LES SŒURS DE SAINT-JOSEPH DE L’APPARITION
La congrégation des Sœurs de St Joseph de l’Apparition a été fondée à Gaillac (Tarn) par Sainte Emilie de Vialar le 25 décembre 1832.
Toute jeune elle sentit que Dieu la voulait toute à lui.
« Dieu commença à s’attacher mon cœur », écrit Emilie à 13 ans.
Belle et riche elle avait beaucoup de succès dans les salons de Gaillac… La frivolité de son âge l’éloigna quelque peu de Dieu. Mais après une mission prêchée à Gaillac en 1816, elle ressent l’appel de la foi et commence à s’occuper des malades et des "gueux". Après la tourmente révolutionnaire, la misère abondait sous toutes ses formes : pauvreté, maladie, ignorance religieuse. Emilie s’emploie à la soulager, au grand désespoir de son père qui rêvait pour elle d’un autre avenir…
En 1832, la mort de son grand-père, le baron Portal (objet d’un chapitre précédent), procure à Emilie une belle fortune et elle se lance dans la fondation d’un institut religieux qui évoque le Mystère de l’Incarnation, révélé à St-Joseph (Math. 1,20-21).
Sa congrégation est ouverte à tous les besoins dans les secteurs de l’éducation, de la santé et du développement. Elle répond de préférence aux appels des pays pauvres et des régions les plus défavorisées.
L’habit de ces religieuses est strict : une robe de laine noire, un grand tablier à bavette, la coiffe de l’époque qu’on appelait capote (et sur laquelle, plus tard seulement, on ajoutera un voile noir), une croix sur la poitrine, au bout d’un cordon.
En cette même année 1832, son frère Augustin, débarque en Algérie.
Le 3 août 1835, il appelle sa sœur à le rejoindre. Emilie et trois autres religieuses arrivent en pleine épidémie de choléra. Elles sont les premières religieuses à venir en Algérie. Elles se font aussitôt infirmières puis en 1836 elles installent, dans une maison acquise à Alger, une école et une infirmerie, suscitant une affectueuse admiration des autochtones.
D’autres sœurs les suivent. En 1837, quatorze religieuses oeuvrent à l’hôpital civil, en 1838, sept autres à l’hôpital de Bône et en 1839, elles sont à Constantine.
Mère Emilie fit de grandes dépenses en Algérie. Elle en partit presque ruinée.
Ennuis ou peines, rien ne peut l’empêcher de poursuivre son
œuvre. C’est maintenant l’apostolat des filles dans les prisons, l’Italie,
Chypre,
Le succès est mondial aussi bien à Tripoli qu’à Marseille où
l’Institut s’est désormais installé pour être plus proche de l’Outre-Mer.
A sa mort, en 1856, le rayonnement des sœurs de Saint-Joseph est déjà étonnamment
vaste : Angleterre, Italie, Syrie, Palestine, Birmanie, Arménie. Mais
c’est le bassin oriental de
Aujourd’hui, les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition sont
établies dans 25 pays à travers le monde. Les fondations les plus récentes
ont été faites en Roumanie (1992), au Panama (1995), en Bulgarie (1996).
Emilie de Vialar a été béatifiée le 18 juin 1939 et canonisée le 24 juin 1951.