Appendices Fort

 

 

 

ORIGINE DES FORT

 

 

QUI RESPEXIT, pour soprano 2.

 

Les Fort dont vous descendez, écrit M. Pierre Bolle, maître de conférence d'Histoire Contemporaine auprès des Universités de Grenoble et conservateur du Musée protestant de Poët-Laval, sont originaires de Saint-Auban-aux-Baronnies (aujourd'hui, Saint-Auban-sur-Louvèze), un village voisin de Buis-les-Baronnies, alors province du Dauphiné.

 

De cette famille, très anciennement implantée à Saint-Auban, les Archives Départementales de la Drôme conservent les minutes pour les années 1554 à 1558 de Jacques Fort, notaire royal et delphinal à Saint-Auban.

 

÷

 

Avril 1990. Début d’une longue traque que nous allons engager à travers l’Europe pour retrouver nos ancêtres.

 

Elle durera cinq ans.

 

÷

 

Nous pensions que la généalogie des Fort pouvait remonter bien plus haut que nous l’avons fait, sans doute avant le XVIe-XVIIe siècle, mais rapidement une évidence s’imposa :

 

·      La plupart des registres de catholicité de la région ne sont conservés que depuis 1680, ceux des années antérieures « ayant été détruits par une cause qui ne doit point être écrite », si l’on en croit ce qui est noté sur celui de Saint-May. Certains présentent des lacunes fort importantes pouvant aller jusqu’à plus de soixante ans pour Piégon, Arpavon ou Châteauneuf-de-Bordette[1].

·      Les registres protestants ne sont conservés à de très rares exceptions près (Montjoux, Dieulefit, Taulignan) que depuis 1745, dans le meilleur des cas, et pas forcément dans les localités où ils ont été tenus1.

 

Nous savons qu’à cette époque nos aïeux habitaient Saint-Auban. Ils étaient notaires ou ménagers (agriculteurs). Nous avons appris par les redevances annuelles relevées sur le terrier de 1677 2, précieusement conservé à la mairie, que Joseph Fort y possédait des terres et quelques fermes. Plus tard, nous localiserons aussi une châtaigneraie appartenant à Jean Fort3. Assez peu de chose. La châtaigne représentait au Moyen Âge et jusqu’à ces dernières décennies à Saint-Auban un fruit noble à la base de la nourriture des hommes. Dans les familles au moment du partage, chaque enfant doit avoir son lot. On trouve des parcelles à deux châtaigniers et même à un seul 3.

 

Comment devenait-on notaire à cette époque ? Il fallait d’abord être de naissance légitime. Les bâtards même reconnus n’ont jamais eu accès au notariat. Une seconde condition était indispensable : professer la religion catholique. Cette condition a toujours éloigné les juifs des offices de notaire même aux temps et dans les lieux où leurs communautés étaient nombreuses et florissantes. Aucun texte à notre connaissance n’a modifié cet interdit au moment de la promulgation de l’édit de Nantes. Il y eut pendant quelques décennies une tolérance à l’égard des notaires appartenant à la Religion Prétendue Réformée. Cette tolérance cessa bien avant la révocation de l’édit. Les notaires protestants durent abjurer ou se démettre de leur charge. Ainsi, pensons-nous, s’interrompit la charge de Jacques Fort, dit « démissionnaire parce que protestant »4.

 

Nous nous sommes réellement penchés sur la destinée des Fort - qui étaient profondément croyants - à partir de la révocation de l’édit de Nantes.

 

Nous avons été aidés dans nos recherches par des historiens de la région, dont Mme Simone Chamoux de Nyons et M. Gabriel Chastel, de Saint-Auban.

 

Sosa : 5285 Daniel Fort, mort avant 1683, marié à Jeanne Souchon, a eu cinq enfants :

 

1 sosa : 264 Pierre, né en 1651, notre ancêtre. Première branche.

2 Jean, né à une date inconnue. Deuxième branche.

3 Marc, né à une date inconnue. Troisième branche

4 Suzanne, mariée à Pierre Laurens (écrit aussi Laurans, Laurent, etc.) Branche féminine.

5 Jacques. Cinquième branche.

 

Il semble qu’autres Jean et Marc Fort, sur lesquels nous reviendrons, et Mayette6 (ou Majesté) Tesse, soient des cousins ; d’autres encore dont nous avons relevé les noms sur la liste des ″abjurations″ mais ils ne présentent qu’un maigre intérêt pour l’évolution de cette étude.

 

÷

 

                                                                           Archives départementales de la Drôme

Page extraite d’un testament passé en 1556 7 chez notre ancêtre Jacques Fort, notaire royal et delphinal

à Saint-Auban-aux-Baronnies

 

Ce testament ne présente pas d’intérêt pour notre étude. Le testateur s’appelle Antoine Garcin. Il est malade dans son lit, affligé de maladie corporelle, mais sain d’esprit. Il recommande son âme à Dieu et à tous les saints du paradis. Il demande à ce que son corps soit « ensépultré » au cimetière du lieu, accompagné par six prêtres chantant et messe disant ; Ses héritiers feront dire vingt « cantars » (messes chantées) et donneront 2 sous à tous les pauvres qui se présenteront, et ils distribueront aux mêmes pauvres, une eymine de blé converti en pain et des légumes sous forme de potage. A l’époque, c’est ce qui se faisait.

Puis viennent deux pages de ce qu’il donne à sa fille Claude. C’est la gâtée. Etait-elle la plus jeune ? La fille d’un dernier lit ? Ou était-elle handicapée ? Bref, pour une cause que nous ignorons, elle est très avantagée. Elle touchera une somme d’argent que nous lisons mal, peut-être 35 florins, 4 nouvelles (brebis de l’année), 4 anouges (brebis d’un an), 4 blanardes (brebis ou moutons cornus, corne se dit bane ou blane en provençal). Elle aura encore une robe de drap de maison, une flassarde (couverture tissée), une bissache (enveloppe de paillasse), deux coussins. Le tout lorsqu’elle se mariera. Les objets et bétail au jour des noces, l’argent en plusieurs payes. Si toutefois elle ne se mariait pas (ce qui laisse à penser qu’elle est peut-être handicapée) elle peut rester chez les héritiers, à condition de travailler pour eux et de bien se conduire.

Ensuite, il donne cinq sols à Bitronne, Marguerite et Barthoumienne, ses trois autres filles, rappelant au passage qu’elles ont eu chacune vingt florins dans leur contrat de mariage (Bitronne est déjà assez rare à l’époque, Barthoumienne est la forme provençale de Barthélemine).

Jehan et Pierre, deux de ses fils auront ensemble 8 « bêtes lanues », 4 secondes et 4 blanardes et une terre dont les confronts sont donnés. Les deux frères doivent s’arranger entre eux parce que Pierre a eu vingt florins dans son contrat de mariage passé chez maître Moreau notaire à Séderon, (dont les minutes ont disparu).

Il laisse la jouissance de tout son bien à Béatrix Girard sa chère épouse et nomme héritiers universels ses trois autres fils : André, François et Blaise. (Il a donc neuf enfants vivants dont au moins trois sont mariés). S’ils venaient à décéder sans enfants, leur héritage irait à Antoine et Michel Girard (ses beaux-frères ? ses neveux ? sans indication).

Le testament a été fait à La Rochette dans la maison du testateur, en présence des sept témoins requis qui sont : Jean Manent, Barthélemy Rostang, Guilhem Reynard fils d’Amieu, Jean Reynier fils de feu Jean dit Roque, Jaume Matheron, Claude Bordel, et de moi, Jacques Fort, notaire royal.

 

÷

 

Du notaire, notre ancêtre, on peut dire :

 

·      Il a une écriture de bonne qualité.

·      Il manie la langue française avec aisance, ce qui n’était pas courant à l’époque. (Il n’emploie que rarement des expressions locales, comme le nom des brebis).

·      Contrairement à beaucoup de ses confrères, il n’abuse pas des abréviations.

·      Il est tout à fait respectueux de la loi. Il y a bien sept témoins « enquis et requis » de signer. Et tous les héritiers réservataires ont leurs cinq sols sans lesquels ils pourraient faire annuler le testament.

 

 

Quelques actes concernant la première branche, celle de Pierre Fort.

 

 

1- Sosa : 264

Pierre FORT est né à Saint-Auban-aux-Baronnies (mais nous n’avons pas retrouvé son acte de naissance. Nous le savons par d’autres actes.)

 

1683. A Saint-Auban, Le 30 mai, Pierre Fort et Marie Laurens ont promis de s'épouser, suivant la forme de la religion prétendue réformée.

 

Il a été impossible d’obtenir le fac-similé de cet acte. La collection départementale pour 1683 ne comprend que les baptêmes et sépultures de novembre et décembre 1683 (cote : 4E3138). Le microfilm pour cette année a été réalisé sur cette collection, en raison sans doute du mauvais état de la collection communale.

 

A.D. DROME 2E 796 FOLIO 351

 

Maître Jean JULLIEN Fils, notaire à MEVOUILLON.

 

Mariage de Pierre FORT et Marie LAURENS de SAINT AUBAN

 

                      Au nom de Dieu soit fait. L’an mil six cent quatre vingt

                      trois et le trentième jour du mois de Mai ...........

                      par devant nous, notaire royal héréditaire soussigné, et présents les témoins bas

                      nommés, établis en leur personne, honnête Pierre FORT, fils

                      naturel et légitime de feu Daniel FORT ...........

                      lieu de Saint Auban et de Jeanne SANCHON ...........

                      Marie LAURENS, fille naturelle et légitime de Pierre LAURENS

                      et de Marguerite DUPONT du dit lieu d’autres lesquels ....

                      ledit Pierre FORT procédant de l’avis, conseil et consentement

                      de sa dite mère, de Jacques FORT son frère, de Pierre LAURENS son

                      beau-frère* et de Noël ARNOUX son parrain; et la dite Marie

                      LAURENS procédant de l’avis, conseil et consentement de ses dits

                      père et mère, de Jean, Pierre, Noé et Anthoine LAURENS ses

                      frères, de [messire?] Hector LAURENS? Etienne DEMEANS, Charles

                      MAUREL et Jean ROULAND ses oncles et plusieurs autres parents et amis

                      des dites parties, de part et d’autre cy assemblés, (ils) se sont promis se

                      réciproquement épouser et solliniser le mariage suivant la forme

                      de Messieurs de la Religion Prétendue Réformée de laquelle elles

                      font profession, à la première réquisition de l’un ou l’autre, à peine des

                      fdépens et [intérêts?] sous la (forme) ordinaire et renonciation à la fin du

                      présent écrit. Et comme la constitution de dot est le patrimoine

                      de la fille, établi en personne, le dit Pierre LAURENS, père de la

                      mariée lequel de gré a constitué en dot et verchère*

                      la somme de cent livres ..... quatre brebis de port* et un

                      agneau, avec un lit garni de ses pendantes courtines, deux linceuls

                      une bassache* , un coissin° et encore une caisse* bois de noyer fermant

                      à clef, dans laquelle sont les meubles*, linge et habits de la dite

                      mariée et finalement un tour à filer laine*,° payable la dite

                      constitution qui est .... tous droits paternels d’icelle, savoir

                      trente six livres, bétail et meubles ce jourd’hui, que le dit

                      Pierre FORT, futur époux confesse avoir (reçu) un peu avant la

                      publication du présent [rescrit] du dit Pierre LAURENS et l’acquite

                      à toutes [excep... condition renonce?] et les soixante quatre livres

                      restantes le dit père promet les payer au futur mari en

                      quatre payes annuelles et égales dont la première commencera

                      d’aujourd’hui en un an et ainsi continueront d’année en année jusque

                      à être payées, lesquelles trente six livres, bétail et meubles

                      sera reçu le dit époux reconnait à la future épouse

                      ensemble le restant d’icelle constitution sur tous ses biens présents

                      et à venir et par exprès* une maison que le dit FORT a dans

                      l’enclos du village du dit Saint Auban près de la porte Eyguière dont

                      en bas au contraire confront du levant maison de maître François ROUX du

                      .... et couchant la [route?] laquelle sera inaliénable au préjudice

                      de la dite constitution sur laquelle la future épouse ou les

                      siens pourront insister et lui indiquer de quelque manière que

                      ce soit en cas de restitution de dot, et en considération de l’amour que

                      le dit Pierre Fort porte à la dite Marie LAURENS sa future épouse

                      iceluy l’a honoré de joyaux nuptiaux* à elle [noc....?] selon sa condition

                      desquels elle est à présent honorée, appréciés à la somme de

                      quinze livres. Lesquels joyaux appartenant au survivant

                      de ce futur mariage. Et en augment* et survie, les dits futurs

                      époux se donnent par amour mutuel, savoir lui à elle la [tierce ...?]

                      de la constitution de dot et elle à lui la moitié [monnaie?]

                      payable par la hoirie du décédé au survivant suivant le droit.

 

                      Et si le dit Pierre FORT décédait premier* que sa future épouse

                      au dit cas, iceluy FORT donne et laisse à icelle par donation entre vifs

                      irrévicable et à cause de noces, sa nourriture, habitage et

                      entretien d’habits tant qu’elle vivra sous son nom sur tout et

                      chacun ses biens présents et à venir en travaillant pour elle dans

                      les lieux et héritage de son futur époux, de son pouvoir et

                      savoir; de même établie en personne, la dite Jeanne

                      SANCHON, mère du dit Pierre FORT futur époux, laquelle de (son) gré

                      en considération de ce mariage a donné par donation entre vifs

                      irrévocable et à cause de noces au dit Pierre FORT son dit fils

                      présent, acceptant et sa dite mère remerciant, savoir est tout et

                      chacun ses biens présents et à venir, à condition qu’elle sera

                      entretenue honnêtement par son dit fils en travaillant par elle

                      de son pouvoir au profit et avantage de son dit fils se réservant

                      la dite donataire, sur ces dits biens donnés, la somme de trente

                      livres pour donner comme elle le fait par la présente et particulière

                      donation d’entre vifs à Jacques FORT son autre fils pour tous les droits

                      maternels d’iceluy auquel la dite somme sera payée par le dit Pierre

                      futur époux, savoir dix livres lorsque le dit Jacques

                      aura vingt cinq ans ou au jour qu’il se colloquera en

                      légitime mariage, et le reste en deux ans en deux payes

                      annuelles après, suivantes. Et si le dit Jacques décédait sans enfant

                      de légitime mariage, la dite donation en tant que les dites trente

                      livres appartiendront au dit Pierre futur époux et aux siens et finalement.

                      La dite donataire se réserve sur les dits biens donnés la somme de six

                      livres pour en disposer en dernière volonté, au moment que bon lui

                      semblera et venant à mourir sans (en) avoir disposé, la dite réserve

                      appartiendra au dit Pierre et aux siens, et sous la dite réserve, la dite donataire

                      s’est dépouillée de ses biens donnés et en a investi son dit fils sous la cause de

                      contrat de mariage et donation. Chacune partie promet avoir

                      respectivement. à gré si contrevenait, à payer de tout dépens de

       justice sous la dite obligation ............. ;

       requis acte. Fait et publié au dit Saint AUBAN dans la maison du dit

       Pierre LAURENS. Présents Pierre et Henry DUPONT, frères du dit

       lieu et maître Paul DELACHAUX résidant à [Mérindol] signés

       avec le futur époux et le dit Pierre LAURENS, la future épouse et la dite

       Jeanne SANCHON enquises et requises de signer, ont dit ne le savoir.

       Les parents des dites parties ont signé qui l’a su.

 

       ° En outre, établi en personne, Pierre LAURENS, frère de la future épouse donne

       en augment de dot, une eymine de blé froment, mesure de Saint Auban

       que l’époux déclare avoir reçu. Jean LAURENS, aussi frère

       de la dite future épouse, donne aussi à ycelle quinze sols reçus par

       l’époux qui le tout reconnait à sa future épouse. Charles

       LAURENS, oncle d’icelle, lui donne aussi deux eymines blé payable

       à la récolte prochaine.

       ° Une nappe et une serviette et si la dite

       future épouse décédait sans enfant de légitime mariage pendant

       la vie de son dit père, icelui entend que la susdite constitution lui

       revienne mais s’il était mort, sa dite fille en pourra disposer comme

       bon lui semblera.

       ° Un couverture laine.

                                                                                                                       Pierre FORT

       P. LAURENS                                      P. LAURENS                                  DUPONT

 

       DUPONT                                            Jean FORT                                          et moi JULLIEN, notaire royal.

 

                      NOTE EN MARGE : Jacques LAURENS frèrede l’épouse ....... en a

                      Pierre ......... SANCHON ensuite du ........... consistoire ..... le 10 juin 1718

                      ....... Pierre .......... LAURENS .............1736

 

 

Les difficultés de transcription de cet acte viennent :

·      Des abréviations dont les notaires abusaient et qui ne sont pas toujours évidentes.

·      De la méconnaissance de la langue française. Maître Jullien pense en provençal et écrit en français. Voila pourquoi on trouve : ″mourir premier″, ″les pendantes courtines″, qu’il s’embrouille dans les genres qui diffèrent d’une langue à l’autre, et dans les nombres : ″ont signé qui l’a su″. Bien entendu il fait d’énormes fautes d’orthographe, écrivant ″lhors que″ pour lorsque et ″Haugment » pour augment. Il use de formes archaïques ″sçu″ et ″sçavoir″, ″soubssigné″ pour su, savoir et soussigné. Il écrit indifféremment ″se″ et ″ce″ ce qui ne facilite pas les choses. Mais si, aujourd’hui, on demandait aux notaires de rédiger les actes en anglais qu’est-ce que ça donnerait ?

·      Enfin, en 1683, la rigueur de Descartes n’avait pas encore pénétré jusqu’au fond des provinces, d’où l’inventaire à la Prévert.

Notre correspondant ajoute :

·      Je n’ai pas pu lire toute la note en marge, ce qui est regrettable. Pour le reste je l’ai reconstitué à partir du reste du texte. Les parties reconstituées sont en italique.

·      ° Est un renvoi du notaire.

* Est une note que j’ai ajoutée pour la compréhension du texte.

............. signifie que je n’ai pas su lire.

[  ] Je ne suis pas sûre de ce que j’ai lu.

(  ) Ce mot ne figure pas dans le texte, mais il s’agit d’un oubli.

J’ai conservé autant que possible l’orthographe, mais, j’ai corrigé ce qui m’a semblé indispensable pour la compréhension du texte. Idem pour la coupure des mots.

 

POUR LA COMPRÉHENSION DE CET ACTE

 

* BEAU-FRERE : Il est l’époux de Suzanne FORT.

* VERCHERE : Anciennement partie de la dot constituée de terres. A cette époque, seule la formule subsiste.

* BREBIS DE PORT : Peut-être brebis pleine ou prête à porter. C’est la première fois que nous rencontrons cette

  expression.

* LINCEUL : Drap de lit de dessus.

* BASSACHE : Enveloppe de paillasse.

* CAISSE : Coffre.

* MEUBLE : Objets mobiles, sens très ancien.

* TOUR A FILER LAINE : Rouet.

* EXPRES : Expressément.

* JOYAUX NUPTIAUX : Somme d’argent (et pas du tout des bijoux).

* AUGMENT DE DOT : Augmentation, supplément. (Il a écrit Haugment).

* SURVIE : Le droit du survivant. (D’où l’expression : gagner par sa survie !).

* HOIRIE : Les héritiers.

* PREMIER : Avant (s’il mourait le premier).

* HABITAGE : Il semble qu’il s’agisse du logement.

 

Pierre Fort et son épouse Marie Laurans ont vécu, un temps, à Burg, près de Magdebourg, nous le savons par les naissances de leurs sixième et septième enfants (mais nous ignorons où est née la cinquième).

En 1711, il est qualifié de "ménager", en 1728 de "cultivateur".

 

Ill est mort à Berlin, le 21 avril 1728, à 77 ans.

 

 Französische Kirche zu Berlin

Le dito (21 avril ) à huit heures du soir est mort d’une colique Pierre Fort laboureur, âgé de septante sept ans, natif de St Auban en Dauphiné, a été enterré le vingt trois au cimetière de la Friedrischstadt.

 

Elle est morte à Berlin le 19 août 1737, à 80 ans

 

                                                                                                                                       Französische Kirche zu Berlin

Le 19 dito (19 août 1737) est morte d’oppression, Marie Laurant, veuve de Pierre Fort, âgée de 80 ans, native de St Auban, en Dauphiné, enterrée à la Fried(rischstadt).

Pierre et Marie LAURENS ont eu au moins neuf enfants qui suivent :

 

1.1

Joseph Fort a été baptisé le 25 mai 1687, à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du vintsinquiesme may et mesme añée Joseph Fort, fils à Pierre et à Marie Laurans a été baptisé. Le parrain a esté Joseph Ripert Et la marraine Marie Seyma.

Joseph est mort à la naissance ou en bas âge. Nous n’avons pas retrouvé son décès dans les registres de Saint Auban mais nous le savons car le 25 mai 1703 naissait un autre enfant à qui Pierre et Marie Laurans ont donné le même prénom.

 

1.2

Marie FORT a été baptisée le 10 mai 1689:

 

                                                                                                   Archives municipales de Saint-Auban

Du dixième may, année que dessus, Marie Fort, fille de Pierre Fort et de Marie Laurans, a été baptisée dans l’église paroissiale de ce lieu. Les parrains ont esté Joseph Seyma et Isabeau Dupont. De ce lieu, le susdit Fort, père, a signé.

Elle s'est marié à l'église réformée française de Magdebourg, le 11 octobre 1711, à Jean-Louis Fort, peigneur de laine, le fils légitime de Marc et d’Olympe Gautier.

D'où, au moins, sept enfants dont deux sont morts en bas âge (que nous allons retrouver dans la descendance de Jean-Louis.

Il décède à Magdebourg le 6 décembre 1751.

 

1.3

Marguerite Fort  a été baptisée le 6 mai 1692 :

 

                                                                                                                  Archives municipales de Saint-Auban

Du vingt six may et mesme année Marguerite Fort, fille naturelle et légitime à Pierre et Marie Laurans a été baptisée, les parrains ont été Antoine Maurel et Claude Bordel.

Pierre Fort a signé.

 

Elle s’est mariée en l'église réformée française de Berlin, le 2 janvier 1722, à Jean Gardiol, peigneur de laine à Berlin.

Ce dernier est né à Orange. Il est le fils de Pierre et de Louise Portal.

 

                                                                                                                                 Französische Kirche zu Berlin

Vendredi 2eme, Mr de Beausabre, le père pasteur, faisant la prière dans le temple place de la Dorothéestadt a béni le mariage de Jean Gardiol, peigneur de laine, natif d’Orange, avec Marguerite Fort native de St Auban en Dauphiné, fille de Pierre Fort et de Marie Laurens, sa femme. Nota que le dit époux est fils de Pierre Gardiol et de défunte née Louise Portal, sa femme.

 

Marguerite décède à Berlin, le 24 novembre 1740.

 

                                                                                                                                          Französische Kirche zu Berlin

Le jeudi 24 novembre 1740 à 11 heures du soir est mort d’estisie Marguerite Fort, femme de Jean Gardiol, peigneur de laine, âgée de 47 ans, native de St Auban, en Dauphiné, a été enterrée le 26 dito au cimetière de la Friedrichstadt.

 

Jean Gardiol est mort à Berlin, le 28 avril 1752, à l'âge de 55 ans.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

 

1.4

Anne FORT a été baptisée à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze le 4 avril 1694:

 

                                                                                                                  Archives municipales de Saint-Auban

Du quatre d’avril annee que dessus anne fort fille naturelle légitime à pierre et marie laurans mariés de ce lieu a été baptisée dans leglise parroissialle, a l’issue de la messe de Saint Auban, parrain autorisé Jacques Laurans et Isabeau Crozet, du dit lieu.

Pierre Fort a signé.

 

Elle épouse Daniel Giloin, peigneur de laine, le fils légitime de Jean et d’Anne Rabet.

Le mariage religieux a été célébré le mardi 30 avril 1715 à Magdebourg.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Il décède le 13 mars 1726.

 

Elle épouse en secondes noces, le 14 octobre 1727, Martin Lagnac, peigneur de laine, le fils légitime de Jean-David et de Jeanne Giraud.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Elle décède à Magdebourg, le 22 mai 1741, à Magdebourg.

 

1.5- Sosa : 132

 Jacques FORT a été baptisé à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze le 26 mars 1699 :

 

                                                                                                                  Archives municipales de Saint-Auban

Du vingt sixième mars Jacques Fort, fils naturel et légitime à Pierre Fort et Marie Laurans a esté baptisé dans l'église paroissiale de ce lieu et les parrains ont été Daniel Rabel et Isabeau Laurans, année que dessus 1699.

Pierre Fort a signé.

 

Il habite Berlin et il est qualifié, selon les actes, de "peigneur de laine" en 1711 ou d’ "ouvrier de laine", "meneur de pain"8 . De "blancher"9 en 1728.

 

Marié en l'église réformée française de Berlin, le 16 janvier 1721 à Rachel Requigny.

Née à Berlin, le 6 décembre 1699.

 

                                                                                                                                 Französische Kirche zu Berlin

Le jeudi 16 (janvier 1721), Mr Vincent, pasteur faisant la prière dans le temple de la Friedrischstadt a béni le mariage de Jacques Fore, peigneur de laine, natif de St Auban en Dauphiné, fils de Pierre Fore et de Marie Laurent sa femme, avec Rachel Requigni, native de Berlin, fille de feu Abraham Requigni et de Suzanne Aubry, sa femme.

 

Elle est la fille d'Abraham Requigny, peigneur de laine à Berlin, originaire de Helvesque (ou Helvay, Falvesque ?) près de Vitry-le-François, et de Suzanne Aubry, de Nettancourt en Champagne.

 

                                                                                                                                  Französische Kirche zu Berlin

Le vendredi 8 novembre 1799, Mr Bancelin le fils, pasteur faisant la prière dans le temple de Dorothéestadt, a baptisé Rachel Requigny, née le 6 ème du dit à neuf heures du soir, fille d’Abraham Requigny, peigneur de laine, natif de Vitry le François, et de Suzanne Aubry sa femme, a été présentée au baptême par le frère François Thomas et par Rachel la jeune, sa femme.

 

Elle est morte à Berlin, le 26 septembre 1732.

 

                                                                                                                                          Französische Kirche zu Berlin

Vendredi 26 septembre à 9 heures du matin est morte de la jaunisse Rachel Requigny âgée de 32 ans native de Berlin, femme de Jacques Fort, blancher, a été enterrée le 27 dito au cimetière de la Friedrischstadt.

 

Il est mort à Berlin le 28 février 1753, à 55 ans.

 

                                                                                                                                  Französische Kirche zu Berlin

Le 2 ème de février 1753, à 5 heures du matin, est mort de langueur, Jacques Fort, âgé de 55 ans, natif de St Auban en Dauphiné. Il a été enterré le 2 ème de mars au cimetière de la Friedrischstadt.

 

D'où, au moins sept enfants dont trois sont morts en bas âge :

 

1.5.1a

Esther FORT est née à Berlin, le 12 décembre 1721.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Plus (Mr Vincent, pasteur, faisant la prière dans le temple de la Friedrischstadt) a baptisé Esther née à 7 heures du soir, fille de Jacques Fort, peigneur de laine, natif de St Auban, et de Rachel Requigny, sa femme, native de Berlin, et présentée aux fonds baptismaux par Jean-Pierre Simon et Esther Laurent.

 

Elle s’est mariée en l'église réformée de Berlin, le 2 février 1745, à Jean-Thomas-Frédéric Drège, maître gantier.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le premier de février 1745, Monsieur le Pasteur Tibaud le neveu, a béni dans le temple du Verder le mariage de Jean Thomas Frederich Drège, gantier, natif de Cassel, fils de François Drège et de Suzanne Gay, avec Esther Fort, native de Berlin, fille de Jacques Fort, et de feu Rachel Requigny.

 

Il est né à Cassel, le 6 juin 1709,

fils de François et de Suzanne Gay.

 

Esther décède à Berlin, le 30 décembre 1781, à 64 ans.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le 30 décembre 1781 à une heure après midi est morte de la poitrine Esther Fort, veuve de Jean Thomas Frederic Drège, âgée de 64 ans, native de Berlin, fille du défunt Jacques Fort et de Rachel Requigny sa femme. Elle a été enterrée le 2 janvier 1782 au cimetière du faubourg de Spandow.

 

De cette union sont nés sept enfants :

 

1.5.1a.1

 Jacques Frederic DRÈGE est né le 20 novembre 1745.

Il a été baptisé le 28 novembre.

 

1.5.1a.2

Jeanne Louise DRÈGE est née le 1er janvier 1747.

Elle a été baptisée le 18 janvier.

Elle est décédée le 12 février 1750

 

1.5.1a.3

Charlotte Suzanne DRÈGE est née le 28 juin 1750 à Berlin.

Elle a été baptisée le 5 juillet.

Elle est morte à Berlin, le 2 mai 1752.

 

                                                                                                                     Französische Kirche zu Berlin

Le 2 ème de mai 1752, à deux heures du matin est morte de langueur Charlotte Suzanne, âgée de 22 mois, native de Berlin, fille de Thomas Drège, gantier, et d’Esther Fort sa femme. Elle a été enterrée le 3 ème au cimetière de la Friedrischstadt.

 

1.5.1a.4

Isaac DRÈGE est né le 28 août 1751.

Il a été baptisé le 1er septembre.

 

1.5.1a.5

Suzanne Catharina DRÈGE est née le 24 octobre 1755.

Elle a été baptisée le 2 novembre.

Elle est morte le 11 décembre 1759, à l’âge de 4 ans.

 

1.5.1a.6

Suzanne Judith DRÈGE est née le 10 décembre 1757.

Elle a été baptisée le 16 décembre.

Elle est morte le 27 juillet 1810, à l’âge de 52 ans.

 

1.5.1a.7

Abel DRÈGE est né le 30 janvier 1762.

Il a été baptisé le 7 février.

Il est mort le 19 juin 1762.

 

NOTA. La famille Drège n’est pas éteinte. Grâce à la Französische Kirche zu Berlin, nous l’avons retrouvée. Les Drège habitent Warschau et seraient encore assez nombreux. D’après notre aimable correspondant, il serait possible qu’ils aient conservé des documents concernant nos ascendants communs. Nous venons de les contacter. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant du suivi.

 

1.5.2a

Suzanne-Rachel FORT est née à Berlin, le 5 octobre 1723.

Et a été baptisée le 10 octobre.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le dimanche 10 ème, Monsieur Ancillon pasteur prêchant l’après midi dans le temple du Werder a batisé Susanne Rachel, et Anne, sœurs jumelles nées le 5 ème à 4 heures du matin, filles de Jacques Fort, paigneur de laine, natif de Saint Auban en Dauphiné, et de Rachel Requigny sa femme, native de Berlin, présentées au St batème scavoir, Susanne Rachel, par Jean Louis Bourgnete, son parain, et par Susanne Faton sa maraine, et Anne, par Nathanaele Colin, son parain, et par Anne Touht? sa maraine.

 

Elle est morte à Berlin, le 2 juin 1732.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

A 5 heures est morte d’hydropisie la jeune Rachel Fort, âgée de 9 ans, fille de Jacques Fort, peigneur de laine, et de Rachel Requigny, a été enterrée le 3 ème dito au cimetière de l’hôpital.

 

1.5.3a

Anne FORT, sa soeur jumelle, est née à Berlin, le 5 octobre 1723

Morte à Berlin, le 8 septembre 1724, à 11 mois.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le vendredi huit (septembre 1724) à huit heures du matin est morte de convulsions Anne Fort agée donze mois, fille de Jacques Fort, peigneur de laine, et de Rachel Requigny sa femme, enterrée le jour suivant au mesme cimettierre (cimetière de la Friedrischstadt).

 

1.5.4a

Jean-Jacques FORT est né à Berlin, le 9 novembre 1725.

Il a été baptisé le 13 novembre.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le mardi : treize (novembre 1725) Monsieur Forneret pasteur ayant fait le catechisme au Temple de la Friedrischstadt a baptisé Jean Jacques (Fort) né le vendredi neuf à dix heures du soir, fils de Jacques Fort ouvrier en laine, natif de St Auban en Dauphiné, et de Rachel Requigny sa femme native de Berlin a été présenté au Saint Batesme par Jean Roume, pour son parrain et par Lucresse Hupay sa marraine.

 

1.5.5a

Jean FORT est né à Berlin, le 3 décembre 1727.

Il a été baptisé le 7 décembre.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le dito (dimanche 7 décembre 1727) Mr de Beausabre le pere ayant preché le matin au Temple de la Dorothéestadt, a batisé Jean, n° trois dito a huit heures et demi en matin, fils de Jacques Fort, meneur de pain, natif de St Auban, et de Rachel Requigny sa femme native de Berlin, a été présenté au St Batesme par Jean Bonnifoy son parrain et par Madelaine Gaves sa marraine.

 

Il est mort à Berlin, le 22 février 1728.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le dimanche 22 février (1728) a cinq heures du matin est mort de convulsions Jean Fort agé de trois mois fils de Jacques Fort meneur de pain, et de Rachel Requigny sa femme, a été enterré le jour suivant à ce mesme cimetteirre (cimetière de l’hôpital).

 

1.5.6a

Marie-Claudine FORT est née à Berlin, le 16 février 1729.

Elle a été baptisée le 20 février.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Dimanche vingtieme fevrier (1729) Mr. Dumont prechant le soir dans le Temple de la Frederichsstadt a batisé Marie Claudine Fort née le seizième février à deux heures après midy fille de Jacques Fort meneur de pain natif de St Auban en Dauphiné et de Rachel Requignit sa Femme, native de Berlin a été présenté par Jean Deboulliane materialiste et par Marie Claudine Rebattie femme de Bernard ses parrain et marraine.

 

Elle est morte le 1er novembre 1732.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

a 6 heures du soir est morte de la petite verole Marie Claudine Faure agée de 3 ½ ans, fille de Jacques Faure, blancher, et de défunte Rachel Requigni, a êté enterrée le 2 ème dito (le dimanche 2  novembre) au cimetière de la Friedrichstadt.

 

Jacques Fort s'est remarié, en l'église réformée de Berlin, le 3 septembre 1733, avec Jeanne (dite Anne) Jacquet, fille de Pierre et d'Antoinette Pallis.

Née à Epence, en Champagne.

 

                                                                                                                           Französische Kirche zu Berlin

Le jeudi 9 septembre Monsieur Achard faisant la prière dans le temple de la Friedrichstadt a béni le mariage de Jacques Fort natif de Saint Auban en Dauphiné, homme veuf, avec Jeanne Jacquet, native d’Epence en Champagne.

 

Elle est la fille légitime de Pierre et d’Antoinette Pallis.

Elle est morte à Berlin, le 24 février 1774, à 72 ans.

 

                                                                                                                            Französische Kirche zu Berlin

Le 24 ème de février 1774 à neuf heures du matin est morte d’une oppression de poitrine Anne Jacquet, veuve de Jacques Fort, âgée de 72 ans, native d’Epence en Champagne, fille des défunts Pierre Jacquet et Antoinette Pallis sa femme. Elle a été enterrée au cimetière de l’hôpital.

 

D'où, au moins deux enfants :

 

1.5.7b Sosa : 66

Daniel FORT est né à Berlin le 22 juillet 1734.

 

                                                                                                                     Französische Kirche zu Berlin

Daniel, né le 22 ème dito (juillet 1734) à 2 heures apres midi ; Fils de Jacques Fort, meneur de pain, natif de Saint Auban en Dauphiné, et de Jeane Jacquet sa femme, native d’Epance en Champagne, a été présenté par Daniel Meaure et par Magdeleine Rudes née Alby.

 

Marié, en l'église réformée française de Berlin, le 5 juin 1759, à Jeanne-Amélie Guitard, née à Stettin10.

 

                                                                                                                     Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le 5 juin 1759, M. le Past: d’Asnières a beni en chambre le mariage de M. Daniel Fort, Ministre du St Evangile, natif de Berlin, fils de feu Jaques Fort, et de Jeanne Jacquet. Avec Jeanne Amelie Guitard native de Stettin, fille d’André Guitard, et d’Anne Godard.

 

Abraham-André Guitard, originaire de Bordeaux, est décédé à Berlin, le 31 mars 1770, à l'âge de 76 ans.

 

Daniel Fort et Jeanne-Amélie Guitard auront à Berlin un enfant, Jeanne-Amélie qui suit, puis huit autres à Königsberg, qui seront tous les huit prussiens.

 

Au premier abord, leur nationalité nous avait dérouté, car suivant les privilèges accordés par l’Electeur Frédéric-Guillaume aux colons français, en 1625, ces derniers étaient exemptés de la juridiction des tribunaux locaux mais ressortaient de leurs tribunaux particuliers.

Le Grand Tribunal français, au-dessus des tribunaux particuliers, jugeait en seconde instance (appel) les causes de la colonie du royaume de Prusse. Ainsi les huguenots français gardaient leur identité. Ils n’étaient pas Prussiens, mais des sujets du roi de Prusse bénéficiant de privilèges (Mirabeau, tome V Page 326).

Les Fort ont quitté la France depuis largement plus d'un siècle. Ils sont maintenant établis en Prusse depuis quatre générations. Nous avons vu plus haut qu'à partir de la deuxième ou troisième génération la connaissance du français se perdit. Alors nous pouvons imaginer que Daniel Fort (qui n'est plus Français mais naturalisé russe) a estimé le moment venu d'avoir des enfants prussiens à part entière, bénéficiant de tous les droits et avantages que pouvait leur offrir leur nouvelle patrie.

Ultérieurement, une loi promulguée en 1790, la loi Marsanne de Fonjuliane, rendra automatiquement la nationalité française aux descendants d’émigrés huguenots désireux de revenir en France. Elle est restée en vigueur jusqu'en 1945. Son bénéficiaire le plus connu est Benjamin Constant (1767-1830). Notre ancêtre Carl-Ulrich Auschitzky en a bénéficié.

 

Pour mieux comprendre la décision de Daniel Fort, nous pourrions mettre en parallèle les Auschitzky venus de Courlande, en Russie.

Evidemment ceux de la même génération, la quatrième. Marie-Thérèse Trabut-Cussac, par exemple ; mon père ou encore leur cousin Max Auschitzky. Etaient-ils encore imprégnés de la culture balte de leurs ancêtres ? Ressentaient-ils la nostalgie d’un pays qu’ils n’avaient aucune raison de connaître un jour ? Des souvenirs du temps jadis à ressasser ?

Entre le statut (assez inconfortable) d’immigré ou la nationalité française, qu’auraient-ils fait s’ils avaient dû opter ?

 

1.5.7b.1

Jeanne-Amélie FORT est née à Berlin, le 24 mars 1760.

 

                                                                                                                   Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le vingthuitième de mars 1760 Mr. Daniel Fort à batisé dans le temple du Verder Jeanne Amelie née le vingtquatrième à cinq heures du soir, fille du susdit Mr. Daniel Fort, Ministre Catechiste, natif de Berlin, et de Jeanne Amelie Guitard, sa femme, native de Stettin. Elle a été presentée par Jean Buisson, à la place d’André Guitard, grand pere maternel, absent, et par Jeanne Jaquet, veuve Fort, sa grand mere paternelle, ici parain et maraine.

 

 

1.7.7b.2

Marianne Albertine FORT est née le 25 août 1761 à Königsberg.

 

Elle est née à Königsberg le mardi 25 août 1701.

Elle a été baptisée le 6 septembre suivant par son père, Daniel Fort.

 

    Sächsisches Staatsarchiv Liepzig

Dimanche 6e de septembre 1701 a été bâtisée dans l'Eglise française de Cœnigsbergen Prusse par Mr le Pasteur Fort, Marianne Albertine, Fille du dit Pasteur, natif de Berlin, et de Made Jeanne Amélie Guitard, son Epouse, native de Stettin ; a été presentée au Bâtème par Mr le Pasteur Samuel Lafont, son Parain. et par Mdes la Conseillere de commerce Albertine Toussaint, née Götz, et Mariane Espanhiac, née Cabrit, ses Maraines ; Née le Mardi 25e d'Août de la même année à 11 ¼  d'heures du soir.

 

Elle épouse Friedrich Ulrich David AUSCHITZKY, dont :

- Carl Ulrich Heinrich Ewald, né en 1797

- Pauline Jeannette Catharina, née en 1798

- August Ludwig Friedrich, né en 1799

- Otto Karl, né en 1800

- Dorothée Gottlieb Catherine Hedwing Zhanna, née en 1801

- Marianne Suzanne, sa jumelle.

Que nous allons retrouver pour d’autres informations personnelles dans le chapitre suivant consacré aux AUSCHITZKY.

Elle décède à Hasenpoth (Russie), le 1er février 1803.

 

 

1.5.7b.3

Suzanne Marianne FORT est née le 12 janvier 1763 à Königsberg.

Elle a été baptisée le 23 janvier suivant par son père, le pasteur Daniel Fort.

 

                                                                                                                  Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Elle a été baptisée après le sermon du soir, dans le temple de l'église française de Königsberg. Elle a eu pour parrains MM. les Conseillers du commerce Jean Vernerobre, représenté par M. David Vernerobre, négociant à Dantzig, et Georges Fothergill, marchand à Königsberg, et pour marraines, Mesdames la Conseillère Susanne Jorck, née Hinde, et Marianne Cruse11, née Vernerobre.

 

 

1.5.7b.4

Suzanne Catherine Elisabeth FORT est née le 24 mai 1764 à Königsberg.

Elle a été baptisée le 24 mai 1764 par son père, le pasteur Daniel Fort.

 

                                                                                                                    Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Elle a été baptisée après le sermon du soir, dans le temple de l'église française de Königsberg. Ses parrains ont été M. Jean-Pierre Binet, marchand à Königsberg, ancien de l'Eglise, et Jean Vernerobre, négociant, et pour marraines, Mme la Vve Susanne Coustan, née Bisaubé, et Melle Catherine-Elisabeth Le Coq, accordée du sus dit Mr Vemerobre, et représentée par Mme la Conseillère de commerce, Marianne Cruse, née Vernerobre.

 

 

1.5.7b.5

Jean Claude Daniel FORT est né le 18 août 1765.

Il a été baptisé le 28 août dans l'église française de Königsberg par son grand-père, le pasteur Daniel Fort.

 

Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le mercredi 5 août 1795 a été baptisé dans l'église française de Königsberg, par le pasteur Daniel Fort, Jean-Charles-Daniel, né le dimanche 19 juillet, même année, de Jean-Claude-Daniel Fort, secrétaire et justicier du grand hôpital, et sa femme Marie-Louise, née Albrecht, l'un et l'autre natifs de Königsberg. Il a eu pour parrains, outre le directeur de justice et chef du collège du susdit hôpital, M. le baron Charles-Thierry de Groothuss, absent et son grand-père paternel, M. le pasteur Daniel Fort qui l'a baptisé, les assesseurs du susdit collège, MM Godefroy-Théodore Venediger, et Charles-Guillaume Kaulbars, et son oncle paternel Jean-Chrétien-Frédéric Fort, commis marchand ; et pour marraines, Mesdames la veuve Henriette Cabrit, née Robert, Marie-Elisabeth Dupuis, née Sell, épouse du chapelain de l'hôpital, Caroline-Amélie Becker, née Valentin, et Caroline-Dorothée Bischkoff, née Schmeltrer.

 

Il s’est marié Königsberg, le 28 septembre 1794 avec Anne-Louise ALBRECHT, la fille légitime d’Antoine et de Marie HENNING.

 

                                                                                                                              Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le jeudi 29 septembre 1794, M. Prossins, l'un des pasteurs de l'église du grand hôpital, a béni dans la dite église le mariage de M. Jean-Claude-Daniel Fort (âgé de 28 ans), secrétaire au collège du dit hôpital, fils de M. Daniel Fort, pasteur de l'église française de cette ville, et de son épouse, Jeanne-Amélie Guitard, avec Anne-Louise Albrecht (âgée de 20 ans), fille d’Antoine Albrecht et de Marie Hennig, sa femme.

 

 

Dont un fils

 

1.5.7b.5.1

Jean Charles Daniel FORT, est né à Königsberg le 19 juillet 1795.

Il a été baptisé par son grand-père, le pasteur Daniel FORT.

 

                                                                                                                                                Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le mercredi 5 août 1795 a été baptisé dans l'église française de Königsberg, par le pasteur Daniel Fort, Jean-Charles-Daniel, né le dimanche 19 juillet, même année, de Jean-Claude-Daniel Fort, secrétaire et justicier du grand hôpital, et sa femme Marie-Louise, née Albrecht, l'un et l'autre natifs de Königsberg. Il a eu pour parrains, outre le directeur de justice et chef du collège du susdit hôpital, M. le baron Charles-Thierry de Groothuss, absent et son grand-père paternel, M. le pasteur Daniel Fort qui l'a baptisé, les assesseurs du susdit collège, MM Godefroy-Théodore Venediger, et Charles-Guillaume Kaulbars, et son oncle paternel Jean-Chrétien-Frédéric Fort, commis marchand ; et pour marraines, Mesdames la veuve Henriette Cabrit, née Robert, Marie-Elisabeth Dupuis, née Sell, épouse du chapelain de l'hôpital, Caroline-Amélie Becker, née Valentin, et Caroline-Dorothée Bischkoff, née Schmeltrer.

 

 

1.5.7b.6

Jean Pierre Jérémie FORT est né le 18 octobre 1766 à Königsberg.

Il a été baptisé le 26 octobre par son grand-père, le pasteur Daniel Fort.

 

                                                                                                                            Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

II a été baptisé dans le temple de l'église française de Königsberg. Présenté au baptême par MM Pierre Fraissinet et Pierre-Jérémie Courtan, anciens, et par Mmes Madeleine Housselle, née Sirvent, et Jeanne Lorentz, née Courtan, ses marraines.

 

 

1.5.7b.7

Jean Charles Henri FORT est né le 20 février 1768 à Königsberg.

Il a été baptisé le 28 février par son père, le pasteur Daniel Fort.

 

                                                                                                                               Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Il a été baptisé dans l'église française de Königsberg où il a été présenté par M. Jean Laqueux, fabriquant à la ferme royale du tabac, représenté par M. Michel Laqueux, son frère, et par M. Jean Dubois, courtier, ses parrains, et par Mme Henriette EIéonore Rapport, née Toussaint, et Melle Florentine-Charlotte Fraissinet, marraines.

 

Le 18 avril 1782, il entre au séminaire de Berlin. Nous ignorons ce qu'il est devenu par la suite.

 

 

1.5.7b.8

Sophie Charlotte Pauline FORT est née le 7 mai 1770 à Königsberg.

Elle a été baptisée par le pasteur Lafont, le 13 mai suivant.

 

                                                                                                                                     Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Elle a eu pour parrains M. le Major Charles-Louis de Villemey, et M. Paul Le Coq, directeur à la ferme royale de tabac, et pour marraines Mme Sophie Chrétienne La Caemmerer, née Le François, et Mme Chrétienne-Charlotte Motherby , née Toussaint.

 

Son père, le pasteur Daniel Fort, l’a marié avec Auguste Ferdinand ROSSOCHATZCKY.

 

                                                                                                                                   Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Le jeudi 7 juin 1798 ont été mariés à l'église française de Königsberg en Prusse, par M. le pasteur Fort, Auguste-Ferdinand Rossochatzcky, secrétaire de justice des cercles de Neidenbourg, Hohenstein et Soldau, natif de Gerdaueni, fils du défunt Rossochatzcky, inspecteur des assises, et de sa femme, née Helvig, et Sophie-Charlotte-Pauline Fort, native de cette ville, fille du susdit pasteur Fort, et de sa femme Jeanne-Amélie Fort, née Guitard.

 

1.5.7b.9

Jean-Chrétien Frédéric FORT est né le 12 novembre 1775 à Königsberg.

Il a été baptisé le dimanche 19 novembre 1775 dans l'église française de Königsberg par le pasteur Lafont.

                                                                                                                                       Sächsisches Staatsarchiv Leipzig

Il a été présenté par MM Jean-Chrétien Cruse, conseiller de commerce, et Frédéric Toussaint, négociant, ses parrains, et par Mmes la Vve Elisabeth de Monssan, née de Gauvain, et Christine-Louise Lafont, née Fraissinet, ses marraines.

 

 

1.5.8b

Anne FORT est née à Berlin, le 27 octobre 1738.

 

                                                                                                                     Französische Kirche zu Berlin

Le 3 dito (3 novembre 1738) Monsieur Lorent, pasteur au temple, au temple du Werdre, à batisé Anne (Fort), née le 27 octobre dernier à 10 heures du soir, fille de Jacques Fort, blancher, natif de St Auban, en Dauphiné, et de Jeanne Jaquet sa femme, native d’Espenses en Champagne, â eté presente par Henry Tirien, et par Anne Jaquet.

 

Elle est morte à Berlin, le 27 septembre 1740, à 22 mois.

 

                                                                                                                     Französische Kirche zu Berlin

Le mardy 27 septembre 1740 à 10 heures du matin est morte de la petite verole Anne Fort, agée de 22 mois, fille de Jacques Fort, blancher, et de Jeanne Jacquetsa femme, a été enterrée le 26 octobre cimetière de la Friedrichstadt.

 

 

1.6

Joseph FORT a été baptisé le 25 mai 1703

 

 

Document moisi, tâché et trop fragile pour être reproduit

 

            Archives municipales de Saint-Auban

Il est décédé le même jour.

 

 

1.7

Félix FORT est née Burg, près Magdebourg, le 7 mars 1706.

 

 

1.8

Suzanne FORT est née à Burg, près Magdebourg, le 24 avril 1709.

 

 

1.9

Anne-Dorothée FORT est née à une date inconnue.

Décédée à Magdebourg, le 26 avril 1733, à 29 ans.

 

Elle s’était mariée en l'église réformée française de Magdebourg, le 30 avril 1715, avec Daniel Giloin, peigneur de laine. Il est le fils de Jean et d'Anne Rabet.

Daniel est né en 1689, à Poyols-en-Dauphiné.

Il est mort à Magdebourg, le 13 mars 1726, à 37 ans.

D'où descendance.

Elle se remarie, en l'église réformée française de Magdebourg, le 14 octobre 1727, avec Martin Lagnac, peigneur de laine. Il est le fils de Jean-David et de Jeanne Giraud.

Martin est né en Suisse, en 1703.

Il est mort à Magdebourg, le 18 février 1740, à 37 ans.

Elle meurt à Magdebourg le 3 février 1771.

D'où descendance.

 

 

Deuxième branche, celle de Jean Fort

 

 

2

Jean FORT voit le jour à une date inconnue à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

Il épouse Marie Tourniayre, la fille légitime de parents non connus.

Ce couple aura un enfant :

 

2.1

Antoine FORT a été baptisé le 30 août 1686 à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du trentiesme? août et sus dite année Antoine Fort fils à Jean et a Marie Tornière (Lire : Tourniayre.) a esté babtisé les parrains ont este Antoine Brunel et Rose Clémans? du lieu de La Rochete.

 

 

Troisième branche, celle de Marc Fort

 

 

3

Marc FORT voit le jour à une date inconnue à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

Il épouse Olympe Gautier, la fille légitime de parents non connus.

Marc Fort est décédé vers 1711 à Auerbach.

Ce couple a eu un enfant :

 

3.1

Jean-Louis FORT a été baptisé le 16 juin 1686 à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Jen Louis Fort fils a Marc et Olimpe Gautier a este babtisé ce seize juin, sus dite annee. Le parrain a este Monsieur Jean Boudet lieutenant des dragons du roy natif du lieu de David* en Querci et la marrine Louise Serre.

* David est un hameau dépendant de la commune de Bouyssou, dans le Haut Quercy (aujourd’hui département du Lot).

 

Auerbach, un temps, a été son refuge,

Mais à Magdebourg, il est qualifié de "peigneur de laine"12.

Il s'est marié à l'église réformée française de Magdebourg, le 11 octobre 1711, à Marie Fort, fille de Pierre.

Il décède à Magdebourg le 6 décembre 1751.

D'où, au moins, sept enfants dont deux sont morts en bas âge :

 

1.2.1

 Pierre FORT né à Magdebourg, le 18 avril 1713.

Marié à Hanan, en 1753, avec Anne-Catherine Beck, la fille légitime de parents non connus, veuve de Jean-Michel Gros.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

 

 

1.2.2

 Jean-Louis FORT né à Magdebourg, le 17 février 1716.

Mort à Magdebourg, le 19 juillet 1721.

Il était âgé de 5 ans, 5 mois et 4 jours, précise l'acte.

 

 

1.2.3

Marthe FORT née à Magdebourg, le 12 décembre 1717.

 

 

1.2.4

Jacques FORT né à Magdebourg, le 15 octobre 1719.

 

 

1.2.5

Elisabeth-Dorothée FORT née à Magdebourg, le 25 janvier 1722.

Morte à Magdebourg, le 14 avril 1788, à 66 ans et 3 mois.

 

Elle était mariée à Knast (ou Knust), le fils légitime de parents non connus.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

 

 

1.2.6

David FORT né à Magdebourg, le 12 juin 1725.

Mort à Magdebourg, le 21 novembre 1728.

Il était âgé de 3 ans, 5 mois et 11 jours.

 

 

1.2.7

Marguerite FORT née à Magdebourg, le 2 juin 1728.

Morte à Magdebourg, le 28 février 1792, à l'âge de 65 ans.

 

Elle était mariée à N… Gaerecke, le fils légitime de parents non connus.

Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple

 

 

Branche féminine, celle de Suzanne Fort, mariée à Pierre Laurans

 

4

Suzanne FORT est née à une date inconnue à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

D’où, au moins, trois enfants :

 

4.1

Thomas LAURENS a été baptisé le 15 mai 1672 à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du quinziesme may et susdite année Thomas Laurans fils à Pierre et Suzanne Fort légitimes mariés a été babtisé. Les parrains sont François Ripert et Magdelème Galand.

 

4.2

Marie LAURANS a été baptisée le 2 février 1687 à Saint-Laurent-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du second février Marie Laurans fille à Pierre et à Suzanne Fort a été baptisée et le parrain a été Jean Ripert et la marraine Marie Arnoud.

 

4.3

Jean-Louis LAURANS a été baptisé le 25 janvier 1689.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du vingt cinq desdits mois et an (janvier 1689) Jean Laurans fils à Pierre et Suzanne Fort a esté baptisé dans leglise parroissialle de ce lieu les parrains ont esté Jean Soiran Catherine Arnoud. Signé E. Demeausses?

 

 

Cinquième branche, celle de Jacques Fort

 

 

5

Jacques FORT voit le jour à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, à une date inconnue.

Il épouse Croz, la fille légitime de parents non connus.

Dont un fils :

 

5.1

Gabriel FORT a été baptisé le 24 avril 1703 à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze.

 

Archives municipales de Saint-Auban

Du vingt quatre avril mil sept cent trois Gabriel Fort fils naturel et légitime à Jacques et a Isabeau Croz et Fort esté baptisé dans leglise parroissialle de ce lieu et ses parrains ont esté (Soudier Seyma?) et Anne Veynaud.

Jacques Fort a signé.

 

÷

 

En ce qui concerne les Fort de Château-Double, les registres paroissiaux détenus par les Archives départementales de Valence ne commencent qu'en 1673, il n'a donc pas été possible de trouver la naissance d’autre Marguerite Fort, présumée née vers 1659. Il existe une Marguerite Faure, marraine à cette période, qui pourrait correspondre. Mais aucune trace de son mariage avec Étienne Verniet. La Französische Kirche zu Berlin la retrouve dans ses archives et nous dit qu’elle est morte à Berlin le 13 novembre 1760. Elle était âgée de 78 ans.

 

Les Fort d'Orange ont la même origine. Beaucoup de protestants des Baronnies ayant trouvé refuge dans cette Principauté entre 1685 et 1703.

Orange, possession des princes de Nassau, jouissait d’un statut spécial ; mais la ville a néanmoins été sévèrement dragonnée dès la révocation et les réfugiés qui y avaient trouvé asile ont du s’enfuir. En 1703, elle a été occupée définitivement par les troupes royales. Le culte réformé a été supprimé et les protestants d’Orange sont partis à leur tour.

Nous trouvons : Jeanne Fort, veuve de Jacques Valaise. Née à Orange, morte à Berlin le 10 juillet 1746. Elle avait 76 ans.

 

÷

 

Nous avions interrogé à Berlin - avant la chute du Mur - le Consistorium der Franzosichen (Huguenottenkirche), situé alors en R.D.A. afin de connaître la destinée de nos ancêtres.

 

Se référant aux registres des églises wallonnes13, il nous a communiqué la généalogie des Fort avec beaucoup de réserves car leurs propres copies avaient été exécutées par un personnel assez fruste, souvent bénévole, parfois illettré ou ne parlant pas la même langue, et les manques ou des erreurs grossières y ont été relevées à l’époque sans possibilité de pouvoir les rectifier.

 

C’était aller chercher bien loin ce que nous avions à Paris car la Société de l’Histoire du Protestantisme possédait la copie du fichier wallon sur microfiches. Dès que nous en avons été informés, elle nous a adressé la généalogie de nos ancêtres. Cette généalogie vient, c’est à noter, presque toujours confirmer le travail du Consistorium. Enfin, juste avant de clore ce chapitre, le Consistorium der Französischen Kirche zu Berlin, nous a envoyé le microfilm de ses archives concernant les Fort. Nous pouvons donc affirmer l’exactitude de cette descendance.

 

D’après les registres d’état civil de Saint-Auban ainsi complétés nous savons que Marc et Pierre Fort ont trouvé refuge en Allemagne avec leur famille. Volontairement, nous n’évoquons que très accessoirement leurs autres frères et sœurs afin ne pas embrouiller une généalogie déjà bien difficile à suivre.

 

NOUS NE SITUONS PAS : Jacques Fort, marié à Sara Catelan, qui est mort le 20 avril 1771 à Berlin. Il avait 70 ans, précise son acte de décès.

Dont un fils, également prénommé Jacques, marchand, né en Hollande.

 

 

 



[1] - « Le témoin. Notes de lecture du fonds notarial ancien des Baronnies Drômoises ». Simone Chamoux. Ed. Pages. Valence 1989.

 

2 -Nous débordons du sujet que nous étions fixés, mais nous ne pouvons résister à l’envie de vous communiquer une « œuvre » de Pierre Delachau, châtelain de St-Auban, qui la coucha en fin de l’ « État général des dettes actives et des paiements » ouvert en 1696 et qui fut en service à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze jusqu’en 1702. Avant d’en commencer un autre, il s’amusa à rimer dix-huit vers. Ces hexamètres riment deux à deux, sans alternance de rimes féminines ou masculines. Ils sont écrits en langue patoise (ou langue d’oc), la langue utilisée par la grande majorité des gens de St-Auban et par nos ancêtres Jacques, Pierre, Marc et autres Fort :

               Ce livre d’ici (Cne de St-Auban) a sans aucun doute assez duré,

               Car il y a près de sept ans qu’il s’y travaille,

               Il faut donc, s’il plaît à Dieu, que j’en ouvre un autre,

               Qu’il soit bien écrit bien que je puisse ne savoir.

               Il faut le faire plus grand au moins de la moitié

               Afin que les affaires s’y puissent mettre.

               Le livre que j’ai apporté quand je suis venu ici,

               Qui me coûte, pour l’avoir acheté, trente sous et demi

               Se trouve être justement l’affaire qu’il me faut.

               Il est grand et il est couvert de parchemin tout neuf.

               Il comportera au moins une page pour chaque débiteur,

               Et à la fin des pages blanches pour faire un répertoire

               Qui contiendra le nom de tous les inscrits.

               Et comme cela sans peine nous les trouverons facilement.

               Dieu me fasse la grâce de bien le commencer,

               De vite le continuer et puis de l’achever.

               Et pour tous ceux qui devront s’en servir,

               De vivre sans reproche afin de bien mourir.

Archives de la Drôme 1E646

 

3 - La parcelle des châtaigniers de Jean Fort, au quartier de la Lauze, a 31 ares 80 centiares et porte le n° 391 D. Celle de Pierre Daniel Laurent 12 ares 90 centiares, elle est également située à la Lauze et  porte le n° D. 386.

4 - « Le témoin. Notes de lecture du fonds notarial ancien des Baronnies Drômoises ». op. cit.

5 - Numérotation EYZINGER-STRADONITZ.

6 - Mme Chamoux tient « Mayette » pour un diminutif de « Maye », (« Marie » en provençal?) prénom très porté dans la région. Féminin de « May » (Saint-May, village entre Nyons et Rémuzat). « Majesté » figure sur un acte la concernant, du fichier wallon.

7 - Un repère historique : François Ier est mort en 1547. Son fils, Henri II, vient d’accéder au Trône de France.

8  - C'est encore un petit métier. Il s'agit de l'homme qui allait, avec son charretin tiré par des chiens, livrer le pain de ferme en ferme.

9  - Blanchisseur.

10  - Les livres d’église de Stettin ont disparu pendant la dernière guerre. Alors nous ne pouvons pas affiner les recherches.

11  - Marianne Cruse, qui sera marraine de Suzanne-Catherine-Elisabeth Fort, puis de sa sœur Suzanne-Marianne, et Jean-Chrétien Cruse, parrain de Jean-Chrétien Fort, sont-ils parents avec les Cruse de Bordeaux ? Pour le moment nos amis ne remontent pas assez haut dans leur généalogie pour pouvoir répondre d’une manière catégorique.

12  - "Peigneur de laine" signifie aujourd'hui "cardeur", la personne qui carde. Travail consistant à démêler la laine à l'aide d'une machine garnie de chardons ou de pointes métalliques. C'est un petit métier mal rémunéré.

13 - Les églises wallonnes ont été créées aux Pays-Bas. Ce sont des églises de langue française destinées aux communautés francophones qui, au XVIe siècle, ont quitté les Pays-Bas espagnols pour se réfugier dans les Provinces-Unies, où l’on parlait le néerlandais. Elles se sont ensuite répandues en Allemagne et se sont ouvertes aux fugitifs français du Grand Refuge.

<p></p>