Alliances Gisclard

 

 

 

LES ROQUEFEUIL

 

Barons des Etats

 

Seigneurs de Blanquefort, Castelnau, Padiès, La Bessière, Pinet, Milhars, Versols, Convertis, Cournonses, Grémian, Bar, Amber, Saint-Étienne, Cahuzac, Arcisse, etc. , etc., Barons de Roquefeuil, Meyrueis, La Tour, Londres, Combret, La Guépie. Vicomtes de Creyssels, d’Izalguettes, de La Rode, de Rouët, Gabiac. Marquis de Roquefeuil, du Bousquet, etc.

 

Armes : De gueules à la cordelière d’or passée en sautoir.

 

                              Preuves de Pages.

                              Admis à Malte.

                              Preuves pour le service militaire.

                              Maintenus en Noblesse.

                              Assemblée de la Noblesse en 1789.

 

La baronnie de Roquefeuil format, sur la frontière du Languedoc et du Rouergue, une terre considérable qui s’étendait dans les diocèses de Nîmes et de Maguelonne, et dont faisait aussi partie la seigneurie de Meyrueis.

De la baronnie de Roquefeuil, dépendaient en Rouergue : Nant, Saint-Jean-de-Bruel, Sauclières et le fort château d’Aigues, près Saint-Michel-de-Roubiac, qui domine toute la contrée.

Les seigneurs de Roquefeuil possédaient aussi la vicomté de Creyssels.

Cette maison aussi illustre par sa puissance que par son ancienneté, était alliée à la maison de Bourbon, par le mariage de Raymond de Roquefeuil, avec Guillemette de Montpellier, fille de Mathilde de Bourgogne, issue de la maison royale de France, aux maisons d’Aragon, d’Autriche et de Bragance, de Toulouse, de Rodez, d’Armagnac, d’Albret, de Turenne, de Séverac, d’Anduze, de Tournel, de Combret, de Gourdon, de Clermont-Lodève, de Blanquefort, d’Arpajon, de Peyre, de Thémines, de Durfort, de La Roche-Fonteneilles, de Montpezat, de Rabastens, de Cardaillac, de La Tour d’Auvergne, de Terrides, d’Esclars, de Rochechouart, de Coligny, d’Alègre, de Colbert, etc.

Elle a donné un grand maître de l’ordre de Malte, dans la personne de Raymond Perellos de Roquefeuil, d’une branche espagnole, des grands d’Espagne, des ambassadeurs, des chevaliers de l’ordre du roi, plusieurs généraux et de nombreux officiers distingués, un vice-amiral de France, des commandeurs et grands croix de l’ordre de Saint-Louis, etc., etc.,

Son origine se perd dans la nuit des temps. Le Spicilège parle d’un Roquefeuil, seigneur considérable du temps d’Hugues Capet.

Il existe un ancien titre en forme de codicille, du 21 février 1002, sous le règne de Robert, par lequel Henri de Roquefeuil fonda l’hôpital de Notre-Dame du Bonheur, sur la montagne d’Ozillon (aujourd’hui l’Espérou) dans le diocèse de Nîmes, pour y recevoir les pèlerins et les voyageurs qui, traversant cette montagne dans le temps des neiges, couraient le danger de se perdre et de périr.

En 1032, Séguin de Roquefeuil donna l’abbaye de saint-Guilhem-du-désert, diocèse de Lodève, plusieurs terres qu’il possédait dans les comtés de Lodève et du Rouergue. On trouve encore une donation faite à cette même abbaye, par Raymond de Roquefeuil en 1080. Dans les cartulaires de Sylvanès et de Vabres, il est souvent fait mention de plusieurs seigneurs de cette famille qui ont contribué à la dotation de ces monastères.

La première race des Roquefeuil se perpétua jusqu’à Geoffroy de Roquefeuil qui n’eut qu’une fille, Adélaïde, mariée en 1129 à Bertrand d’Anduze, seigneur d’Alais, à la condition que les enfants à naître de ce mariage porteraient à perpétuité le nom et les armes de Roquefeuil.

La maison d’Anduze fut donc substituée à la maison de Roquefeuil. Plus tard nous voyons l’héritière des Roquefeuil-Anduze épouser Jean de Blanquefort, qui prit le nom de Roquefeuil.

Ici se présente une difficulté. Suivant les uns, Jean de Blanquefort fut substitué au nom et aux armes des Roquefeuil-Anduze ; suivant les autres Jean de Blanquefort était lui-même un cadet des Roquefeuil-Anduze qui avait pris le nom de Blanquefort, l’une de ses seigneuries, et qui après son mariage avec l’héritière de la branche aînée des Roquefeuil-Anduze, reprit le nom de Roquefeuil que ses auteurs avaient abandonné.

Les deux opinions sont soutenues par des arguments également sérieux.

A l’appui de la première opinion on fait valoir les clauses du testament de Catherine de Roquefeuil qui institue héritier son fils Antoine à la charge de porter le nom de Roquefeuil ; le testament d’Arnaud, père de Catherine, qui lègue à celle-ci les biens avec substitution au profit d’Antoine, toujours à charge de porter le nom de Roquefeuil : ce qui semble bien indiquer que la maison de Roquefeuil était au moment de s’éteindre puisqu’on prenait le soin des dispositions pour en perpétuer le nom.

Mais d’autre part il faut considérer que la seigneurie de Blanquefort appartenait aux Roquefeuil dès 1227, ainsi que cela résulte d’un contrat de mariage du 1er mars 1227 (Guillaume Jourdain, notaire à Montpeyroux) ; que cette seigneurie fut ensuite donnée à un des fils d’Arnaud et de Béatrix d’Anduze, lequel, suivant l’usage du temps, prit, pur se distinguer, le nom de sa seigneurie et s’appela Blanquefort ; qu’Hugues de Roquefeuil, seigneur de Blanquefort, petit-fils de celui-ci, épousé en 1380 Catherine de Madaillan, dame de Rauzan et de Pujols, et fut père de Jean, seigneur de Blanquefort, qui épousa sa cousine Catherine de Roquefeuil, héritière de la branche aînée.

Jean de Roquefeuil paraît donc être un cadet de la maison de Roquefeuil, et il n’est pas surprenant que le père de Catherine de Roquefeuil, n’ayant que des filles, ait choisi pour perpétuer sa race un de ses parents. L’obligation de porter le nom de Roquefeuil, qu’il met comme condition de ses libéralités s’explique très bien et n’a pour but que d’obliger Jean de Blanquefort à reprendre le vrai nom de sa maison.

Ainsi s’explique cette remarque faite par plusieurs historiens que le mariage de Catherine de Roquefeuil avec Jean de Blanquefort ne fit point passer les biens des Roquefeuil dans une famille étrangère.

Nous croyons donc, contrairement à l’opinion de Courcelles et de d’Hozier, qu’il n’y a pas eu de substitution au vrai sens du mot, et notre opinion est conforme à celle de La Chesnaye-Desbois, de Justel, l’historien de la maison d’Auvergne, et d’autres historiens du Languedoc.

 

Vte de BONALD, « Documents généalogiques sur des familles du Rouergue ». Carrère à Rodez, 1902.