Maison des Eiffel

 

 

 

LA VILLA SALLES, POINTE DES FOURMIS A BEAULIEU

Ou "la maison d'hiver de Monsieur Eiffel".

 

La terrasse de la villa Eiffel

 

La famille Durandy louait occasionnellement la villa aux grands de ce monde, comme Pierre Romanov, Grand Duc de Russie et cousin du Tsar Alexandre III (saison 1892-1893), et Dominique Durandy, brillant avocat et éminent écrivain y vécut une bonne partie de son enfance.

 

En 1895, la "Villa Durandy" telle qu'on la nommait alors, devint un lieu de villégiature pour la famille Eiffel. Le célèbre ingénieur s'éprit si bien du lieu qu'en 1896 il l'acheta au nom de son gendre Adolphe Salles qui était son principal collaborateur.

 

Transformée à plusieurs reprises en 1903, 1911 et 1912, par l'adjonction d'une aile à l'est, surélevée d'un étage, son jardin agrémenté d'un cloître et d'un atrium bordé de colonnes doriques, la propriété rayonna de ses activités multiples : on y pratiquait l'équitation, on y organisait des tournois d'escrime, et Gustave Eiffel, qui ne savait pas rester inactif même en vacances, y installa une station météorologique très perfectionnée : thermomètres, psychromètres, hydromètre, pluviomètre, héliographe Campbell, baromètre, anémomètre Robinson, chronographe Richard…

 

Ses travaux d'observation, dont les relevés comparatifs avec Vacquey et la ville de Sèvres faisaient l'objet de publications annuelles, contribuèrent à la renommée de Beaulieu sur mer. Ainsi, pour la saison 1909, il consignait ces quelques notes : "Jusqu'à la fin d'avril il y a eu 889 heures d'ensoleillement à Beaulieu contre 536 heures à Paris, soit une différence de 363 heures, ou sous une autre forme, on peut dire que le soleil a brillé à Beaulieu 54 % du temps possible et à Paris, 34% seulement…".

 

Les résultats de ses travaux lui valurent un accueil enthousiaste de la population locale : "Cette étude prouve que le climat de Beaulieu présente pendant l'hiver une température moyenne supérieure de 5° à 7° à celle de Paris… Ces conclusions classent Beaulieu comme la station du meilleur climat. Et l'on doit une très vive reconnaissance à Monsieur Eiffel qui l'a scientifiquement démontré." (Je Journal des échos de Beaulieu, décembre 1902).

 

La curiosité de Gustave Eiffel ne s'arrêtait pas là, ainsi dans une lettre il parlait de la visibilité de la Corse : "On peut admettre que l'on voit de Nice ou de Beaulieu, tous les sommets des montagnes de Corse, situés à moins de 200 km jusqu'à une côte d'altitude notablement inférieure à celle des 2300 mètres environ que donnent les formules."

 

Après le décès de Gustave Eiffel en 1923, la villa resta la propriété de la famille Eiffel jusqu'en 1977, date à laquelle elle fut vendue à un groupe de Caisses de Retraites des Cadres.