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LES EIFFEL  
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Nous ne sommes pas apparentés avec les EIFFEL, ni de près, ni de loin, mais ils sont depuis toujours nos meilleurs amis. Des amis intimes. D’ailleurs, le bâtonnier Larnaudie, mari de l’arrière-petite-fille de Gustave,  est le parrain de mon fils, Bertrand.

 

Nos relations remontent à la construction du pont métallique sur la Garonne que les Bordelais appellent "la passerelle". C'est, je vous le rappelle, un ouvrage à deux voies de 511 mètres de long, classé en 2007 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Il avait alors une grande importance économique et stratégique et supportait le passage de nombreux trains. Sa construction débuta le 15 septembre 1858. Gustave EIFFEL a participé activement à sa structure, il n'avait alors que 26 ans.

 

Il était célibataire et il fréquenta à cette époque les meilleurs salons bordelais. Là, il fit la connaissance de François Léopold FLINOY, mon arrière-grand-père, qui sera, lui aussi, considéré comme un génie : Gustave est connu comme un des plus grands spécialistes mondiaux de la construction métallique. Il est l'auteur de la Tour qui porte son nom, qui deviendra très vite l'emblème de la France. Léopold, comme l'un des plus grands financiers de son temps : créant une compagnie d'assurances, Le Phénix, qui rapidement essaimera dans l'Europe entière. Le Général De Gaulle la nationalisera en 1940 pour former avec d'autres le Groupe des AGF, qui deviendra plus tard la propriété de l'Allianz, l'un des premiers groupes mondiaux d'assurances. Sur sa lancée,  Léopold va créer, peu après, avec quelques amis, La Société Bordelaise, cette banque lui étant nécessaire pour faire des opérations de "bancassurance", dont il a été le précurseur. Elle aussi sera nationalisée en 40 pour former le C.I.C. Parmi ses innombrables fonctions, il était administrateur délégué de la Banque de France et de nombreuses sociétés de premier plan.

 

Pendant l'édification du siège social du Phénix, 33 rue Lafayette à Paris (aujourd'hui, siège et direction générale d'AREVA) et de l'hôtel particulier qu'il se fait bâtir rue Lafitte, il loge  rue Rabelais chez Gustave, son ami intime.

 

Mais Gustave Eiffel se laisse entraîner dans l'affaire du canal de Panama. Il préfère un temps s'éloigner de Paris, et charge Léopold de lui trouver quelque chose dans le bordelais dont il conserve un si bon souvenir. Ce dernier lui suggère Vacquey, à Salleboeuf, qu'il achètera pour son fils Edouard. Cette propriété est mitoyenne de Milon, que mon ancêtre va acquérir sur la lancée pour rester voisins.

 

Mais l'inactivité pèse sur ces deux hommes. Comme ils sont de grands collectionneurs, ils passent de longs moments à chiner les meubles et tableaux les plus rares, non seulement dans la région mais aussi à l'étranger. Ils en acquirent tant que les vastes greniers de Vacquey furent rapidement remplis et même débordèrent, tandis que Flinoy acheta dans les environs de La Sauve Majeure  un château  (Châteauneuf) pour lui servir de garde-meubles. Il y en eu tant qu'à notre génération, la quatrième, malgré les partages et les aléas de la vie, la partie la plus intéressante de nos intérieurs respectifs est constituée des reliefs de ces deux collections.

 

© Hubert AUSCHITZKY