CHÂTEAU MILON A SALLEBOEUF
Les premières constructions sur ce lieu datent du XVIIe siècle et sont à mettre au compte de moines qui en furent les premiers occupants.
Ils ont construit la maison principale en y intégrant une chapelle. Ils ont aussi bâti une partie des bâtiments d'exploitation attenants, visibles encore aujourd'hui (chais). Ces mêmes moines sont aussi à l'origine des premiers pieds de vigne plantés sur ce très beau terroir.
A la fin du XVIIe siècle, ou tout au début du XIXe, les moines ont quitté cet endroit pour une raison inconnue, la vigne a disparu et la chapelle a été remplacée par une partie habitable.
Milon est cependant longtemps resté un lieu sacré. Les personnes de la région y venaient en pèlerinage. Ils allaient notamment se recueillir sur une pierre sacrée située dans les bois.
On connaît mal les acquéreurs de l'époque. Nous savons cependant qu'ils furent assez nombreux à se succéder.
Mon ancêtre Léopold Flinoy l'a acquis 16 755 francs or. Il le revendra quelques dizaines d'années plus tard à M. Vigier 70 000 par acte de Maître Bedat, notaire à Cézac du 24 juillet 1919. C'était, disait-on dans le pays, un agent d'affaires véreux qui ne l'a pas gardé longtemps. Puis les Turtaut l'ont acheté en 1950 et l'ont conservé jusqu'en 1987. Aujourd'hui Milon est la propriété de la Comtesse Majou de La Débuterie.
Entre temps, Gustave Eiffel, qui était tombé amoureux de la région en construisant le premier pont de chemin de fer de Bordeaux ("La Passerelle"), a demandé à son ami intime, mon ancêtre, de lui trouver quelque chose dans la région. Vacquey, la propriété voisine était à vendre : Gustave s'en porta immédiatement acquéreur.
Il est inexact de dire, comme nous l'avons relevé sur un site, qu'au début du XXe siècle Milon a été acheté par la famille de Gustave Eiffel. Son fils Edouard, gérait Vacquey, cela lui suffisait.
Nous savons tous que Gustave et Léopold avaient une passion dévorante pour les meubles anciens et les objets d'arts. Lorsqu'ils étaient ensemble, ils passaient leur temps à piller les brocanteurs, les antiquaires et les salles de vente de la région. Ils ont ainsi acquis deux collections exceptionnelles. Eiffel a entassé le trop plein de ses acquisitions dans les vastes greniers de Vacquey, qui rapidement débordèrent, tandis que Flinoy acheta dans les environs de La Sauve Majeure un château (Châteauneuf) pour lui servir de garde-meubles. Il y en eu tant, des deux côtés, qu'à notre génération, la quatrième, malgré les partages et les aléas de la vie, la partie la plus intéressante de nos intérieurs respectifs est constituée des reliefs de ces collections.