Appendices Portal
LA SUCCESSION DU BARON PORTAL
DÉCLARATIONS DES MUTATIONS PAR DÉCES
7 janvier 1833
Ont comparu : M. Antoine-Louis-Joseph Peyrille Lourmade Lamourié, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Condé n° 12, et dame Cécile-Adelaïde Portal son épouse, lequel a déclaré que M. le baron Portal, premier médecin du Roi, est décédé le 23 juillet 1832, rue de Condé n° 12.
que ses héritiers sont :
Pour moitié, sa fille, Madame Cécile-Adelaïde Portal, épouse de M. Lamourié.
Pour moitié, conjointement ses petits enfants :
1- Antoine-Etienne-Augustin Vialar, ancien magistrat, demeurant à Paris, rue de Condé n° 12 ;
2- Antoine-Maximin Vialar, propriétaire à Gaillac ;
3- Demoiselle Anne-Marguerite-Adelaïde-Emilie Vialar, demeurant à Gaillac.
Que, suivant partage reçu chez Me Péan Saint-Gilles, notaire à Paris le 17 septembre 1832, il dépend de la succession
1) une maison, rue de Condé n° 12, échue en partage à Madame Lamourié, non louée et d'un revenu de 4.800 francs. Capital 96.000 francs.
2) les valeurs mobilières suivantes :
- a) mobilier 4,697 fr.
- b) argenterie 10,332 fr.
- c) bijoux 1,924 fr.
- d) vins 1,542 fr.
- e) bibliothèque 1,980 fr.
- f) bons du Trésor 88,825 fr.
- g) bons du M.de.P. 186,000 fr.
- h) 122 actions B.de 201,300 fr.
- i) dividende 4,636 fr.
- j) arrérage de rente 1,666 fr. 66
- k) fermage d'im.G. 1,479 fr.
total 508.781 fr. 66
Par testament olographe daté du 2 (ou 8?) janvier 1832, enregistré le 4 août 1832, il a été légué :
1 - A Antoine Cornac son petit neveu sous la tutelle de son père, médecin à Paris, rue de la
Paix n° 15, 10,000 fr.
2 - A Antoine Portal son cousin à Castelnau-de-Montmiral,
arrondissement de Gaillac, 12,000 fr.
3 - A M. Martin, cousin, 600 fr. de rente viagère. 600 fr.
4 - A sa sœur, Madame Home, 200 fr. de rente viagère. 200 fr.
5 - A demoiselle Joséphine, femme de chambre, 600 fr. de rente
viagère. 600 fr.
6 - A Madame Lamourié, argenterie pour 2,000 fr. (non compris dans le partage).
7 - A sa petite fille, dame d'Aubilly, une bague de 600 fr.
8 - A demoiselle Vialar, une bague de 1,200 fr.
9 - A demoiselle Maxime Viala (étrangère) une médaille de 100 fr.
10 - A M. Lamourié, son gendre, une boite d'or estimée 150 fr. (non compris au partage).
11 - A M. d'Aubilly une boite de 100 fr.
12 - A l'abbé Carière, objets prisés 200 fr.
13 - A son valet de chambre Antoine, 600 fr. et 200 fr. de rente viagère.
14 - A l'Académie de Médecine 12,000 fr. et objets estimés 100 fr.
15 - A MM Salmade & Andral, objets non compris au partage 40 fr.
16 - A Vincent Portal, cousin, objets prisés 50 fr.
INVENTAIRE DES EFFETS, VALEURS, ARGENTERIE ET PORCELAINES
N° d’ordre 1/ Un bon du Trésor public, ordre de Mr Portal, du 16 9bre 1831,
payable le 16 9bre 1872, sous le n° 21417 86,500 fr.
.... en intérêt 4,325 fr.
90,825 fr.
2/ 7 reconnaissances du Mont de Piété de 25,000 chacune 175,000 fr.
une dite de 15,000 fr.
Donnant un capital 190,000 fr.
Les dites échéant le 14 janvier 1833 qui avec les intérêts
reconnus en huit billets dont sept de 1000, et un de 600 1,600 fr.
Donnent un total de 197.600 fr.
3/ Inscription de Rente au nom de Mr le Baron Portal cinq pour cent
N° 6944 de 1800 de rente 1,800 fr.
7367 1,750 fr.
7367 2,000 fr.
7580 10,000 fr.
7619 600 fr.
10470 2,500 fr.
11027 1,600 fr.
12257 1,000 fr.
12259 4,300 fr.
12587 4,600 fr.
29,750 fr.
Une au nom de Mr Vialar Augustin, baron,
10547 5,000 fr.
Total de la rente du 5 % 34,750 fr. capital
695,000 fr.
en rente an 3 pour cent
n° 4852 au capital de 124,000 ..... 3.720 224,000 fr.
n° 6106 au capital de 61,000 ........ 1.840
5.560
total de la rente 40,310
4/ Actions sur la Banque 122 en 15 billets au cours
5/ Le dividende de 4 b(ons de) c(aisse) échu le 1er juillet
n’a pas été touché 4,636 fr.
6/ De(ux) billet(s) de banque de 1,000 chacun 2,000 fr.
objets précieux du secrétaire
1/ Une boite enrichie de diamants.
2/ Une bague enrichie de diamants.
3/ Une tabatière avec un camée.
4/ Une tabatière en malaquit avec le portrait de Mr le Cardinal de Talleyrand de Périgord
archevêque de Paris.
5/ Une tabatière en or, donnée par Mr d’Autichamp, gouverneur du Louvre.
6/ Boite en laque enrichie d’or.
7/ Boite en or donnée par Mr Chenier avec son portrait.
8/ Tabatière noire enrichie d’or.
9/ Une médaille en or à l’effigie du roi de Prusse.
10/ Une médaille en or à l’effigie de Louis 14.
11/ Une médaille en or donné(e) par Charles 10.
12/ Un camée en forme d’épingle enrichi de diamants.
13/ Un thermomètre en platine donné par Borda.
14/ Une plume en or.
15/ Une bague gravée servant de cachet.
16/ La décoration de chevalier de l’Ordre de St Michel une grande et une petite.
17/ La décoration de chevalier de la Légion d’honneur.
18/ La décoration d’officier du même Ordre.
19/ La décoration de commandeur du même Ordre.
20/ La décoration de chevalier de la Légion d’honneur enrichie de diamant(s).
21/ Une médaille en argent représentant Louis 14.
22/ Une montre en or avec sa chaîne.
23/ Une montre en or enrichie de diamant(s).
24/ deux paires boucles pour souliers et culotte.
25/ 131 jetons en argent, de son effigie (Portal).
26/ 100 jetons en argent dont 98 de l’Académie Royale de médecine et 2 autres.
L’Académie nationale de médecine, par lettre du 2 mars 2001, nous dit qu’elle ne possède aucun jeton de présence à l’effigie de Louis XVIII.
27/ Quatre jetons dont un en cuivre.
28/ La médaille de l’Institut.
29/ Une montre en argent.
30/ 83 médailles (bronze).
Porcelaines précieuses
· Un déjeuner pour deux personnes porcelaine de Sèvre donné par Mme la duchesse d’Angoulême et le plateau.
· Deux grands vases avec peinture, Manufacture de Sèvres, d’un grand prix.
· Une tasse dans son étui représentant la duchesse de Berri, donnée par Mme la duchesse de......
Tels sont les objets compris dans notre inventaire amiable du 12 août 1832. Il sera l’objet d’une estimation particulière.
Argenterie
1/ Pot à eau et sa cuvet(t)e, avec inscription grecque.
2/ Un encrier et sa sonnette.
3/ Un grand encrier avec statue sous cloche.
4/ Un pot à eau et sa cuvet(t)e ciselée.
5/ Deux grande(s) soupière(s) avec couvercle.
6/ 4 casseroles et leur(s) couvercle(s).
7/ 7 grands plats longs et deux petits.
8/ Douze plats ronds.
9/ Une cafetière à bec d’aigle.
10/ Une chocolatière à bec d’aigle.
11/ Une coupe en argent.
12/ Un porte liqueur.
13/ Une truele
14/ Trente huit couverts plus une cuillère.
15/ Sept cuillères à ragoût.
16/ Id. deux à potage.
17/ Seize petite(s) cuillère(s) à café.
18/ Deux à moutarde ou à sel.
19/ Un huilier.
20/ Un sucrier et son plateau.
21 Quatre salières.
22/ Un sucrier.
23/ Une écuel(l)e servant à l’usage journalier.
24/ Un pot à lait.
Vermeil
· Une coupe et son plateau et sa cuillère richement ciselés.
· Une fontaine à café ; un sucrier ; 18 couverts ; 24 couteau(x) nacre garni(s) d’or, moitié lame en vermeil, moitié en acier ; six petites cuillères à café.
Récapitulation du montant de l’estimation des biens de la succession de M. Portal
La Métairie blanche[1], immeubles 28,212
bois sur pied 1,133 29,347 fr.
Castella[2] , immeubles 100,855
bois sur pied 14,692 115,547 fr.
Bouriat[3], immeubles 39,930
bois sur pied 1,990 41,920 fr.
Sauronne[4], métairie haute, immeubles 37,289
bois sur pied 283 37,572 fr.
Sauronne4, métairie basse 42,201
bois sur pied 959 43,060 fr.
Raffine[5], immeubles 8,912
bois sur pied 932 9,844 fr.
Sesquière4, immeubles 25,744
bois sur pied 2,000 27,744 fr.
Durand4 72,414
bois sur pied 1,262 23,676 fr.
Peyrussou4, immeubles 36,073
bois sur pied 3,943 40,016 fr.
Belle-fond4 , immeubles 16,486
bois sur pied 1,590 18,076 fr.
Bois du Roi-saules 7,000
bois sur pied 6,810 13,810 fr.
pré 1,884 fr.
Bois 35,596
Total 402,496 fr.
Montant des ventes consenties par les trois enfants Vialar et ce conjointement et à divers
1/ Le 18 Xbre 1833, vente par les enfants Vialar à Saurou, du Jardin de la promenade,
au prix de 10,000, dont 4,000 ont été payés et les 6,000 restant doivent être payés
savoir, 2,000 le premier mai 1835 ; 2,000 le premier mai 1836 et 2,000 le premier
mai 1837 10,000 fr.
2/ Le 20 janvier 1834, vente par les enfants Vialar à Carvallo, Fabré et Saurou, de la
maison Portal au prix de 17,325. sur laquelle somme il a été payé par Fabré 2,000, par
Saurou, 7,875 ; par Carvallo 3,037 et le restant prix porté dans l’acte doit être
payé savoir : par Carvallo 2,750 le 20 janvier 1836, 3,750 le 20 janvier 1838. Par Fabré
2,000 le 20 janvier 1836 et 2,000 le 20 janvier 1838. Et par Saurou 1,000 dans le mois
de février 1838 17,325 fr.
3/ M. Augustin se charge du Jardin au prix de 3,500 3,500 fr.
TOTAL 30,825 fr.
Cette somme doit être partagée entre les enfants Vialar par tiers.
...... Madame Vialar[6] doit avoir 10,275 laquelle somme forme son tiers.
Madame Vialar a déjà reçu sur les 10,275 formant sa part :
1/ Du Sieur Fabré au moyen d’un ..... 2,000 2,000 fr.
2/ Du Sieur Carvallo et ..... 2,000 au moyen d’un bon à elle consenti par
ce dernier et par elle cédé 2,000 fr.
3/ Du Sieur Saurou 262,50 en argent comptant 262,50
4/ Du Sieur Saurou 2,000 en argent comptant 2,000 fr.
Madame Vialar 6,262,50
Il lui reste donc dû pour compléter son tiers 4,012,50
Somme légale 10,275 fr.
J’observe à Madame Vialar que sur les 2,000 qui lui ont été cédés par Fabré, il lui reste
encore dû 655 fr.
qui sont à échéance le 9 juillet prochain.
TESTAMENT EN FAVEUR DE L’ACADÉMIE ROYALE DE MDECINE
D’un testament fait olographe par Mr le Baron Portal, en date du quinze août mil huit cent trente un, portant la mention suivante : enregistré à Paris le quatre août mil huit cent trente deux folio 23 verso case neuf ; reçu cinq francs cinquante centimes, dixièmes compris. Signé Labourey.
A été extrait ce qui suit :
25 - Je finirai ce testament par prier l’Académie royale de médecine, dont j’ai concouru à sa formation, de vouloir bien recevoir et placer dans la salle de ses grandes séances habituelles, le beau portrait que j’ai dans mon Cabinet, de Vésale, cet anatomiste immortel qu’on croit être du grand peintre Le Titien. J’y joindrai le portrait de Mr de Lassonne, premier médecin du roi, président d’honneur perpétuel de la Société royale de médecine, qui a présidé la création de l’Académie royale et qui y a contribué en établissant la Société royale de médecine.
26 - J’espère aussi que l’Académie royale de médecine voudra bien accepter une somme de douze mille francs, que je lui donne pour l’employer à un prix annuel sur l’anatomie médicale dont j’ai facilité les progrès par mes leçons et mes écrits.
D’un autre testament fait olographe par Monsieur le Baron Portal en date du deux janvier mil huit cent trente deux portant la mention suivante : Enregistré à Paris le quatre août mil huit cent trente deux folio 23, verso C.8. Reçu cinq francs cinquante centimes dixième compris. Signé Labourrey.
Il a été extrait littéralement ce qui suit :
25 - Je finirai ce testament par prier l’Académie royale de médecine, dont j’ai concouru à la formation de vouloir bien recevoir et placer dans la belle salle de ses grandes séances habituelles le beau portrait de Vesale, cet anatomiste immortel qu’on croit être du Titien.
J(‘y)oindrai celui de M Delassonne premier médecin de Louis Seize qui a un peu concouru à la formation de l’Académie qui lui a succédée.
26 - J’espère aussi que l’Académie royale de Médecine voudra bien accepter une somme de douze mille francs que je lui donne pour distribuer un prix annuellement sur un sujet médical éclairé par les données phisiques & pathologiques.
Extrait par Me Armand Louis Henry Péan de St Gilles et son Collègue notaires à Paris soussignés des originaux desdits testaments olographes timbrés à l’extraordinaire et déposés à Me Péan de St Gilles par ordonnance de Mr le président du tribunal civil de Première Instance du département de la Seine contenue en son procès verbal de description desdits testaments en date du vingt cinq juillet mil huit cent trente deux. Enregistrée.
Suivent trois signatures illisibles.
Observations sur cette donation
1 - Le portrait de Vésale qui se trouve dans la Salle du Conseil, a été légué par Portal à l’Académie de médecine. Il lui avait été offert par un marchand de tableaux qu’il avait guéri d’une maladie grave. On a longtemps cru qu’il avait été peint par Le Titien. Puis il fut attribué à Johann Stevens de Calcar... Plusieurs connaisseurs n’ont jamais su distinguer ses tableaux d’avec ceux du Titien, son maître.
Pourtant, d’après M. Frédéric Chanoit, un expert en œuvres d’art qui a travaillé récemment pour l’Académie, il s’agirait d’une huile sur toile de l’École du 19ème. Une copie d’après Calcar. Ce dernier ayant lui-même imité, pour ce portrait, le Tintoret (!). Après avoir interrogé le Conservateur du Musée de Capodimonte, à Naples, qui renferme la collection Farnès, nous n’acceptons pas cette expertise. Et sauf contre-expertise qui viendrait confirmer l’avis de M. Chanoit, nous maintenons que ce tableau est l’œuvre de Calcar.
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André VÉSALE, célèbre médecin, naquit en 1524 à Bruxelles. Il était originaire de Wesel, dans le duché de Clèves, fit une étude particulière de l’anatomie, et l’enseigna avec une réputation extraordinaire à Paris, à Louvain, à Bologne, à Pise et à Palerme. L’empereur Charles-Quint et Philippe II, roi d’Espagne, l’honorèrent du titre de leur médecin. le premier surtout eut en lui une confiance particulière. Vésale eut le courage de lui dire, quelques années avant sa mort, qu’il ne devait pas se flatter d’une longue vie ; et « cet avertissement que Charles prit très bien, lui fit avancer, dit Strada, le projet d’abdication et de retraite qu’il avait confié longtemps avant à Saint François de Borgia, et dont il est fait une mention expresse dans son testament fait à Augsbourg dix ans avant sa mort ». anecdotes qui suffisent pour apprécier les fables répandues sur l’abdication de ce monarque. Vésale ayant fait l’ouverture du corps d’un gentilhomme espagnol que l’on croyait mort, et qui était encore vivant, les parents, indignés de l’imprudente méprise de Vésale, lui intentèrent un procès criminel ; et peut-être aurait-il été condamné comme assassin, si le roi d’Espagne, pour les apaiser, ne l’eût obligé de faire le pèlerinage de la Terre-Sainte. Vésale passa en Chypre et de là à Jérusalem. Le sénat de Venise le rappela pour remplir la place de Fallope, professeur à Padoue ; mais à son retour, son vaisseau fit naufrage, il fut jeté dans l’île de Zante, où il mourut de faim et de misère en 1564, à 58 ans. On a de lui un Cours d’anatomie en latin, sous le titre de Corporis humani Fabrica, avec de belles planches, dont les dessins sont, selon quelques-uns, du Titien, et selon d’autres, de Calcar, Bâle, 1543 ; Anvers 1572, in-fol., et Leyde, 1725, 2 vol. in-fol. Cette dernière édition augmentée et corrigée, est due à Boerhaave.
Johan-Stephen von CALCAR, CALKAR, CALKER ou KALCKAER, peintre hollandais, né en 1499 à Calkar, dans le duché de Clèves, mort à Naples en 1546. Il est désigné par Vasari sous le nom de Giovanni Fiamingo ou de Giovanni di Calcare. Sorti de l’école de Jean de Bruges, il se rendit en Italie et resta longtemps à Venise, où il prit des leçons du Titien. Le Titien et Raphaël furent ses modèles dans l’art de la peinture. il prit tellement leur manière, que les talents de ces grands maîtres semblaient être devenus les siens. Plusieurs connaisseurs n’ont jamais su distinguer les tableaux du disciple d’avec ceux du Titien son maître. Rubens admirait à tel point son talent, qu’il ne se séparait jamais d’un petit tableau de ce peintre, représentant une Adoration des bergers, et qui est aujourd’hui au musée de Vienne. Calcar finit ses jours à Naples, où il s’était fixé après avoir longtemps habité Venise. Nous citerons, parmi ses meilleurs productions, outre le tableau déjà mentionné, la Mater dolorosa, qui faisait jadis partie de la collection Boisserée, et un excellent portrait d’homme, qu’on voit au Louvre. Les dessins de ce peintre sont à la hauteur de ses tableaux. C’est à lui qu’on doit les magnifiques figures anatomiques qui accompagnent les Institutiones academicæ d’André Vésale et, bien qu’il y ait encore des doutes à cet égard, on lui attribue généralement les portraits qui ornent les Vies des peintres de Vasari.
2 - Le portrait de François de Lassone, légué par Portal à l’Académie de médecine, a été peint par Joseph-Siffrède Duplessis.
Il est accroché dans la salle du Conseil.
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Joseph Marie François de LASSONE, médecin français, né à Carpentras en 1717, mort en 1788. Fils d’un médecin, il étudia d’abord la chirurgie. Il fit, sous la direction de Morand, des progrès si rapides, qu’en 1738 il partagea avec Lecat le prix proposé par l’Académie de chirurgie, pour l’extirpation du cancer de la matrice. Vers 1741, il se fit agréger à la Faculté de médecine de Paris, et fut admis à l’Académie des sciences avant d’avoir atteint sa vingt-cinquième année. Un jour où il allait disséquer un cadavre, il s’aperçut, au moment d’y porter le scalpel, que le sujet donnait quelques signes de vie. Il parvint à le ranimer, et réussit à le rendre à la santé ; mais il fut tellement impressionné par cette aventure, qu’il renonça dès lors aux travaux anatomiques et à la chirurgie, pour se consacrer exclusivement à la médecine. Il acquit bientôt une grande réputation, devint médecin de Marie Leczinska, et, plus tard, premier médecin de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Ne pouvant suffire aux occupations attribuées à cette place, et qui consistaient dans l’examen des remèdes secrets, la surveillance des eaux minérales et médicinales, la connaissance des épidémies, etc., il provoqua la création de la Société royale de médecine, à laquelle incombèrent, dès lors, ces importantes inspections, Lassone s’était beaucoup occupé de chimie et d’histoire naturelle. Il a écrit, sur les résultats de ses recherches, une quarantaine de Mémoires qui ont été insérés dans le recueil de l’Académie des Sciences et dans le Bulletin de la Société royale de médecine. On lui doit, en outre, une Méthode éprouvée pour le traitement de la rage (Paris, 1776, in-4°).
Joseph SIFFREIN DUPLESSIS, peintre français, né à Carpentras en 1725, mort à Versailles en l’an X. Il montra de bonne heure de rares dispositions pour le crayon et le pinceau. Joseph Vernet, le voyant un jour travailler à Tivoli, lui conseilla vivement de s’attacher au paysage. Duplessis regretta plus d’une fois par la suite de n’avoir pas suivi ce conseil. Le besoin, bien plus que sa vocation, le décida à adopter exclusivement le genre du portrait. Il y excella bientôt, surtout à peindre des hommes. En 1794, il fut nommé administrateur du musée spécial établi à Versailles. Toujours laborieux, on le vit, malgré son âge avancé, se charger des travaux les plus soutenus. En moins d’un an, il restaura une foule de toiles des plus grands maîtres. La surveillance des statues du parc de Versailles lui ayant été confiée ensuite, il trouva (vers l’an VIII) le secret précieux de détruire, sans altérer le marbre, le lichen enraciné dans les pores de celui-ci ; cette découverte fut annoncée dans le Moniteur de cette époque. Il nous reste de lui quelques tableaux d’église et un grand nombre de portraits, parmi lesquels on remarque ceux de Mgr d’Inguimbert, de Thomas, de Glück, de Franklin, de l’abbé Arnauld, de Marmontel, de Necker et de son épouse, etc., dont quelques-uns ont eu l’honneur de la gravure. Duplessis honore l’école française par sa manière constamment belle et savante. il réussissait à rendre les nuances les plus délicates de la physionomie, et il plaisait également par l’éclat de ses carnations et par une heureuse entente dans la distribution des lumières et des ombres.
3 - Le Prix Portal.
Portal, nous l’avons vu, a légué douze mille francs à l’Académie royale de Médecine, dont les revenus serviront à fonder un prix annuel pour l’Anatomie médicale, ou un sujet médical éclairé par des données physiques et pathologiques.
Les ressources financières liées à ce prix étant arrivées à épuisement, le prix a été remplacé par l’attribution d’une médaille, puis supprimé.
Apparemment, le dernier Prix Portal a été attribué le 13 décembre 1966 au Dr Gérard Duprey, de Tours, pour sa « Contribution à l’étude de la cyclopie ».