Maisons et domaines Vialar

 

 

 

LES MAISONS D'EMILIE DE VIALAR A ALGER

 

 

Son premier soin est de mettre fin à l’installation provisoire de sa petite communauté chez Augustin de Vialar. Elle fait successivement l’acquisition d’une mosquée en ruines, d’un autre local, et d’une troisième maison où elle établit les Soeurs, avec l’intention de procéder à des agrandissements. Elle assigne une double destination à cette fondation : celle-ci sera, d’une part, une centrale des œuvres pour Alger et sa région et, d’autre part, elle abritera des Soeurs en nombre suffisant pour remplacer celles qui succomberaient aux fatigues et à la maladie, ou pour répondre aux besoins des établissements nouveaux. Mère de Vialar va vite, très vite, parce qu’elle est en plein champ de bataille et qu’elle est sollicitée de toutes parts. Classes et infirmerie s’ouvrent aussitôt. La fondatrice fait venir de Gaillac, où le recrutement est en bonne voie, des effectifs indispensables. Dès la fin de cette même année 1836, la Centrale groupe une vingtaine de Soeurs.

 

Dix-huit mois à peine se sont écoulés depuis qu’Emilie de Vialar a débarqué à Alger pour la première fois et déjà sa fondation a pris racine. Elle a fait la preuve de ses dons d’organisatrice et surtout de son génie missionnaire. Sitôt sur le sol africain, cette jeune femme, dont les trente-huit premières années ont tenu dans les seuls horizons d’une petite ville languedocienne, s’est faite à l’Afrique comme à une contrée familière. Elle a manifesté d’emblée sa claire vue des situations, sa décision prompte, le bonheur de ses réalisations.

Mais le fait dominant, - d’une promptitude et d’une plénitude saisissantes, - est sa conquête du coeur indigène. Elle et ses filles sont aimées et elles en reçoivent de toutes parts le témoignage émouvant. Les Arabes, qui les ont admirées pendant l’épidémie de choléra, continuent de les voir, plus nombreuses mais toutes pareilles, soignant, avec une maternelle tendresse, leurs compatriotes couverts de plaies, s’affairant partout où le malheur, - misère ou maladie, - les appelle. Ils perçoivent qu’il est un moteur divin à une activité si désintéressée. « Celui-là est bien bon qui te fait faire ces choses », dit un jour l’un d’eux, en désignant la croix posée sur la poitrine d’une soeur. L’amour du Christ et des âmes est en effet la raison primordiale de tant de dévouement. Au service de ce grand amour, Emilie de Vialar a mis cet esprit d’adaptation qu’elle possède à un haut degré et sans lequel il n’est pas d’action missionnaire efficace.

 

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·    Relevé dans le Moniteur algérien du 15 juillet 1836

- Suivant acte reçu par Me Oury, le 28 juin 1826, M. Georges Woff, négociant, demeurant à Alger, a transporté à Madame Emilie de Vialar, supérieure générale des dames soeurs de charité, demeurant à Alger, ses droits au bail à rente perpétuelle, d’une maison sise à Alger, rue Salluste n° 1, connue sous le nom de Dar Abou Saïd, moyennant 3000 fr. de prix principal et la charge de servir aux maures bailleurs originaires une rente de 500 boudjoux soit 900 fr.

Note : La rue Salluste est une rue qui serpente en grimpant derrière la cathédrale. Deux impasses, la première à droite et la seconde à gauche en montant, constituent l’impasse Salluste. C’est au numéro 22, où habitait Vialar, que s’installera l’atelier Bélisaire. La numérotation se fait depuis la mer.

 

·    Relevé dans le Moniteur algérien du 28 octobre 1836

- Par acte en date du 17 octobre, M. Marx Guggenheim tant à son nom qu’en celui de M. Hirche, a vendu a Madame Anne-Marguerite-Adélaïde-Emilie de Vialar, une maison sise à Alger, rue du Soudan, nos 60 62 et 64, à la charge de la rente de 625 fr. et 3000 fr. de prix.