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NUMISMATIQUE

 

 

 

E. DUBOIS, d’après un médaillon de bronze (1850)

En dépôt à l’Académie de médecine.

(Propriété de Bertrand Auschitzky)

 

Eugène DUBOIS, graveur en médailles, né à Paris en 1795, mort à Lignères-la-Doucelle (Mayenne) en 1863. Il fut élève de Bridan et de Droz. Attaché, sous la Restauration, à la Monnaie royale des médailles dirigée par M. de Puymaurin, il exécuta plusieurs ouvrages remarquables par la finesse et la correction, jointes à une souplesse de burin qui annonçait déjà un des meilleurs praticiens de l’art de la gravure en médailles. Travailleur infatigable, passionné pour un art à l’étude duquel il avait consacré toute une jeunesse sérieuse, grave, recueillie, déjà mûrie par le malheur, - car orphelin dès l’âge de deux ans, Eugène Dubois n’avait point connu les joies de la famille et n’avait dû compter que sur lui-même pour s’ouvrir une carrière, - cet artiste exécuta un grand nombre de travaux, qui fixèrent l’attention publique et celle de l’État. Il reçut le titre de graveur particulier de Mme la duchesse de Berry. Les principales médailles qui restent de lui sont : la médaille décernée par la ville de Montpellier à Fabre, peintre, fondateur du musée de cette ville ; l’effigie de Droz, son professeur ; celle du baron de Puymaurin, son protecteur et son ami ; la cathédrale de Paris, avec un plan de ce monument au revers ; la médaille de l’abbé Godinot, commandée par la ville de Reims ; celles de Parmentier, d’Hippocrate, pour la commission des Monnaies ; les effigies de la duchesse de Berry, du duc de Bordeaux, de Mademoiselle, celle du roi Joseph-Napoléon ; la médaille du port de Calais, pour le ministère des travaux publics, etc. Il grava encore un grand nombre de jetons pour des sociétés et des administrations particulières, et dans ce genre de travail, il apporta un soin, un talent, une science des traditions, qui permettent de les comparer aux petits chefs-d’œuvre de Duvivier. Nous citerons notamment le jeton des chemins de fer de Marseille à Avignon ; ceux des Messageries impériales, de la chambre de commerce de Bordeaux, des avoués de Rouen, de la banque de Marseille, de la Société d’agriculture de Dunkerque, des assureurs de Marseille, etc.

D’un goût très artistique, éclairé par de saines études et par des travaux sérieux, Eugène Dubois fut un des premiers graveurs en médailles dont le concours fut réclamé, lorsque, en 1832, on créa le musée monétaire à  la Monnaie de Paris. C’est à lui que sont dus les clichés de bronze d’anciennes médailles des règnes de Louis XI à Louis XVI, dont les coins n’existent plus et que cet artiste a relevés, avec un soin et un bonheur extraordinaires, en ce temps où la galvanoplastie était encore inconnue, sur les médailles originales de la Bibliothèque nationale.

Le malheur qui avait présidé à la naissance de Dubois lui réservait de nouvelles et terribles épreuves. A la suite de nombreux travaux trop assidus, sa vue s’éteignit en 1846, au moment où il était dans la force de l’âge et dans toute la maturité de son talent. Cette catastrophe fut atténuée par le dévouement de ses camarades, qui se chargèrent fraternellement de l’achèvement des travaux que le pauvre aveugle avait commencés, et par le dévouement de sa fille, qui ne le quitta plus un seul instant jusqu'à sa mort et fut son bon génie. Il se retira au milieu des solitudes du Maine, après avoir eu la joie de voir couronner son fils, en 1855, au concours pour le grand prix de Rome. Dubois avait fait de fortes études et s’était inspiré du goût des choses graves et sévères : ses lectures favorites étaient les œuvres de Cuvier, de Buffon et de Humboldt ; lorsqu’il devint aveugle, il les transcrivit lui-même dans l’alphabet des sourds-muets ; il consacra beaucoup de temps à cet immense travail, et cela suffit pour faire juger de la culture de son esprit et de l’élévation de son âme.

Grand dictionnaire universel du XIXe siècle.

 

Nota : le jeton de présence qui suit a aussi été gravé par DUBOIS


 

      La première médaille est déposée aux Archives de l’Académie des Sciences

à l’avers : A. PORTAL.GALLIACENSIS MED.PAR. ACAD.PRÆSES.

1809-10

au revers : SERVAT ET PERFICIT

 

La deuxième médaille est la propriété de Humbert de Villoutreys

 à  l’avers : A.PORTAL.GALLIACENSIS MED.PAR.ACAD.PRÆSES.

1809-10

au revers : REGIS ARCHIATR0RVM GOMES

PRAESES HON. ET PERPEP. COETVS ACADEM. MEDIC. PARIS.

SERVAT ET PERFICIT

MDCCCXVIII

 

Il existe une troisième médaille, assez similaire, mais en bronze,

propriété de Humbert de Villoutreys qui n’est pas reproduite