Alliances Miquel

 

 

 

Les PICOU, PICOU DELISLE PICOU de L’ISLE

 

La famille PICOU et les débuts des Abymes puis de Pointe à Pitre

 

La famille PICOU est connue dans l’histoire de Pointe-à-Pitre pour un long procès au moment du développement de la ville sur une partie du terrain dont elle avait la concession depuis l’époque où se constituait le quartier des Abymes.

Le premier du nom, Pierre, fils de Bertrand, venait de Donzac en Condomois (Tarn-et-Garonne). D’abord habitant de Saint-François, il s’était établi au Gosier après son mariage, le 11 août 1716, avec Anne Garet, native de ce quartier, fille de Guillaume et de Marguerite Elisabeth Georget. Il entrait ainsi dans une des premières familles de la Guadeloupe puisque, en 1664, était recensée au quartier de Rivière à Colas à l’anse à la Barque (toute la côte au nord des Vieux-Habitants) la famille de Guillaume Garet, 48 ans, Marguerite Faulque, 30 ans et leurs enfants Guillaume, 6 ans, Marguerite, 4 ans, et Yves, 2 ans, sur une habitation avec 7 nègres.

En 1671, Marguerite Faulque est remariée avec Mathieu Lenoir, marchand né à Dieppe vers 1620, avec qui elle demeure au Grand Cul de Sac, avec quatre enfants, trois garçons et une fille, dont au moins trois sont de son premier mariage. Nous apprenons par le recensement de 1687 qu’elle était de la RPR : Religion Prétendue Réformée, autrement dit protestante.

L’aîné des enfants Garet, prénommé Guillaume comme son père, s’établit en Grande Terre, au Gosier, en épousant la veuve catholique de François Renard qui y était établi avec sa femme en 1671. Cette Marguerite Elisabeth Georget, née à Capesterre, est aussi d’une famille des débuts de la Guadeloupe : Pierre Georget et son épouse Agnès Picault, établis au début des années 1650 à Capesterre, étaient recensés en 1664 à la Montagne Saint-Louis avec trois filles et un fils, leur fille aînée étant déjà mariée, toute jeune, avec Nicolas Titeca. La fille suivante, Marguerite Elisabeth, recensée à 10 ans en 1664, se maria aussi très jeune puisque, en 1671, elle est recensée, comme nous venons de le dire, en Grande Terre, au Gosier, avec son époux François Renard. Elle en eut au moins un fils et quatre filles. Même si le registre du Gosier est le plus ancien conservé de Grande Terre, il ne commence qu’en 1688. Plusieurs familles de Guadeloupe s’étaient installées en Grande-Terre une bonne quinzaine d’années avant.

 

Les Picou et Picou Delisle pendant la Révolution

 

Sur la liste des "personnes prévenues de délits contre-révolutionnaires", on trouve aux Abymes : Picou, Prémarais, planteur ; Picou Bélance, planteur, mort ; Picou de Lîle, planteur et conseiller, au fort.

Sur la liste des émigrés de la Guadeloupe signée Lebas, de brumaire an IV figure, à "Pointe à Pitre et Gosier" : Miquel et sa femme, Picou Prémarais.

Sur celle provenant des archives de Victor Hugues (postérieure) figurent, au Port de la Liberté (nom révolutionnaire de Pointe à Pitre), les mêmes "Miquel et sa femme" ainsi que veuve Picou delisle, Picou delisle cadet, mademoiselle Picou delisle aînée, Jne Flixie Picou delisle.

La majorité des membres de la famille a donc quitté l’île. Dans le recensement de l’an IV (1796), on ne trouve plus, aux Abymes, que Amédée Picou, habitant, 25 ans, sur l’habitation sucrière familiale séquestrée "Delisle" et, à côté, la veuve Soubiès, Anne Antoinette, qui se donne ou à qui on donne 30 ans alors qu’elle en a 40 ans, avec son fils de 12 ans, Antoine Pierre Soubiès. Sa fille naturelle reconnue et Donatienne Antoinette Picou, qui donnera lieu à un procès avec les héritiers Picou en 1835/41, n’est pas encore née.

En l’an X, la famille fait partie de ceux qui rentrent en Guadeloupe, "invités" par le Consulat à le faire s’ils voulaient récupérer leurs habitations, et dont les chefs de famille prêtent serment de fidélité au gouvernement. Sur la liste, en fructidor X (septembre 1802) figurent, sans doute rentrés ensemble, Alexis Miquel, docteur en médecine, 45 ans, ainsi que Jacques Pierre Picou, 40 ans, et François Nicolas Picou Delisle, 38 ans, représentant donc chacune des deux branches et tous deux célibataires.

 

Philippe et Bernadette Rossignol, "Généalogie et Histoire de la Caraïbe », N° 179, mars 2005.