Le baron Antoine Jacques Augustin de VIALAR
(1771-1834)
Antoine Jacques-Augustin Vialar est né à Gaillac le 8 mars 1771. Il est le fils de Pierre et de Françoise Brugé.
Il a été baptisé le 10 mars 1771 :
Le dixième mars mille sept cent soixante onze a été baptisé par nous vicaire soussigné, Jacques Augustin Vialar fils de Messire Pierre Vialar avocat au Parlement et de Dame Françoise Brugé mariés, né le huit du courant après-midi et pour parrain le Sieur Jacques Compayré, bourgeois, habitant de l’îsle?, pour marraine Dem(oise)elle Marie Brugé tante maternelle dudit baptisé ci présents Messire Jean-Antoine Vialar, prêtre et chanoine au chapitre St-Michel de cette ville, grand-oncle et Sr Pierre Thomas Duboux? , avocat au Parlement et Sr Antoine Combas, régent? habitant dudit Gaillac, signés avec nous.
Il s'est marié à Antoinette-Emilie Portal le 29 Brumaire An III.
Aujourd’hui vingt neuvième Brumaire
l’année troisième de
Suivent les signatures.
Antoinette-Emilie décède le 17 décembre 1810.
Le Conseil de famille se réunit alors et décide que l’éducation des trois orphelins sera confiée à leurs grands-parents maternels. Ils vont quitter Gaillac pour Paris où ils résideront 12, rue de Condé, chez leurs oncle et tante Lamourié qui font pot commun avec les Portal.
Emilie ira au pensionnat de l’Abbaye aux Bois, rue de Sèvres. Nous ignorons, pour l’instant, dans quel collège ses frères ont été élevés.
Sur un éventuel remariage de Jacques-Augustin avec Félicie Duplessis ou Joséphine de Frémendity, Eugénie de Guérin écrit à Marie de Guérin, le 23 janvier 1833 :
« Deux mariages font bruit, l’un à Lisle et l’autre ici. Je dîne demain avec l’un des futurs, l’autre n’aura pas Armand d’Huteau à sa noce. C’est toujours ce M. Vialar qu’on marie avec le vieux cœur et en attendant... (mots illisibles)... il va tout de bon épouser Mlle Fremendity, sœur de Mme Mercadier. Le cœur est furieux dès qu’elle entend parler de cette affaire ». (Extrait de « Lettres à sa famille et à divers », tome I, p 52).
Le 25 janvier 1833, dans « Lettres à Louise de Bayne » tome I, page 242 :
« ... Je n’ai vu ce grand cœur
qu’à l’église et je vous promets qu’elle ne m’a pas donné des distractions
de plaisir. Sa belle-fille entra, se dandinant dans un immense manteau bleu
de ciel, brodé et rebrodé ; on dit qu’elle est toujours fort laconique,
oui, non, tout sec. Et ce qui m’amuse, c’est qu’elle a taillé sur la sienne
deux langues qui en valaient dix. Pas un mensonge, pas une parole de trop
n’est tolérée (sic) devant elle. C’est un législateur plus habile que ceux
de
Et le 28 février 1833, op. cit., p. 256 :
« La grande nouvelle de Gaillac quand je suis partie, c’était le mariage d’un veuf, le bonheur de la choisie, et les larmes, la désolation, le deuil de la délaissée. Pourquoi son mari la fait-il tant pleurer ? Une robe noire lui ferait grand plaisir, car le noir lui va bien. Tout cela ne sont (sic) que des plaisanteries. Je ne vous le dis que pour rire. Je ne puis croire à ces pensées, quelque léger et singulier que soit ce pauvre vieux cœur.
Ce qui est bien vrai, c’est que le baron va se marier, qu’il a chargé Mme de Carrières de l’annoncer à Emilie. On croit que cette fête se fera avant Pâques. Frémendity va se carrer dans sa baronnie, vous pensez bien que les beaux-frères avocats plaideront bien sa cause et lui feront assurer quelque centaine de mille francs par le vieux mari. Ce sera là le plus beau lien conjugal. On m’a dit qu’on avait pensé à Olympe, qui n’aurait pas voulu être marâtre de couvent. Je ne saurais assez vous dire combien Olympe est bonne, gracieuse, utile. On ne la prise pas ce qu’elle vaut, en général, et même en particulier, chez elle, où Corneille lui est préférée. Ces préférences sont souvent injustes. »
Le 12 mars de la même année, op. cit. p. 260, elle ajoute :
« Le mariage du baron en est là, on attend Pâques pour dire alléluia.»
Le 25 août 1833, op. cit., p 311 :
Emilie recrute toujours et cette fois c’est une bonne prise. Vous ne le devineriez pas, je vais vous le dire. C’est sa future belle-mère, la future baronne, Mlle Frémendity, qui va se donner aux pauvres. Cette idée lui est venue tout à coup, comme on pensait encore à la marier avec un autre que le baron. Au lieu de dire oui, elle a dit non et commence déjà son noviciat en se retirant du monde, des sociétés, des promenades, où elle ne vient plus. Un de ces soirs, toutes les promeneuses en corps lui ont fait leur visite de regret et d’adieu par un beau clair de lune comme pour lui dire : venez en jouir, mais elle refusa et les laissa sortir (deux mots illisibles) et riant de cette sûre et prompte vocation.
Et le 4 septembre 1833, op. cit., p. 317 :
« C’est le Pensez-y-bien qui a si bien fait penser Mlle Fremendity qu’elle est tout de bon au couvent. Emilie est aux anges, on dit qu’elle a fait la paix avec le baron et qu’ils sont venus ensemble chez leurs parents de Castelnau. Voilà de quoi fournir aux jaseries de la petite ville, aussi toutes les langues vont-elles comme moulins à vent. »
R
Jacques-Augustin Vialar fut créé baron héréditaire sur institution d'un majorat par lettres patentes du 30 août 1827.
Nous retirons de son dossier, les lettres et pièces qui suivent :
« A sa Grandeur Monseigneur le Garde des sceaux,
Ministre secrétaire d'Etat au Département de
Monseigneur,
Le sieur Jacques-Augustin Vialar, propriétaire demeurant à Gaillac Dept du Tarn.
Né dans la dite ville le 8 mars 1771.
Supplie humblement Votre Grandeur de vouloir bien mettre sous les yeux de Sa Majesté, sa respectueuse demande à l'effet d'obtenir de sa bonté l'autorisation d'instituer dans sa famille un majorat en rentes sur l'Etat auquel sera attaché le titre de Baron avec anoblissement, s'il était nécessaire.
S'obligeant s'il est fais droit à sa demande d'acquitter les droits de sceau et d'enregistrement comme aussi de remplir toutes les formalités prescrites par la loi, statuts & ordonnances du Royaume sur les majorats.
Le sr Vialar fonde les motifs de sa demande, sur l'ancienneté de sa famille, la considération dont elle a constamment joui & dont lui-même jouit encore dans sa Province ; sur sa fortune qui le met au nombre des plus imposés de son Dept et enfin sur son dévouement à la monarchie, au Roy et à son auguste dynastie.
En effet, son père était conseiller
à
L'exposant n'a recherché ni voulu
occuper aucune place sous les divers gouvernements qui ont interrompu l'ordre
légitime. l'influence que lui donnait sa fortune & la considération dont
il jouissait personnellement lui auraient facilité les moyens de les obtenir
; mais il a préféré vivre honorablement en simple particulier dans sa ville
natale & se livrer entièrement à l'administration & à l'amélioration
du bien que ses ancêtres possédaient depuis longtemps, habitués aux douceurs
de la vie privée. Il a depuis
Le Sr Vialar est veuf avec trois enfants de la fille de Mr le Baron Portal, premier médecin de Sa Majesté. L'aîné de ses fils Augustin Vialar après avoir été auditeur au Conseil d'Etat vient d'être nommé avocat du Roy près le Tribunal de 1ère instance de l'arrond. de Mantes, dpt de Seine & Oise.
Ces enfants sont les seuls petits-fils du Baron Portal qui n'ayant jamais eu d'enfant mâle regarderait comme une faveur personnelle la grâce qu'obtiendrait son gendre & par la suite son petit-fils & lui transmettrait un titre qu'il tient de la bonté du Roy & qui était généralement donné au dit sr Vialar comme propriétaire d'une lettre qui avait été autrefois érigée en Baronnie.
L'exposant croit pouvoir remplir les conditions exigées pour l'institution des majorats et en effet, veuf avec trois enfants, aujourd'hui majeurs, dont deux garçons & une fille âgée de 30 ans qui a renoncé au mariage, il a liquidé avec eux la succession de leur mère et n'est point remarié.
Sa fortune en immeubles qu'il a recueillie de la succession de ses pères présente un revenu de 28 000 francs & un capital de 590 000 francs.
Les biens qu'il désire affecter provisoirement à la dotation de son majorat consistent dans une inscription 5 pour % consolidée en son nom sur le grand livre de la dette publique sous le n° 66.917, 8è série, laquelle sera immobilisée aussitôt qu'il en sera requis.
En conséquence, il ose espérer qu'ayant égard aux motifs ci-dessus énoncés, Votre Grandeur daignera accueillir favorablement la demande et l'appuyer auprès du Roy.
Il joint à l'appui de sa requête :
1- Son acte de naissance.
2- Sa déclaration sous seing privé en date à Paris du 28 mars d°, qu'il est veuf, non remarié ; qu'il a trois enfants et n'est chargé d'aucune tutelle ni curatelle, ni comptable des deniers publics.
3- Autre déclaration sous seing privé en date à Paris dudit jour 28 mars d° de la totalité des biens qu'il possède présentant un fond de 590 000 francs et donnant un revenu de 28 000 francs.
4- L'expédition d'un acte de notoriété reçu par le Juge de paix du canton de Gaillac le 7 dudit mois de mars 1826 par lequel acte, les sept témoins y dénommés après serment par eux prêtés individuellement ont certifié et attesté la déclaration ci-dessus de la fortune de l'exposant.
5- Six extraits du rôle de contribution foncière de l'arrondt de Gaillac pour la présente année 1826 constatant que ledit exposant paye 2 622 francs et 94 centimes d'impositions.
6- Quatre déclarations s.s.p. en date de Paris du 28 mars d° qu'il désire affecter à la dotation du majorat dont il sollicite l'institution une inscription 5 p % consolidée en son nom sur le grand livre de la dette publique sous le n° 65.414 de cinq mille francs de rente.
7- L'original de la dite inscription.
8- Et enfin 4ème 1 dernière déclaration du seing privé par lequel il intime expressément que son majorat soit recueilli à titre de précipal & hors part héritée par celui de ses enfants qui sera appelé à le posséder immédiatement après lui.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect
Monseigneur
de Votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.
Paris, le 7 octobre 1826
· 21 juillet 1827. Lettre d’Hozier, vérificateur des armoiries de France, confirmant la régularité de celles des Vialar.
· 10 août 1827. Réquisitoire pour expédition et sceau de lettres patentes.
R
Jacques-Augustin, meurt à Gaillac le 26 avril 1843.
L’an mille huit cent quarante six et le trente avril à dix heures du matin, par devant Nous André Gary, adjoint délégué par le Maire de la ville de Gaillac, département du Tarn, officier de l’état civil ; sont comparus Henri Balitrand, agé de vingt-neuf ans, boulanger et Elie Panier, agé de vingt-neuf ans, sellier, domiciliés à Gaillac, voisins du défunt ; lesquels nous ont déclaré que Jacques-Augustin, baron de Vialar, propriétaire, administrateur de l’hospice de Gaillac, fils de défunt Pierre Vialar et de Françoise Brugé, veuf de Antoinette-Emilie Portal, né en cette ville, est décédé le jourd’hier à onze heures du soir, dans sa maison située rue Saint-Antoine, agé de soixante-quinze ans ; et ont les déclarants signé avec nous le présent acte après que lecture leur en a été faite.
Suivent les signatures.