Histoire Sourget

 

 

 

CREATION ET FAILLITE DE LA MAISON JEAN SOURGET & FILS

 

Patatras ! Encore une tradition orale familiale qui s’avère inexacte.

 

Non, Charles Auschitzky n’est pas entré dans la Maison de son beau-père, et il n’a pas épousé « la fille du patron dans la plus grande tradition des immigrants allemands qui veulent réussir et ont assez de talent pour le faire ». Ceci étant conforme au cursus décrit par Michel Espagne dans son ouvrage : « Bordeaux-Baltique ».

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L’inventaire de succession nous apprend que l’ancienne Maison Jean Sourget & Fils, propriété exclusive de Pierre Sourget, a fait faillite en 1819 (soit dix ans avant le mariage de Charles).

L’inventaire ajoute que la déconfiture n’aurait jamais été régularisée et ce que les requérants (la femme de Charles et ses deux sœurs) savaient, comme leur ayant été répété mainte fois par leur père, c’est que tous les créanciers auraient été désintéressés, soit par transaction soit autrement. Que les créances actives qui appartenaient alors à ladite Maison de commerce n’avaient pu être réalisées par Pierre Sourget et devaient être considérées comme entièrement perdues. Charles, sa femme et ses deux belles-sœurs ne pouvant donner d’autres renseignements sur la suite de cette faillite dont Pierre Sourget avait toujours gardé secret les détails et les conséquences.

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Nous avons essayé d’en savoir plus sur cette Maison qui était, pensions-nous avant, à l’origine de notre percée à Bordeaux.

Plus d’une fois, nous avons désespéré voyant les possibilités d’atteindre notre but s’effondrer les unes après les autres : Notaires non déposés, documents retirés de la communication et aucune dérogation possible puisque ces documents ne sont plus aux archives. Enfin la chance nous a fait signe, une nouvelle lueur d’espoir s’est dessinée. Béatrice Sutra, notre généalogiste, a trouvé plusieurs actes (mains levées et autres) qui ont donné les directions à prendre.

Selon toute apparence, et d’après les annuaires de l’époque, cette Maison a vu le jour entre 1805 et 1806. Il semble qu’il s’agisse d’un négoce de vin et spiritueux mais nous n’avons pas réussi à le prouver. Elle a été nommée Jean Sourget & Fils. Il s’agit bien de la suite de la Maison Jean Sourget père & Pierre Sourget fils.

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Jean et Pierre Sourget, pour loger l’Entreprise, ont acquis le 66 rue Notre-Dame aux Chartrons, de la famille Dubern par l’adjudication du 10 septembre 1806. Parties intéressées dans l’adjudication : Charles-Claude Dubern négociant à Bordeaux, Joseph Dubern et Antoine-Toussaint Dubern tous deux rentiers habitant à Nantes, Joséphine-Désirée Dubern épouse d’Emmanuel Gondouin? rentière habitant à Nantes, contre Elisabeth-Henriette Riedy, veuve de René-Marie Dubern, rentière à Nantes, mère et  tutrice de Henry-Adolphe Dubern (mineur), tous héritiers de Pierre Dubern, père et grand-père des parties. Pierre Dubern père avait lui-même acquis l’immeuble par adjudication de Charles-Albert Lafitte et Pierre Ray négociants à Bordeaux, le 31 janvier 1809.

La transcription d’hypothèque du 26 juin 1827 donne quelques indications sur la nature dudit immeuble. C’était une brûlerie d’eau de vie, constituée d’un grand magasin, d’un grand et d’un petit chai séparés par un mur d’épaisseur, et d’un grenier.

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Quelques dix années plus tard, très vite, c’est la catastrophe. Il semble qu’une forte amende des Douanes ait contraint la Maison au dépôt de bilan.

la faillite sera déclarée par jugement du tribunal de commerce de Bordeaux le 26 janvier 1819.

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Le 21 décembre 1819, l’immeuble sis 66 rue Notre-Dame est adjugé à Pierre Dupuy aîné.

Cette adjudication a été passée devant notaire. Le notaire est déposé mais rien n’est cité à cette date dans les adjudications. Il s’agit probablement d’une erreur.

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Il est  une nouvelle fois revendu.

La transcription d’hypothèque du 26 juin 1827 précise : Achat par Jean Bermond jeune, négociant habitant 19 rue du Couvent à Bordeaux, à Pierre Dupuy aîné, négociant à Bordeaux 129 façade des Chartrons, de la maison 66 rue Notre-Dame aux Chartrons, elle fut acquise 20 100 fr. par Pierre Dupuy selon un procès verbal d’adjudication passé devant notaire le 29 août 1818. Cet acte ne nous a rien appris de plus.