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LA FAÏENCERIE BOYER

 

Cette manufacture fut fondée en 1765, par Charles-Antoine Boyer et Jean Barbut, rue de la Trésorerie à Bordeaux. Barbut était le bailleur de fonds.

Boyer était le fils de Jean Boyer, natif de Nevers, établi faïencier à Montpellier en 1725. En 1748, il travaillait chez Hustin, qu’il quitta en 1765.

 

buste de Jean-Baptiste Boyer

 directeur de la manufacture à partir de 1786,

 par Massé, tourneur, XVIIIe siècle.

Bordeaux, Musée des Arts Décoratifs.

 

Cette manufacture produisit beaucoup vers 1774.

En 1786, Boyer passa la direction à son fils Jean-Baptiste (qui avait épousé deux ans plus tôt Jeanne Barade), né en 1754, qui s’associa avec Jean Latomberie. Celui-ci mourut en 1792. A l’inventaire, dressé à ce moment, la manufacture possédait 57 000 pièces en ré­serve. Celles-ci étaient des assiettes blanches ou en couleur, des plats blancs en dedans, gris en dehors (culs noirs), des saucières, des écritoires, des pots à eau et cuvettes, des plats à barbe, de grands vases pour jardin, des moutardiers, des vases à canard, des pots à tabac, des bouquetières à tuyaux, des boites à confiture, des théières, des abreuvoirs d’oiseaux, des pots à cuisse d’oie, des terrines pour pâté, des pots à pommade, des cloches pour bœuf à la mode, des pots à rouge, des carreaux, des statues, des poêles avec leur dessus en mar­bre, des vases et fourneaux pour apothicaires, des piluliers, etc.

Jean-Baptiste resta seul propriétaire. Durant la Terreur son affaire fut mise en sommeil, puis reprit par la suite. Il mourut en 1827. Un de ses fils, Antoine-Alexandre, né à Bor­deaux en 1791, continua la fabrication et transféra les ateliers rue de la Trésorerie ; puis en 1830, au Palais-Gallien, 156-147. Un incendie dévasta ses ateliers. Il ferma en 1850, et mourut en 1877.

On connaît mal sa fabrication :

A Sèvres, on a de lui des tasses hémisphériques, dont une est émaillée en bleu-pâle et une boule à riz, en faïence blanche ordinaire, des pots à tabac à décor polychrome représentant un ouvrier coiffé d’un bonnet de coton et fumant la pipe. Il est debout devant une table et tient, de ses mains, un rouleau de feuilles de tabac. Près de lui, quatre pots de faïence, dont l’un porte la marque déformée de la manufacture « St-Savin » ce qui fit croire qu’il y avait une fabrique à Saint-Savin.

 

 

Ces produits ne sont pas marqués, de sorte qu’ils sont très difficiles à identifier.

Les ouvriers furent :

·          Jean Baillif. Il monta, en 1785, une manufacture de grès genre anglais, faubourg Saint-Julien, avec des ouvriers de Nevers, de Montpellier et de Samadet, dont Martin dit Massé, qui fit des bustes demi-nature, dont celui de Jean-Baptiste Boyer en 1778. Baillif revint chez Boyer par la suite.

·          Gaspard Ballerat, né à Nevers.

·          Jean-Baptiste Dumartin, né à Samadet, se maria en 1761.

·          Sicaire Gaignerie se maria en 1783.

·          Jean Marchard, ou Machau, venant de Rochefort.

·          Pierre Milhe, né à Montpellier, mort en 1789.

·          Fiacre Tomberet, qui mourut en 1774.

·          En 1789, Gabriel Feuillerade était marchand parfumeur et faïencier.