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MARIANNE FORT

 

 

Elle est née à Königsberg le mardi 25 août 1701.

 

© ächsisches Staatsarchiv Liepzig

 

Dimanche 6e de septembre 1701 a été bâtisée dans l'Eglise française de Cœnigsbergen Prusse par Mr le Pasteur Fort, Marianne Albertine, Fille du dit Pasteur, natif de Berlin, et de Made Jeanne Amélie Guitard, son Epouse, native de Stettin ; a été presentée au Bâtème par Mr le Pasteur Samuel Lafont, son Parain. et par Mdes la Conseillere de commerce Albertine Toussaint, née Götz, et Mariane Espanhiac, née Cabrit, ses Maraines ; Née le Mardi 25e d'Août de la même année à 11 ¼  d'heures du soir.

Fort, Pasteur

Daniel de Guiry, ancien                                                                   Lafont, Past. et Secret.

Lafont, Past. et Secre

Jean Pierre Binet, ancien                                                                Ch. Hasquel?, ancien

 

Elle s'y est mariée en 1796 avec Friedrich Auschitzky. Ils auront ensemble six enfants.

 

Elle décède à Hasenpoth (Russie), le 1er février 1803.

 

Notre ancêtre est Prussienne.

 

Au premier abord, sa nationalité nous avait dérouté, car suivant les privilèges accordés par l’Electeur Frédéric-Guillaume aux colons français, en 1625, ces derniers étaient exemptés de la juridiction des tribunaux mais ressortaient de leurs tribunaux particuliers.

 

Le Grand Tribunal français, au-dessus des tribunaux particuliers, jugeait en seconde instance (appel) les causes de la colonie du royaume de Prusse. Ainsi les Huguenots français gardaient leur identité. Ils n’étaient pas Prussiens, mais des sujets du roi de Prusse bénéficiant de privilèges (Mirabeau, tome V Page 326).

 

Sa famille a quitté la France depuis largement plus d'un siècle. Les Fort sont maintenant établis en Prusse depuis quatre générations. Nous savons qu’à partir de la deuxième ou troisième génération la connaissance du français se perdit. Alors nous pouvons imaginer que Daniel Fort (qui n'est plus Français mais naturalisé Russe) a estimé le moment venu d'avoir des enfants prussiens à part entière, bénéficiant de tous les droits et avantages que pouvait leur offrir leur nouvelle patrie.

 

Ultérieurement, une loi promulguée en 1790, la loi Marsanne de Fonjuliane, rendra automatiquement la nationalité française aux descendants d’émigrés huguenots désireux de revenir en France. Elle est restée en vigueur jusqu'en 1945. Son bénéficiaire le plus connu est Benjamin Constant (1767-1830).

 

... Carl-Ulrich Auschitzky en a aussi profité.

 

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Pour mieux comprendre la décision de Daniel Fort, nous pourrions mettre en parallèle les Auschitzky venus de Courlande, en Russie.

 

Evidemment ceux de la même génération, la quatrième. Marie-Thérèse Trabut-Cussac, par exemple ; mon père ou encore leur cousin Max Auschitzky. Etaient-ils encore imprégnés de la culture balte de leurs ancêtres ? Ressentaient-ils la nostalgie d’un pays qu’ils n’avaient aucune raison de connaître un jour ? Des souvenirs du temps jadis à ressasser ?

 

Entre le statut (assez inconfortable) d’immigré ou la nationalité française, qu’auraient-ils fait s’ils avaient dû opter ?