Les familles alliées des Huré

 

 

 

LOUISE-MARIE MECHLING dite Marie-Louise

 

 

 

Est née, le 13 mai 1844, à Blida.

 

Elle s'est mariée à Alger, le 14 mars 1868, à Achille Huré. Mariage religieux à Saint Augustin d'Alger.

 

Acte de consentement de son père, François-Charles Mechling, ancien greffier de justice de paix, demeurant à Aumale (Me Delahaye, notaire à Aumale, le 5 mars 1868). Mère : Eléonore Ensarguet demeurant avec sa fille, à Alger, 29 rue de Mogador.

 

Contrat de mariage devant Me Porcellaga, notaire à Alger, le 13 mars 1868.

 

·      dot : meubles, etc. 5 000 fr. + une somme de 3 000 fr. à elle due par les héritiers et /ou représentants de M. Marin Premillieux, Me Chapelier à Aglsa (7 & 10 juin 1865, acte de cession) cession consentie par M & Mme César Bertholon de Paris. + autre somme de 12 000 due par M. Emmanuel Bravais, propriétaire, demeurant 29 rue de Mogador.

 

Elle était dame patronnesse au Bureau de bienfaisance musulman d'Alger.

 

Bureau de Bienfaisance Musulman                                                                                         Alger le 31 Mars 1875

 

Madame,

J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien accepter les fonctions de Dame Patronnesse des établissements de l’assistance musulmane.

Le Bureau de Bienfaisance Musulman, espère, Madame, qu’à l’aide de votre gracieux concours, son oeuvre de haute charité, sera couronnée d’un heureux succès.

Veuillez agréer, Madame,...

 

Elle décède à Alger en 1931.

 

Elle avait un frère, Louis Léonard, qui suit :

 

Louis Léonard Alexandre Mechling

 

Il est né à Guéret le 11 novembre 1836.

 

L’an mil huit cent trente six le onze novembre, dix heures du matin. Devant nous Martial Volland adjoint au maire, officier de l’Etat civil est comparu Mr François Charles Mecheling, avoué âgé de vingt trois ans demeurant à Guéret lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né ce jourd’hui à Guéret auquel il a déclarer donner les prénoms de Louis Léonard Alexandre ; les dites déclaration et présentation faites en présence de MM Louis Léonard Ensarguet, propriétaire ayeul maternel du nouveau né âgé de quarante cinq ans et Philippe Silvain Sollier, notaire âgé de quarante six ans, demeurant à Guéret. Lesquels ont signé avec nous ainsi que le père de l’enfant, lecture faite.

Suivent les signatures.

 

D'après la tradition familiale, il aurait fait ses études en France puis il serait parti aux Amériques et, après avoir acheté une propriété avec un ami, se serait fait assassiner par les Indiens.

 

La Direction des Archives et de la Documentation du Ministère des Affaires étrangères que nous avons interrogé pour tenter d’en savoir plus, répond : « Les recherches effectuées au fichier des références des actes de l’état civil de plus de cent ans des Français à l’étranger n’ont pas permis de retrouver sa trace. » Mais elle ajoute que l’enregistrement de ces actes passés devant les juridictions locales n’était pas obligatoire au XIXe siècle, et qu’en tout état de cause il ne se faisait pas normalement à l’état civil consulaire, mais en France. D’où, l’impossibilité d’en savoir plus.

 

FRANCOIS CHARLES MECHLING

 

Est le père des précédents.

 

Il est né à Paris le 21 décembre 1809

 

L’an mil huit cent neuf, le vingt deux décembre à trois heures du soir, par devant nous maire du troisième arrondissement de Paris, soussigné faisant les fonctions d’officier de l’Etat Civil.

Est comparu le sieur Pierre Cabarrou, docteur en médecine et accoucheur, demeurant à Paris rue du faubourg Poissonnière n° 15, deuxième arrondissement ; lequel nous a déclaré que le jour d’hier à trois heures du soir, la Demoiselle Alexandrine Marie Joséphine Mecheling, rentière ; âgée de vingt ans, native de Paris, paroisse St Roch ; est accouchée chez elle, en son domicile à Paris rue des Filles Saint Thomas n° 15, division du Mail, d’un enfant du sexe masculin, qu’il nous présente, et auquel il donne les prénoms François-Charles : Les dites présentation et déclaration faites en présence des sieurs François Marie Louis Siméon Brucelle, courtier de commerce, âgé de vingt huit ans, demeurant à Paris, rue Notre Dame des Ternes n° 40, ami, et de Antoine François Michel Le Comte n° 34, ami, et de Charlotte Edmée Emilie Ozanne, amie : le quel déclarant et les témoins ont signé avec nous après lecture faite, etc...

EN MARGE.

Par jugement du tribunal de première instance séant à Lyon département du Rhône, du vingt neuf novembre dernier est rendu sur requête présentée par François-Charles Mechling étudiant en droit étudiant en droit demeurant à Lyon et par Alexandrine Marie Joséphine Mechling, marchande, demeurant au dit Lyon, mère du sus nommé, le dit jugement transcrit ce jour d’huy en la mairie du troisième arrondissement de Paris il a été ordonné que l’acte de naissance inscrit ci-contre serait rectifié et en conséquence que le nom propre qui acte donné à la naissance de l’enfant serait remplacé par celui de MECHLING ; la présente mention faite en exécution du dit jugement par nous maire du dit troisième arrondissement de Paris ce vingt-cinq février mil huit cent trente cinq.

Signé au registre Decan, adjoint pour copie conforme au registre portant la dite exécution en (m)arge de l’acte dont expédition est ci-contre. Paris vingt huit décembre mil huit cent trente cinq : le maire du troisième arrondissement. Decan

 

Il s'est marié, à Guéret, à Léonarde, dite Eléonore, Ensarguet.

 

L’An mil huit cent trente-six, le vingt-trois janvier, neuf heures du soir, en l’hôtel de mairie de Guéret, chef lieu du département de la Creuse, devant nous Philippe-Silvain Polier, deuxième adjoint au maire, officier de l’Etat Civil, sont comparus Mr françois-Charles Mechling, avoué, né en la ville de Paris 5ème arrondissement le vingt-deux décembre mil huit cent-neuf, fils de Demoiselle Alexandrine-Joséphine Mechling, sans profession, demeurant ensemble à Guéret, ici présente et consentante ;

Et Demoiselle Léonarde dite Eléonore Ensarguet, sans profession, née à Guéret le dix janvier mil huit cent-quatorze, fille de Mr Louis Ensarguet, sous-chef au bureau militaire de la préfecture de la Creuse, avec lequel elle demeure en cette ville, ici présent et consentant et de Dame Marguerite Vincent décédée à Guéret, le six novembre mil huit cent vingt-neuf ;

Les quels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projette entre eux et dont les publications ont été faites à Guéret le dix et dix-sept de ce mois ; au jour de dimanche à midi ; aucune opposition au dit mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à leur réquisition ; après avoir donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées, ainsi que du chapitre six en titre du Code Civil, intitulé Du mariage, avons demandé aux futurs époux s’ils veulent se prendre pour mari et pour femme ; chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement déclarons au nom de la loi que Mr François-Charles Mechling et Delle Léonarde dite Eléonore Ensarguet sont unis par les liens du mariage ; Dequoi avons dressé acte en présence de MM. Claude-François-Marie de Charny, éludiant en droit, âgé de vingt-deux ans, Silvain Lasnier, avocat, âgé de trente-deux ans, Etienne Tixier de la Chapelle, juge au tribunal de première instance de Guéret, âgé de quarante-six ans et de Pierre-Antoine-Stanislas Baret, ancien avoué et propriétaire, âgé de trente-huit ans, demeurant tous séparément en centre ville de Guéret ; lesquels, ainsi que les époux, le père et mère des parties contractantes ont signé avec nous, lecture faite.

 

1 - Du 1er Février 1828 à janvier 1831. Il est clerc chez Me Biferi, avoué à Lyon.

 

Durant cette période il aurait dû faire son service militaire. Mais à cette époque ceux qui avaient été désignés pouvaient payer un remplaçant, ce que fit François-Charles pour conserver son emploi. Biferi l’a cautionné pour environ fr. 2 800 mais il n’a jamais été remboursé.

 

2 - D’avril 1831 à novembre 1834. Il est clerc chez Me Faugier, avoué à Lyon.

 

3 - Puis il quitte Lyon pour reprendre à Guéret (Creuse) la charge de Me Lasnier, qu’il achète 21 000 francs et 21 Louis d'épingles. Acte passé le 31 janvier 1835.

 

Entre les soussignés.

Pierre Alexandre Lasnier, licencié en droit et avoué près le tribunal de première instance de Guéret, demeurant en la dite ville, chef lieu du département de la Creuse, d’une part.

Et Hippolyte Gadon, licencié en droit et avoué près le dit tribunal, demeurant en la même ville de Guéret, au nom et comme mandataire de Mr. François-Charles Mechling, étudiant en droit, demeurant à Lyon (Rhône) place St Laurent n° 2 suivant procuration reçue de Me Duruet et son collègue, notaire à Lyon le premier septembre présent mois, en due forme, d’autre part.

Il a été arrêté ce qui suit :

art 1er

Lasnier promet et s’oblige de donner sa démission d’avoué près le tribunal de première instance de Guéret, au profit de M. Mechling au mois de décembre prochain, de le présenter à l’agrément de Sa Majesté, et de tâcher (de) le faire agréer pour son successeur.

De son côté, M. Mechling, par l’entremise de M. Gadon, son mandataire, s’oblige de produire toutes les pièces nécessaires à son admission, de se présenter devant MM les membres de la Chambre des avoués pour obtenir leur agrément et enfin, de faire toutes les démarches nécessaires pour être nommé au lieu et place de M. Lasnier.

Art 2

Le prix de la charge, de la clientèle et de la démission du Sr Lasnier a été fixé d’un commun accord à vingt et un mille francs et vingt un louis d’épingle, que le sieur Mechling, toujours par l’intermédiaire de Gadon, son mandataire, s’oblige à payer au Sr Lasnier, savoir : les vingt et un louis et quinze cents francs, lors de sa nomination, quinze cents francs un an après, et le surplus par terme de trois mille francs d’année en année, jusqu’au paiement intégral, le tout à la charge de l’intérêt annuel au taux de cinq pour cent sans retenue à dater du jour de la démission, et en bonnes espèces d’or et argent ayant cours actuel en France nonobstant toutes lois à ce contraire. Pour garantie du paiement de dix neuf mille cinq cents francs restant, le Sr Mechling s’engage à fournir caution bonne et solvable avant la démission du Sr Lasnier, sous peine de la résiliation du présent traité et de trois mille francs de dommages intérêts.

Art 3

Au moyen du présent traité, le recouvrement des affaires courantes, non jugées lors de la démission, appartiendront au Sr Mechling à dater du jour [....] en sa faveur, à la charge pour lui de payer les actes dus aux huissiers concernant les dites affaires, comme aussi de tenir compte aux clients du de former reçus par Mr Lasnier jusqu'à ce jour. Néanmoins et par clause expresse Me Lasnier se réserve les émoluments et les déboursés qui pourront être dus à l’huissier et à lui jusqu’au moment de sa démission dans la saisie immobilière qu’il poursuit près le tribunal de Guéret, à la requête des héritiers Poirier, Léonard Beloeuil, Jean Debègue, les époux François Lebaye, les époux Denis, les époux Sylvain Lebaye, les époux Mortegoutte et les époux Pattet, contre l’époux plaignant et l’épouse Blanchet. Il est bien entendu, et au besoin expressément convenu, que les honoraires & déboursés tant en huissier que du Sr Lasnier dans toutes les affaires jugées ou terminées à l’amiable jusqu'à ce jour et qui seront jugées ou terminées jusqu'à la démission du Sr. Lasnier appartiendront définitivement à ce dernier, qui se réserve encore au besoin son cautionnement. Le défaut d’exécution des présentes en entraîne la résolution avec dommages intérêts et l’enregistrement qui sera à la charge de la partie contrevenante.

Art 4 et dernier

La procuration en vertu de laquelle le Sr Gadon a agit dans la présente a été jointe au double du Sr Lasnier qui le reconnaît après avoir été vérifiée & certifiée par lui.

                              Fait (en) double à Guéret le 4 septembre 1834

Signé Lasnier avoué licencié en droit. J’approuve ce que dessus. D’autre part et bon pour vingt et un mille francs et vingt et un louis d’épingle.

Signé Gadon. Je déclare ratifier le présent traité dans tout son contenu et m’oblige en conséquence au paiement de la somme de vingt un mille francs et vingt un louis y énoncé et des intérêts.

Guéret, le trente un janvier 1835. Signé Mechling.

D’où les formalités suivantes :

 

·      10 mars 1835. Première requête du procureur du Roi.

 

10 Mars 1835        EXTRAIT du registre des délibérations du tribunal de première instance du premier arrondissement du département de la Creuse séant en la ville de Guéret.

AUJOURD’HUI dix mars mil huit cent trente cinq, en la chambre du conseil du palais de justice de Guéret, où étaient réunis les membres composant les deux chambres du tribunal du premier arrondissement du département de la Creuse, excepté Monsieur Lassarre, substitut du procureur du roi, légitimement empêché, d’après la convocation du président qui a donné lecture des pièces jointes à la supplique de Me Pierre Alexandre Lasnier avoué près ce tribunal, et du sieur François-Charles Mechling, né à Paris le vingt un décembre mil huit cent neuf, étudiant en Droit, demeurant à Lyon, place Saint-Laurent numéro deux, tendant à ce que celui-ci soit présenté à Sa Majesté pour remplacer Me Lasnier démissionnaire.

Monsieur le procureur du roi a conclu à ce que ces demandes fussent admises.

Chaque membre a émis son opinion et il a été reconnu que les actes produits justifient que le sieur Mechling réunit les qualités et la capacité nécessaire pour exercer le dit..........

Pr Mr le procureur du roi.

 

·      7 mai 1835. Lettre du Parquet de la Cour Royale de Lyon adressée au Garde des Sceaux :

 

J’ai l’honneur de vous transmettre les renseignements que vous m’avez demandé par votre lettre du 25 mars dernier & que je n’ai pu me procurer plus tôt, attendu l’absence de Mr Biferi avoué.

Le Sr Mechling est entré en qualité de clerc chez Mr Biferi avoué à Lyon, dans les derniers jours du mois de février 1828 & en est sorti au commencement du mois de janvier 1831. Il est entré ensuite chez Me Faugier, également avoué à Lyon, dans le courant du mois d’avril 1831 & y a travaillé jusqu’au mois de 9bre 1834.

Les renseignements que j’ai recueillis sur sa conduite privée & politique ne sont pas des plus satisfaisant. Son séjour chez Mr Biferi a coûté à cet avoué qui a eu la complaisance de le cautionner pour environ fr. 2 800 au moment de sa conscription, & qu’il a été forcé de payer. Le Sr Mechling ne parle pas de le rembourser.

Le Sr Mechling a une tête exaltée & des opinions très prononcées en faveur de la République. Si son chef ne l’eut pas fermé à clef pendant les événements d’avril, il aurait été faire le coup de feu ; tout était préparé pour cela.

Je dois cependant ajouter que ce jeune homme n’est que léger & inconséquent & qu’il ne manque pas de probité malgré la sottise qu’il a faite à Mr Biferi. On lui accorde de l’esprit et du talent.

 

·      22 juin 1835. Nouvelle requête du procureur du Roi en sa faveur.

 

22 Juin 1835         EXTRAIT Enregistré des Délibérations du tribunal de première instance du premier arrondissement du département  de la Creuse, séant en la ville de Guéret.

 

Le vingt deux juin mil huit cent trente cinq, en la chambre du conseil du palais de justice de Guéret où étaient réunis les membres du tribunal du premier arrondissement du département de la Creuse soussignés, Monsieur Bazenerye juge empêché pour cause de maladie.

Monsieur le procureur du roi a communiqué la lettre du dix neuf de ce mois de Monsieur le procureur général près la cour royale de Limoges, portant que Monsieur le garde des sceaux, d’après les renseignements recueillis sur le sieur Mechling, aspirant aux fonctions d’avoué n’a [....] pour proposer à Sa Majesté de le nommer.

Monsieur le Président a donné lecture de la supplique présentée par le sieur François-Charles Mechling, tendant à ce qu’il plaise au tribunal de prendre en considération les grandes dépenses qu’il a faites, pour transférer son domicile de Lyon à Guéret avec sa mère et sa sœur dans la croyance qu’il serait admis à remplacer maître Lasnier dans les fonctions d’avoué ; que la conduite qu’il a tenue depuis qu’il habite cette ville, prouve que son unique but est de se créer un état, une existence pour lui, pour sa famille, de s’abstenir de toute démonstration d’opinion politique opposée au gouvernement ; en conséquence d’insister auprès de monsieur le garde des sceaux afin qu’il revienne contre la déclaration qui est pour ainsi dire un arrêt de mort civile et de le faire nommer le plus tôt possible, prenant l’engagement formel de ne point s’occuper de politique, sous quelque rapport que ce soit, et de se livrer exclusivement aux fonctions d’avoué, s’il a le bonheur d’y arriver.

Monsieur le procureur du roi a été de nouveau entendu et il a déposé le réquisitoire suivant.

Vu la requête présentée par le sieur François-Charles Mechling, pour obtenir une démarche auprès de Monsieur le garde des sceaux afin de faire revenir son excellence contre la décision qui éloigne cet aspirant des fonctions d’avoué.

Attendu qu’il serait contraire aux convenances que le tribunal prit l’initiative vis-à-vis de chef de la justice pour solliciter d’une décision contraire à celle qui concerne le sieur Mechling.

Que le tribunal, lorsqu’il l’a présenté comme successeur de maître Lasnier, l’a fait en connaissance de cause, que depuis cette époque, son opinion n’a pas dû changer sur le compte de ce candidat ; qu’en effet la conduite du sieur Mechling, depuis qu’il habite Guéret, a été exempte de tout reproche, soit sous le rapport moral, soit sous le rapport politique.

Attendu néanmoins que le sieur Mechling étant étranger et n’ayant fixé sa résidence dans cette ville que depuis environ six mois, il se pourrait que les renseignements recueillis sur son compte par Monsieur la garde des sceaux eussent rapport à des faits dont le tribunal n’a aucune connaissance.

Le procureur du roi soussigné estime qu’il y a lieu, tout en donnant un témoignage de bienveillance au sieur Mechling, et en rendant justice à sa conduite depuis qu’il est à Guéret, de déclarer que le tribunal ne croit pas pouvoir faire la démarche qu’il sollicite.

Sur quoi, le tribunal considérant qu’il ne lui appartient pas de s’immiscer dans l’examen des actes du ministre, et que l’adoption de la demande du sieur Mechling pourrait paraître une seconde présentation,

Déclare n’y avoir lieu à délibérer, et croit néanmoins de sa justice de rendre témoignage de la bonne conduite du sieur Mechling depuis qu’il est à Guéret.

 

Fait délibéré et signé les jour, mois ce que dessus.

Signé au registre, Dumarest, Laroche vice-président, Defumade, Dissandes, Lavillatte, de Balleyte, Tixier de Lachapelle, P. Jarrit-Delille, Dugravier, Desry Dutheil, Lassarre & Laroche greffiers.

 

·      27 août 1835. Envoi de l’ordonnance nommant Mechling avoué près du tribunal de Guéret. La lettre est sévère.

 

 

 

MINISTERE DE LA JUSTICE                                                       Expédie le 27 août 1835

division du personne n° 22 = R=2                                               à Mr le Pr Gal de la C. d’Appel

  envoi d’une nomination d’avoué                                               de Limoges

Mr le Pr Gal, je vous adresse une ampliation de l’ordonnance qui nomme le Sr Mechling avoué près du tribunal de Guéret, mais je crois devoir vous faire connaître qu’il n’a fallu rien moins que l’accord de toutes les autorités locales à solliciter l’indulgence en faveur de ce jeune homme & l’espérance qu’elles me donnent qu’il fera oublier par une meilleure conduite les fautes qu’on pouvait lui reprocher, pour que je me déterminasse enfin à proposer sa nomination & je vous prie de ne pas lui laisser ignorer que s’il donnait lieu à de nouvelles plaintes je me croirais obligé à user de beaucoup de sévérité à son égard.

Signature illisible.

 

·      20 juillet 1838. Sommation faite par Me L. Clusse, huissier, à l’encontre de Mechling.

 

L’an mil huit cent trente-huit, le vingt juillet, à la requête de Monsieur Pierre Alexandre Lasnier, ex avoué licencié à Guéret, maintenant avocat demeurant en la ville de Dim le Palletau, chef-lieu de canton (Creuse) faisant élection de domicile dans sa demeure ; de François Simmonet, huissier royal et audiencier près le tribunal de première instance séant en la ville de Guéret, y demeurant, patenté pour la présente année, Me R. Clusse jeune soussigné me suis transporté dans la ville de Guéret , au domicile de Me Justin Leyraud, avoué licencié président de la Chambre des avoués près le tribunal de première instance de Guéret ; où étant et parlant au dit Me Leyraud avoué ;

J’ai exposé à la dite chambre des avoués par l’intermédiaire de Sieur Leyraud en qualité de son président, que le deux août mil huit cent trente sept, le requérant obtint, à ce que le tribunal tente contre le Sieur Mechling, avoué près le même tribunal, comme débiteur principal aux termes d’une cession sous seing privé faite, par lui requérant, de son office d’avoué au dit tribunal, en faveur du dit Mechling, le quatre septembre mil huit cent trente quatre, dûment enregistrée, que [....]. Les époux Brun, propriétaires rentiers à Lyon, comme cautions solidaires de Mechling, suivant acte sous seings privés émané d’eux le neuf novembre de la même année, aussi dûment enregistré, un jugement contradictoire qui les condamne tous les trois solidairement à lui payer : 1er La somme de mille soixante sept francs restée due en principal, sur les deux premiers termes de la susdite cession ; 2ème Les intérêts de la dite somme à les compter du premier novembre mil huit cent trente-six, jusqu'à la fin du paiement ; 3ème La somme de dix huit mille francs, montant en principal des dix derniers termes stipulés au même acte de cession, mais seulement au fur et à mesure de l’échéance de chacun des dits termes, c’est-à-dire pour trois mille francs le vingt trois du mois d’août mil huit cent trente-sept, et pour semblable somme à pareille époque de chacune des années subséquentes, jusqu'à final paiement ; 4ème Les intérêts de la dite somme de dix huit mille francs à les compter du premier mars mil huit cent trente-six ; 5ème A dater du trois février mil huit cent trente-sept, les intérêts des intérêts capitalisés des dits capitaux jusqu’au dit jour à partir des époques ci-dessus fixées ; les dits intérêts capitalisés s’élevant à neuf cents francs, et aux frais de l’instance : que le jugement, enregistré et expédié en forme exécutoire, fut signifié tant à avoué qu’aux domiciles du débiteur principal et de ses cautions : que sur les poursuites dirigées contre eux, celui de payer entre les mains du requérant des acomptes s’élevant à un total de quatre mille quatre cents quatre vingt huit francs : mais qu’au lieu de continuer ses paiements le Sieur Mechling s’est mis dans le cas, par des raisons qu’il est inutile de déduire ici d’être obligé de donner sa démission [....] de ses fonctions d’avoué ; démission qu’il a eu en effet donné sous seing privé, vers la fin de juin dernier, à lui Leyraud, comme président de la Chambre des avoués, et que lui Leyraud à adressée à Monsieur le procureur du Roi du tribunal de Guéret, qui l’a envoyée Lui-même à Monsieur le procureur général près la Cour Royale de Limoges qui l’a aussitôt transmise à Monsieur le Garde des Sceaux : que dans cette occurrence le requérant croit devoir veiller à ses intérêts, en faisant connaître, à la Chambre des avoués, par l’entremise de son président, sa véritable position à l’égard du sieur Mechling, son débiteur, afin que consultée, par qui de droit, sur la valeur actuelle de l’étude du Sieur Mechling, démissionnaire, ou par autres choses, elle veuille bien observer également à qui de droit, qu’il est encore dû au requérant, par ce dernier et ses cautions, plus de dix sept mille francs en principaux, intérêts et frais, résultant du sus dit jugement, et demander que le prix de l’office lui soit payé, aussi par qui de droit, par privilège en préférence à tous autres créanciers du dit Mechling, jusqu'à due concurrence sur ce qui lui reste dû, sous la réserve de tous ses droits contre le débiteur et ses cautions, pour le surplus de ce qui lui serait encore dû après le paiement.

En conséquence de cet exposé, le d. requérant s’oppose formellement à tout ce qui pourra être fait, par la Chambre des avoués, au préjudice de ses droits ou des présentes ; à ce que le dit Me Leyraud, es nom, ne prétende cause d’ignorance, je lui ai fais les réserves utiles et nécessaires, domicile, et mains et parlant comme dessus, laissé copie des présentes dont le coût est de cinq francs dix-huit centimes, approuvé vingt un mots rayés de l’autre part pour nul.

Signé Simmonet

 

·      10 octobre 1838. Mechling est révoqué.

·       

Par ordonnance du 10 Octobre 1838 la nomination du S. Mechling (François-Charles) ex avoué près du tribunal de Guéret, a été révoquée, et le 13 du même mois, des instructions ont été données pour l’information de son titre et son occupation.

Par délibération du 13 novembre suivant, la chambre de discipline des avoués, a fixé à 10 000 francs la valeur du litige , et par décision du 6 décembre, le tribunal a porté cette évaluation à 12 000 fr.

Le Procureur du roi et le Procureur général pensant qu’il faut donner la préférence à l’estimation faite par la Chambre de discipline.

Quoi qu’il en soit, un seul candidat s’est présenté, et ce candidat est le S. Lasnier, prédécesseur immédiat du Sr Mechling, et son créancier de la presque totalité du prix du titre cédé.

Le S. Lasnier a été agréé par le tribunal, mais aussi de souscrire à l’engagement promis de déposer le montant de l’estimation à la Caisse des Consignations, il s’est soumis à l’obligation de verser soit la somme de 10 000 fr., soit celle de 12 000 fr. entre les mains du président de la Chambre de discipline, à la condition par ce dernier d’en faire la répartition à qui de droit, et de ne s’en désaisir que par les voies légalisées.

Cette proposition paraît aux yeux des magistrats du tribunal et du parquet, susceptible d’être accueillie, et ils estiment même qu’elle serait plus avantageuse aux créanciers du S. Mechling qu’un dépôt à la Caisse des Consignations.

Déjà plusieurs fois, en pareilles circonstances l’administration a jugé nécessaire de tenir la main à l’exécution du dépôt préalable à la Caisse des Consignations, et quels que soient, dans l’espèce les prétendus avantages qu’un autre mode de paiement pourrait avoir, il ne paraît pas y avoir de raison suffisante pour s’écarter des règles suivies jusqu’ici.

Bien plus, l’intérêt que semble montrer le S. Lasnier à déposer le montant de l’estimation entre les mains du Président de la Chambre de discipline, plutôt que dans la Caisse des Consignations, n’atténue en rien ses charges, et ne peut être fondé que sur le simple désir de s’éviter quelque peine, si toutefois il contracte généreusement l’obligation de déposer son prix considérant que le dépôt à la Caisse des Consignations présente davantage la [....] du créancier, [....] que peut procurer la somme consignée, que l’administration ne peut [....] intérêts la consignation entre les mains d’un [....], comme contraire à la loi de 1816 et neuf ordonnances qui en ont été la conséquence.

Quant à la question de savoir s’il faut adopter la fixation du prix à 10 000 fr. ou à 12 000 fr. il semble juste d’adopter la préférence à cette dernière estimation, car le S. Mechling avait acquis le titre dont ce prix représente la valeur actuelle 21 000 fr. il y a moins de quatre ans. Cependant il convient d’ajouter que les consignations ne permettent indépendamment de celui [.....] ont été vendus moyennant 19 000 fr. 10 00 - 16 60 - 10 500 fr. et 14 000 fr. ( ? ? ?).

En résumé, considérant que le S. Lasnier est présenté par le tribunal pour être réintégré dans ses fonctions dont il s’était démis volontairement en 1835 ; qu’il avait exercer son ministère pendant plus de 10 ans avec distinction, que depuis sa retraite, il a rempli les fonctions d’avocat pour la Ville de Dim, de manière à rétablir son ancienne réputation de probité et de savoir ;

Considérant quant au prix que celui de 12 000 fr. paraît devoir représenter la véritable valeur d’une étude qui a été cédée moyennant 21 400, il y a moins de quatre ans.

J’ai l’honneur de proposer l’ajournement de la nomination du S. Lasnier jusqu'à ce qu’il ait contracté par écrit l’engagement formel de déposer la somme de 12 000 fr. à la Caisse des Consignations avant sa prestation de serment, conformément aux instructions du 13 octobre 1838.

IN FINE : Nouveau rapport (30 mai 1839).

Le Sr Lasnier vient de se conformer à la décision ci-dessus, et il a fait parvenir à la Chancellerie une lettre en date du 27 mai courant, dans laquelle il déclare se soumettre aux conditions imposées à sa candidature.

En conséquence, Je propose la nomination de ce candidat à la charge de verser à la.... (nous ignorons la suite. Page manquante).

 

·      31 octobre 1838. Me Lasnier présente officiellement sa candidature au tribunal de première instance de Guéret pour la reprise de son ancienne charge, dans une lettre très sévère à l’encontre de Mechling.

 

A Messieurs, Messieurs les Présidents et Juges composant le Tribunal de première Instance de Guéret.

              

Me Pierre Alexandre Lasnier, ex avoué licencié, à Guéret, maintenant avocat à Dim le Palteau (Creuse).

A l’honneur de vous exposer, Messieurs, qu’il vient de recevoir de Monsieur le Procureur du Roi près votre tribunal, une lettre dans laquelle il lui donne avis que, par ordonnance du Roi du dix du présent mois d’octobre, le Sr Mechling, avoué à Guéret, son successeur, a été révoqué de ses fonctions ; que cet avoué étant dès lors privé du droit de présenter un successeur, il lui est prescrit de requérir au Tribunal. 1er, A l’estimation de la valeur du titre dont il s’agit sur l’avis préalable de la chambre des avoués. 2ème, La présentation d’une liste de trois candidats aux fonctions d’avoué à la charge par celui qui sera nommé de déposer à la caisse des consignations le montant intégral du prix de l’estimation fixé par le tribunal ; que si ce magistrat a eu la volonté de lui écrire ainsi, c’est qu’il connaissait les deux pétitions au garde des seaux. Expositives de ses droits tendantes l’une à la conservation d’icelui, l’autre entre choses à sa nomination, sa position de créancier privilégié de Mechling, et qu’il lui avait promis de le tenir au courant de ce qui avait été fait ; étaient par son intermédiaire au ministère de la justice ;

Que l’exposant ne s’est pas berné, pour la surveillance de ses droits, à ces remarques ; qu’il a fait signifier au Président de la chambre des avoués un acte extra indicible, exposant des causes et de la quotité de sa créance, dans lequel il s’opposait à ce que le successeur du Sr Mechling, s’il y en avait, payât son prix en d’autres mains que les siennes jusqu'à concurrence de ce qui lui était dû :

. [....] que vous saurez donc, Messieurs, que l’Exposant par suite de la cession de son office d’avoué qui lui a été faite sous seings privés, au Sr Mechling, le quatre septembre 1834, sous le cautionnement des époux Brun de Lyon, et en vertu du jugement contradictoire qu’il a obtenu contre eux devant vous Messieurs, de la première chambre, le deux août 1837. Depuis long-tems passé en force de chose jugée, est encore leur créancier en principal, intérêts et frais, de plus de dix sept mille francs ; chose qu’il prouvera en cas de dénégation de leur part, et qui doit être respectée comme véritable jusque là ;

Que n’ayant presque point d’espoir d’être payé de cette somme, ni par le débiteur principal puisqu’il est quant à présent insolvable, ni par cautions, parce qu’elles se sont mises à couvert de ces poursuites par des actes, frauduleusement à son écart ; qu’elles ont consentis, et dont il se propose de demander la nullité devant qui de droit, quand il en sera tems, que l’absence d’ailleurs de concurrens, - L’exposant ait ainsi l’intention de se présenter devant vous comme candidat aux fonctions d’avoué abandonnées par le Sr Mechling son successeur, et desquelles il a été révoqué comme vous venez de le voir.

Que dans cette occurrence, Messieurs, vous êtes appelés à délibérés et à vous prononcer, d’après l’avis préalable de la chambre des avoués sur l’estimation de la véritable valeur actuelle de l’étude dont s’agit :

Mais que l’exposant espère, Messieurs, que vous voudrez bien prendre en considération pour déterminer le prix de cette étude, qu’elle est réduite, aujourd’hui, au seul titre, dénué entièrement de clientèle, entaché d’infamie par les méfaits du Sr Mechling que vous connaissez et qui sont tels qu’ils peuvent porter le plus grand tort à celui qui le remplacera ; - Que, depuis la promulgation des nouvelles Lois sur les Tribunaux de première instance et les justices de paix, les Etudes d’avoués près les tribunaux ont perdu beaucoup de leurs valeurs, car ces Lois ont pour effet, la première, de rendre sommaire un grand nombre d’affaires qui, avant, étaient principales, et conséquemment plus productives, et la dernière, d’enlever, à la connaissance des tribunaux, une multitude d’affaires sommaires, même quelques unes principales ; que les douze résidences d’avoués, - fixées à Guéret, ôtent, depuis ces Lois surtout, de la valeur aux offices, parce que, moins que jamais, il n’y aura pas assez d’affaires pour occuper tous les avoués, et que si sur les douze il n’y en a que quatre à six qui travaillent réellement, tandis que les autres végètent ou ne font sinon rien, du moins presque rien, à plus forte raison, - Désormais, y en aura-t-il plus qui seront inactifs, les affaires diminuant ; que vous ne devez avoir nul égard au prix pour le quel l’exposant a vendu son Etude, ni à ce qu’il lui reste dû, tout étant consommé entre lui et ses débiteurs par un jugement qui a acquis la force de la chose jugée, qui est dès lors inattaquable et du quel vous ne pouvez argumenter ; qu’au surplus ce qu’il a touché, même ce qu’il toucherait si le débiteur devenait

solvable, et si les cautions ne soutenaient pas la validité de leurs actes frauduleux ou payaient n’équivaudraient point aux dommages intérêts qu’il aurait le droit de leur demander pour les nombreux faux frais qu’ils lui ont occasionnés, qu’ils lui feront faire encore, - pardessus tout l’incalculable désagrément pour lui d’être obligé, pour ne pas perdre autant, de reprendre des fonctions qu’il avait laissées, parce qu’elles ne lui convenaient pas, la perte totale de sa clientèle, la mauvaise renommée assise sur la place à cause du nom de Mechling, l’augmentation de sa clientèle s’il était resté avoué, ce qu’il aurait gagné en cette qualité depuis qu’il a quitté, et les frais générés de déplacement ; que la seule chose que vous ayez à estimer, c’est de savoir ce que vaut aujourd’hui, réellement l’étude, en dehors de toutes considérations sur la quotité plus ou moins grande dans la créance privilégiée de l’Exposant ; qu’enfin, Messieurs, vous connaissez mieux que Lui les motifs qui peuvent vous déterminer touchant le prix de l’office en question ; aussi se dispensera-t-il de pousser plus loin ses observations, persuadé qu’il est, du reste, qu’en hommes probes, libres, et très éclairés vous rendrez justice à qui elle est due ;

Qu’il s’offre comme candidat ; mais qu’il ne serait pas juste qu’étant créancier privilégié incontestable, il fût astreint à déposer à la caisse des consignations, suivant le désir de monsieur le ministre de la Justice, le prix que vous fixerez, - Messieurs ; qu’une semblable mesure ne doit être applicable qu’à un autre individu qu’à l’Exposant qui, outre sa qualité de créancier privilégié, notoirement connue, a les garanties convenables de solvabilité pour sûreté de ce prix ; qu’il serait donc plus équitable qu’icelui restât compensé jusqu'à due concurrence ou avec pareille somme de sa créance, à raison de son privilège, sous la réserve des droits des tiers sur le dit prix qu’ils feraient valoir comme bon leur semblerait et quand ils le jugeraient à propos ;

Qu’il ose espérer, Messieurs, que : vous voudrez bien, comme en 1824, époque de sa première nomination, le présenter à l’agrément de sa majesté Le Roi des français pour sa nouvelle nomination et que vous le dispenserez du rapport de toutes pièces justificatives y relatives dont en ayant déjà justifié, et le registre des délibérations en faisant foi ; qu’il croit devoir vous produire seulement un certificat de civisme et de moralité émané du maire de Dim pour vous prouver que sa conduite, depuis qu’il a cessé d’habiter Guéret, n’a pas changée ;

C’est pourquoi l’Exposant supplie qu’il vous plaise, Messieurs,

Prendre en considération les motifs ci-dessus pour l’estimation de la place dont s’agit ordonnée par monsieur le Ministre de la Justice ; l’admettre comme candidat à la dite place ; le présenter, en cette qualité, à l’agrément de Sa Majesté le Roi des Français, aux fins de sa nomination ; lui délivrer les pièces utiles à icelle ; observer, à monsieur le Ministre, qu’il serait de toute justice que le prix que vous déterminerez et qu’il agréera sera retenu par l’Exposant et compense jusqu'à concurrence du même montant de sa créance à cause de son privilège, sans les droits des tiers sur ce prix, s’ils en ont à faire valoir, et de l’Exposant contre eux, et sous la réserve expresse de tous ses droits aussi contre le Débiteur et les cautions pour le surplus de sa créance après cette compensation définitivement opérée.

En attendant votre bonne et prompte justice, Il a l’honneur d’être, avec la considération la plus distinguée, etc.

Dim le Palteau, le 31 0ctobre 1838. Signé : Lasnier (avocat)

 

·      28 janvier 1839. Sa candidature est transmise au Procureur général.

 

Département de la Creuse. Tribunal de Guéret. Parquet du Procureur du Ro                                                                               Guéret, le 28 Janvier 1839

 

Monsieur le Procureur Général,

Le 31 octobre dernier, en me transmettant une ordonnance Royale du 10 du même mois, qui révoquait le sieur Mechling des fonctions d’avoué près le tribunal de Guéret, vous me prescrivites de requérir du tribunal, 1° L’estimation sur l’avis préalable de la chambre de discipline des avoués, de la valeur du titre ayant appartenu au dit Mechling ; 2° La présentation d’une liste de trois candidats s’il était possible, qui devraient faire les justifications requises pour l’admission aux fonctions d’avoué, et avoir pris, en outre, l’engagement de déposer à la caisse des consignations, au profit de qui de droit, et avant la prestation de serment, le montant intégral du prix de l’estimation fixé par le tribunal.

Je me suis conformé, autant qu’il a été en moi, aux prescriptions de votre lettre : la chambre des avoués a été consultée. Elle a été d’avis que la valeur du titre devait être estimée à la somme de dix mille francs, et qu’au lieu d’astreindre le nouveau titulaire à déposer le prix de l’office dans la caisse des dépôts et consignations, il serait plus avantageux pour les créanciers du Sr. Mechling  que cette indemnité ne fut exigible que dans un délai convenu et que le prix fut versé aux échéances, entre les mains du président de la chambre des avoués qui serait chargé d’en faire la distribution entre les créanciers. Ce mode avait été pratiqué dans une affaire analogue, celle de la transmission du titre du Sr. Gadon, également révoqué, et tout le monde s’en est bien trouvé.

Le tribunal a pensé que le même mode devait être adopté, mais il n’a pas partagé l’avis de la chambre des avoués eu égard au prix d’estimation du titre. Il a pensé qu’il devait être évalué à douze mille francs. Cette décision n’a été rendue qu’après partage, et par conséquent, à la majorité d’une voix. Je préfère, et mon parquet adopte entièrement mon opinion sur ce point, je préfère l’évaluation de la chambre de discipline ; elle est plus rationnelle et plus juste. Le titre du Sr. Mechling est un titre nu, sans un seul dossier, et un titre dépourvu de clientèle, au tribunal de Guéret où il y a douze avoués et peu d’affaires, ne vaut assurément pas plus de dix mille francs. - Les membres de la chambre dont la compétence, en cette matière, ne saurait être contestée, et qui sont intéressés à élever autant que possible la valeur de leurs titres, n’ont pas cru devoir le porter à un plus haut prix. Je crois qu’ils ont eu raison, et qu’en réalité un titre sans clientèle ne vaut pas à Guéret plus de dix mille francs.

Il serait temps d’arrêter cette tendance générale à élever à un prix excessif les offices des officiers ministériels. Il en résulte que les nouveaux titulaires pressés par le besoin de se libérer, se laissent aller plus facilement à commettre des exactions. Cette pensée que je ne fais qu’indiquer serait susceptible de recevoir des développements que ne comporte pas une simple lettre. Mais je pense, en définitive, que le titre d’avoué dont il s’agit a mieux été évalué par la chambre de discipline des avoués que par le tribunal.

Un seul candidat a été présenté par la raison qu’aucun autre ne s’est fait connaître. Ce candidat est M. Pierre Alexandre Lasnier, ancien titulaire de l’office. Il est vraisemblable qu’il éprouvera des pertes avec le Sr. Mechling, indépendamment des désagréments de toute sorte qu’il a déjà eu à supporter.

M. Lasnier, depuis qu’il avait cessé sa fonction d’avoué avait exercé celle d’avocat consultant dans la ville de Dim. Sa conduite a toujours été honorable.

Les pièces au moyen des quelles il avait obtenu sa première nomination, sont restées au Ministère de la Justice, et nous avons pensé qu’il était facile de les consulter, et inutile, par conséquent, d’exiger qu’il fit une nouvelle production des mêmes pièces. - J’ai l’honneur de vous adresser celles qui établissent que les prescriptions de votre lettre du 31 octobre ont été remplies.

                                             Je suis avec respect. Etc. 

 

·      31 mai 1839. Me Lasnier reprend son ancienne charge.

 

Je soussigné, Pierre Alexandre Lasnier, ex avoué licencié à Guéret, maintenant avocat à Dim le Palteau, m’oblige à déposer à la Caisse des Consignations, avant ma prestation de serment en qualité d’avoué près le tribunal de première instance de Guéret en remplacement du S. Mechling démissionnaire et révoqué. Fonctions que je sollicite près des autorités compétentes, la somme de dix mille francs prix de cette charge fixée par M. Barthe, ancien ministre de la Justice, sous la réserve de tous mes droits quelconques de créancier privilégié du d. Mechling de plus de dix sept mille francs résultant notamment de la transmission de la même place que je lui avais faite. Dim le Plateau le 31 Mai 1809.

Signé : Lasnier, avocat.

 

IFrançois Charles Mechling part en Algérie, conseillé par l'un de ses amis, témoin au mariage, Me Tixier de la Chapelle, et il devient :

 

5 - Greffier à Boufarik. Il faut noter que l'organisation judiciaire de l'Algérie venait d'être mise en place. Il fût le premier greffier de la justice de paix de cette petite ville.

 

6 - 1844 à 1847. Nous le retrouvons greffier à Blida.

 

÷

 

Il semble qu'il ait vécu un moment séparé de sa femme.

 

Dans « Un siècle de Franc-maçonnerie algérienne » de X. Yacono, il est mentionné, en page 50, parmi ″Les Frères de l’Atlas en 1844″. Il est précisé qu’il était greffier à Aumale. 

 

Au mariage de sa fille (mars 1868) il habitait encore à Aumale. Il est qualifié, sur l'acte, d'ancien greffier de justice de paix.

 

En août 1859, au moment du décès de sa grand-mère, Barbe Marguerite Mechling il est qualifié de propriétaire et il habite 18, rue de Tanger à Alger.

 

Il meurt à Aumale (Algérie), le 2 mai 1880.

 

ÉLÉONORE ENSARGUET

 

 

 

 

Est l'épouse du précédent.

 

Elle est née à Guéret le 10 janvier 1814.

/

Lan mil huit cent quatorze, le dix du moi de janvier, a midi, par devant nous adjoint au maire, par luy délégué, est comparu Léonard Ensarguet employé à la soupréfecture, qui nous a présenté un enfant du sexe féminin né aujourdui, a dix heures et demy du matin, de luy déclarant et de Marguerite Vincent son épouse, auquel il a déclaré donner le prénom de Léonarde ; les dites déclaration et presentation faite en présence de Louis Léonard Ensarguet ayeul de l’enfant et de Mr Alexis Gomy, greffier de la mairie, majeur, lesquels avec le père de l’enfant ont signé après qu’il leur ai donné lecture du present acte.

Suivent les quatre signatures 

 

Au moment du mariage de sa fille (14 mai 1868) elle habitait, avec cette dernière, à Alger, 29 rue de Mogador.

 

Elle meurt à Alger le 11 juillet 1882.

LOUIS-LEONARD II ENSARGUET

 

Il est né vers 1789.

 

Il épouse Marguerite Vincent, également née vers 1789.

 

Il a été sous-chef au bureau militaire.

 

Mais à la naissance de sa fille, Eléonore, il est qualifié d'employé à la sous-préfecture.

 

Louis Léonard Ensarguet décède à Guéret le 27 novembre 1829

 

MARGUERITE VINCENT

 

Est l'épouse du précédent.

 

Elle décède à Guéret le 26 novembre 1829.

 

L’AN mil huit cent vingt-neuf, le vingt-sept du mois de novembre, à huit heures du matin, par devant Nous, Officier de l’Etat civil de la commune de Guéret, canton de Guéret, département de la Creuse, sont comparus

M. Antoine Jacquet, capitaine retraité, âgé de cinquante huit ans

Et Philippe Sylvain Balier, notaire âgé de trente neuf ans, demeurant tous deux à Guéret.  

Lesquels ont déclaré que le vingt six de ce mois, à une heure du soir Marguerite Vincent, âgée de quarante ans, épouse du Sr Louis-Léonard Ensarguet, âgé de trente huit ans, et employé de la Préfecture

est décédée à Guéret. Et les déclarants, après que lecture leur a été faite du présent Acte, ont signé avec nous.

 

LOUIS-LEONARD I ENSARGUET

 

Est le grand-père d'Eléonore

 

Pour le moment, nous ne savons rien de lui.

ALEXANDRINE MECHLING

 

Elle est née le 13 mars 1789, et a été baptisée à Paris, en la paroisse Saint Nicolas des Champs, le lendemain.

 

EXTRAIT des Registres Baptistaires de la Paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, à Paris, le samedi quatorze mars de l’Année mil sept cent quatre-vingt-neuf, a été baptisée Alexandrine Marie Joséphine [...] fille d’un Père inconnu et de Marguerite Barbe Mechling fille mineure suivant la déclaration du Parrain et de la Marraine, le Parrain Alexandre Devalcourt écuyer Procureur des Comptes de (la) Cne Montmartre, la Marraine Marie Geneviève Courton, veuve de Guillaume Duchange, Ddt 8 rue Meld?. Tous ont signé.

Collationné & délivré par Nous, Prêtre & Dépositaire des Registres des Baptêmes de ladite Paroisse..... 

 

Le 19 mai 1789, Philippe Mechling est désigné par la Chambre civile du Châtelet de Paris, comme tuteur d’Alexandrine, et il est autorisé à l’effet d’accepter pour elle toute donation de rente viagère ou perpétuelle, somme mobilière ou immobilière ou autre objet quelconque qui pourrait lui être faite par telle personne que ce soit.

 

Le 26 mai 1789, il fait une importante donation à Alexandrine[1].

 

26 may 1789 Donation

Par devant le Conseiller du Roy, notaire à Paris soussigné, fut présent M. Alexandre De Valcour, Ecuyer Procureur en la Chambre des Comptes de Paris Demeurant en cette ville rue Montmartre paroisse St. Eustache. Lequel a fait donation entre vifs en la meilleure forme que donation puisse valloir, à la Delle Alexandrine-Marie- Joséphine Mechling, mineure fille sa filleule, et fille naturelle de Dame Barbe Marguerite Mechling, aussi fille mineure,

Et à lad. Delle Barbe Marguerite Mechling, sur les charges clauses et conditions qu’il va imposer.

De six cents livres de rente annuelle et viagère à titre de pension alimentaire sans exempte de terme et d’expression loyalle,  présentes & futures sous quelque dénomination quelle fusse établie, que pour (plus?) de sûreté le Sr. De Valcour crée et constitue par ces présentes, promet & s’oblige de fournir faire valloir, payer annuellement et de trois mois en trois mois auxd. Delle Alexandrine-Marie-Joséphine et Delle Mechling, dans l’ordre de jouissance qui va être fixé. Le premier des quels termes des payements qui a commencé à courir du premier avril dernier échoira & sera payé le premier juillet prochain, le second le premier octobre suivant & ainsy continuer pendant la vie, ce jusqu’au décès de lad. Alexandrine-Marie-Joséphine, et de celle de Delle Mechling, et à compter du décès de la survivante des deux donataires. Lad. rente & pension alimentaire de six cents livres demeura éteinte & amortie (cela bien ci-après affecté libres ...... annuler de l’hypothèque ... de poursuites ? ?). .... lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine et lad. Delle Mechling jouir de lad. rente et pension viagère & alimentaire par les conventions de jouissance ci-après stipulées,

La présente donation est faitte sous les charges, clauses et conditions ci-après, savoir :

1/ Que lad. Alexandrine-Marie-Joséphine jouira d’abord de lad. rente et pension alimentaire pendant sa vie et jusqu'à son décès, pour les arrérages d’ycette rente touché et perçut pour elle jusqu'à ce qu’elle ait atteint l’âge de dix-huit ans l’accomplit, par la Delle Mechling sa mère qui fera simple quittance nonobstant sa minorité, sans avoir besoin d’aucun consentement ni d’autorisation de son mary si elle venoit à se marier ; et être, led. arrérage appliqué et employé par elle à l’éducation, à l’entretien et aux nourriture et pension de lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine, chez les différentes personnes où elle sera placée pour être enseignée & instruite ; et dans le cas

2/ Que lad. Alexandrine-Marie-Joséphine aussitôt qu’elle aura accompli l’âge de dix huit ans, jouira seule & et par simple quittance de la totalité de lad. rente nonobstant sa minorité, et sans avoir besoin d’aucun consentement, ni de l’autorisation de son mari si elle venoit à se marier, ou de sa supérieure si elle venoit à faire profession en religion.

3/ Qu’après le désir de lad. Alexandrine-Marie-Joséphine lad. Delle Mechling jouira ensuite de lad. rente et pension viagère de six cents livres, et en touchera les arrérages, même ceux qui se trouveront dus et échus au jour du décès de lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine, que de simples quittances nonobstant sa minorité, et pour avoir [...] d’aucun consentemen du tuteur, ni de l’autorisation du mary, ou de sa Supérieure si elle faisoi profession en religion.

4/ Que lad. rente & pension alimentaire ne pourra être saisie ni arrêtée par aucun créancier soit de lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine, soit de lad. Delle Mechling lorsqu’elle sera en jouissance, ni par l’une ni par l’autre cédée ou déléguée à qui que ce soit, car lad. rente devant servir de pension alimentaire et étant destinée à leur procurer les nourritures alimens & choses les plus nécessaires à la vie.

Et pour les perceptions des arrérages de lad. rente & pension viagère lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine, lorsqu’elle jouira personnellement ainsy que lad. Delle Mechling, soit qu’elle touche pour lad. mineure ou pour elle personnellement [....] même nonobstant leur minorité donner toutes procuration à la [....] de lad. pérception :

5/ Que led. De Valcour donateur aura la liberté et facilité de lad. rente et pension alimentaire auxd. moyennant la somme de huit mille livres (si lad. Alexandrine-Marie-Joséphine et Delle Mechling sont toutes deux existantes à l’époque de cette libération) de laquelle forme sera seul ainsy qu’il jugera à propos le remploy au profit de lad. Alexandrine-Marie-Joséphine et de lad. Delle Mechling, sous les mêmes charges clauses et conditions inférées en lad. donation ; Si & seulement moyennant la somme de sept mille livres s’il n’y a que l’une des Delles donataires existante à lad. époque ou le susd. donateur voudrait se libérer.

6/ Et enfin, que si le Sr. De Valcour venait à décéder avant lesd. Delles donataires ses héritiers et représentants seront tenus de faire opérer cette libération ainsy moyennan les formes aussy et de la manière qu’il en prescrit par le paragraphe cinq cydessus.

Cette donation est ainsy faite pour donner par led. Donateur  auxd. donataires des marques de l’attachement et de l’intérêt  qu’il prend à lad. Delle mineure, Alexandrine-Marie-Joséphine, sa filleule, et parce que telle est sa volonté d’ainsy le faire ;

Et pour héritier validité de le présenter led. Valcour donateur s’en désaissi en faveur de lad. Delle donataire susnommée de la propriété de tous ses biens meubles et immeubles présens & avenir jusqu'à concurrence de la rente présentement donnée & constituée, voulant quelle en puisse jouir et mise en possession par qui & ainsy qu’il appartiendra constituant à cette fin pour [...], pour le porteur donnan tous pouvoirs nécessaires.

La présente donation a été acceptée pour lad. Delle Metchling par Sr. Philippe Mechling, son père[2], bourgeois de Paris, dem(eurant) en cette ville rue St Martin, paroisse [....] des Champs, à ce présent. Et encore, pour lad. mineure Alexandrine-Marie-Joséphine, par led. Sr Mechling au nom et [....] son tuteur ad hoc nommé et élu par sentence [.......] de l’avis des amis à défaut de parents de lad. mineure rendue par M. Bellanger, lieutenant particulier au châtelet de Paris pour l’absence de M. le Lieutenant Civil, le dix neuf may, présen dud. mois, laquelle qualité, led. Sr. Mechling avait accepté par Acte du lendemain étant en [...] de lad. sentence dont une expédition délivrée par Me Loir greffier aud. châtelet ce que led. Sr Mechling représente ici est demeuré cy jointe après avoir été de lui signée & paraphée en présence des notaires soussignés ;

Pour faire enregistrer ces présentes tous pouvoirs est donné au porteur.

Et pour l’exécution des présentes le Sr De Valcour fait élection de domicile et la demeure cy devant déclarée, auquel lieu. Nonobstant,  promettant, obligeant ..... Fait et passé à Paris en l’étude.

L’an mil sept cent quatre vingt-neuf le vingt six may ..... & ont signé ces présentes.

Cent quatre vingt quinze mots rayés (nuls?).

 

Bien qu’il ne l’ai jamais reconnu, nous avons tout lieu de penser qu’il est le père naturel d’Alexandrine Mechling.

 

Le 21 décembre 1809, à la naissance de son fils (naturel) François-Charles Mechling, elle est qualifiée de rentière et elle habite 15 rue des Filles Saint Thomas à Paris. Il est précisé sur l’original de cet acte, que par jugement du tribunal de première instance, à Lyon, en date du 29 novembre 1834, que le dit acte sera rectifié : Mechling (au lieu de Micheling).

 

Le 18 octobre 1819, à la naissance de sa fille (naturelle) Magdeleine Mechling, elle habite 15, rue Saint Jean à Lyon, et elle est qualifiée de mercière.

 

Alexandrine Mechling décède à Paris, 56 rue de Rochechouart, le 2 juin 1846.

 

L’an mil huit cent quarante six, le deux juin, est décédée à Paris, cinquième arrondissement, en son domicile, MECHLING Alexandrine Marie Joséphine, demeurant rue Rochechouart n° 56.

 

L’an mil huit cent quarante six, le 2 juin, est décédée à Paris (2ème arrondissement), rue Rochechouart n° 56, MECHLING, Alexandrine Marie Joséphine, âgée de 56 ans. Née à Paris paroisse Saint Nicolas des Champs. Demeurant rue Rochechouart n° 56. Fille de père non déclaré et de Mechling, Marguerite Barbe. Pièces produites : un acte de concession de terrain. Voir nce Mechling Marguerite Barbe (A du 13 mars 1789). Le rétablissement de cet acte de décès a été demandé par Mme Vve Delisle, rentière demeurant à Paris rue Nollet n° 66, fille de la décédée, le 8 juin 1874.

 

Magdeleine Mechling

 

Elle est née à Lyon le 18 octobre 1819.

 

Ce dix huit octobre mil huit cent dix-neuf, par devant nous maire de Lyon a comparu Bénédicte Perret, accoucheuse demeurant rue Saint-Jean n° 52, Laquellea déclaré que Alexandrine Marie Joséphine MECHLING âgée de vingt-six ans, native de Paris, mercière à Lyon rue Saint-jean n° 15, fille naturelle de Barbe Mechling, est accouchée le seize du courant à cinq heures du soir d’un enfant de sexe féminin qui a été présenté et auquel on a donné le prénom de MAGDELEINE présents Sieur Claude Bernardin, hôtelier demeurant rue Lanterne n° 4 et Pierre Bechet, fabricant d’étoffe rue Pareille n° 8, témoins majeurs, Lesquels ainsi que le comparant ont signé avec nous le présent acte après lecture faite.

Suivent les signatures.

 

Magdeleine Mechling épouse, en premières noces, le 4 novembre 1852, à Paris 2ème arrondissement, Henri Delisle, son cadet de 12 ans, qui suit.

 

Du jeudi quatre novembre mil huit cent cinquante deux ... du matin en la mairie du second arrondissement de Paris : Acte de mariage de Henri Delisle, employé, agé de vingt trois ans, né à Genève (Suisse) le quinze août mil huit cent vingt neuf, demeurant à Paris, avec son père, rue de Bondy n° 90, mineur quant au mariage fils de Louis Delisle, architecte, présent et consentant, et de Suzanne Marie Lerch, son épouse, décédée ;

Et de Madeleine Mechling, rentière, agée de trente trois ans, née à Lyon (Rhône) le seize octobre mil huit cent dix-neuf, demeurant à Paris, rue Rochechouart n° 78, majeure fille de Alexandrine Marie Joséphine Mechling, décédée à Paris, sur le cinquième arrondissement le deux juin mil huit cent quarante six : Nous André Charles Ancelle, chevalier de la Légion d’honneur, adjoint au maire du second arrondissement de Paris ; vu les actes de naissance des futurs époux, l’acte de décès de la mère du futur, celui de la mère de la future, les actes des publications faites en cette mairie et en celle du cinquième arrondissement de Paris, les dimanches vingt quatre et trente un octobre dernier, sans opposition après avoir donné lecture aux parties comparantes assistées des témoins soussignés du chapitre six du code Napoléon, titre de mariage des pièces sus énoncées dûment signées et paraphées pour rester déposées aux archives de l’état civil ; avons reçu la déclaration de Henri Delisle qu’il prendra pour épouse Madeleine Mechling, et celle de Madeleine Mechling qu’elle prendra pour époux Henri Delisle ; les futurs époux et le père du futur nous ont déclaré qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage ; en conséquence nous avons prononcé au nom de la loi que Henri Delisle et Madleine Mechling sont unis en mariage ; tout ce que dessus fait publiquement et en présence de MM Jules Louis Girard, négociant agé de trente sept ans, demeurant à Montmartre bld Blanche n° 26, Pierre Edouard Stuller, fabricant, agé de trente trois ans, demeurant à Paris, rue du Ponceau n° 19, Joseph Schrameck, tapissier, agé de quarante deux ans, demeurant à Paris boulevard du Temple n° 34, Jean Daniel Gavillet, ancien négociant, agé de cinquante ans, demeurant à Paris rue du faubourg Poissonnière n° 118, lesquels ont signé avec les époux, le père de l’époux et nous maire, après lecture faite.

 

Henri Delisle

 

Nous n’évoquons le premier mari de Magdeleine Mechling qu’à titre anecdotique.

 

Voici ce que maman écrivait dans « Souvenirs » en se basant sur ce que racontait ses parents et grands-parents :

 

Cette fille, Melle de Valcourt, épousa un de ses cousins Meckling. Elle en eût deux enfants, Francis et Aline, et veuve très jeune, vécut chez sa mère. La grand-mère de Valcourt devait avoir de la fortune, elle avait, paraît-il, beaucoup de belles choses, dont une malle pour les repas en voyage contenant tout le nécessaire en vermeil. Magnifique. Tout ceci fut perdu de la façon suivante : Francis étant parti pour l’Algérie où il était magistrat, la fille, Aline, épousa le comte Henri de Lisle, ingénieur à la Montagne Noire (du côté du Tarn), fils du marquis de Lisle, pair de France sous Louis XVIII. Aline de Lisle, sans enfant, gâtée par sa mère, ma grand-mère, et, associée à sa grand-mère Valcourt morte fort âgée. Aline donna à Grand-mère Huré, pour ses 18 ans, en 1862, le bonheur du jour que je possède. Elles donnent aussi un piano, la grand-mère donna des cuillers en vermeille, une croix en brillants (des roses). La Tante Aline de Lisle avait une propriété à Bois Colombe, près de Paris. Les Allemands y furent en 1871. On ne sut plus rien de la tante, de sa propriété, de tous les souvenirs Valcourt. Mon grand-père Huré fit quelques recherches. On lui répondit « disparue ». Alger était loin de Paris et ce fut tout.

 

... Mais les traditions familiales ne sont pas toujours exactes.

 

Il meurt le 20 juillet 1867 et nous avons aussi retrouvé aux Archives Nationales (cote 1098) l’acte de décès d’Henri Delisle (et nom de Lisle). Nous le transcrivons ci-dessous :

 

Du samedi vingt juillet mil huit cent soixante sept à trois heures et demie du soir, acte de décès constaté suivant la loi de Henri Delisle âgé de trente six ans, comptable, né à Genève (Suisse), décédé ce matin à six heures, au domicile conjugal, Grande rue n°21, époux de Madeleine Claudine Mechling, âgée de quarante huit ans, sans profession, fils de Louis Delisle, âgé de soixante quatorze ans, rentier, demeurant rue des Dames n°7 et de Marie Perch, son épouse décédée. Le dit acte rédigé sur la déclaration faite à nous, officier de l’Etat civil du dix septième arrondissement de Paris par les sieurs : Jean Ami Delisle, âgé de quarante cinq ans, comptable, rue des Dames n°7, frère du défunt, et Jacques Philibert Armand, âgé de quarante ans, garçon de bureau, rue Nollet n°89, non parent du défunt, lesquels ont signé avec nous après lecture.

 

Ainsi que l’acte (936) se rapportant à sa succession :

 

Epoux Henri Delisle, décédé le 20 juillet 1867 Grande rue n°21.

Reçu de M. Petitjean, rue Nollet 66, la somme de cent soixante-douze francs cinquante centimes, droits dus sur la succession, non déclarés de Henri Delisle, décédé à Paris-Batignolles, grande rue n°21, le vingt juillet 1867, laissant pour légataire universelle Delle Magdeleine Claudine Mechling, sa veuve, aujourd’hui épouse Petitjean.

Il dépendait de la communauté légale qui a existé entre les époux Delisle, une somme de dix mille francs, capital d’une assurance sur la vie contractée à la Compagnie d’Assurances générales :                                                                          10 000 fr.

Moitié à la succession                                                                                    5 000 fr.

Par décision du 14 mai 1877, n° 34 115, remise de demi-droit en sus a été accordée.

               Dû à 3 % :                           150

               décime - demi :                     22, 50

               TOTAL                                 172,50

 

Magdeleine Mechling se remarie le 28 octobre 1876, avec Antoine Petitjean, maître d’hôtel. Il est âgé de 67 ans et elle en a 57.

 

Antoine Petitjean

 

Nous n’avons retrouvé que l’acte de mariage :

 

L’an mil huit cent soixante-seize, le samedi vingt-huit octobre à midi, par devant nous, François Alphonse Gillet, adjoint au maire, ont comparu publiquement en cette mairie, Claude Antoine Petitjean, maître d’hôtel, âgé de soixante-sept ans, né à Ruffey (Jura), le vingt février mil huit cent neuf. Demeurant rue Saussure, fils majeur de Marie Joseph Petitjean, décédé à Ruffey le premier février mil huit cent vingt-six, et de Marie Françoise Pecaud, son épouse, décédée à Arlay (Jura) le vingt et un mai mil huit cent cinquante-deux ; veuf de Anne Françoise Lacroix, décédée à Paris le neuf avril mil huit cent soixante-quinze,

Et Magdeleine Mechling, sans profession, âgée de cinquante-sept ans, née à Lyon (Rhône), le seize octobre mil huit cent dix-neuf, demeurant rue Nollet n°66 ; fille majeure naturelle non reconnue de Alexandrine Marie Joséphine Mechling, veuve de Henri Delisle, décédé à Paris le vingt juillet mil huit cent soixante-sept.

Lesquels ont requis de procéder à la célébration de leur mariage dont les publications ont été faites sans opposition à cette mairie les....

Les futurs époux nous ont déclaré qu’il a été fait un contrat de mariage devant Me Babon, notaire à Paris, le vingt huit septembre dernier.

Fait en présence de : Antoine Marjoux, surveillant militaire au palais du Luxembourg, y demeurant, âgé de cinquante quatre ans, chevalier de la Légion d’honneur. Pierre Desmaret, rentier, âgé de 65 ans, demeurant rue des Abbesses n°36. Charles Huot, peintre, âgé de 30 ans, demeurant rue Legendre n°96. Françoise Leclercq, employée, âgée de 39 ans, demeurant rue de l’Ancienne comédie n°25

 

Trois ans plus tard, ses cendres seront transférées au cimetière de Montmartre, où sa mère a acquis le 6 avril 1849 une concession perpétuelle.

 

En 1972, à la fin de la concession, alors que le caveau ne contenait officiellement que trois corps, on en retira cinq.

 

 

BARBE MARGUERITE MECHLING

 

Elle a été baptisée à Strasbourg, paroisse Saint Etienne, le 25 décembre 1770.

 

 

Transcription de son acte de baptême :

Du mercredi trente un août mil huit cent cinquante neuf, trois heures un quart du soir. Acte de décès de Marguerite Barbe Mechling, rentière célibataire, née à Strasbourg (Bas Rhin) le vingt cinq décembre mil sept cent soixante dix, décédée ce jour à cinq heures du matin en sa demeure à Versailles, rue Hoche 26. Les témoins sont François Charles Mechling, propriétaire, âgé de quarante neuf ans, demeurant à Alger, rue de Tanger 18, neveu de la défunte, et Alexandre Hans Schmitz, avoué honoraire, âgé de cinquante six ans, demeurant à Versailles rue Neuve 21. Lesquels ont signé avec nous Adjoint au Maire de Versailles, faisant par délégation les fonctions d’agent public de l’Etat Civil, après lecture de l’acte & le décès constat.

Suivent les trois signatures. 

 

Elle est la mère d'Alexandrine Mechling.

 

PHILIPPE MECHLING

 

Est le père de Barbe Marguerite.

 

Bourgeois de Paris, il est né à Darmstadt (Allemagne).

 

Il s’est marié le 1er décembre 1761 à Strasbourg avec Barbara Meyer.

 

Il était protestant et il a dû se convertir pour pouvoir l’épouser.

 

 

acte de mariage de Philippe Mechling avec Barbara Meyer

 

Transcription de cet acte.

 

THEOBALD MECHLING

 

Est le père du précédent.

 

Natif de Darmstadt, il est qualifié d'agriculteur bourgeois.

 

Il était marié à Anne Arlin

 

JEAN MEYER

 

Est le père de Barbara Meyer et l'époux d'Anne-Marie Richler.

 

 

 



[1] - Pour apprécier le montant de cette très importante dotation, nous rappelons le texte extrait de « Louison », de Fanny Deschamps paru chez Albin Michel en 1987. : « (A cette même époque) le budget de l’Etat était alors d’environ 200 millions de livres. Une « belle fortune » variait entre 1 à 10 millions, un manoeuvre gagnait environ 1 livre par jour, un bon ouvrier 2 à 3 livres. Le pain de 2 livres coûtait 4 sols. La livre ou franc valait 20 sols et le sol 12 deniers. Il y avait 24 livres dans un louis, 3 francs dans un petit écu, 6 francs dans l’écu d’argent. »

[2] - Il s’agit en réalité de son grand-père.