Appendices Meynier

 

 

 

LE PREMIER DÉCÈS

 

 

un document peu banal. En réalité, Octave Meynier, mourra 62 ans plus tard !

 

Aux premiers jours du mois d’août 1889, un officier accompagné de deux gendarmes, est venu frapper à la porte de François Meynier, et lui a dit d’un ton affligé : « Le lieutenant aux tirailleurs du Soudan, votre fils affectionné, a été tué en héros, au cours d’une embuscade, à Zinder, le 14 juillet écoulé.

 

Le 20 août, les Tarbais accoururent en foule pour rendre les derniers devoirs à leur jeune et illustre compatriote. Les autorités civiles et militaires, les fonctionnaires et le plus grand nombre des maires de l’arrondissement marchaient à leur tête. Les honneurs militaires furent rendus en présence du général commandant la région militaire et de nombreux officiers gradés, puis l’office des morts fut chanté par le clergé de Tarbes et des communes environnantes. L’évêque du diocèse, prononça l’oraison funèbre, et ses paroles de condoléances, dites avec l’accent d’une émotion profonde, firent couler de nouvelles larmes.

… Mais soudain, au moment de la consécration, la porte de la cathédrale s’ouvrit et dans la confusion, un homme arriva en titubant. Il marchait à l’aide de béquilles, Il lui manquait un bras, ses vêtements étaient en loque, il était blanc comme un cadavre… Comme un cadavre ? Evidemment, car c’était Octave Meynier, en personne, lieutenant aux Tirailleurs du Soudan, dont on célébrait la mémoire. Sa mère, le voyant, puis le touchant, s’écroula à ses pieds, morte sous le coup de l’émotion. Les chroniqueurs ne précisent pas la suite de la cérémonie, c’est dommage !

 

Mais ce que nous pouvons ajouter aujourd’hui, c’est que cette belle et triste histoire qui se répète de génération en génération n’est pas tout à fait exacte. L’annonce du décès, les honneurs militaires, la cérémonie religieuse : oui.

Mais Octave Meynier paraissant pendant l’office et occasionnant, sous l’effet de l’émotion, la mort de sa mère : non.

Octave Meynier avait été enterré vivant. Cela arrive parfois – rarement – et c’est fort désagréable. Mais c’était une force de la nature et il a pu se dégager. Qu’est-il ensuite devenu durant les semaines ou bien dans les mois qui ont suivi, nous l’ignorons. Son dossier que nous avons pu consulter aux Archives de l’Armée, n’en dit rien. Puis il a été rapatrié en France et dès qu’il a pu, il est allé voir ses parents. Son apparition a dû leur causer un grand choc, mais pas le décès de sa mère. Cela se passait en 1899,  elle est morte en août 1902, 13 ans après. Quand à son bras ? Il l’a perdu, bien plus tard, à Verdun, en 1918.

 

Après cette pause, Octave Meynier pu reprendre ses activités et faire la magnifique carrière que nous connaissons tous. Il a terminé général de brigade et grand officier de la Légion d’honneur. Il est mort (pour de vrai) le 31 mai 1961.