Histoire Meaudre de Lapouyade

 

 

 

ORIGINES

 

 

Dans le département de la Loire, sur les confins des anciennes provinces de Forez et d’Auvergne, au bord d’un ruisseau qui descend de la montagne dans la plaine des Bataillouses, s’étend le village des Salles.

Un chemin passant derrière l’église conduit, à travers les prairies et les champs, au pont qui traverse le cours d’eau. A quelques pas de l’autre côté du pont, une vieille croix de pierre brune, aux sculptures naïves patinées par les siècles, appelée la croix des Meaudres, marque l’entrée d’un chemin creux aboutissant à deux grands chênes. Là, s’élève à gauche une ferme de modeste apparence ; le même toit recouvre la maison d’habitation, le hangar et les écuries : c’est la ferme des Meaudres. La cour, formée par les communs est ouverte, et, tout autour, des terres cultivées ne laissent deviner aucune trace de ce qui fut jadis le village des Meaudres.

Cette qualification de « village » que l’on trouve notamment dans un placard imprimé vers 1672, indique que le lieu dit les Meaudres était au XVIIIe siècle, un hameau important. Il suffit, pour le constater, de parcourir cette pièce qui donne le dénombrement des biens de Charles Meaudres comprenant, outre la terre, la forêt et le moulin des Meaudres, plusieurs maisons et jardins sis au dit village. Ce placard confirme, au surplus, en décrivant la terre des Meaudres, les données topographiques fournies par les aveux de 1318 et 1349 qu’on verra plus loin ; il paraît établir ainsi que les Meaudres ont possédé pendant quatre siècles au moins, le domaine dont cette famille porte le nom.

De la Croix des Meaudres, la vue s’étend au loin sur la plaine des Bataillouses que ferment au couchant les maisons du village des Salles, groupées autour de l’église. A l’horizon, sur une colline, les vieilles demeures de Cervière, bâties en amphithéâtre, se profilent, pittoresques, à peine dominées par un antique campanile ajouré.

Résidence d’été des comtes de Forez, Cervière ne comprit guère, au début, qu’un château fondé en l’an 1181, autour duquel la petite ville s’édifia vers la fin du XIVe siècle. Murée et fortifiée, située à proximité d’une des routes les plus fréquentées du centre de la France, dans une position presque inaccessible qui en faisait un point stratégique important, elle devint le siège d’une châtellenie royale dont le ressort ne comprenait pas moins de dix-sept paroisses.

C’est là que vers 1400, des Meaudre vinrent occuper les charges de notaire de la Cour de Forez, de prévôt et de lieutenant de la châtellenie. On les y retrouvera nombreux au début du XVIe siècle et s’étant déjà divisés, soit avant, soit depuis leur départ des Meaudres, en plusieurs branches qui prendront plus tard les noms de Palladuc, des Gouttes, de Sugny et de la Pouyade.

 

Extrait de « Les Meaudre », par Maurice Meaudre de Lapouyade.