Alliances libournaises

 

 

 

ET QUELQUES AUTRES CHÂTEAUX …

 

 

 

LE CHÂTEAU BELLEVUE À SAINT ÉMILION

Propriété de la Famille LACAZE de 1642 à 1939

 

 

Le Girondin Gaston LACAZE a trouvé refuge dans ce château (anciennement "Fief de Bellevue"), pendant la Révolution française.

 

Comme le nom de Bellevue l’indique, les vignes (ainsi que le merveilleux parc et ses vestiges de vignes romaines) dominent la vallée. Elles sont admirablement situées sur une côte sud et sud-ouest, sur des terroirs d’une grande complexité à dominante argilo-calcaire.

 

Les Consorts PRADEL de LAVAUX et de CONINCK, propriétaires actuels, ont demandé, en l’insigne année 2000, à Nicolas Thienpont et Stéphane Derenoncourt de réveiller cette « Belle au Bois Dormant ».

 

Entouré par trois grands crus classés : Angélus, Beauséjour Bécot et Beauséjour Duffau Lagarosse, on mesure l’excellence que ce cru peut atteindre.

 

 

LE CHÂTEAU MALFARD À GALGON

Propriété de la Famille LACAZE vers 1870 à 1923

 

 

Histoire de bâtiments :

A l’emplacement actuel du château, était construite une habitation massive dont on peut encore apercevoir le reste des fondations qui longent le mur nord de la chapelle. Ce bâtiment était sans doute très antérieur au 17 ème siècle : il en reste aujourd’hui la partie centrale qui, elle aussi, sera entièrement modifiée autour de 1850. A cette époque, le château Malfard (contraction de l’expression « mal à faire » tant la culture de la vigne y est source de peines et de difficultés en tout genre et cela en raison de la nature très argileuse du sol) s’appelait "Domaine de Bellevue". Les propriétaires de l’époque firent subir à la bâtisse une transformation radicale : ils conçurent un corps principal de 42 mètres de long sur 7 mètres de large, dont un ensemble de vasques en pierres sculptées surplombe le mur de la façade Ouest. Aux vestiges des tours rondes existant à chaque extrémité, ils accolèrent un pavillon d’abord recouvert en tuiles, bientôt replacées par des ardoises en 1875. C’est à cette date que la façade est fût flanquée d’une orangerie altière qui, à son tour, sera déplacée 120 ans plus tard sur le flanc nord de la cour intérieure après destruction des bâtiments de vinification qui y prenaient place.

 

Sur la façade ouest fut construite une véranda courant sur la totalité du bâtiment dont les piliers en fonte servaient de descente pour l’évacuation des eaux pluviales !

 

En 1877, on construisit la chapelle qui resta en service jusque vers 1960. Simultanément, on érigea le chai dit "Médocain", que l’on voit situé au bout de l’aile nord. Ce chai de vinification disposait de caractéristiques extraordinaires pour l’époque du point de vue œnologique.

 

A la fin des années 1990, les bâtiments du domaine et notamment le château étaient tombés dans un état d’abandon quasi total : toitures effondrées, ronces envahissantes. Les pillages généralisés, le vandalisme, étaient sur le point d’anéantir ce magnifique témoignage du génie rural architectural français. C’est à partir de l’an 2000 que fut entrepris la remise en état complète du château et des bâtiments agricoles. Le domaine de Malfard était en effet conçu autour de deux ensembles immobiliers de structure carrée, l’une autour de château, l’autre comportant les écuries et les logements ouvriers, outre le chai à barriques et un immense hangar construit en fermettes américaines dans les années 1890. Il faut en effet savoir que jusqu’en 1900, Malfard comptait environ 60 personnes !

 

Les toitures de tous ces bâtiments étaient effondrées, dans les communs du château poussaient arbres et ronciers. Après arrachage de la végétation au câble et au tracteur, et l’évacuation de monceaux de gravas, plus de 2 500 m2 de toitures furent reconstruites, les appartements ouvriers réaménagés, un chai de vinification et un chai à barriques totalement rénovés. Cette rénovation s’est accompagnée d’une mise aux normes européennes, puis on aménagea une salle de réception de 200 m2 dans l’orangerie nouvellement déplacée. On construisit une station d’épuration, un centre équestre fut installé, et on projette aujourd’hui l’ouverture de plusieurs gîtes ruraux haut de gamme.

 

Généalogie des propriétaires :

·        Plus ancien propriétaire connu du domaine Bellevue (ancienne appellation du château Malfard) : Michel DECAZES, né à Libourne le 17 février 1747 : il est avocat au parlement de Bordeaux et présidial de Libourne.

·        En 1796, le domaine est racheté par les frères LACAZE dont Jean-Jacques, qui est le gendre de Michel DECAZES.

·        Jean-Jacques LACAZE et son épouse, devenus seuls propriétaires, décèdent en 1804. Ils laissent deux orphelins Hippolyte et Aricie (l’influence du titre de l’opéra de Jean-Philippe Rameau sur la mode des prénoms des enfants de l’époque est ainsi manifeste !).

·        Aricie épouse en 1819 le baron de BERTHOUMIEU, nouveau propriétaire qui, à son tour, revend le château au duc et à la duchesse Elie DECAZES en 1823.

·        Fait remarquable, le duc Elie DECAZES était né à Malfard le 27 septembre 1780 de Michel DECAZES, premier propriétaire connu des lieux. Ce duc DECAZES, ennobli par le roi pour services rendus à l’Etat, était une forte personnalité, et – comme nous aurons l’occasion de le lire ailleurs – il fut ministre des affaires étrangères de Louis XVIII, auteur d’un traité des relations internationales ayant fait autorité en son temps, homme d’affaires avisé et entreprenant, on lui doit entre autres la création ex nihilo de la ville minière de Decazeville. Le duc DECAZES dont les descendants disposent encore aujourd’hui de plusieurs châteaux, notamment sur la commune voisine de Bonzac, conservera Malfard pendant 26 années au terme desquelles, en 1849, il passera le relais à son cousin par alliance Elie BEYLOT.

·        La famille BEYLOT, à qui on doit la première reconstruction de Malfart, conserve le domaine jusqu’en 1872. A cette époque le vignoble est classé en deuxièmes côtes de Fronsac.

·        En 1872, la famille des CORDES rachète à son tour le domaine. C’est à Georges des CORDES qu’on doit la construction de la chapelle, l’édification de l’orangerie, la surélévation des deux tours carrées et de la toiture centrale.

·        En 1899, la famille des CARDES mise en difficulté financière, notamment suite à la destruction du vignoble par le phylloxéra (qui conduira au déclassement ultérieur du vignoble) doit mettre Malfard en vente au tribunal. C’est alors que la famille RICHER s’en porte acquéreur, et le domaine revivra pleinement jusqu’au début des années 1970.

·        Par la suite, Malfard fut abandonné par ses nouveaux propriétaires jusqu’à son rachat en 1993 par un marchand de biens qui le revendit en l’an 2000 à la famille RIVIERE qui en a entrepris le sauvetage.

   

 

LE DOMAINE DE L’ESCARDEDIE

Propriété de la Famille LACAZE de 1813 à 1930

 

 

 

Le domaine de L’Escarderie est l’un des plus agréables du Fronsadais avec son petit ruisseau dévalant du château de Rivière parmi les ormes et les chênes, il alimentait autrefois l’ancien moulin de L’Escarderie.

 

L’ancienne habitation aurait disparu au XIXe siècle pour être remplacée par cette confortable villa se situant sur une butte dérasée.

 

En 1813 le domaine passa à M. BOURGES SAINT GENIS dont la fille épousa Théophile LACAZE qui remania L’Escarderie. Tous ses loisirs d’ailleurs furent pris par ses goûts artistiques ; aussi les toiles de ce peintre Libournais (qui fait l’objet ci-contre d’un chapitre spécial) sont nombreuses et se trouvent actuellement au musée de Libourne.

 

Depuis lors cette propriété resta toujours aux mains de la famille et tomba en état de ruines, n’étant plus habitée depuis une cinquantaine d’années.

 

Depuis 1982, ses nouveaux propriétaires ont entrepris de restaurer cette charmante propriété.

 

Nota : Beaucoup d’autres propriétés, croyons-nous savoir, appartenaient aux LACAZE, comme aussi leur Maison de négoce située à Libourne quai du Priourat, mais nous n’avons pas su les localiser avec certitude… Peut-être que d’autres pourront nous aider ? Nous les en remercions d’avance.