Appendices Danglade

 

 

 

LA BRANCHE DE BARDOS

 

Jean-Baptiste Danglade est né le 20 novembre 1774. Il s’est marié le 30 ventose An VIII (21 mars 1800) à Marie Lissabe.

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Lieutenant sur les navires marchands, en juin 1793. Jean-Baptiste Danglade a entrepris une campagne de course en qualité de second lieutenant sur le corsaire L’Ami des Planteurs, capitaine Lissabe (Lichagaray dit Lissabe).

Il effectua d’autres croisières, notamment sur le corsaire Le Hasard, commandé par son beau-frère, Louis Auliacq. En compagnie d’une autre corsaire : La Gageure, capitaine Hiriart, il captura La Thérèse Charlotte, capitaine Hollande. Cette prise fut jugée invalide à Bayonne, mais déclarée bonne prise à Pau (4 thermidor an VII).

Alors qu’il est âgé de 24 ans, il est qualifié de capitaine de navire dans un acte civil daté du 2 Vendémiaire An VII. Le 21 avril 1800 il est désigné comme officier de marine, et le 28 octobre 1801, de nouveau comme capitaine de navire.

En 1807. Il commandait un navire corsaire de Bayonne, Le Iéna (appelé aussi, mais par erreur, La Léna), propriété de l’armement Giron. 32 tx, armé de 12 canons et de 6 pierriers, dont l’équipage comprenait 5 officiers, 1 officier marinier, 5 officiers non mariniers, 2 timoniers, 9 matelots, 12 novices, 3 volontaires et 4 mousses. Le Iéna a été pris en 1807 par la frégate anglaise Princess et à son tour, Jean-Baptiste s’est trouvé prisonnier en Angleterre dans des conditions bien pénibles. Une lettre datée de 1810, sans plus de précisions, et déjà citée par Ducéré, en témoigne. Elle était adressée à la Chambre de commerce de Bayonne par des capitaines de corsaires bayonnais prisonniers en Angleterre :

 « Intimement convaincus de l’intérêt que vous prenez à notre sort, nous avons l’honneur de vous oser un précis de notre situation, persuadés d’avance qu’émus du récit de nos maux, vous ne négligerez rien pour les alléger. Après une captivité de six années, passé à bord des prisons flottantes, le gouvernement anglais ordonna que 6.000 Français du dépôt de Plymouth fussent transférés à une prison nouvellement bâtie dans un lieu désert et stérile, nommé Dartmoor. Là, des brouillards épais formés par les exhalaisons d’un sol marécageux dérobent pendant les deux tiers et demi de l’année la vue de l’astre bienfaisant du jour et ont toujours empêché les Anglais d’y former aucun établissement. Le laboureur actif et industrieux n’ose y porter ses pas ; et nul être de la création ne peut y trouver une nourriture que la nature prodigue en ses dons, accorde dans tous les lieux fréquentés par l’homme.

« Déjà, depuis deux mois l’influence funeste de ces brouillards pestilentiels s’est fait sentir sur nos corps affaiblis et 1.200 infortunés sur 6.000 gisent dans les hôpitaux, sans compter 500 de plus que la mort a délivrée de leurs souffrances.

« Encore, si nous prévoyons un terme aux ravages destructeurs de cette maladie !!! Mais comment l’espérer ? Il faudrait pour opérer cet effet salutaire, changer la nature du climat et réparer les défectuosités de l’administration vicieuse de cette prison, c’est-à-dire corriger le caractère insalubre des eaux que nous buvons, chasser les vapeurs pestilentielles qu’un terrain fangeux exhale sans cesse ; clore les ouvertures des bâtiments qui nous servent de demeure, fermer aux vents, toujours déchaînés dans ce quartier, l’issue que leur offrent des murs mal façonnés, diminuer par le chauffage le froid rigoureux d’un hiver de huit mois où prévalent tour à tour les frimas, les neiges, les gelées, et l’humidité plus malfaisante encore ; vêtir des malheureux dont la nudité fait frissonner tout homme sensible et enfin veiller à la qualité des aliments qui nous sont accordés. De toutes ces choses, les premières sont impossibles ; les dernières peuvent s’exécuter mais qui peut les espérer du gouvernement anglais ? De ce gouvernement qui, sous le masque de l’humanité déchire cruellement ses victimes et cependant annonce à toute l’Europe les effets de sa clémence !

« Permettez-nous, Messieurs, de vous citer un trait frappant de cette clémence et de cette humanité si vantée ! Vous avez été informés, vous et toute l’Europe, que Sa Majesté britannique, en commémoration de la 50ème année de son règne, avait ordonné le renvoi dans leur patrie de tous les prisonniers infirmes et vieillards au-dessus de 50 ans. D’après une promesse aussi solennelle promulguée dans tous les journaux de l’Angleterre, il n’est pas une famille en France qui ait des parents de cette description dans ce pays, qui ne s’attendit à les voir promptement de retour dans leur foyer ? Mais quelle erreur ! Quelques uns, il est vrai, ont été renvoyés, la politique l’exigeait, mais le plus grand nombre reste et est condamné à traîner une vie languissante et pleine d’amertume, dans des prisons infectes et dégouttantes.

« Voilà le fait : ces jours derniers, un médecin inspecteur des hôpitaux, envoyé par le gouvernement, vint faire sa visite dans ce lieu. Plus de 400 vieillards et infirmes s’y présentèrent pleins de confiance dans l’ordre d’un monarque, ils se félicitaient d’avance du bonheur de revoir leur patrie et d’y pouvoir passer le déclin de leurs jours, au milieu de leurs fils et petits-fils. Jugez donc de leur douleur de se voir refusés, chassés même hors de la présence de l’inspecteur !

« Oui, Messieurs, des hommes que leurs cheveux blanchis au service de leur patrie doivent rendre respectables, même à ses ennemis, des hommes couverts de cicatrices, honorables, des hommes mutilés ont été repoussés et privés de l’exécution d’une promesse royale. Sept environs ont été élus. Pourquoi ?... Parce qu’il importe de faire croire aux habitants des côtes de France que les Anglais religieux observateurs de leurs promesses, renvoient les vieillards, renvoient les infirmes. »

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Il sera libéré le 15 février 1812, en échange du captain Falle, commandant le navire marchand Amitié de Jersey , qui avait été fait prisonnier par le Napoléon Invincible.

On peut supposer qu’entre cette date et 1897, il se rendit à plusieurs reprises à Saint-Domingue pour rapatrier sur Bordeaux, d’anciens colons français obligés de fuir l’île.

Il mourut le 22 avril 1814 en un lieu qui nous est pour le moment inconnu.

De son mariage avec Marie Lissabe, sont issus quatre enfants :

- Martin Théophile,

- Jean Louis Armand, à l’origine de la branche américaine.,

                - Jean-Baptiste Hilaire,

- Marie Amélia, dite « Amélia », à l’origine de la branche dite de Bardos. Elle est née le 21 octobre 1813.

  Après le décès de son père en 1814, sa mère et sa famille partirent vivre à Bardos, maison Mentagaray.

  Elle épousa dans ce village, le 24 janvier 1838 Jean-Baptiste Dirasse né le 17 avril 1816 à Bardos, héritier de la maison Burgues, au quartier Burgain, situé sur                  une hauteur, où elle décéda le 3 octobre 1862.

Elle hérita de la moitié du domaine de Lissabe au décès en 1851, de sa tante Pauline Lissabe et son fils, Jean-Baptiste Hillaire Dirasse hérita de l’autre moitié de ce domaine en 1894, au décès de J.B. Hilaire Danglade.

  De cette union, naquirent neuf enfants :

                                - Antoine,

                                - Gracieuse,

- Jean,

- Jacobé ou (Jacques),

- Marianne,

- Jean-Baptiste,

- Jean-Baptiste,

- Catherine,

- Ermina,

- Armand,

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Formation de la famille de Marie Lissabe, épouse de Jean-Baptiste Danglade.

 

Les Lissabe

 

Sur le nom de Lissabe, en langue basque il devait être prononcé Lissabé. Francisé, ce nom était devenu Lissabe, mais dans le courant du XIXe siècle, le nom de ce domaine fut aussi écrit Lissabia, ou Lichabia et, dans les cartes de la fin de ce siècle, il était devenu Lichabe.

Le nom de Lissabé était celui de deux maisons. L’une se trouvait à Bardos dans laquelle naquit Dominique de Lissabé. Il y avait aussi une autre maison Lissabé au Pays Basque, en Soule.

A la Bibliothèque Nationale de Paris, est conservé le testament du 24 juin 1611 de Jean de Peyré, sieur de la maison noble Lissabé, Casemajou et Troisville, époux de Marie d’Aramitz. Cette maison Lissabé était probablement la « maison souche » des Lichigaray dit Lissabé venus de Soule à Bayonne vers 1750. Pierre Delissagaray, devint sieur de Lissabé par son mariage avec l’héritière de cette maison, Thérèse de Lissabé. Pour le mariage de son fils, le 26 juin 1751 à Bayonne, il est mentionné : Pierre, sieur de Lissabé (nom aussi écrit Elissabé), dit Delissagaray. Son fils, Pierre Delissagaray, natif de Charritte en Soule, épousa, à cette date, Marie Fourcade, native d’Arbérats.

Il y a lieu de remarquer que le père est mentionné sieur de Lissabé, nom de la maison, avant d’être nommé sous son patronyme. C’est qu’en Pays Basque et aussi en Béarn - nous l’avons déjà dit - les personnes étaient désignées sous celui de la maison habitée, suivant une vieille coutume, le patronyme tombant quelquefois dans l’oubli. Et c’est pour ce motif que certains descendants de Pierre, sieur le Lissabé, dit Delissagararay et de Thérèse de Lissabé furent baptisés sous le nom de Lissabé.

L’autre problème est la modification du patronyme Delissagaray (de Lissagaray) en Lichigaray. La prononciation de « ss » était proche de celle de « ch ». Pour preuve, le nom de la ville d’Arcachon était parfois écrit Arcasson et le même prêtre d’Ayherre écrivait le même nom soit « Issuribéhère » soit « Ichuribéhère ». Ceci permet de comprendre que le patronyme « de Lissagaray » soit devenu en un premier temps « de Lichagaray », puis « de Lichigaray », nom déjà implanté à Bayonne depuis l’arrivée des frères Lichigaray venus d’Orthez.

De son union avec Marie Fourcade, Pierre Delissagaray eut une fille Jeanne qui, sous le nom de Jeanne de Lissabé épousa le 9 novembre 1773, Pierre Antoine Cabanille. Veuf, il se remaria le 16 janvier 1759 avec Jeanne Carjusan, native d’Urt. De cette union, naquirent le 20 novembre 1759, Pierre (qui devint capitaine de navire), le 12 Janvier 1764, Jean-Baptiste Elissabé (qui fut aussi capitaine de navire), le 25 mars 1768 Jean, le 25 octobre, Marie. Sur le registre, le père est désigné pour certains baptêmes sous le nom de Pierre Lissabé, ou aussi d’Elissabé. Le fils aîné Pierre, sous le patronyme de Lissabé, épousa le 18 février 1789 Marie Sourignac, d’où Philippe Lissabé, né le 22 mars 1791, Jean Joseph Lissabé, né le 4 avril 1792, et Jean Lichagaray, né le 19 janvier 1794.

Ce dernier fut second sur l’Amitié, navire dont son père avait le commandement et c’est lui qui en 1809 fut pilotin sur la Joséphine II (4 canons et 30 hommes), brick armé en guerre et marchandises pour un voyage vers la Martinique.