Alliances libournaises

 

 

 

LE COGNAC BISQUIT DUBOUCHÉ & C°

 

 

Elévation sud © Inventaire général / Phot. Inv. M. Deneyer

 

 

Fondée en 1819 par Alexandre Bisquit, personnalité marquante de Jarnac, très attaché aux idées républicaines (il fut maire de 1848 à 1851), cette société fut connue à ses débuts sous le nom de Bisquit et Tricoche. Après séparation de cet associé, la firme devint Bisquit Dubouché & Cie.

 

En effet, le gendre de Bisquit, le peintre et céramiste Adrien Dubouché, s’était associé avec son beau-père.

 

 

Avec la maison Hennessy, cette firme sera la seule de quelque importance aux mains d’une famille catholique. C’est dire à quel point le négoce du cognac s’était associé au protestantisme et ce, jusque vers la seconde partie du XIXe siècle.

 

Dubouché, mort en 1881, est le fondateur du musée de la céramique à Limoges (les liens entre le cognac et la porcelaine de Limoges sont constants dans l’œuvre de Chardonne. ˝Porcelaine de Limoges˝, l’un des volets du triptyque des ˝Destinées sentimentales˝ en est l’illustration la plus frappante. C’est ce qui explique le patronage de St-Martial (premier évêque de Limoges), sous lequel s’était placée cette marque.

 

En 1865, Maurice Laporte (1842-1908) entre dans la maison, se marie avec Solange, la fille d’Adrien Dubouché, et adjoint à son nom celui de Bisquit (son grand-père par alliance). Il fut maire de Jarnac plus de dix-huit ans et sénateur pendant neuf ans.

 

La famille Laporte-Bisquit marqua profondément Jarnac jusqu’en 1966 où François Laporte-Bisquit abandonna l’affaire à la société Ricard qui possédait depuis quelques temps le domaine de Lignières près de Rouillac.

 

Le chai St-Martial à Jarnac est l’un des plus anciens chais de coupe (60 foudres) et la distillerie de Lignières la plus grande de toute la région charentaise avec plusieurs dizaines d’alambic d’affilée.

 

© Distillerie du château de Lignères / Phot. Inv. M. Deneyer

 

Paul Ricard a voulu appliquer les méthodes qui ont fait sa réussite en d’autres domaines. Elles n’ont pas toujours été couronnées de succès. Et dès 1976, un journaliste pouvait écrire à son sujet : « Le Prince Charmant n’a pu réveiller la Belle au Bois dormant (les belles au Bois dormant sont une jolie expression qui sert parfois à désigner les eaux de vie qui sommeillent dans les fûts) »… mais le cognac dort-il ?