Maisons et domaines Vialar

 

 

 

Les DOMAINES

 

Une grande partie des centres si florissants du Sahel et de la Mitidja n’ont pas d’autre origine que les grandes fermes acquises au début de la conquête par des Français ; leurs premiers habitants ont été les cultivateurs appelés à vivre sur ces grands domaines et les ouvriers venus se fixer à proximité des camps.

Parmi ces grands colons du début, le plus remarquable, le plus entreprenant, le plus généreux, le plus actif fut sans doute le baron de Vialar. En 1832, venant de Gaillac, il s’arrêta à Alger et s’y fixa : « Je crus reconnaître, disait-il plus tard, qu’il y avait là de grandes entreprises à tenter. Je vis que le sol était fertile et l’insalubrité du climat à peu près chimérique. Les obstacles que nous avions à surmonter de la part des indigènes me parurent bien moindre que je ne me l’étais imaginé. Je crus entrevoir le temps où cette belle contrée, magnifique don de la Providence, encore aujourd’hui stérile, serait fécondée par le travail et où plus de vingt départements français accroîtraient la richesse et la puissance de mon pays. »

 

Voici maintenant les notes de notre aimable correspondant, M. Jean-Pierre Bétoin, sur ses domaines identifiés par la publication de leurs achats dans le Moniteur algérien, le journal officiel de la colonie :

 

Moniteur algérien du 11 avril 1833

 

‑ Suivant acte passé le 24 de Chaoual 1248 (15 mars 1833), chez le cadi Maleki, enregistré le 19 mars 1833, folio  55, n. 1225, et devant Me Martin, notaire à Alger, le…..  du même mois, enregistré le              suivant, Ali el Hanafi ben Tebib, a donné à titre de bail à rente perpétuelle à M. le baron Antoine‑Etienne‑Augustin Vialar, une ferme située à Outhan ben Khelis, connue sous le nom de Haouch ben Bernou, moyennant 810 francs payés comptant et une rente annuelle de 150 boudjous, dont deux années ont été payées d'avance.

Note : 1 boudjou vaut 1,86 francs. Le qualificatif El-Hanafi indique qu’il s’agit d’un turc, puisqu’il pratique le rite hanéfite. L’histoire de cet haouch est des plus intéressante puisque tous ses propriétaires ont eu une vie des plus passionnantes, que ce soit le comte Gaston de Raousset Boulbon, chercheur d’or en Californie, puis “Roi du Sonora”, qui finira sa vie le 12 août 1854 à Guaymas (Mexique), fusillé par les mexicains. C’est le modèle de l’”Homme qui voulut être Roi”. Citer encore Arles-Dufour, qui l’incorpora dans son “domaine des sources”. Le problème de Ben Bernou, c’est que la moitié de la propriété (204 ha alors que Vialar la croyait de 1000 ha) était constituée par des marais, et que l’autre moitié manquait d’eau potable. C’est Arles-Dufour qui en a trouvé en forant à 74 mètres de profondeur.

 

‑ Suivant acte passé chez le cadi Maleki, enregistré le 29 mars 1833, folio  60, n. 1556, et le même jour devant Me Martin, notaire à Alger, enregistré par duplicata le 2 avril 1833, folio 10, n. 63, Mouhammed el Hanafi Semmar ben Kelil, agissant comme mandataire de sa femme, Lhora ben Ahmet, et Abd el Lahman ben Ali, ont vendu à M. le baron Antoine‑Etienne‑Augustin Vialar, une ferme connue sous le nom de Hoch Dahman, située dans le quartier de el Mourabaa el Charkia, terroir de Beni Moussa, moyennant 450 boudjous d'Alger, payés comptant.

Note : encore un turc !

 

‑ Suivant acte aux écritures de Me Martin, notaire à Alger, en date du 4 avril 1833, dûment enregistré ; Khadoudja bent Mouhammad, propriétaire à Alger, agissant en son nom personnel ; Mouni bent Mouhammad, propriétaire à Alger, agissant en qualité de tutrice de ses enfants mineurs, qui sont : Ahmad, Mouhammad et Abd el Rahman, tous trois enfants de Kaddour ; Ali Khavadji el Makfoudji, propriétaire à Alger, agissant comme mandataire de sa femme Mimi bent Kaddour, et de son beau‑frère Ali ben Brahim, ont donné à bail à rente annuelle et perpétuelle à M. le baron Antoine‑Etienne‑Augustin Vialar, ancien magistrat, demeurant à Alger, impasse Salluste n. 22, un jardin, circonstances et dépendances, situé au quartier de Kouba, près Alger, et connu sous le nom de Ain Romanna, moyennant 350 boudjous de pot de vin et 70 boudjous d'Alger de rente perpétuelle payables d'avance.

Alger le 9 avril 1833

Pour M. le baron Vialar

Delphin Paget

Note : un haouch est une grande exploitation, tandis qu’un djenan a une petite dimension (de l’ordre de 2 à 4 hectares). Une inconnue, où se trouve Aïn Romana? Y a t il un lien avec l’oued Romana qui se trouve un peu au sud de Ben Aknoun, c’est à dire à El-Biar.

 

‑ Suivant acte aux écriture de Me Martin, notaire à Alger, en date du 4 avril 1833, dûment enregistré ; la femme Khadoudja bent Mouhammad, propriétaire à Alger, a donné à bail à rente annuelle et perpétuelle à M. le baron Antoine‑Etienne‑Augustin Vialar, ancien magistrat, demeurant à Alger, impasse Salluste n. 22, un jardin, circonstances et dépendances, situé à Ain Romana, quartier de Kouba, près Alger, et connu sous le nom de Djenan Boota, moyennant 150 boudjous de pot de vin et 30 boudjous d'Alger de rente perpétuelle payables d'avance.

Alger le 9 avril 1833

Pour M. le baron Vialar

Delphin Paget

 

Moniteur algérien du 10 février 1834

 

‑ Suivant acte passé devant le même notaire le 28 janvier 1834, enregistré,  el‑Hadj‑Abd‑el‑Kader‑el‑Zakkai ben‑el‑Hadj‑Mouhammad, propriétaire au quartier de Beni‑Kalel, a donné à titre de bail à rente annuelle et perpétuelle à M. Antoine‑Etienne‑Augustin baron Vialar, ancien magistrat, présentement à Alger, y demeurant impasse Salluste, n. 22, une terre située au quartier de Beni‑Khalil, sur le terroir de Zekaya, à la charge pour le preneur de servir la rente de 80 boudjoux d'Alger, et en outre moyennant 50 boudjoux de pot de vin qui ont été payés comptant ; deux années de la rente payées d'avance.

Alger le 1er février 1834

Note : il s’agit sans doute d’une famille maraboutique.

 

Moniteur algérien du 21 mars 1834

 

‑ Suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 2 mars 1834, enregistré,  M. Jacques Ayas, agent d'affaires, demeurant à Alger, au nom et comme mandataire de Léon Matty, propriétaire demeurant à Marseille, a cédé à M. Antoine‑Etienne‑Augustin baron Vialar, ancien magistrat, demeurant présentement à Alger, le droit de son mandant à la jouissance perpétuelle d'une propriété rurale située sur le terroir de Ouchachia, près d'Alger, à la charge par le cessionnaire de servir une rente de 100 boudjoux grevant cette propriété, et en outre moyennant 2559 francs 50 centimes stipulé audit contrat, payables après la purge des privilèges et hypothèques qui peuvent exister sur cette propriété.

Alger le 4 mars 1834

Note : L’oued Ouchahia est vers Kouba, et un peu au nord de Tixerain.

 

‑ Suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 14 mars 1834, Abdel‑Rahman el‑Fahsi el‑Bonatero, demeurant à Alger, a vendu à M. Antoine‑Etienne‑Augustin baron Vialar, ancien magistrat, demeurant à Alger, une propriété située  au quartier de Tixeraïm, près d'Alger, moyennant 630 boudjoux qui lui ont été payés comptant .

Alger le 17 mars 1834

Note : Bonatero! Descendant de renégat, peut-être pirate italien ou corse

 

Moniteur algérien du 14 avril 1834

 

‑ Suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 4 avril 1834, enregistré; M. Augustin Mercier, négociant à Alger, rue Navarin, n. 27,  a cédé à M. Antoine Etienne Augustin baron Vialar, ancien magistrat demeurant à Alger, rue du Chêne, n. 8, son droit à la jouissance perpétuelle d'un jardin potager situé sur le territoire de Khnis, près Alger, moyennant 3000 fr. qui lui ont été payés comptant et à la charge en outre de servir la rente de 300 boudjous grevant cet immeuble.

Alger le 8 avril 1834

Note : L’oued Khnis débouche du ravin de la Femme sauvage pour se jeter dans la mer à Hussein-dey.

 

Moniteur algérien du 30 avril 1834

 

Purges d'hypothèques légales

‑ Par exploit de Raynaud, huissier à Alger, en date du 15 mars 1834, enregistré le 17 du même mois, fait requête de Martin-Etienne-Auguste baron Vialar, ancien magistrat, demeurant à Alger, impasse Salluste n. 22, acquéreur du droit à la jouissance perpétuelle, à compter du jour de l’acte, d’une propriété rurale située au terroir d’Oucha-Hia, territoire d’Alger, suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 2 mars 1834, enregistré et cédé par M. Jacques Ayas, agent d’affaires, demeurant à Alger, rue Soggemah, n. 10, ayant agi au nom et comme étant substitué au lieu et place du sieur Lazare Sacerdot, négociant, demeurant à Alger, suivant acte reçu par Me Martin, notaire à Alger, le 25 février 1834, enregistré dans tous les pouvoirs conférés audit sieur Sacerdot par M. Léon Matty, propriétaire, demeurant à Marseille, rue Lafayette n. 12, moyennant une somme de 2553 fr. 50 cent. payable après la purge des hypothèques, tant inscrites que légales, et à la charge par l’acquéreur de servir au premier propriétaire une rente annuelle et perpétuelle de 100 boudjoux grevant ladite propriété, et encore de payer à la décharge du vendeur 100 boudjoux pour une année de la dite rente échue le 16 radjal 1249 de l’hégire. Notification a été faite à M. Le procureur du Roi prés les tribunaux d’Alger, en son parquet, de l’acte de dépôt fait au greffe de la cour de justice d’Alger, en date du 8 mars 1834, enregistré, d’une expédition de l’acte précité. A même requête et par exploit de Gnac, huissier à Marseille, en date du 26 mars 10834, enregistré, même notification que dessus a été faite à dame Gentile Carcassonne, épouse du sieur Léon Matty, demeurant à Marseille avec son mari. Lesdits exploits contenant déclaration que ceux du chef desquels il pourrait être formé des inscriptions pour raisons d’hypothèques légales n’étant pas connu du requérant, il ferait publier lesdites notifications dans la forme prescrite par l’article 683 du Code de procédure civile, conformément aux articles 2193 et 2194 du Code civil, et aux dispositions des avis du Conseil d’Etat des 1er juin et 8 mai 1812.

Pour M. le baron Vialar

Raynaud, huissier.

Note : Jacques Ayas est un agent d’affaire, natif de Nice (à l’époque au Piémont) d’origine Livournaise (c’est ainsi qu’on appelait les juifs italiens qui avaient un pied dans chacun des pays, et qui ont pendant longtemps profité de la piraterie, puisqu’ils rachetaient les cargaisons à bas prix, et servaient également d’intermédiaires pour le rachat des captifs. Les juifs maghrébins les appellent granas). C’est lui qui a vendu des terrains inexistants à la société de colonisation de la Seine Inférieure. On comprend mieux pourquoi Vialar effectue une purge des hypothèques. Ayas meurt très vite et laisse une grande fortune à sa veuve. Ce sont ses agissements malhonnêtes qui ont créé la réputation du ”juif intermédiaire peu scrupuleux” dans les achats de terrains. Il semblerait qu’il ait été parent de Léon Ayas (né le 18.10.1807 à Marseille), guide interprète recruté en juin 1830, et mort au combat contre Bou Maza en 1846.

 

Moniteur algérien du 8 mai 1834

 

‑ Par exploit de Raynaud, huissier à Alger, en date du 30 avril 1834, enregistré le 2 mai suivant, fait requête de Antoine-Etienne-Auguste baron Vialar, ancien magistrat, demeurant à Alger,rue du Chesne, n. 8, acquéreur de la totalité d’un jardin potager situé sur le terroir de Khuis, attenant au jardin potager de Ahmed ben Moussa, suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 4 avril 1834, enregistré et cédé par M. Augustin Mercier, négociant, demeurant à Alger, rue Navarin, n. 27, moyennant la somme de 3000 fr., et à la charge par l’acquéreur de servir une rente annuelle et perpétuelle aux ayants droits de 300 boudjoux, dont la dite propriété est grevée, notification a été faite à M. Le procureur du Roi prés les tribunaux d’Alger, en son parquet, de l’acte de dépôt fait au greffe de la cour de justice d’Alger, en date du 14 avril 1834, enregistré de l’acte de cession sus énoncé, ledit exploit contenant déclaration que ceux du chef desquels il pourrait être formé des inscriptions pour raisons d’hypothèques légales n’étant pas connu dudit sieur baron Vialar, il ferait faire la présente publication prescrite par l’article 683 du Code de procédure civile, conformément aux articles 2193 et 2194 du Code civil, et aux dispositions des avis du Conseil d’Etat des 1er juin 1807 et 8 mai 1812.

Pour M. le baron Vialar

Raynaud, huissier.

Note : cet Augustin Mercier devait avoir une mauvaise réputation!

 

Moniteur algérien du 7 juin 1834

 

‑ Par acte passé devant Me Guertin, notaire à Alger, le 18 mai 1834, M. Jean-Baptiste-Lucien Baudens, chirurgien major; M. Pierre Vignes; M. Antoine-Théophile-Alfred Raynaud, chirurgien aide major et M. Pierre-Augustin Marie, pharmacien major, tous quatre attachés à l’armée d’occupation d’Afrique, à Alger, ont cédé et transporté à M. Antoine-Etienne-Augustin baron Vialar, ancien magistrat et actuellement propriétaire à Alger, tous leurs droits, savoir MM. Vignes, Reynaud et Marie tous leurs droits et M. Baudens seulement les trois quarante-cinquièmes au total des siens, au bail à rente perpétuelle d’une hoche appelée Alrekir et ses dépendances sises à Benimoussa, à la charge des vingt quarante-cinquièmes de la rente perpétuelle qui était originellement de 800 boudjous grevant cette propriété mais qui, postérieurement a été réduite à 300 boudjous.

Alger le 28 mai 1834

Note : C’est le fameux haouch Baraki, dont la superficie est entièrement occupée aujourd’hui par la ville de Baraki. Quant au docteur Baudens, il a participé au débarquement, et s’est acheté cette propriété pour exploiter le foin. Célèbre médecin militaire, fondateur de l’institut de médecine militaire d’Alger, recherches sur l’utilisation du chloroforme, a laissé son nom aux hôpitaux militaires d’Oran et de Bourges. Plan de cette exploitation dans Julien Franc.

 

 

 

Moniteur algérien du 29 juillet 1834

 

- Par acte reçu devant le même notaire (Me Martin), le 17 septembre 1834, le sieur El Tayel ben Ahmed bou Djoueza, marchand à Alger, et dame El Zehra bent Achek Mohammad, veuve Mouhamed bou Djoueza, propriétaire à Alger, ont vendu à M. Antoine-Etienne-Augustin Baron Vialar, ancien magistrat, et Max de Tonnac, propriétaire, demeurant tous deux à Alger, une propriété rurale connue sous le nom de Djenan bou Djouiza, située dans le quartier de Tixéraïne, près Alger, moyennant la somme de 1,900 boudjoux, prix principal, et en outre a la charge de servir une rente dite ana de 9 boudjoux.

Alger, le 22 septembre 1834.

 

Moniteur algérien du 5 mars 1835

 

‑ Suivant acte passé devant le même notaire (M. Lavollée) à Alger, le 16 février 1835, le nommé Hamet ben Mohammed ben Achmet ben Amot, demeurant à la tribu d’Eddekakna a fait bail à perpétuité à M. Antoine Augustin baron Vialar, et à M. Auguste Cassidon, demeurant tous deux à Alger, d’une propriété rurale appelée Haouch Haddiago, moyennant 108 fr. de rente annuelle et perpétuelle.

Alger, le 26 février 1835.

Note : Il s’agit de l’haouch Hadj Yacoub, dont le territoire a servi pour installer le village de colonisation de Saint Jules, une catastrophe! Le terrain s’étendait sur un ensemble de collines sans grande valeur agricole, et était auparavant la propriété des Ouled Yacoub. Le nom exact de l’associé est Auguste Caussidou.

 

Moniteur algérien du 12 mars 1835

 

- Suivant acte passé devant Me Martin, notaire à Alger, le 17 février 1835, enregistré, 1° La Hadoudja bent Moustafa el Harrar, tutrice de Mohamed el Goussam, enfants mineurs issus de son mariage avec feu Ahmed ben el Raïs le Arbi; Moustapha el Hanafi ben Ali ben Sati, et 3° Hanifa bent el sid Mohamed, tutrice de Mouhammad; Youssef; Aïcha et Nassa, tous quatre enfants mineurs issus de son premier mariage avec feu Sidi Ali ben Ahmad, tous les susnommés représentés par leur mandataire, ont donné à titre de bail à rente annuelle et perpétuelle, à MM. Antoine-Augustin baron Vialar, et Max de Tonnac, propriétaires à Alger, deux fermes réunies n’en formant actuellement qu’une seule, située sur le terroir de Khadra, canton de Khechna, plus une pièce de terre située sur le même terroir, canton de Beni-Moussa; ce bail à rente a été fait à la charge par les preneurs de payer et servir annuellement et par avance une rente de la somme de 600 boudjous et, en outre, moyennant 1800 boudjous à titre de pot de vin, le tout payé avant la passation du contrat dont il s’agit.

Alger, le 20 février 1835

Note : encore des turcs !

 

 C’est dans le haouch Khadra (ferme de la verdure), à 2 km du futur village de Rivet (Mefthar) que Tonnac vint s’y installer et développer la première ferme de la Mitidja. Ce fut une vraie réussite due à ses qualités exceptionnelles. Lorsqu’il voulut prendre possession de sa terre, il partit seul avec un cuisinier, s’installa au pied d’un arbre et fit faire le café ; il en offrit aux indigènes, distribua des friandises aux enfants, puis expliqua qu’il avait acheté la ferme, mais entendait ne rien changer aux usages établis ; il s’offrit même à restaurer une koubba en ruines qui se trouvait sur le territoire de la tribu. En compensation, les indigènes l’aidèrent à construire sa maison.

Son habilité, sa souplesse, sa bienveillance, sa parfaite connaissance de l’arabe, firent rapidement tomber leur hostilité et leur méfiance. On dit qu’il portait le burnous, vivait à l’indigène de couscous et de café.

 

 

A l’intérieur de son « château fort », avec tourelles et bastion, il tenait tête facilement aux maraudeurs et devint le chef et le protecteur.

 

Tels étaient ces premiers colons, qu’on représentait en France comme des accapareurs et des exploiteurs. Ils savaient se faire aimer des indigènes, les attacher à leurs intérêts, s’en faire des auxiliaires.  

 

Moniteur algérien du 11 avril 1835

 

- Suivant contrat passé devant ledit Me Lavollée, notaire le 1er avril 1835, le sidi Mohammed ben le-Mechri, demeurant à Edde Kakna, a vendu à MM. Caussidon et le baron Vialar, demeurant tous deux à Alger, 42 pièces de terre à Edde Kakna moyennant 900 francs payés comptant.

Note : suite de Saint Jules

 

Moniteur algérien du 10 décembre 1835

 

- Suivant acte du même notaire (Me Liautaud) du 14 novembre 1835, enregistré, M. Baudens, demeurant à Alger, a fait cession de tous ses droits à M. de Vialar, propriétaire demeurant à Alger, cessionnaire pour un dixième et à madame de Vialar, supérieure des Dames de Charité à Gaillac, cessionnaire pour les neuf autres dixièmes, d’une propriété rurale, sise près Alger, au bord de l’Aratch, nommée Haouch Barraki à la charge de servir aux Maures bailleurs originaires, la portion leur afférente dans la rente de 540 francs, capital au denier 20, 10,800 grevant la dite propriété.

Note : suite de Baraki

 

Moniteur algérien du 10 décembre 1835

 

- Suivant acte devant Me Guertin notaire à Alger,  en présence de témoins, du 20 mai 1834, MM. Baudens, Vignes, Renaud et Marie demeurant tous à Alger, ont cédé à M. de Vialar propriétaire demeurant à Alger, tous leurs droits au bail à rente perpétuelle d’un Haouch appelé Benalreki (Barraki) a la charge de servir à qui de droit la rente de 500 Boudjoux grevant ladite propriété, mais jusqu’à concurrence de la portion cédée.

Note : encore Baraki

 

Moniteur algérien du 7 mai 1836

 

- Suivant acte passé devant le même notaire (Me Oury), le 22 avril 1836, le mandataire de M. Boyer, lieutenant de gendarmerie à Alger, a vendu à M. le baron Vialar et à MM. Max de Tonnac, une propriété sise à Tixeraïn, connue sous le nom de Djenan el Zitounn, moyennant 2500 fr. de prix principal et à la charge de servir une rente ana de 56 fr 50 c.

 

Moniteur Algérien du 9 février 1839

 

-Suivant procès-verbal, requête des domaines, dressé par Me Lavollée, le 4 février 1839, enregistré, (...) s’est rendu acquéreur (...) M. le baron de Vialar, d’une autre propriété dite Djennan Moustapha Raïs, appartenant au domaine, moyennant 890 fr. de rente au capital de 17,800 fr, (...).

Cette vente aux enchères a eu lieu le lundi 4 février 1839, à midi, au bureau des Domaines, rue de la Charte n° 74, en vertu de l’Arrêté du Gouverneur général en date du 27 décembre 1838. L’arrêté précise qu’il s’agit du 4° lot, et :

- que la propriété est situé à Mustapha Supérieur,

- qu’elle est connue sous les noms de Djennan Moustapha Raïs et de Maison Rouge,

- et qu’elle a une contenance de 4 hectares, 86 ares, 74 centiares,

- qu’elle est mise à prix à 600fr.

Le cahier des charges oblige également les adjudicataires :

1° De mettre en culture dans le délai d’un an la totalité desdites propriétés;

2° De planter dans le même délai et par hectare, terme moyen, 50 arbres forestiers ou fruitiers de haute tige;

3° Enfin, en ce qui concerne les 4° et 5° lots, de réparer dans le même délai d’un an, les maisons d’habitation qui s’y trouvent.

Les prix seront stipulés en rentes annuelles et perpétuelles au capital de cinq pour cent.

Note : Maison rouge est plus facilement identifiable que Djenan Moustapha Raïs, et le nom existe toujours.

 

NOTES TIRÉES DE JULIEN FRANC

LA MITIDJA DE LA CONQUÊTE

 

 

 

Outhan des Kachena

compris entre l’oued Sensela ou oued Sidi Ahmad à l’ouest, et l’oued Boudouaou à l’est.

Divisé en 8 cantons : Zerouela, Djah, Meridja, Ouled Addad, Ouled Bessem, Ouled Saad, Char ben Djenan, Harraouah

Deux forets : cap matifou et Reghaia

Haouchs : Boudouaou, ben Adjelu, ouled Addad, Reghaia, ben Zerga, Rasoutha, el Bey, ben Daly Bey, Hammedi, el Khadra, ben Abd el Tif, ben Zerga, el Corso

marché : Souk el Hamiz, jeudi

 

Outhan des Beni Moussa

compris entre l’oued Sensela et l’oued Harrach, jusqu’à l’Atlas

Divisé en cantons : Cheraba, le Hamiret, Ouled Slama, el Meraba el Cheraga, el Meraba el Gharaba, Ouled Ahmed, Beni Hourli

Haouchs : el Aga, Schrahaba, Nacef Khodja, ben Youssef, bou Kandoura, ben Hassen, ouled Hallel, Kaid Ahmed, el Kodja, Sidi Moussa, Ouled Adda, Kiddar, el Kateb, ben Semman

marché : l’Arba, mercredi

 

Outhan des Beni Khelil

compris entre l’Harrach à l’est, la Chiffa et le Mazafran à l’Ouest, et le beylick du Titteri au sud

Divisé en cantons : el Outha au nord-est, el Merdjia (marécageux) au nord ouest, el Hamada au sud

Haouchs : Baba Ali, Souk Ali, Goreith, Memmouch,, Cheurfa, Rhilan, Serkadji, el Cheraba, Cheurfa

Ben Bernou, Roumili, Mered, Chaouch, Bouyagueb (Bou Ogab, la ferme du vautour)

marché : Boufarik

 

Outhan el Sebt

à l’ouest de la Chiffa

trois tribus : Hadjoutes, Ouled Hamiden, Beni Hellal, Zenacra

 

 

Recherches complémentaires en cours.

Cet état sera prochainement complété.