Histoire Gisclard

 

 

 

LE CIMETIÈRE DE VILLEFRANCE D’ALBIGEOIS

 

L’église de Villefranche a été démolie en 1893 et une nouvelle église a été construite presque au même endroit (mais pas tout à fait) en 1894-1895. Personne n’a été enterré dans la nouvelle église et il ne reste rien des sépultures qui avaient été faites, en général dans les chapelles latérales, dans l’ancienne église.

Les traces écrites d’une inspection épiscopale en 1700 donnent une description des six chapelles latérales de l’ancienne église et, d’après ce texte, cinq d’entre elles semblent recevoir alors de manière privilégiée les sépultures des familles Cambors, Rollande, Garrigues, Cahuzac et Corras. La sixième, dédiée au Rosaire, ne semble liée à aucun nom de famille. Mais ceci ne préjuge en rien de ce qui a pu se passer dans le siècle suivant. D’autre part, en avril 1776, Barthélémy Giscard, prêtre natif de

Villefranche, curé de Dour, s’était vu attribuer une chapellenie à ND de Villefranche. Il n’est pas impossible que cette charge ait englobé un privilège de sépulture dans l’église pour les membres de sa famille, mais ceci n’est qu’une hypothèse et, en tout état de cause, il n’aurait pu en profiter longtemps vu la date de son installation

 

Pour ce qui est du cimetière, le problème est presque aussi compliqué. Ce cimetière était, depuis fort longtemps, situé en un lieu appelé Calvin, assez éloigné du village. La légende veut qu’il y ait eu là un village avant la fondation de Villefranche par Philippe de Monfort (neveu de Simon) en 1269. Le 30 avril 1775, ce cimetière devait être fermé et désaffecté pour être remplacé par un nouveau tout proche de l’église, hors les murs d’alors, mais jouxtant le "fossé de ville", presque face à l’église.

Toutefois, ce nouveau cimetière ne devait être utilisé que pendant une période très courte. En effet, en 1791 (et peut-être même un peu avant, mais je n’ai pas encore trouvé la date exacte dans ce fouillis de l’époque révolutionnaire) on enterrait à nouveau dans le cimetière de Calvin qui semblait alors avoir été plus ou moins réhabilité. Et, le 3 frimaire An VII, le "ci-devant cimetière" proche de l’église était vendu au titre des biens d’église devenus biens nationaux. L’acquéreur était un certain Antoine Saïsset. D’abord transformé en potager, le terrain de ce cimetière a très rapidement constitué la base d’une première extension du périmètre bâti du village. Tout le monde a oublié l’événement et les maçons ont été tout étonnés, vers 1960, quand ils ont découverts des restes humains à l’occasion de travaux sur les maisons situées dans ce secteur.

Dans l’ancien cimetière remis en service, les choses ont mis du temps à s’organiser. Ce n’est que vers 1830 qu’on trouve un soucis marqué de regroupements familiaux et les monuments funéraires les plus anciens qu’on puisse y trouver aujourd’hui datent de cette époque. Ceux des Gisclard y font, à ce titre, figures d’antiquités. Ils sont rares. Rien, absolument rien, ne subsiste de ce qui était le cimetière d’avant 1775.
Du point de vue des documents, il semble qu’il y ait eu pas mal de pertes au niveau des registres de BMS. Certains d’entre eux ne sont pas à la mairie de Villefranche et ils ne sont pas non plus aux AD du Tarn. On ne voit pas, a priori, où l’on pourrait trouver un registre portant trace des inhumations dans l’église. Seuls les BS antérieurs à la Révolution qui subsistent portent encore la mention "enterré dans l’église paroissiale" ou "enterré au cimetière de…".

 

 

C’est Bernard Emile Giscard qui a acheté la concession dite "Gisclard" au cimetière de Villefranche, le 11 septembre 1903, dès l’introduction du système des concessions par la municipalité.

Dans cette concession trouve cinq tombes d’adultes, une tombe d’enfant et une croix commune, le tout dans un carré entouré d’une barrière de fer rouillé.

La première tombe à gauche est, sans erreur possible celle de Marie-Anne Gisclard, née Biron, décédée à 73 ans le 30 septembre 186(3 ou 9). L’inscription qui suit qui souligne ses qualités exceptionnelles d’épouse et de mère permet de penser qu’elle est peut-être morte avant son mari.

La deuxième tombe à gauche est celle d’une certaine Hortense Gisclard "sainte fille décédée à l’âge de 86 ans …" le reste est difficile à déchiffrer.

La première tombe à droite est celle d’un certain Thierry Gisclard décédé le 27 février 1915, non autrement identifié.

La deuxième tombe à droite est, sans trop d’erreur possible, celle de Bernard Emile Gisclard, décédé le 11 février 1903.

La tombe centrale, derrière la tombe d’enfant et derrière la croix commune est pratiquement impossible à lire. On croit deviner le prénom Théodore ( ?).

Jean MOLINIÉ.   

 

Notre aimable correspondant nous écrit le 6 juillet 2003 : « Lors de mon dernier passage au cimetière de Villefranche, je me suis rendu compte que le "Gisclard" de la ferronnerie "Famille Giscard" délimitant le carré de cette concession familiale a du se dessouder et est tombé suite au vent ou aux intempéries. Il était encore en place lorsque je vous avais envoyé la photo (30/11/2202) ».

 

… Puis un AVIS DE NOTIFICATION, daté du 12 mai 2004, informait les ayant droit de Bernard Gisclard qu’il sera procédé dans ledit cimetière, le 15 juin, à 14 heures, au constat de l’état d’abandon dans lequel se trouve la concession et une procédure de reprise sera aussitôt engagée.