Dynastie des Vialar

 

 

 

BICENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE SAINTE EMILIE DE VIALAR

1797 - 1997

 

Signe de Ta Présence.

Accompagnement musical d’Henri DANIEL

 (Reproduit avec l’aimable autorisation de la Mère Supérieure des Sœurs de St Joseph de l’Apparition).

 

 

C’est au Chapitre Général de 1995 que l’Assemblée capitulaire de la Congrégation a décidé de célébrer le BICENTENAIRE de la naissance de Sainte Emilie de Vialar.

 

Objectifs de cette célébration.

 

- Faire connaître Emilie de Vialar.

- Sa vie, son œuvre, son esprit.

- L’actualité de son message.

- Son rayonnement actuel.

 

Tout a été mis en œuvre pour que cet anniversaire soit vécu à Gaillac et dans les Provinces dans la ferveur et la solennité. Pour ce faire, que de projets, d’études, de problèmes à régler, de mobilisation de personnes et de moyens !

Une équipe, nommée par le Conseil Général, a été le maître d’œuvre des différentes initiatives, quant à leur conception et leur réalisation.

Une information était nécessaire pour mieux connaître la personne d’Emilie de Vialar et l ‘œuvre qu’elle a suscité dans l’Eglise. A cet effet, l’équipe de préparation a réalisé une vidéocassette, en collaboration avec le Service audiovisuel de l’Institut Catholique de Toulouse.

 

L’année jubilaire au fil des mois

 

Pendant toute cette année 1997, Gaillac va devenir le pôle d’attraction de la région, de la France et des pays étrangers où est implantée la Congrégation d’Emilie de Vialar.

Dès le début de janvier, les Provinciales de Cisjordanie, de Malte-Tunisie et leur Conseil, ont ouvert l’année jubilaire et ont présenté à leur Fondatrice, leurs provinces respectives.

Un groupe de sœurs birmanes est ensuite venu rappeler à Sainte Emilie que les six envoyées par elle dans ce lointain pays, sont maintenant 125, et toutes autochtones.

En février, quatre sœurs, sept laïcs et trois prêtres arrivent d’Italie. Que de ferveur ! Que d’enthousiasme communiqué par ce groupe conquis par cette femme passionnée de Dieu et ouverte à la charité !

En avril, Sœur Thérèse La Baron et Sœur Marion O’Neil viennent mettre sous sa protection les pauvres des bidonvilles de Lima (Pérou).

Date importante : 19 avril. C’est l’inauguration du Centre Emilie de Vialar.

Le mouvement s’accentue et, de mai à octobre, Gaillac connaît une succession de pèlerinage, de cérémonies, de spectacles et d’animations qui mettent cette ville provinciale en ébullition.

 

 

A cette époque, lors de leur assemblée, à Albi, une centaine de sœurs de France ont ravivé dans la ville natale de Sainte Emilie « ce feu qui brûlait » et cet « amour dominant du Seigneur » qui l’embrasait.

Un pèlerinage de 23 sœurs d’Angleterre, d’Irlande et d’Australie prend la relève. Dans les rues étroites bien connues d’Emilie, elles s’imprègnent de ce parfum que les saints laissent sur leur passage.

« Elle est si proche de nous, disent-elles, qu’il nous semble que nous allons la rencontrer sous un porche ou frappant à la porte des pauvres » !

De tels souvenirs sont ineffaçables ! On se sent rempli de la charité du cœur d’Emilie pour toutes les misères du monde et désireuses de les soulager comme elle !

Le mardi 17 juin restera un jour mémorable dans les annales de la vie gaillacoise. Ce jour là, la ville natale de Sainte Emilie veut rendre un vibrant hommage à l’une de ses plus illustres enfants, née chez elle il y a 200 ans...

Laissons Sœur Geneviève Tardy nous donner ses impressions de ce jour :

« Les sœurs qui ont eu la chance de venir à Gaillac au moment de la préparation de la fête du 17 juin peuvent en témoigner : l’atmosphère est tout de même un peu particulière, quoique non survoltée... Les sœurs restent souriantes et très présentes à toutes les sollicitations qui les assaillent.

A la salle de la communauté, où l’on peut admirer près de la chambre qu’elle occupait, le tableau original du premier portrait de Sainte Emilie en religieuse, des couturières s’activent. Il est question de « guimpes » à couper et de robes à ajuster pour la représentation théâtrale qui se prépare : 100 acteurs à réunir, à habiller en costume d’époque et à exercer... Un véritable pari !

Le couple qui s’en est chargé a voulu, avant de s’engager, faire connaissance avec « l’Aventurière de Dieu ». Et ils ont été conquis comme le furent les autres organisateurs et acteurs qui agiront en second : « C’est oui pour une femme comme ça » !

Tandis qu’on s’affaire au 1er étage, la sonnette de la porte d’entrée ne cesse de résonner. Ce sont autant d’appels auxquels il faut faire face : mises au point, demandes de renseignements, non seulement des membres actifs du comité de préparation des fêtes, mais aussi de tous ceux qui ont à faire avec l’Institution scolaire en cette période d’examens et d’inscriptions. A en perdre la tête ! Mais non ! Les sœurs ne la perdent pas pour si peu... Elles ont l’habitude d’être bousculées ! Et puis, elles savent que cela fait partie de la vie au service d’une école en pleine expansion et elles sont prêtes à tout quand il s’agit de fêter Sainte Emilie ! Alors, elles ne risquent pas de capituler.. ; ».

 

La presse locale s’est fait l’écho de cette belle journée du 17 juin.

 

EMILIE, PRESENTE DANS SA VILLE, titre S. Grand dans « La Croix du Midi ».

EMILIE EST REVENUE PARMI NOUS, affirme F. Belluc, dans « La Voix de la Candeilho ». Et il nous fait partager ces heureux moments :

...  « L’église St Pierre s’avéra trop exiguë pour la circonstance. Tout concourut pour faire de cette cérémonie une fête d’action de grâce et de joie : l’affluence, une chorale et un accompagnement à l’unisson d’une superbe décoration florale.

Vingt prêtres concélébraient autour du Père Mouysse, vicaire général. Celui-ci rappela qu’Emilie de Vialar était proche de Dieu, proche des hommes, poussée par les pauvres. L’abbé Pierre-Antoine, curé de Gaillac, s’attacha à montrer qu’elle fut sel et lumière à la suite du Christ. Parmi les secrets qui l’ont amenée à la sainteté, il a cité : « ouvrir les yeux sur le monde et reconnaître Jésus dans le pauvre, regarder au delà de son milieu, de sa propre religion, se décentrer pour comprendre, compatir, donner ou rendre la dignité aux personnes ».

 

 

A l’issue de la célébration, les participants furent invités à se retrouver devant un succulent buffet préparé par Jean-Pierre et le personnel de l’Ecole St Joseph.

Si bien engagée, la fête continua dans la soirée.

« La salle des fêtes fut littéralement prise d’assaut pour le grand jeu scénique réalisé par le couple Henri Daniel. 200 acteurs, chanteurs, musiciens et figurants éblouirent un public enthousiaste.

Le spectacle retraça l’époque où vécut Emilie. C’est tout le vieux Gaillac d’autrefois qui fut évoqué par des scènes vieilles de 200 ans : vignerons et faneurs, bruits du marché, rires des lavandières, violences des révolutionnaires...

C’est dans ce décor qu’évoluait la fille du baron de Vialar. En toute simplicité, une jeune artiste a su incarner le personnage d’Emilie, « jolie blonde aux yeux noirs les plus beaux et les plus caressants qui soient. Une physionomie ravissante et pleine d’intelligence ». Oui, mais une vie marquée par la croix car l’atmosphère familiale est douloureuse et des plus humiliantes.

La seconde partie du spectacle évoque la fondation de la Congrégation à Noël 1832 et l’expansion géographique de l’œuvre en Algérie et autour du bassin méditerranéen.

L’Hymne à la joie amène sur la scène une floraison de drapeaux de tous pays brandis par des collégiens tandis que le public agite des foulards et qu’a lieu à l’extérieur un lâcher de ballons.

Ce soir, Gaillac est une ville fière de sa Sainte. Pour Emilie l’Universelle, c’est un peu le retour au pays.

Le triomphe de cette soirée est, bien sûr, l’œuvre de tous : les techniciens, les scouts, l’aumônerie, les élèves et les enseignants des écoles catholiques, les parents, les acteurs et figurants qui tinrent à rester anonymes.

Merci à tous d’avoir fait revivre Emilie de Vialar et son œuvre. Emilie restera parmi nous à jamais. »

Extrait de la presse locale

 

Un Triduum d’action de grâce

  

l’affiche

 

Le coup d’envoi a été donné vendredi soir où une messe présidée par Mgr Collini réunissait déjà un nombre important de personnes. Et dès le début il soulignait que c’était « une as­semblée d’action de grâce que Saint Pierre accueillait : habitants, religieuses, parents amis ». Des religieuses, il y en avait, venu des cinq continents car chaque Province avait envoyé une ou plusieurs représentantes. Les parents de la Sainte, étaient présents, heureux, fiers de l’hommage rendu à leur aïeule[1].

Il y avait les amis représentés par les Gaillacois bien sûr, mais aussi par une délégation d’anciennes élèves d’un « Saint Joseph » de Sousse en Tunisie qui retrouvaient celui qu’elles avaient connu là-bas, Mgr Collini, et celles que la vie avait dispersées. Que de rencontres heureuses et émouvantes ont eu lieu entre ces « anciennes » et leur prof religieuses ! C’est en se basant sur les Béatitudes et sur la première « Bienheureux les cœurs purs » que Mgr Collini s’attacha à montrer l’évidence de la pauvreté de cœur dans la vie de Ste Emilie.

Le lendemain samedi, après un temps de prière matinal, c’est aussi dans l’église Saint-Pierre que l’on se retrouva pour célébrer l’Eucharistie en fin de matinée, présidée par Mgr Housset, l’évêque de Montauban. Celui-ci précisa combien « il était heureux d’être là en tant qu’évêque d’un diocèse voisin certes mais aussi au service de l’Eglise universelle ». Et puis il rappela qu’ « Emilie de Vialar s’inspira du tableau de Saint Joseph qui se trouve en l’église Saint-Jacques de Montauban ».

Et comme Saint-Pierre était la paroisse d’Emilie de Vialar, M. le curé Pierre-Antoine a tenu au début de la célébration à rappeler le souvenir de tous les prêtres qui ont marqué la vie de la Sainte et qui ont été dans cette église, soit vicaires, soit curé. Il n’y eut pas d’homélie. Elle fut remplacée par une profession de religieuses portant chacune une brique sur laquelle était inscrite une phrase dite par Emilie de Vialar, briques empilées pour former une pyramide. Cette procession fut suivie de deux témoignages : une sœur italienne et une sœur anglaise ont parlé de leur action. Et à l’offertoire, une corbeille remplie de « pains que l’on partage qu’ils soient régionaux, du Liban, de Malte, d’Amérique latine deviennent chemin d’amour, de justice, de paix et de joie ».

Dans l’après-midi, des conférences furent données, l’une par sœur Agnès qui retraça la vie de la Sainte bien enracinée dans la vie, sa personnalité et son rayonnement dans le temps et dans l’espace, l’autre par sœur Cristilla qui s’attache à la vie spirituelle de la mère fondatrice. Conférences très enrichissantes données par des personnes de qualité ayant captivé leur auditoire.

Veillées de prière.

Au soir de ce même jour, une veillée de prière eut lieu à Saint-Michel, présentée et animée par « Henri Daniel » que l’on fut heureux de retrouver. Si la veillée ne fut pas du genre traditionnel elle amena néanmoins à prier à l’aide de chants magistralement interprétés par « Henri Daniel », lui-même, par la chorale des Giroussens  et par des danses que les sœurs de Bali ont exécuté avec la grâce qui caractérise les habitants de ces pays et l’antériorité d’une religieuse. Mais l’apothéose fut la messe de dimanche présidée par Mgr Meindre, ayant à ses côtés Mgr Collini, des prêtres étrangers, des prêtres ayant été à Gaillac, l’abbé Gaben Granier, Laurens par exemple, et le clergé du secteur de Gaillac.

La célébration fut d’une grandiose mais émouvante beauté. La joie et la reconnaissance étaient dans le cœur de chaque religieuse d’abord mais aussi dans celui de chaque personne présente. Mgr Meindre a « remercié les religieuses de nous faire partager l’universalité de l’Eglise » après que le verset de l’Alléluia ait été chanté en plusieurs langues et une phrase de l’Evangile reprise aussi par une quinzaine de religieuses étrangères. Il rappela cette pa­role de l’Evangile : « Allez donc... baptisez toutes les nations ». Il montra comment Emilie de Vialar « s’inscrivant dans la tradition de l’Eglise a choisi d’annoncer la Bonne Nouvelle d’abord aux délaissés, à ceux qui sont nommés dans l’Evangile : les pauvres... ». Mais « comme le service s’alimente toujours à la source, à la Croix, Emilie de Vialar a souffert de la part de ceux mêmes qui étaient ses proches... ».

« Faites tout le bien que vous pourrez ».

La liturgie eucharistique fut commencée par une Offrande inhabituelle. Des religieuses d’Extrême Orient ont présenté, lumières, fleurs et objets comme cela se fait dans leur pays et c’est en dansant qu’elles se sont approchées de l’autel. Moment très émouvant comme le fut aussi celui où des porteurs de panneaux ont déployé la phrase clé de la Sainte : « Allez et avec ce que vous aurez et recevrez, faites tout le bien que vous pourrez ».

Ce fut la parole de l’envoi que chacun reçut comme il reçut la bénédiction du Pape Jean-Paul II, transmise par la Supérieure Générale de la Congrégation. Si la réussite de ces journées se trouve dans les cérémonies minutieusement préparées, elle le doit aussi à des églises décorées, fleuries et resplendissantes de lumières, à des chants et des accompagnements musicaux bien exécutés et surtout à toute cette assistance unie par le souvenir d’une femme extraordinaire qui a contribué à donner une ouverture sur l’universalité du message évangélique.

La célébration eucharistique de clôture ne pouvait être continuée que par un moment de convivialité. Il eut lieu dans la cour de l’abbaye Saint-Michel où chacun put laisser déborder sa joie et remercier chaleureusement les religieuses d’avoir donné à notre ville l’occasion de vivre de tels moments où l’Eglise qui est dans le monde entier a été unie à celle qui est à Gaillac. Et que soient particulièrement remerciées les religieuses de la communauté de Gaillac car « elles ont été vraiment à la peine ».

S. Grand 

 

Ces textes sont extraits du Bulletin spécial édité par la Congrégation fin 1997. Les photos sont de Bertrand Auschitzky.



[1] - Notamment, Hubert, Maïten et Bertrand Auschitzky ; Sophie et Pierre-Guillaume Demetz ; Laurence Giblain ; Corinne et Anne Orlowska ;.

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