Nos familles se sont alliées en juillet 1786 par le mariage de Jean Boué avec Jeanne Elisabeth Obscur .
LES OBSCUR
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Dans la deuxième moitié
du XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Obscur, cadet d’une famille de
marchands de Villefranche-de-Rouèrgue, vint résider à Bordeaux, rue de
Reçu peu après bourgeois de Libourne, il tint certes dans cette ville un rang honorable et élevé, mais ce n’est pas là le mérite qui valut à ses neuf filles de contracter de brillantes alliances dans de riches et anciennes maisons du Libournais et du Bordelais. Selon une tradition qui reste vivace, les demoiselles Obscur étaient fort belles, de sorte que toutes se marièrent, et se marièrent jeunes. « A défaut de grosses dots, elles apportèrent à leurs maris le charme et la beauté », nous assure-t-on dans une généalogie de leur descendance. Il s’agit d’un mémoire inédit, d’un très grand intérêt car il montre comment de nombreux Bordelais comptent parmi leurs aïeules l’une de ces charmantes demoiselles ; mais il ne nous donne aucune information sur l’histoire de leurs ancêtres rouergats. L’état actuel de nos connaissances permet de combler en partie cette lacune, du moins pour les deux siècles pendant lesquels la famille Obscur se perpétua à Villefranche.
Elle s’y était établie
vers la fin du XVIe siècle. A la veille de
Le nom peu répandu que
porte cette famille ne paraît pas appartenir au fonds patronymique rouergat.
Sa forme moderne, en effet, pourrait être le résultat d’une altération d’un
patronyme plus ancien, dont la signification serait alors bien différente
de celle que suggère l’adjectif obscur. L’hypothèse repose sur l’analyse des
armes parlantes de la famille que l’on voit encore, finement sculptées dans
la pierre, au-dessus de l’entrée du vieil hôtel bâti au XVIIIe
siècle. Ces armes procèdent de deux rébus. Le premier, le plus compréhensible
de nos jours, est composé à partir d’un cœur brochant sur deux os posés en
sautoir, allusion directe à OS-CŒUR. Or le cœur est enflammé, c’est le second
rébus qui désigne d’une autre façon les deux mots contenus dans le premier,
mais à condition de restituer à OS le sens ancien qu’il a perdu, à savoir
HARDI, dont la sonorité appelle l’autre mot désuet ARDEIS, c’est-à-dire l’incendie,
l’embrasement. Il est permis de mener, par conséquent, que le patronyme Obscur
provient probablement du qualificatif OS - CUER qui, en ancien français, voulait
dire HARDI - CŒUR. C’est sans doute le sobriquet qui fut donné au fondateur
inconnu de cette famille, originaire probablement du nord de
Pierre HOCQUELLET.
"Bulletin du Centre Généalogique du Sud-Ouest", n°11, année 1983. Pages 18 à 33.