il reste dans sa forme d'autrefois, avec cependant de nombreuses plantations supplémentaires.

Ayant participé à la vie du Golf seulement vers 1943, j'ai recherché les vieux membres pour avoir plus d'informations sur la période nous intéressant, mais ceux que j'ai pu joindre, n'ont plus de souvenirs très précis, si ce n'est pour dire : "Autrefois... c'était le bon temps...".

© Nathaniel L. Johnston

 

Publié dans

 le 19 août 1993.

 

Christine Creuze, dans "Le Lion raconte", rappelle qu'à cette époque l'entretien du terrain était assuré de façon bucolique par un troupeau de brebis qui, pendant le week-end, restait parqué à l'emplacement de l'actuel garage, ceci pour éviter des obstacles "fortuits".

Avant la construction du restaurant, Le club house, très restreint, ne comportait qu'une seule pièce. Les joueurs, en plus de leur sac de golf, devaient apporter leur panier.

Entre 1948 et 1960 on revoit le parcours afin d'augmenter les difficultés. Le matériel ayant fait d'énormes progrès, on allonge alors le parcours de 400 mètres. A cette époque, il valait mieux éviter de perdre sa balle dans les roughs car ils étaient plutôt épineux ! En effet, les neuf derniers trous du parcours étaient bordés d'épais ajoncs...

Ce vieux club peut tirer une légitime fierté d’avoir gagné sans exception tous les titres de « champion de France », en individuel et par équipe, quelle que soit la série.

Peu de golfs ont un tel palmarès. Mais il a fallu beaucoup de capitaines tels que Samazeuilh, Chauvot, Coutaut, Martin, pour qu’il reste et demeure un grand club français.