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PRÉFACE
Depuis 1830, date d’entrée de THOUIL dans le patrimoine familial, la propriété a fait l’objet de sept transmissions patrimoniales.
J’ai donc voulu rassembler les renseignements glanés au cours de ma lecture des archives de ce bien en vue d’en assurer la transmission.
Le Domaine, depuis son achat par notre ancêtre Bernard Constant, au lendemain de la révolution de 1830 est l’avant dernier bien mobilier familial qui reste de cette époque, et s’il n’a jamais assuré la fortune de nos prédécesseurs, il demeure depuis cette date le point d’ancrage de notre branche.
Je souhaite que cette histoire soit connue des générations à venir et les encourage à enrichir et à perpétuer notre tradition familiale.
René AYGUESPARSSE
Décembre 1999
« Cette pauvre maison déguisée en manoir, je ne l’ai pas choisie, je l’ai reçue en héritage… quel charme, quelle pitié font de nous les captifs de ces ruines, de cette pauvre maison entre les chais affaissés. »
François MAURIAC
SON HISTOIRE
I LES LÉGENDES
Il y en a deux qui remontent à l’époque de Charlemagne :
La première concerne le tertre de Thouil : au sommet du mamelon, le haut d’une pierre plus ou moins carrée émerge du sol de quelques centimètres, près du point géodésique. La tradition lui a donné le nom de " pierre" ou "jambe du Curé". La tradition rapporte que Charlemagne y fit son dernier repas[1].
La seconde, se rapporte au plateau de Castagna, où une pierre était réputée porter les traces des sabots du cheval des quatre fils Aymon[2]. Il n’est pas possible actuellement de retrouver cette pierre qui a peut être disparu lorsque au début du XXe siècle des travaux importants furent entrepris pour démolir un ensemble de vieilles masures et construire le mur qui isole la cour et la terrasse de la maison principale du chemin qui dessert les autres maisons du plateau.
II SOUS L’ANCIEN RÉGIME
Il y avait, écrit Louis Lewden dans l’extrait de la Revue Historique de Bordeaux, année 1932-33, sur le territoire de la paroisse de Villegouge, plusieurs "Maisons Nobles", dont Peychez, dont le nom est repris en 1477, avec celui de la Maison de "Touil" dans l’évaluation de la terre de Fronsac, et de même au XIVe [3], vers 1620 sur un « Extrait des fiefs sujet à hommage du seigneur de Fronsac »[4].
Entre 1640 et 1662, Peychez est cité encore dans un autre « Etat des hommages du Duché de Fronsac », comme appartenant à M. de Carles, Sr. de La Roquette, qui est également propriétaire de Thouil.
III APRÈS LA RÉVOLUTION
La même source indique que d’autres propriétés de la noblesse, dont Peychez, Thouil et autres, échappèrent aux spoliations exercées par la nation.
A cette époque donc Thouil demeure la propriété de la famille Carles jusqu’en, 1830, date à laquelle, on le verra plus loin, notre ancêtre Bernard Constant l’achètera.
IV LES TEMPS MODERNES
Le 27 Octobre 1830, Bernard CONSTANT achète le "domaine de THOUIL et CASTAGNA" à Joséphine Louise de CARLES, demeurant à Bordeaux, veuve de Pierre Joseph NOAILLAN,
Transcrit à Libourne le 2 Novembre 1830, volume 63, p. 741.
Par la suite, il complète le domaine en acquérant successivement diverses terres à des voisins :
- Le 17 Octobre 1834, à André Firmin LAVAL, négociant à Libourne.
- Le 3 Juin 1840, à Louis GENDRE, de Villegouge.
- Le 6 Mars 1845, à Michel CLÉMENCEAUU, de Villegouge, le domaine de Castagna, d’une superficie de dix ou douze hectares avec de nombreux bâtiments, qui étaient une partie de l’ancien domaine, beaucoup plus vaste, de la famille CASTAGNA(T).
L’ensemble de la propriété est alors composé de :
- Trois métairies : THOUIL, CASTAGNA et EYMOND.
- Deux bourdieux : LOUSTANEUF et LÉRAUDE.
On trouve en outre à THOUIL et CASTAGNA, des logements de maîtres et de cultivateurs ainsi que des bâtisses et accessoires pour les cinq corps d’exploitation.
La superficie totale est alors de soixante dix hectares.
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Le 15 Juin 1848, peu de temps avant son décès, Bernard CONSTANT fait donation, par acte de Maître BRACHET, notaire à Ambarès, de Thouil à sa fille Catherine, Geneviève, Constance CONSTANT, épouse de Pierre ROUSSEAU
Les ROUSSEAU gèrent activement la propriété et entreprennent des travaux importants dont la construction en pierre de taille du cuvier et du chai, accolés à d’anciennes bâtisses en moellons. La clé en pierre au-dessus de la porte d’entrée de l’ancien cuvier est gravée de la date de rénovation, soit "1862".
Lors du décès de Pierre ROUSSEAUU en 1864 (son épouse est prédécédée en 1857), l’ensemble du domaine couvre une superficie de soixante-douze hectares divisée en six bourdieux et une métairie.
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Le 15 janvier 1864, la fille des précédents : Marie Noémie ROUSSEAU, épouse de Jean-Baptiste Antoine Victor AYGUESPARSSE reçoit la propriété en héritage (acte de Maître DUBIGON, notaire à Ambarès).
Elle va en modifier les contours par différents échanges de parcelles et des achats qu’elle réalise avec son mari, dont le "Rossignol" en 1873.
C’est, semble-t-il, en 1869, après le décès de celui-ci, qui était négociant à Libourne, qu’elle s’installe à THOUIL.
Poursuivant l œuvre entreprise par ses parents, elle réalise des investissements importants en faisant planter de la vigne et rénover divers bâtiments – Les activités sont diversifiées (polyculture et élevage) et on y distille même de l’eau-de-vie (l’ancien alambic est encore à Thouil).
Vers 1880, elle fait agrandir la maison de maître en y accolant le "Pavillon" avec l’aide de LENOIR, architecte à Libourne.
La construction est en moellons doublés de pierres de taille côté extérieur et la couverture en ardoises. On lui doit également la conception et la création, semble-t-il, de la pièce d’eau.
Dans le livre "Saint-Emilion et ses vins et les principaux vins de l’arrondissement de Libourne" édité par FÉRET en 1893, la propriété est ainsi décrite :
« Le Domaine de Thouil comprend 80 hectares dont 40 environ consacrés à la vigne. 20 aux prés et 20 autres aux terres labourables. Grâce à sa bonne exposition, le vignoble produit un des meilleurs vins de la contrée, qui est depuis longtemps apprécié du Commerce – Mention honorable à l’Exposition de 1878. »
La production est alors de quatre-vingts tonneaux de vin rouge et de dix tonneaux de blanc.
Désireuse par ailleurs d’ancrer la famille à Villegouge, Noémie Ayguesparsse participe aux œuvres de la paroisse, offrant en particulier à l’église du village un vitrail (le premier en entrant, à droite près de la tribune, figurant Sainte Thérèse) et la cuve en marbre blanc des fonds baptismaux situés à gauche en entrant dans l’église.
C’est à elle que l’on doit également la Croix des missions, érigée en 1894 à l’entrée de la propriété.
Noémie, après un « règne » de quarante-cinq ans sur la propriété, décède à Libourne en 1909, après son mari (1868) et son second fils, Albert.
Le domaine de THOUIL se trouve alors dans l’indivision entre son fils aîné Georges et les trois enfants mineurs d’Albert
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Georges AYGUESPARSSE, pour résoudre ce dossier successoral complexe, demande au Tribunal de Libourne la licitation partage de la succession et se porte adjudicataire de THOUIL.
Il est à noter qu’à l’époque il dirigeait l’entreprise familiale de négoce de vins à Libourne et qu’il était propriétaire, entre autres et par ailleurs, du château de Rouet à Saint-Germain-la-Rivière.
Partageant son temps entre ces deux résidences, il lui restait peu de loisirs pour s’occuper personnellement de THOUIL et des autres propriétés.
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Le 22 Avril 1925, René AYGUESPARSSE, son fils devient à son tour propriétaire de THOUIL après le décès de son père en 1924 et à la suite de :
- L’abandon en faveur de ses enfants par Madame AYGUESPARSSE, née Bloy, veuve du précédent, de ses droits dans la succession de son mari. La propriété, estimée 175 000 francs et réputée impartageable en nature, fut attribuée indivisément à ses feux fils, Victor pour 9/20e et René pour 11/20e, sachant que ce dernier devait payer en sus une soulte de 16 400 francs aux cohéritiers.
- La cession, par licitation du même jour, des 9/20e que détenait Victor, à son frère René, moyennant le prix de 78 000 francs. Pour faire face à cette dette, le nouveau propriétaire de THOUIL dût se résoudre à vendre, la même année, un nombre important de parcelles de terre situées entre autres à CASTAGNA, L’ERAUDE, ROSSIGNOL… et la superficie totale du domaine fut ainsi ramenée à une quarantaine d’hectares.
René AYGUESPARSSE, qui habitait alors Bordeaux et ne venait que deux mois par an sur la propriété, fit de THOUIL sa résidence permanente à partir de 1939.
Jusqu’alors, le vignoble, comme tous ceux du canton de Fronsac, bénéficiait du droit de juxtaposer le nom de « Fronsac » à côté de celui de la commune d’origine, c’est-à-dire, Villegouge.
A cette époque, une action judiciaire fut menée par le Syndicat des Côtes de Fronsac pour réduire l’aire d’appellation.
René AYGUESPARSSE, avec deux ou trois autres propriétaires, soutint activement le Syndicat Régional de Fronsac contre ce projet, mais en vain : le 25 Mars 1943, la cour d’appel de Bordeaux se déclarait incompétente et renvoyait les plaignants auprès du Comité des Appellations d’Origine.
Le docteur TEYSSANDIER, alors Maire de Lugon et Conseiller Général, utilisant ses influences politiques auprès de cet organisme, obtint en faveur du Syndicat des Côtes de Fronsac qu’il soutenait la réduction de l’aire d’appellation au seul chef lieu de canton, c’est-à-dire la commune de Fronsac et aux six communes limitrophes. Depuis lors, et en conséquence, THOUIL est privé de toute référence à Fronsac.
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En 1941, René AYGUESPARSSE initia par convention privée le partage de ses biens entre ses fils Georges et André. Cette décision fut confirmée par acte de Maître AYMERN, notaire à Libourne, le 27 juillet 1943 pour aboutir le 8 Février à une donation partage qui attribuait la propriété en totalité à Georges AYGUESPARSSE.
En fait, celui-ci avait repris la gestion du domaine dès 1942 en logeant dans "la petite maison" avant de s’installer en 1948, au départ de ses parents pour Libourne, dans la maison de maître.
C’est une époque où l’agriculture connaît de profonds changements de structure et les modes d’exploitation évoluent :
Les "bordiers", ménage de travailleurs agricoles payés à la façon et bénéficiant d’avantages en nature, disparaissent et c’est le propriétaire qui reprend la gestion directement avec des ouvriers salariés. L’insuffisance de main d’œuvre consécutive à la guerre et à l’exode rural justifie le recours à des travailleurs étrangers : prisonniers allemands d’abord puis réfugiés de la Guerre Civile d’Espagne ensuite et même à des familles gitanes pour les vendanges.
Enfin la mécanisation fait ses débuts avec un tracteur Fordson qui remplace les bœufs : à THOUIL, on utilisait les bœufs de préférence aux chevaux car ils étaient plus fort que ceux-ci et convenaient donc mieux aux lourds sols argilo-calcaires de la propriété. En même temps l’activité est recentrée sur la vigne (dix-sept hectares) et l’élevage de bovins.
Parallèlement, ces modifications générales des structures accélèrent l’exode rural et les maisons destinées au personnel se vident peu à peu de leurs occupants.
Au début des années soixante, un mouvement inverse se dessine et une forte demande locative apparaît sur le secteur en raison de la pénurie de logements sur Libourne.
Cela crée une opportunité pour procéder à la rénovation des locaux vacants :
- "Maison Rouge" à Castagna, puis
- "Maison Verte" également à Castagna, après l’achat au voisin de la maison mitoyenne et du terrain la jouxtant.
- Chalet "Sans Souci" au Sud-ouest de la propriété, et enfin,
- "Petite Maison", située dans la cour, face à la maison du maître.
D’abord louées en meublé à des élèves officiers de réserve de l’Ecole de Santé des Armées à Libourne, ces maisons sont ensuite données à bail en vide à l’année à des familles.
Cette activité de loueur restaure la rentabilité du domaine dont les revenus strictement agricoles s’étiolent, ce qui justifie la mise en veilleuse progressive de l’exploitation : c’est ainsi que commence en 1965 l’arrachage de la vigne, puis ultérieurement, l’abandon de la production laitière et de l’élevage.
Le 16 Mars 1979, pour préparer la transmission du patrimoine familial Georges AYGUESPARSSE et sa femme font établir par Maître COURAU, notaire à Libourne, la donation partage de leurs biens à leurs trois enfants avec réserve d’usufruit.
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René AYGUESPARSSE, reçoit pour sa part le domaine de Thouil à l’exception des "Maison Rouge" et "Maison Verte" qui échoient à Viviane Ayguesparsse, et du Chalet "Sans Souci" qui revient à Nicole Ayguesparsse.
L’activité agricole continue à s’éteindre et la vinification du produit des derniers hectares de vigne est confiée à la Cave Coopérative de Lugon, tandis que l’entretien courant du domaine est assuré, selon les besoins, par des journaliers occasionnels.
Le 10 avril 1995, quelques mois avant son décès, Georges Ayguesparsse abandonne l’usufruit d’une partie des bâtiments d’exploitation, la Grange, à son fils René et le 12 Décembre 1997, sa femme en fait autant pour l’autre partie, c’est-à-dire les Chais.
L’objectif du nouveau propriétaire, en reprenant ainsi les communs du domaine, est double : il faut d’une part en enrayer la dégradation, et d’autre part les rentabiliser par rénovation en les transformant en logements locatifs, car ils ne sont plus utiles à l’exploitation agricole en l’état, ni adaptés à une éventuelle reprise de l’activité.
C’est ainsi qu’en 1997 et 1998, la Grange était restaurée et restructurée en deux logements de cent quatre-vingt mètres carrés chacun sur deux niveaux, plus annexes. Puis en 1999, l’ancien Cuvier est transformé en une habitation de plein pied de 220 mètres carrés avec garage et cellier, et en 20012, les chais sont à leur tour transformés en un logement de 180 mètres carrés, plus annexes. Enfin, en 2003, le "Petit Chai", ancien parc à cochons, est à son tour rénové et transformé en bureau/studio.
La réalisation de ces projets permet à Thouil d’assurer dans son ensemble l’accueil de huit familles en logements locatifs.
Il semble opportun de rappeler ici qu’au milieu du siècle dernier cinq familles de cultivateurs vivaient de la seule exploitation agricole d’un domaine deux fois plus vaste.
EPILOGUE
Ces récentes réalisations ne devraient être qu’une étape dans la recherche pour le futur, d’une nouvelle orientation économique de Thouil.
Certes les possibilités de constructions nouvelles sont actuellement nulles en raison des dispositions administratives, mais peut-être qu’à terme la situation évoluera.
D’autre part, il est envisageable de revenir à la vocation initiale viticole de la propriété : de nombreuses parcelles, en particulier la "Côte de Thouil" et le "Pré Rond", bénéficient d’une exposition et d’un terroir superbes qui assuraient autrefois une production de vin d’une qualité exceptionnel. La relance de cette activité est engagée depuis 1998 avec un programme de plantation de vigne lié à la reprise en fermage de l’exploitation par Yann Ayguesparsse.
Enfin d’autres perspectives devront être découvertes pour permettre à Thouil d’assurer par sa rentabilité, sa viabilité économique et, par là même, sa pérennité.
Ce sont les générations à venir qui devront à leur tour faire preuve d’imagination pour assurer la continuation de la transmission familiale de la propriété.
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REPÈRES ET TRADITIONS
LE TERTRE
Il a connu à l’époque néolithique un habitat dont on trouve les traces aux environs du vieux moulin à vent. Ce sont pour l’essentiel des restes de fonds de cabane et de foyers ainsi que des éclats de pierres polies.
Le point géodésique est matérialisé par une borne en granit posée le 5 Avril 1960, gravée I.G.N., posée par cette administration au sommet du tertre pour assurer une triangulation topographique avec les clochers des églises de Villegouge et de Vérac.
Vers 1945, Georges Ayguesparsse a autorisé la commune de Villegouge à ouvrir et exploiter gratuitement une carrière de pierre à mi-côte du tertre, côté Sud. Les travaux exécutés par des prisonniers allemands ont permis d’extraire des moellons qui ont été utilisés pour la construction de la salle des fêtes du village.
Les bâtiments d’exploitation : La GRANGE et les CHAIS
Il faut d’abord remarquer qu’à l’inverse de la tradition girondine, ceux-ci sont éloignés de la maison principale, ce qui représentait pour le propriétaire l’avantage de résider à l’écart des nuisances liées à l’activité agricole (bruits, odeurs…). Cette situation a également permis, par la suite, de cantonner les locataires des habitations réhabilitées, dans un quartier séparé, sans promiscuité.
D’autre part, on constate que ces bâtiments ont fait l’objet d’une construction particulièrement soignée : un drainage est assuré tout autour d’eux par un réseau de canalisations souterraines, bâties en pierre de taille liée à l’argile bleue sur un lit tapissé de carreaux de terre cuite. Ces canalisations se trouvent à une profondeur le l’ordre de un mètre vingt et permettant un passage d’eau de trente centimètres de large sur près de quarante centimètres de haut. Elles servaient à la fois à l’écoulement des eaux de source et de ruissellement venant du niveau supérieur et à l’évacuation du purin des fosses à fumier qui se trouvaient au nord des bâtiments.
La Grange est une construction très ancienne caractérisée par des ouvertures plein cintre tant en ce qui concerne le portail principal, côté Sud, que les fenêtres latérales et la façade Nord. Ces dernières ne sont d’ailleurs plus visibles que de l’intérieur car le bâtiment a, à une époque indéterminée, été agrandi sur ce côté pour créer les étables, elles-mêmes transformées actuellement en garage pour les occupants des habitations rénovées.
Le Chalet SANS SOUCI
Il aurait été construit sur l’emplacement d’une ancienne poterie mais on ne retrouve pas de débris sur le sol aux alentours, ce qui permet de douter de la réalité de ce souvenir.
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Le mur en moellons qui délimite, au Nord et à l’Est, la cour de la maison principale a été construit au début du siècle avec les produits de démolition de divers bâtiments et masures qui existaient à l’emplacement de l’actuelle terrasse. De ceux-ci seul subsiste maintenant le "Chai à bois".
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Plusieurs pierres de la propriété proviennent à l’évidence d’édifices religieux dont :
- Une pierre de taille incluse sur des piliers marquant l’entrée de la cour est gravée d’une Croix de Malte.
- Deux petits chapiteaux, dont un a été placé sur la voûte de la source de l’étang.
- Un fragment de bandeau en pierre sculptée de style roman.
Ces vestiges peuvent provenir soit d’une ancienne chapelle ayant existé sur la propriété, soit de la récupération de pierres venant d’ailleurs.
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La Table ronde en pierre meulière, qui se trouve dans le parc entre la maison et l’étang, est une ancienne meule venant des moulins du Tertre. Elle a été acquise et placée là par Georges Ayguesparsse en 1970.
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Les demi-colonnes en pierre, à fût octogonal, qui encadrent la porte principale de l’ancien cuvier sont constituées par des supports de cuve superposés (autrefois les cuves en bois étaient posées sur un piètement en pierre pour les isoler du sol). Elles sont surmontées de concrétions calcaires naturelles provenant des alentours du tertre et nommés dans le pays "Pierres de Sable".
L’ensemble a été conçu et monté par Georges Ayguesparsse en 1970.
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Les piliers marquant l’entrée de la propriété sur la route de Vérac ("allée des marronniers") ont la même origine et ont été édifiés à la même époque.
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Le "Christ" situé au carrefour de la route de Vérac et du chemin de Bellegarde a été placé en 1894 pour marquer la volonté de l’église de ré-évangéliser les campagnes sur le thème "France pays de mission". La croix en bois qui servait de support a été remplacée par une croix en fer vers 1945 par Georges Ayguesparsse, et l’ensemble a été à nouveau rénové en Juin 2000.
[1] - Cité par Louis Lewden, Villegouge, extraits de la Revue Historique de Bordeaux, année 1932-33, se référant à un article de Paul Courteault, intitulé « Bordeaux et le pays bordelais dans la chanson de geste », Revue Historique de Bordeaux 1913 (6e année), n° (mais-juin) p. 163.
[2] - Cité par Louis Lewden, même source que ci-dessus, reprenant une communication de Jules Delpit à la Société archéologique de Bordeaux (voir le t. IV de ses bulletins (année 1877), p. 16 et pp. 19-20).
[3] - Fonds Léo Drouyn, Arch. Mun. de Bordeaux (Arch. de M. de Lard), t. XXII p. 89.
[4] - Même source, pp. 152-153.