Dynastie des Vialar

 

 

 

L’ALGÉRIE PAR AUGUSTIN de VIALAR

 

 

Augustin de Vialar quitte Gaillac le 12 janvier 1832 et le 4 mars 1833, il écrit à sa tante, Mme de Lamourié, la curieuse lettre qu'on va lire et qui nous donnera la vision nette de ce qu'était Alger à cette époque et des événements qui s'y déroulaient :

 

Alger, le 4 mars 1833

 

Ma Chère Tante,

Ce voyage d'Afrique que je méditais depuis si longtemps avait un autre but que de voir une nation et des costumes différents de ceux de la France ou de l'Angleterre. Le goût des arts, le plaisir des contrastes ne m'eussent pas entraîné si loin. Je me sens un peu vieux pour les courses aventureuses et le plus doux de mes rêves est une vie uniforme dans un tranquille ménage. Comment donc suis-je allé dans une autre partie du monde ? Vous l'ai-je expliqué ? L'amour du pittoresque et du nouveau, le désir d'acquérir une instruction que les livres ne peuvent donner, ont sans doute été pour quelque chose dans mon projet, mais ce qui m'a surtout décidé, c'est la pensée que l'Afrique était appelée à une nouvelle et prochaine destinée que le moment était venu où cette contrée cernée par la civilisation européenne allait s'ouvrir enfin à nos arts, à notre industrie, à nos lois, à notre population. Depuis nombre d'années, je lisais avec intérêt tous les articles des journaux qui se rapportaient à ce sujet. J'ai été enthousiaste de notre expédition d'Alger. J'ai voulu faire une histoire de l'Afrique en recueillant tous les renseignements qui se trouvent dans les anciens auteurs et en analysant les découvertes des voyageurs modernes. En attendant que les Anglais remontent avec des flottes de bateaux à vapeur jusqu'à Tombouctou, ou qu'ils s'emparent de Tripoli, dont la population est en partie européenne ou de tout autre point de l'Afrique septentrionale, l’Égypte et Alger sont les deux portes de cette vaste contrée, qui aujourd'hui sont ouvertes à l'Europe. En Égypte, la civilisation se développe sur une plus vaste étendue de pays ; à Alger, elle pénètre avec plus de puissance. Mais quelque évidente que paraisse une théorie, quelques nombreuses que soient les preuves logiques, l'expérience et la vue des faits sont encore plus certains. J'ai donc voulu m'assurer par mes yeux et assister au spectacle de cette révolution. J'ai pensé que rien ne serait plus honorable que de s'efforcer d'y concourir, que ce serait en même temps une occupation noble et lucrative. Voilà les idées avec lesquelles je suis arrivé à Alger. J'ai vu avec peine, que la traversée était plus longue que je ne le pensais.

Le terme moyen est de huit à dix jours. La quarantaine de dix jours que l'on fait subir au retour m'a paru un retard fâcheux, ces inconvénients me semblent toutefois devoir être atténués singulièrement dans la suite. Quand le service des paquebots à vapeur sera régulier, et on le promet pour le mois de mai prochain, ces bâtiments à voile ne feront que le service du cabotage de France à Alger : bientôt aussi on reconnaîtra que l'état sanitaire de la Colonie est bon ; c'est une précaution funeste et sans motif que de retenir des passagers dix jours dans une rade ou un lazaret et de quintupler ainsi la durée de leur voyage. Cette opération ne me paraît pas d'une grave conséquence.

Mais que je prenais contentement en voyant les populations européennes et africaines se rapprocher, s'entendre, se mêler ! Tandis que Wyld critiquait l'ajustement bâtard de plusieurs juifs qui ont pris une partie de notre costume, je ne songeais qu'au fait moral indiqué par ce travestissement. Je remontais dans l'avenir, je voyais cette caste avilie par l'oppression osant à peine encore quitter les couleurs sombres qu'on lui avait imposées et prendre des vêtements d'une forme différente, adopter peu à peu toutes les parties de notre costume, se regarder comme Européens et Français et ne pas tarder à l'être réellement. Ici, les Bédouins annoncent leurs marchandises, leurs denrées en français et reçoivent le prix avec nos monnaies, plus loin des ouvriers maures travaillent avec des ouvriers français. Un assez grand nombre d'enfants du pays savent déjà passablement le français et peuvent servir d'interprètes.

Presque tous les Maures connaissent quelques mots de la langue française et peuvent ainsi se faire entendre des Européens pour les choses les plus communes. Les places sont couvertes d'Arabes ou de Kabyles qui apportent du bois, du charbon, du grain, du jardinage, des oranges, etc., on en emploie un grand nombre comme journaliers et généralement chacun se loue de leur docilité, de leur probité.

Tel propriétaire fait cultiver sa terre par quatre Espagnols qui labourent, vingt Bédouins qui taillent la vigne et travaillent avec la houe, et deux ou trois Français qui aident ou travaillent.

Voici comment se composent les domestiques de l’hôtel de l'Europe où je loge : trois Français, un Espagnol, deux Italiens, un Maure, deux Mahonnaises, deux Juives. Dans presque tous les ménages, vous verriez des agglomérations analogues, les rapprochements matériels présagent un rapprochement dans les idées et les usages. Sans doute, ils n'annoncent pas une fusion complète, mais qu'importe par exemple que le musulman ne veuille pas entendre la messe ou quitter son turban, s'il connaît notre langue, s'il apprécie notre gouvernement, s'il s'y soumet et s'y attache. On remarque que les mauresques sont moins farouches. De longtemps elles ne quitteront le voile hors de chez elles. Mais elles sortent plus volontiers et du haut de leurs terrasses quand elles remarquent qu'on les regarde, elles ne vont pas toujours se cacher et négligent parfois de baisser leur voile. Pendant le Ramadan ou carême, j'admirais fort la sobriété et la régularité des Maures. J'en suis un peu revenu. Ils se civilisent sous le rapport du boire et bon nombre d'eux désertent le café pour le cabaret. C'est surtout dans la basse classe que le rapprochement se fait davantage sentir. Les Maures riches ont été humiliés autrefois ; quoique exclus de la plupart des places du Gouvernement, ils n'étaient pas sans influence ; un grand nombre d'entre eux descendaient des Turcs ou avaient des Turcs pour parents. Ceux-ci ne pouvaient prendre de femmes que dans les familles maures, il y avait donc entre les uns et les autres alliance constante. Pour notre domination, les Maures sont en état de suspicion. On leur a enlevé leurs armes.

Les Juifs, nation d'un caractère bien inférieur, sont devenus leurs égaux, ils leur sont même préférés. Beaucoup de maisons de Maures sont occupées militairement et sans indemnité pour le propriétaire dont les jardins sont dévastés et les constructions en ruines. On a rasé leur plus belle mosquée1, une autre aussi fort grande a été changée en église. On a bouleversé leurs sépultures et avec un cynisme révoltant. Le commerce et l'industrie de beaucoup d'entre eux consiste en essences, broderies et vêtements de luxe, ceux qui s'y livraient sont ruinés par le départ des Turcs et des Maures riches. D'autres commerçants ont à souffrir de la concurrence habile des Français et de la patente à laquelle on les a soumis ainsi qu'à d'autres impôts. Les vivres et les loyers ont d'ailleurs triplé depuis la domination des Français. Voilà des causes de mécontentement, de souffrance. Mais certains ouvriers, les journaliers, les porteurs ont gagné à l'état actuel : les maçons, par exemple, gagnaient quinze sols, ils en reçoivent aujourd'hui cinquante, les ouvriers étaient payés avec six sols, on leur en donne vingt. Ces ouvriers, ainsi que les domestiques, sont d'ailleurs plus portés à s'attacher aux Européens qui les emploient. Les maisons de tous les bas quartiers de la ville ont beaucoup augmenté de valeur. Telle boutique, moins qu'une échoppe de savetier, se loue de six à huit cents francs, on a bâti deux maisons ayant chacune cinq arcades assez basses et étroites. Chacune de ces arcades se loue mille francs.

Demain, je quitte mon hôtel et vais loger dans une belle maison, impasse Salluste, n° 222. Nous aurons une belle chambre, une plus petite, une cuisine et un cabinet pour Kélédor. Je paye 90 francs par mois et on ne me fournit aucun meuble. Ainsi, tous ceux qui ont spéculé sur les maisons gagnent énormément. Voici comment se sont faites ces spéculations et la proportion ordinaire de leur produit. Une maison a été achetée, il y a deux ans, moyennant une rente perpétuelle de deux cent vingt francs, elle est vendue avec un pot de vin de trois mille trois cents francs : elle rapporte quinze à mille huit cents francs. Il y a cent francs de réparations à faire chaque année. Le prix et le rapport de la plupart des maisons situées dans le quartier de la ville voisine du port, de la place et des portes principales sont analogues. Les maisons qui sont dans la partie supérieure de la ville sont, au contraire, au plus vil prix. Un grand nombre ont été abandonnées et comme les terrasses ont besoin d'un entretien constant quoique peu coûteux, qu'il entre beaucoup de terre dans les murailles, et que les Européens ont enlevé tous les bois, beaucoup de ces maisons sont en ruines. Cette vue contraste tristement avec celle qu'offrent les rues inférieures où la population se presse et s'agite affairée à peu près comme dans les petites rues qui séparent à Paris les rues St-Martin et St-Denis. La cause de cette différence ne provient pas seulement de ce que les quartiers bas sont plus agréables à habiter que ceux du haut où il faut grimper par d'étroits passages, elle vient surtout de ce qu'un certain nombre de Maures ont quitté la ville et que la population européenne à Alger est toute commerçante et ne pouvait faire ses affaires dans un lieu où il n'y a pas de boutiques ni de passants, et où les frais d'emmagasinage seraient très grands. Il importait d'examiner si l'industrie des Européens est accidentelle ou durable. Jusqu'à présent, ce sont les marchandises de comestibles qui ont le mieux réussi, d'autres cependant gagnent beaucoup depuis que la population européenne s'est accrue. Cependant, à ne voir que la ville d'Alger, on pourrait croire que, l’armée s'en allant, la plupart des individus qui sont venus à sa suite se retireront avec elle.

Les premières courses que j'ai faites dans la montagne n'ont pas répondu à mes désirs. J'ai trouvé peu de champs cultivés et, par des renseignements divers, j'ai appris que peu d'essais de culture avaient été heureux. Cependant, en examinant la terre et les plantes vigoureuses qui y croissent naturellement, on ne peut douter que ce pays est très fertile, surtout à quelque distance d'Alger. Ayant poussé mes promenades plus loin, j'ai vu des terres en meilleur état et annonçant de belles récoltes. Les entretiens que j'ai eus avec les cultivateurs eux-mêmes sont réellement encourageants. Ils regardent le sol de beaucoup supérieur à celui de France, mais comme il faut que les semences soient faites de très bonne heure, la culture des céréales offre des difficultés. Il paraît que surtout dans les environs d'Alger, il ne convient pas de s'adonner aussi exclusivement que chez nous à cette culture.

Ce terrain très accidenté, très collineux, est d'ailleurs peu propre à la grande culture, mais il est excellent pour les arbres fruitiers, les oliviers, les lauriers, la vigne et beaucoup d'autres produits. J'estime à deux mille les Européens qui se livrent à la culture. Ce nombre ne peut qu'augmenter rapidement. Il s'accroîtra de beaucoup de gens du pays qui s'accoutument à nous voir d'autant plus aisément, que nous leur portons de l'argent.

L'agriculture est la spéculation la plus sûre, la plus solide, mais il faut faire de l'agriculture avec sagesse, avec persévérance, et sans esprit de système, ceux qui l'ont essayée ont fait pour la plupart des bévues ridicules. Ils ont voulu des récoltes sans travail, et trouvent des avantages plus rapides dans les spéculations sur les denrées ou sur les maisons, plusieurs d'entre eux ont renoncé à leurs travaux. Quoique peu instruit en cette matière, j'ai examiné de mes yeux, je me suis convaincu qu'il y a de très bonnes et utiles choses à faire, et avec grand avantage. Ne voulut-on pas cultiver, il y aurait un lucre énorme à faire en achetant et en attendant un petit nombre d'années, car la culture qui, malgré ce que j'ai dit au sujet de quelques spéculateurs qui se sont dégoûtés des champs, la culture gagne chaque jour et les propriétés acquièrent plus de valeur, surtout celles qui sont rapprochées ; les autres ne tarderont pas à gagner beaucoup parce que nos relations avec les Bédouins deviennent chaque jour plus pacifiques et qu'il est démontré à tous les militaires qu'avec les forces que nous avons en ce moment, nous pouvons pousser en avant nos avant-postes. On pense généralement que si nous avions un ou deux régiments de cavalerie, nous pourrions posséder avec sécurité Alger, le massif des montagnes auquel est adossé toute la plaine de la Mitidja et plusieurs points du petit Atlas qui se trouvent derrière, c'est-à-dire en demi-cercle dont les rayons seraient de dix à vingt lieues. Dans cette étendue, on jouit de la plus parfaite sécurité. Les cultivateurs redoutent seulement le maraudage des Français dont ils voudraient voir les positions éloignées soit en deça soit au delà. Parmi plusieurs terres que j'ai visitées, il y en a une surtout qui me tente, elle est à deux lieues d'Alger, dans un endroit très salubre assez rapproché de la route. Il y a deux maisons en bon état, une en ruine ; or, pour cent francs de réparations, on pourrait établir des cultivateurs. Elle renferme dix arpents de vigne en bon état pour le pays, les vergers où se trouvent au moins cinq cents pieds de figuiers, d'oliviers, de mûriers, de poiriers, de noyers, dans le meilleur état ; vingt arpents susceptibles d'être arrosés par des sources abondantes qui se réunissent dans un très vaste réservoir, cent cinquante arpents de terres labourables, six cents arpents de bois de broussailles qui feraient d'excellentes terres à blé ou à vigne. On m'a demandé mille cinq cents francs de rente, j'en offre mille et trois années d'avance.

Si je fais cette acquisition je retournerai à Alger vers septembre ou octobre avec quelques ouvriers de Gaillac. Il paraît que je pourrai avoir de bons sujets aux conditions suivantes :

De mauvais drôles sont payés ici à raison de soixante francs par mois. Lorsque mes gens seront ici, je leur assurerai un meilleur sort en leur offrant d'être métayers et en leur faisant quelques avances. L'un d'eux aurait une certaine suprématie sur les autres et recevrait en conséquence quelque avantage. Plus tard, je les ferai fermiers ; tous les ans ou tous les deux ans, je ferais un voyage de deux mois dans la France Africaine, et je ne me ruinerai pas".

 

Sa foi profonde dans le grand avenir réservé à l'Algérie n'a pas de borne. Il fait, dès 1834, de nombreuses acquisitions de terrains à Alger même, à Bouzaréah, à Birmandreïs, à Kouba, à Tixerain, à Baraki, et pousse ses explorations plus loin que les avant-postes de l'armée, de l'Harrach au Hamiz. Le premier, il songe à pousser jusqu'à Boufarik.

Boufarik était un endroit marécageux et malsain, mais un point extrêmement important, situé sur la route d'Alger à Blida. A la fin du XVIe siècle, les Turcs y avaient installé un marché, qui avait pris une grande extension. Il y avait intérêt, pour les Français à visiter ce marché, mais grand danger aussi. Aucun Européen n'avait osé s'y aventurer, malgré la protection du commandant Marey, établi à Beni-Khelif avec des gendarmes maures.

Il y avait, disons-nous, danger à aller, le lundi, au marché de Boufarik, c'était une raison de plus pour tenter Vialar. Le 30 juin 1834, il décide de se rendre à Boufarik avec Maximilien de Tonnac et le chef du bureau arabe, M. Pélissier de Reynaud.

 

"Le petit groupe, raconte Edouard Cat dans ses "Biographies Algériennes", passa au milieu des indigènes sans être l'objet d'attaques ouvertes, mais les regards des Arabes et des Hadjoutes étaient chargés de haine, et ils ne voulurent rien vendre aux visiteurs si ce n'est un chien. De Vialar, voulant favoriser les relations entre marchands européens et indigènes, donna, en juillet, à la Société Coloniale, les fonds nécessaires pour fonder deux prix, un de deux cents francs à attribuer à l'Européen qui le premier, conduirait au marché de Boufarik une voiture chargée de marchandises, un autre de cent francs à celui qui mènerait trois fois de suite un cheval ou un mulet chargé. Ces prix ne furent décernés que sept mois après, en février 1835".

 

La route de Boufarik est désormais ouverte. L'accueil fait par les Arabes avait été menaçant. Il est fort probable même que, sans les gendarmes du commandant Marey-Monge, et l'intermédiaire du sergent-major Vergé, qui connaissait à fond la langue arabe, la petite troupe aurait succombée ou serait allé rejoindre les prisonniers de l'émir.

L'armée occupe définitivement Boufarik en mars 1835, et commence aussitôt la construction d'un camp. Que de fois ne dut-on pas interrompre les travaux pour faire le coup de feu contre les Hadjoutes !

Non loin du camp, à quelques cents mètres, on voit s'élever une construction en planches ; c'est le baron de Vialar qui, dans une pensée de haute politique, fait édifier, à ses frais et sans aucun appui administratif, une Ambulance qui sera exclusivement réservée au traitement des indigènes malades.

Aller donner des soins par amour du prochain, dans un pays exposé à des attaques incessantes et où bouillonnaient d'une façon ininterrompue l'esprit de révolte et la soif de vengeance, quoi de plus noble ? Quoi de plus noble aussi que vouloir essayer de conquérir les coeurs des indigènes non par le fer et par le feu, mais par la bonté !...

Sur ces entrefaites, le choléra éclatait à Alger, avec une intensité vraiment effrayante. Ses désolants ravages portèrent particulièrement sur les Israélites qui, mal nourris, vivaient entassés dans des taudis immondes, d'une repoussante malpropreté. Ces malheureux furent en partie décimés. L’administration, alarmée des proportions que prenait le fléau, essaya de l'enrayer en faisant édifier à la hâte une espèce de sanatorium sur les coteaux de Bouzaréah. La direction en fut confiée au baron de Vialar qui, pendant toute la durée de l'épidémie, prodigua, avec le plus noble dévouement, ses consolations et ses soins à tous les malades, sans distinction de race ou de religion. Miraculeusement échappé à la contagion, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Aussitôt, il reprend ce que nous appellerons son labeur de colon, un moment interrompu, et caresse le rêve grandiose d'assainir, de transformer, de féconder la Mitidja. Avec son ami, de Tonnac, il achète le haouch d'El-Khadra (la verdure), très belle propriété située dans les environs du village actuel de Rivet, appuyée sur le versent Nord du Petit Atlas, dominant toute la plaine et dont la vue s'étend au-delà du Cap Matifou, sur la mer, découvrant en grande partie le port d'Alger et la ville presque en son entier. Jusqu'à ce jour, le baron de Vialar s'était contenté de donner ses soins aux prairies naturelles et à l'élevage du bétail, ne cultivant les légumes et les céréales que pour les besoins de ses auxiliaires. A El-Khadra se feront des essais décisifs des cultures qui semblent convenir le mieux au sol et au climat algérien ; c'est, de toutes ses innombrables propriétés, celle qu'il affectionnait le plus.

Mais El-Khadra était isolée. Maison-Carrée, le poste français le plus rapproché, se trouvait de l'autre côté de la plaine, et il fallait plus de huit heures pour aller chercher et ramener du secours en cas d'une descente des Kabyles. De Vialar et de Tonnac s'y installent quand même : les Arabes les accueils d'abord avec méfiance, puis, peu à peu, viennent vers eux.

L’administration, craintive, hésitante, tatillonne, trouve à ces pionniers trop de hardiesse et se garde de les seconder. Chose inouïe, elle leur refuse des secours, cherche à faire échec à leurs entreprises, et, quand elle est obligée de leur acheter des fourrages, elle déprécie la matière, ou les vole sur la quantité. Au reste, voici en quels termes s'explique M. de Vialar, dans une lettre adressée à un de ses amis.

 

France d'Afrique El-Khadra, 1835.

 

Me voici déjà installé ici, mon cher ami, depuis cinq jours, avec six de nos paysans albigeois, occupés à faucher nos foins. Nous sommes parfaitement bien au milieu des Arabes et de la montagne, nous n'éprouvons aucun trouble, je suis arrivé avec ma suite parmi ces tribus en toute confiance et nous avons été reçus en amis. Nos paysans se trouvaient heureux et me parlaient de rester ici pour commencer d'autres travaux, je crois néanmoins que le moment si désiré n'est pas encore arrivé.

... Si l'autorité se déterminait après une si longue attente à transporter un de ses quatorze blockhaus du côté de la Mitidja, cette ombre de protection nous suffirait et je n'hésiterais pas un instant à y fixer mes pénates et nous donnerions ainsi un éclatant démenti aux sophismes de la civilisation en Afrique et nous donnerions l'exemple de la culture au fond de la plaine et sur le penchant de l'Atlas.

... Nous avons vu hier et avant-hier les Arabes passer par milliers s'arrêtant avec étonnement devant nos faucheurs, se communiquant leurs surprises et leurs réflexions ; de mon côté pour que les réflexions fussent toutes favorables je leur distribuai quelques petits verres de vin ou d'anisette et aucun n'a eu l'impolitesse de me refuser...

Je n'ai pas réussi à dresser les Arabes à manier la faux. Ce travail est trop rude pour eux. Je les emploie exclusivement à faner et chacun armé d'une fourche, après quelques heures de leçons, s'acquitte à merveille de sa besogne. Tous mes gens se portent bien et travaillent de bon coeur. Le premier jour, ils me paraissaient avoir quelques craintes, mais depuis qu'ils ont trinqués avec les Arabes et les Kabyles toute peur a disparu : la sympathie est parfaite.

 

Non seulement Vialar fait travailler des arabes, mais il les rassure, s'associe à eux pour la culture ou l'exploitation des prairies naturelles ; et, comme pour leur donner un témoignage de sa sollicitude, il fait réparer à neuf un marabout qui tombait en ruines. Ce sont là des traits insignifiants aujourd'hui, mais qui eurent un grand retentissement à l'époque ; ils nous donnent néanmoins une haute idée de la valeur morale, de l'esprit de générosité et de justice dont étaient animés ces premiers colons, si souvent, hélas ! Injustement calomniés par une certaine partie de la presse parisienne.

En 1835, Vialar fut délégué par la Société Coloniale pour aller, à Paris, défendre les droits de la colonisation naissante. Retenu par des vents contraires pendant dix jours dans le port de Mahon, il en profite pour demander à M. Costa, son ancien camarade, en ce moment secrétaire du Gouverneur de Mahon au département de la police, si on ne trouverait pas dans cette île des cultivateurs qui voudraient aller à Alger. M. Costa affirme que l'on pourrait trouver autant de familles qu'on voudra ; l'aubaine est inattendue ; M. de Vialar écrit, de Mahon même, au Président de la Société Coloniale, les conditions qui suivent :

 

Les frais de voyage ne s'élèveront qu'à deux piastres environ et les seuls engagements que vous aurez à prendre seront de leur assurer du travail et de leur donner à cultiver des terres, dont ils partageront les produits, après que vous leur aurez fait les avances indispensables, qu'ils vous rembourseront ; à ces conditions, vous trouverez cent famille.

M. Costa m'a assuré que le gouvernement espagnol ne mettrait aucun obstacle au départ de ces cultivateurs qui, quoique laborieux, ne peuvent trouver dans cette île des moyens de subsistance.

 

C'est de ce moment que date l'exode des Mahonnais, qui vont rendre de si grands services au développement de la culture maraîchère dans les environs d'Alger.

A Paris, il consacrera sa parole et sa plume à la défense de l'Algérie. Sa correspondance avec de Tonnac jette un flot de lumière sur certains points historiques encore obscures, et sur les tentatives désespérées que de Vialar va poursuivre en faveur de l'occupation totale et définitive de la nouvelle conquête.

 

Paris, le 14 avril 1835.

 

Mon cher Tonnac,

Nous trouvons ici une forte opposition. Les députés veulent faire des économies pour faire quelque chose, et comme un grand nombre d'entre eux ne veulent ni diminuer les fonds secrets, ni les gros traitements, ni aucune des dépenses dont la réduction blesserait les hommes dirigeants, on se réserve la ressource de tomber sur Alger. Nos adversaires les plus fougueux ne pensent pas seulement pouvoir proposer l'abandon. Ils veulent se borner à attaquer la colonisation. Cette question sera éclairée, il faut l'espérer, par la discussion qui établira que, puisque toutes les dépenses ont été faites pour l'occupation, il n'y a donc que des essais insignifiants à faire lors même qu'on voudrait renoncer à toute vue de colonisation. Ce mot colonisation qui effraie certains esprits s'expliquera et on réussira, j'espère, à faire comprendre que nous ne demandons nullement que le Gouvernement fasse par lui-même de la colonisation, mais qu'il la laisse faire, c'est-à-dire qu'il permette à une force européenne, productive, tendant sans cesse à s'accroître et à améliorer, qu'on promette à cette force de s'implanter dans le pays et de seconder l'occupation jusqu'à ce qu'elle-même soit suffisante d'abord pour se passer de l'appui de la métropole, et ensuite pour lui envoyer des secours en cas de besoin. Le système de la sous-commission est un système honteux et ténébreux qui perdra à être développé à la tribune.

La démonstration des villes du Midi qui, depuis Grenoble et Lyon jusqu'à Bordeaux inclusivement, ont écrit en faveur d'Alger, seront fort utiles.

En définitive, quelque réduit que soit le budget, il resterait assez de fonds pour qu'on put cette année nous maintenir dans nos positions autour d'Alger et occuper Blida et Coléa. Mais le Ministère, fort indifférent sur les intérêts de notre colonie, devra être vivement pressé pour qu'il consente à permettre cette occupation. Il y a d'ailleurs, dans le sein de l’administration des rémoras de toute espèce, ici le Comité du Génie, là la Direction de la Comptabilité, plus loin celui de l'Artillerie, etc., etc., etc. Pour vaincre les obstacles, il faudrait une volonté forte, et cette volonté n'existe pas. Si le maréchal Clauzel était nommé à la Guerre ou au Gouvernement, la chose irait sans doute. Mais le Maréchal, dont je suis loin d'approuver en tout la conduite à Alger, est comme homme de tribune "un vieux ganache" et a d'ailleurs la réputation d'être "arami kbir".3

Il avait été question d'envoyer à Alger le maréchal Molitor. Il rêvait déjà expédition et bulletins. Tant qu'on ne nous donnera pas un Gouverneur civil ou le maréchal Clauzel, je crois qu'on peut nous laisser M. d'Erlon qu'il faut pousser en avant autant que possible.

Nous avons ce soir une grande réunion d'Algériens ou de personnes que nous espérons rattacher à la cause d'Alger, cela fera bien.

Les journaux ne veulent pas insérer nos articles ; le "Temps", à qui je m'étais adressé, m'avait laissé l'espoir qu'il m'ouvrirait ses colonnes, et je lui ai adressé deux articles qu'il n'a pas insérés. J'ai reconnu depuis, qu'il était fortement influencé par M. Passy, et cette feuille est celle qui se montre la plus hostile à la Colonie. M. Renaut devait faire insérer trois articles dans le Constitutionnel. Le rédacteur l'a prévenu qu'il devait se borner à un seul, c'est celui qui a été publié dans le numéro d'hier. J'ai eu une audience particulière du Duc d'Orléans. Il m'a retenu pendant une demi-heure, je voulais abréger mon entretien, mais il n'a pas voulu.

je lui ai dit un mot sur Pellissier, sur nos expéditions et sur les Arabes ; il m'a dit qu'il le trouvait bien fait et qu'il le croyait juste ; je lui ai donné de nombreux détails et, comme tu peux le penser, sans rien déguiser ni ménager. Tu sais du reste que je n'ai aucun motif personnel pour médire, ni pour louanger ; par caractère, je hais d'ailleurs les personnalités.

Ton projet de faire garder et faucher les foins du Khadra me semble prématuré. Ce serait une trop belle chose !!! Tu ne devrais la tenter qu'en faisant quelques sacrifices, quelques dons d'argent, parce qu'au fait, ces foins ne nous appartiennent pas encore et parce qu'il faut marquer nos premiers pas par des générosités, afin que les Arabes nous voient nous installer, si non avec plaisir, avec moins de répugnance, et qu'ils espèrent qu'en vivant bien avec nous, nous les ferons travailler et leur procurerons d'autres avantages qu'ils veulent, en effet, trouver avec nous...

Le temps passe bien vite à Paris. Une matinée, une journée sont perdues en courses, souvent sans avoir pu rencontrer personne. Je tiens beaucoup à te trouver ton affaire avec la condition sine qua non. Déjà, mon cher ami, j'ai regretté de ne pas me trouver au milieu de nos entreprises ; aucun des plaisirs de Paris ne valent pour moi, une course dans la plaine, et je préfère à toutes leurs sensualités, ma longue pipe et mon café. Écris-moi souvent, et donne de mes nouvelles à mes amis et aussi aux domestiques.

Tout à toi de cœur.

Augustin

 

A son retour à Paris, Augustin de Vialar prend la direction de la Société Coloniale, et présente en assemblée générale un rapport fort suggestif sur l'état de la culture dans les environs d'Alger.

Peu après, il publie à Paris un opuscule qui provoque un vif mouvement d'opinion, mêlé de curiosité, de sympathie et d'intérêt ; il a pour titre : Simples faits exposés à la réunion algérienne du 18 avril 1835, par le baron de Vialar, délégué des colons. Cet opuscule traite de l'exploitation du Sahel, du régime de vente des terrains, et contient des renseignements rigoureusement précis sur les contrats de fermage des indigènes et sur la sécurité, cette sécurité qui devait être si difficile à obtenir.

Pendant les années qui vont suivre, sa confiance absolue dans le succès final de la colonisation s'accentue et le détermine à étendre ses exploitations agricoles, ce qui lui vaut le titre glorieux de père de la colonisation.

Les fermes de Kouba et de Baraki sont des modèles : les ouvriers y sont traités d'une façon paternelle. Ils partent le matin à la première heure pour exécuter leur tâche ; ils reviennent, le soir, coucher dans les annexes du bâtiment de Kouba, échappant ainsi à l'implacable malaria, qui cause, dans la plaine, de douloureux ravages. Comme on le voit, rien n'est épargné, ni pour l'assainissement, ni pour les constructions ; aussi les cultures, comme l'élevage, lui fournissent des bénéfices rémunérateurs.

 

Ces commencements, écrit-il à un négociant de Lyon, sont coûteux et pénibles, mais l'avenir qu'ils promettent est si beau, si utile, si grand, qu'on ne peut pas être arrêté. Le coeur s'échauffe et l'enthousiasme double mes forces. Pour moi, aucun sacrifice ne me coûte, si je puis ennoblir mon nom en le gravant sur le berceau de ce nouvel empire. Plaise au ciel que le développement des immenses ressources d'un sol fécond... ne soit plus entouré par les violences des gens de guerre ; que l'on veuille enfin mettre une trêve à ces expéditions continuelles, ruineuses pour la France, désastreuses pour la colonie ; que l'on essaye de gouverner : que nous ayons des lois, des mesures administratives, au lieu d'ordres du jour.

L'opinion en France et à Alger est faussée sur l'état réel du pays. Les hommes de travail, ceux qui ont jeté ici des capitaux et qui cultivent, n'ont plus tout à fait les mêmes idées que les militaires ou ceux qui ne sont jamais sortis des murs de la ville. Mais chaque jour, les voeux pour la pacification gagnent les esprits ; on commence à se soulever intérieurement contre les exactions, les incendies, les pillages. Les faits qui prouvent qu'on peut s'étendre au dehors sans menacer, ni refouler les populations, se multiplient, et, en dépit de ceux qui ont tant d'intérêt aux bulletins, on va arriver au jour où il sera démontré que quelques postes avancés, des brigades de gendarmerie, un peu de morale, de tolérance et de justice, avec un gouvernement civil, suffiront pour gouverner toute l'Afrique septentrionale et en faire une des parties de l'empire les plus paisibles et les plus heureuses.

 

Il reprend ces mêmes idées en les développant avec plus de force, dans un banquet que la population algéroise offrait au duc d'Orléans, le 4 novembre 1839, pour applaudir au passage des Portes de Fer :

 

Vous avez salué, dit-il, Alger capitale d'un nouveau royaume ; il doit un jour doubler notre patrie... Sous vos auspices s'accomplira cette grande tâche, la gloire de notre époque : "la colonisation progressive" et entière de toute cette contrée !!!

 

Hélas ! Dix-huit jours après, le 29 novembre 1839, les Arabes, par bandes nombreuses, envahissent la plaine et font subir aux colons de la Mitidja des pertes considérables. Toutes les fermes entourant Baraki sont livrées aux flammes ou au pillage. Celle du baron de Vialar est respectée ; il est bon d'ajouter que, solidement barricadé, le baron attendait les assaillants, avec quarante des siens, bien armés, et décidés à une défensive désespérée.

Le premier moment de stupeur passé, Vialar va trouver le général Valée, lui soumet un plan d'attaque et de défense pour obliger les rebelles à rentrer dans l'ordre. Le général ne peut prendre en considération ces vues. Il établit, néanmoins, un poste militaire à Baraki.

Si les propositions d’Augustin de Vialar avaient été acceptées - le fait fut reconnu, mais trop tard - beaucoup de colons, comme Chopin, Tristan de Villeneuve, Belle-Roche, Léoni, Descroisilhes, Saint-Guilhem, Montaigu, n'auraient pas été contraints d'abandonner leur ferme et leur matériel à la convoitise des insurgés.

M. W. de Montaigu s'était vigoureusement préparé à la résistance, en réunissant dans sa ferme ses ouvriers français et arabes, dont il était très aimé.

Il ne put se décider à quitter ce qu'il appelait son "poste d'honneur", que sur un ordre exprès et après que l'autorité militaire lui eut fait enlever ses armes. En 1843, il revint le premier à se ferme dévastée, pour essayer d'en relever les ruines mais comme les cultures ne pouvaient se faire que dans la fameuse enceinte continue, l'autorité militaire le menaça, s'il persistait dans son entreprise, de le faire ramener à Alger par les gendarmes.

Bugeaud, nommé gouverneur en octobre 1840, soumet les Hadjoutes et donne à l'infortunée plaine de la Mitidja, un peu de paix et de sécurité.

Malheureusement les décrets royaux du 1er octobre 1844 et du 21 juillet 1846 provoquent un grand mécontentement, les terres laissées incultes dans le périmètre où la culture avait été ordonnée sont soumises à un impôt. C'est une erreur grave, à notre avis, de supposer qu'on favorise la culture d'un pays uniquement avec des décrets, si draconiens soient-ils ?

De notables colons comme le comte de Franlieu, Rosey, Citati, Alexis Belly, Molhot de Vernoux et de Vialar protestèrent véhémentement. Ce dernier put prouver sans peine que lui même avait dépensé un million cinq cent mille francs sans pouvoir établir dans ses domaines cent familles européennes ; ce qui revenait à démontrer que la mise en culture immédiate des terres achetées, sous peine d'impôt, était une chimère.

Il fallait, en effet, à l'Algérie, alors quelque chose de moins absolu, c'est-à-dire une culture mixte, agricole et pastorale à la fois : aux Arabes, le labourage et les soins à donner aux troupeaux ; aux Européens, la conduite des chariots, le fauchage, l'horticulture... Ce système aurait dû servir de base au système politique de la colonisation. Les indigènes se seraient ainsi trouvés absorbés peu à peu dans la colonisation européenne ; à l'influence du cheikh ou du marabout aurait indubitablement succédé l'influence du propriétaire, distributeur de pain, de travail, de bien être.

Par la puissance fascinatrice des capitaux, par le développement de l'instruction, par la loi de l'intérêt, bien entendu, notre suprématie se serait épanouie et consolidée au grand profit de notre domination.

Les colons avisés ou expérimentés, comme Borély-de-la-Sapie et le baron de Vialar, avaient depuis longtemps inauguré ce procédé, fécond de résultats, et qui consistait à employer des familles européennes et indigènes, pour rendre plus intense leur exploitation et, par suite, économiser la main d'œuvre ou les frais d'établissement.

Le baron de Vialar, dont le nom, à une époque, était un drapeau, fut nommé, en 1848, membre du Conseil municipal et adjoint au maire d'Alger. C'est alors qu'il s'employa à provoquer ou à faciliter la création ou le développement de centres qui, de nos jours encore, lui doivent une partie de leur prospérité.

Quand le Gouvernement de Napoléon III songea à organiser les Conseils généraux dans la Colonie, le choix du baron de Vialar s'imposa. Il fut, pendant longtemps, président de l'Assemblée Départementale ainsi que président de la Chambre consultative d'agriculture. Pour récompenser ses éminents services, l’administration supérieure lui conféra, en 1859, le grade d'officier de la Légion d'honneur.

 

 

Augustin de Vialar, à la fin de sa vie

 

Il avait près de 70 ans, lorsqu'il s'éteignit à Alger, le 18 août 1868, dans son immeuble de la rue de Nemours, entouré du respect et de la sympathie de tous.

Il meurt ruiné, ayant, dans un dernier geste de seigneur, donné aux pauvres les vestiges de son élégance, une cape somptueuse. Geste dont on parlera longtemps dans les vieilles familles d’Alger.



1- Bab-el-Djezira, à l'angle des rues de la Marine et des Consuls, servit de caserne au Génie en 1830.

2- Dar-el-Khal (maison du vinaigre) prise à bail en 1831 par Cadet de Vaux, commissaire du Roi près de la Municipalité. "Feuillets d'El-Djezaïr", H. Klein.

3 - Le grand malin.