Augustin IV de VIALAR
Romanesque et poète
(1876-1901)
Il voit le jour le mercredi 8 décembre 1875 à Alger.
Il est le fils légitime d'Augustin Toussaint de VIALAR, Ingénieur des chemins de fer, âgé de 29 ans et de Clémence Joséphine ROBAGLIA, âgée de 21 ans.
Voici comment un chroniqueur d'Alger[1] le voyait :
"Comme ces fleurs qu'un soleil éclatant fait se ternir et se faner, notre ami et collaborateur Augustin de Vialar est un modeste et un délicat qui m'en voudrait de brûler son talent d'un éloge immodéré. Il est d'ailleurs si jeune encore qu'il faut lui laisser tout entière l'ardeur des débutants, ne point enfermer son art dans un cadre définitif et consacré. Nous lui devons surtout une infinie reconnaissance de n'avoir pas sacrifié le souvenir de l'Algérie à l'attirance des succès parisiens : car il eut des succès et publia déjà, en France, quelques opuscules dont nous allons parler.
"Âgé de 25 ans, il occupe à
Paris le poste littéraire de critique à
"
"Primevères, fleurs de printemps,
Chrysanthèmes, fleurs d'automne, tels sont les titres aimables qui ont groupé
ses premières poésies en 1895 et 1896. On y sent déjà le double caractère
de son talent fait d'une opposition douce entre la nature qui naît et la nature
qui s'endort. En divers ordres d'idées son esprit revient à ces symboles ;
je les retrouve notamment dans un sonnet publié dans
... Ciel bleu ! Chants et clartés ! C'est le poème immense
Que chante la nature en un rythme éternel !
. . . . . . . . .
... Étoiles et ciel noir ! La nature est un Nombre
Et l'obscur lentement s'évapore et s'enfuit...
"Sur ce motif il a brodé mille perles : il l'a fait délicat et charmeur pour nous complaire, satirique et troublant pour nous émouvoir... Il a questionné le monde antique et opposé aux ruines lugubres le réveil claironnant des fleurs printanières : il a cueilli des roses sur les ruines de Timgad, foulant, plein d'émotion, l'autel de Jupiter Tonnant.
"De cette pensée qui le hante
est né un roman : Flavia (1899), étude de moeurs antiques. Erudit, nourri
de la plus pure antiquité, il a parmi nous subi l'impulsion qui a créé Quo
Vadis ! En le monde du rêve et de l'art, les esprits fusionnent des neiges
polonaises aux sables algériens...
"Le roman d'un Sentimental,
Mais je t'aime surtout, quand fermant ta paupière
Vient cette heure du soir où change ton décor.
Alors, voilant ton front chargé d'étoiles d'or,
La nuit qui t'enveloppe est plus chaude et plus claire.
Et pour moi tu deviens comme une bayadère
Qui, lasse de danser, se repose et s'endort.
NOTA : Dans le tome 39, nous reproduisons in extenso : Flavia, Chrysanthèmes et La fin d’un rêve.