Appendices Auschitzky

 

 

 

PREMIÈME BRANCHE

LOUIS-AUGUSTE-PIERRE-CHARLES AUSCHITZKY

 

Il est né à Bordeaux le 18 février 1833 à Bordeaux, 24 rue Cornac, au domicile de ses parents Charles et Eugénie Sourget.

 

Par les recensements de l'époque nous savons qu'il a passé son enfance, 6 cours Tournon, avec et chez ses parents. Une tradition familiale précise qu'il aurait fait ses études au collège des Jésuites de Tivoli.

 

Il entre le premier novembre 1851, comme clerc stagiaire, chez Me Cammas, avoué à Bordeaux, qui demeurait 22 fossés du Chapeau Rouge, tout en faisant sa première année de droit, avec succès, à la Faculté de Bordeaux.

Le premier novembre 1852, le stage est interrompu. Il quitte Bordeaux. Sa deuxième année sera suivie à la Faculté de Paris.

Le 18 août 1853 il est bachelier en Droit. Ses études universitaires n'iront pas plus loin.

Le premier septembre 1853, il reprend le stage chez Me Cammas où il restera jusqu'à la fin de sa cléricature, dont deux ans comme premier clerc.

 

En mai 1857 Louis, très proche de sa sœur, va assister Eugénie qui vient de perdre son mari, Félix Bonifas, décédé le 22 janvier. Elle a deux enfants : Jeanne (future épouse Alaux), 2 ans 1/2, et Paul 2 mois et 1/2 à la mort de leur père. Il suivra le règlement de la succession et facilitera la vie de sa sœur.

Eugénie, en mai 1857, aménage dans une maison, 17 rue Victoire Américaine, qu'elle vient d'acquérir (avec les deniers de son père très vraisemblablement). Il n'eut pas été convenable, à l'époque, qu'une jeune veuve habitât seule avec deux si jeunes enfants et une femme à son service. Alors Louis quitte l'appartement de ses parents et va chez Eugénie. Ce sont les opérations d'inventaire, après le décès de Félix, ouvertes le 14 juillet, qui nous l'apprennent.

Et lorsqu'il va devenir avoué, toutes les pièces de son dossier, à la fin de 1859, indiquent bien qu'il habite 17 rue Victoire Américaine.

 

 

Quelle était la nationalité de Louis ?

 

 

Son père, Charles Auschitzky, en débarquant à Bordeaux est devenu Français car - nous l’avons déjà écrit - une loi promulguée en 1790 (Loi Marsanne de Fonjuliane) a rendu la nationalité française aux descendants d’émigrés huguenots revenant en France. Pourtant toutes les pièces de son dossier indiquent encore qu’il est étranger... Fils d'Anglais, le candidat aurait attesté que son père était Anglais, mais Louis ne peut pas dire que son père était Russe de naissance (d'ailleurs Charles lui avait-il avoué sa véritable nationalité ? quand on sait que, pour son frère Paul, futur consul de Belgique en Birmanie, les archives du ministère des Affaires étrangères à Bruxelles ont, dans leurs dossiers, un document sur lequel il est stipulé : "M. Auschitzky, Polonais d'origine mais naturalisé Français").

 

Il va bénéficier, étant né en France, et de ce seul fait, des effets de plein droit de l’article 9 du Code Napoléon.

 

Recommandé aux juristes de se reporter au monumental ouvrage "Code Napoléon. Application des Lois", de Demolombe qui, en 30 volumes, étudie à fond le Code Civil. Dans sa deuxième édition (de 1860, chez Durand et Hachette), livre Premier "des Personnes", titre premier, chapitre premier, paragraphe III "De certains modes particuliers de naturalisation spécialement régis par le Code Civil (n° 161 et suivants, pages 184 et suivantes).

Cet article 9 stipule que tout individu né en France d'un étranger, peut, dans l'année qui suit l'époque de sa majorité, réclamer la qualité de français. Une condition : qu'il établisse son domicile en France.

Cette soumission à la loi française devra se faire par déclaration à la municipalité de la résidence du déclarant, ou dans celle où il se propose d'établir son domicile (cela semble résulter d'un décret du 17 mars 1809 en son article 2). Mais d'une discussion en Conseil d’État, il résulte que la compétence de l'officier d'état civil n'est pas exclusive.

Par cette déclaration, l'individu né en France d'un étranger devient-il français dès le jour de sa naissance, et rétroactivement ? Ou seulement du jour de la déclaration et pour l'avenir ? Question ayant fort agité les juristes de la fin des années 1850.

L'article 9 du Code Napoléon dit bien que "tout individu né en France d'un étranger pourra, dans l'année qui suivra l'époque de sa majorité, réclamer la nationalité française"

Ce mot "réclamer" a pour but d'exprimer que la qualité de français est conférée par la loi elle-même à cet individu dès sa naissance, comme un droit conditionnel.

Mais l'enfant né en France d'un étranger n'a qu'une année à compter de sa majorité pour réclamer cette nationalité.

Une loi du 22 mars 1849 étendra l'application de l'article 9 du Code Napoléon à ceux qui demanderaient la nationalité française, passé ce délai d'un an, dès lors qu'ils servent ou ont servi dans les armées françaises, ou satisfait à la loi de recrutement.

 

Louis va donc, à sa majorité, faire reconnaître sa qualité de français en en faisant la demande.

Il a eu 21 ans le 18 février 1854... Avant l'expiration de sa vingt-deuxième année, le 31 janvier 1855, il fait à la mairie de Bordeaux la déclaration de sa volonté de fixer définitivement son domicile en France et réclame la qualité de Français.

En sortant de la mairie de Bordeaux, ce 31 janvier 1855, Louis, fils d'un Courlandais de nationalité russe, est Français depuis sa naissance.

Le point de droit est certain : Louis, par l'effet de l'article 9 du Code Napoléon, n'a jamais été Russe. Il est né Français.

A ce sujet, la lettre du Procureur Impérial de Bordeaux du 27 décembre 1859 au Garde des Sceaux, en vue de la nomination de Louis à un office d'avoué de Bordeaux, est exemplaire :

 

"Celui qui devient Français par l'accomplissement des conditions imposées par l'article 9 le devient avec rétroactivité, au jour même de la naissance".

 

Que les descendants de Louis soient rassurés ! Louis n'a jamais été Russe (vive le Code Napoléon !). Il est considéré Français de naissance et n'a pas été naturalisé. Il a exercé son droit à réclamer la nationalité française, nationalité qu'il a eu de plein droit (c'est l'expression employée par le Rapporteur de la Chambre des Avoués en vue de la délibération de celle-ci, sollicitée de donner son avis sur la nomination de Louis comme avoué).

 

 

Service militaire

 

 

Comme tout Français, Louis doit satisfaire à ses devoirs militaires. Il tire au sort... et "le numéro 13 qui lui est échu au tirage a été compris dans le contingent" précise le certificat délivré le 9 novembre 1855 par la préfecture de la Gironde qui ajoute qu'il a été exonéré "après avoir justifié du paiement de la prestation individuelle fixée par décret du ministre de la guerre, en date du 21 décembre 1855". Il est de la classe 1855 et il a dû payer pour avoir un remplaçant, comme on disait à l'époque, en 1856.

Louis est parfaitement en règle.

 

 

Acquisition de l’office d’avoué

 

 

Louis Auschitzky va acheter l'étude de Me Cammas, son patron. Nous avons son dossier de nomination, communiqué par la Chancellerie.

 

Par acte du 7 novembre 1859, reçu par Me Gautier notaire à Bordeaux, Me Cammas se démet de sa fonction d'avoué et présente notre aïeul pour être nommé à ses lieu et place. Il lui cède son étude.

Celle-ci, durant les cinq dernières années a eu 137 affaires inscrites au rôle du tribunal, en moyenne annuelle (72 en demandant et 65 en défendant). La moyenne des produits nets, non compris les honoraires des affaires passées devant le Tribunal de Commerce, est de 22 500 fr. par an. Avec les affaires au Commerce et les honoraires de conseil, on peut supposer une moyenne annuelle de revenus nets de 25 000 francs.

Le prix est de 110 000 francs1, dont 40 000 francs comptant.

Les 70 000 francs de solde en dix annuités, avec intérêts à 5 %.

Plusieurs de ces annuités seront payées par anticipation, et le solde restant, soit 22 434 francs 34 centimes (provenant de la vente du château Fonplégade, à Saint Emilion), sera versé le 27 janvier 1865.

On notera que l'acte a été enregistré aux droits de 2 420 francs et que le receveur s'appelait Méaudre Lapouyade. Son frère, Paul, épousera en 1866, Jeanne Méaudre Lapouyade, sa fille.

Louis a déboursé = 40 000 fr. + 2 420 fr. de frais + 5 000 fr. de caution (versée à la Trésorerie Générale), en tout 47 420 francs... D'où vient l'argent ? Argent donné par ses parents ? Ou emprunté ? Sans doute emprunté.

Ainsi, par décret impérial du 31 décembre 1859, Louis est nommé avoué près le Tribunal de Première Instance de Bordeaux. Il a dû prêter serment la deuxième semaine de janvier 1860

L'envoi de l'avis du décret du Procureur Impérial est du 6 janvier, et l'accusé de réception de ce dernier du 7. La Poste marchait bien en ces temps là !.

 

 

Où habitait-il ?

 

 

Nous avons déjà noté que fin 1859 Louis habitait chez sa sœur, rue Victoire Américaine, mais la famille déménage en 1860.

Tout le monde, le couple Auschitzky-Sourget, Eugénie et ses enfants, Louis, se réunissent pour aller vivre 22, fossés du Chapeau Rouge. Ce n'est pas un hasard, c'est là qu'habitait Me Cammas en 1859. Les Auschitzky sont venus occuper un logement plus vaste et de meilleur standing que le 6 cours Tournon. Cet appartement était-il devenu vacant par le départ de Me Cammas ? Ou ce dernier leur a-t-il fait obtenir un autre logement dans le même immeuble ? Nous l'ignorons, mais il y a un rapport entre Me Cammas et le changement de domicile des Auschitzky.

Ceux-ci connaissent bien les fossés du Chapeau Rouge. Les parents de Rose-Eugénie Sourget, quittant la rue Notre Dame des Chartrons, y ont vécu, au n° 34, avec leurs filles célibataires, Mélanie et Eliza. Le grand-père Sourget y est mort après sa femme, le 24 octobre 1847, puis la tante Eliza au début de janvier 1849.

 

 

Sur les fossés du Chapeau-Rouge,

 le reposoir de la procession du Jeudi Saint. Milieu du XIXe siècle.2

 

 

Arcachon

 

 

Le 21 janvier 1863 Louis Auschitzky achète un terrain à Arcachon et va ainsi devenir le voisin d’Eugénie.

Ce terrain est limitrophe de la propriété de sa sœur. Il a été acheté aux époux Videau par acte reçu par Me Grangeneuve, le 21 janvier 1863. Cet acte précise que le terrain de Louis confronte sur 104 mètres celui de Mme veuve Bonifas et chemin de service de 4 mètres de large conduisant à l'allée Notre-Dame. Ce terrain, d'après l'acte, a une contenance de 20 ares 80. Le prix est de 16 000 francs, dont 4 000 francs payés comptant seulement. La spéculation marche à fond... même si le terrain est plus grand que la propriété objet de l'acquisition de mai 1862 par Eugénie, celle ci a acheté une maison.

Ces Videau, vendeurs à Louis, ont fait une excellente affaire ! En effet, ils l'ont acquis de Rousseau (maire d'Ambarès), par acte du 23 mai 1862, pour un prix de 10 400 francs... entièrement payable à terme. Quand ils revendent à Louis, quelques mois après, ils n'ont toujours rien payé. C'est Louis qui paiera pour eux. Ils gagneront 5 600 francs sur 10 400 francs en huit mois (abstraction faite des frais, quand même)... Ce n'est pas mal ! Eugénie Bonifas et ce Rousseau avaient acheté à quelques jours d'intervalle, en mai 1862.

Rousseau avait acquis du chanoine Montariol, par acte du 4 janvier 1853, au prix de 4 100 francs. Le prix a été multiplié par 2,5 par Rousseau, mais en onze ans. C'est encore intéressant à cette époque prospère.

Rappelons que le chanoine, lui, avait acquis du docteur Lalesque, en août 1850, un démembrement important de la pièce de pins du Bos, sur lequel existait déjà une maison... Il construisit peut-être la chartreuse en vue de la revente de la partie acquise par Eugénie. Le chanoine avait très bien gagné sa vie au départ. En effet, en trente mois il avait revendu une très petite partie, en superficie, de ce qu'il avait acheté à un prix représentant 41 % de son prix d'achat, et il conservait la maison en sus.

Arcachon jouera une place importante dans la vie des Auschitzky.

 

 

Le mariage

 

 

Le 7 février 1863, Louis Auschitzky se marie avec Marie Marthe Angèle Sabatier, fille d’Alexis et d’Hermance Piquet..

 

Le contrat de mariage est reçu le 5 février par Me Antony et Me Bedin (Ce dernier est le notaire des Auschitzky).

Il contient adoption du régime dotal.

Clause d'attribution au survivant à titre de convention de mariage de l'usufruit de la part d'acquêts de l'époux prédécédé.

Donation réciproque de 15 000 francs en cas de décès.

 

Louis apporte

1- Son étude, nous l'évaluons à                                                                                120 000 fr.

2- 650 fr. de rente, que nous estimons à                                                                    12 000 fr.

3- Le terrain à Arcachon qu'il vient d'acheter il y a deux semaines                            16 000 fr.

4- Dû par les clients de l’étude                                                                                    20 000 fr.

5- Le mobilier de l’étude                                                                                                3 000 fr.

6- La caution versée au Trésor                                                                                     5 000 fr.

                                                                                             TOTAL                          176 000 fr.

Et il déclare au passif

1- 5 600 fr. de rente annuelle et viagère au profit et sur la tête d'un

baron de Catus (qui est-ce ?) dont l'âge n'est pas donné. En évaluant

le capital représenté par cette rente à douze fois celle-ci                                        68 000 fr.

2- Les 12 000 fr. dûs sur le terrain                                                                            12 000 fr.

3- et divers                                                                                                                 82 000 fr.

                                                                                             TOTAL                        162 000 fr.

                              nota. Sur les "divers", le solde de l’étude représente 53 000 francs.

 

Il n'y a pas de raison que ce dernier total n'ait pas été honnêtement établi. Il est considérable bien sûr. Il resterait un NET de 14 000 francs !

A remarquer que dans le contrat on ne parle pas d'un terrain à Arcachon... mais d'une chartreuse (qu'il fait construire). L'acte n'a été passé, peut-être, qu'en janvier 1853, mais l'affaire a pu être arrêtée à l'été 1852, après l'achat par Eugénie de sa chartreuse (en mai). Il a peut-être commencé les travaux, et dépensé 10 000 francs qu'il a empruntés, lorsque est passé le contrat de mariage... ou qu'il doit.

Les biens dotaux de la future épouse sont constitués par ses droits dans la succession non encore liquidée de son père, droits non évalués par les notaires (contrairement à l'usage, ce qui est nécessaire pour asseoir les honoraires des notaires, et qui est la preuve qu'ici, les notaires n'ont pas pris d'honoraires).

Les biens paraphernaux de la future épouse sont ceux dont elle pourra hériter plus tard, et le mari pourra les gérer, comme c'est l'usage.

Tout nous laisse à penser que les biens dotaux devaient se monter plutôt à 100 000 francs qu'à 50 000.

Le contrat est signé par les parents du futur, la mère de la future, Eugénie Bonifas, Louis-Michel Piquet, Alix Duchon Doris et Hermann Duchon Doris (tante et oncle de la future).

 

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Le jeune couple vit avec le ménage Auschitzky-Sourget pendant les premières années de mariage. Nous le savons par l'acte de naissance de Maurice, leur deuxième fils, où il est bien indiqué : "(le) père, avoué, habite 22 fossés du Chapeau Rouge".

 

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Le recensement de 1866 nous apprend que le ménage habite maintenant rue d'Aviau.

 

    4, rue d'Aviau.

    Sabatié, née Hermance Piquet. Propriétaire. Veuve. 47 ans.

    Doris Hermann, courtier maritime. 29 ans.

    Sabatié Marie. 22 ans. Épouse.

    Doris Alexis. Fils. 5 ans.

    Doris Berthe. Fille. 10 mois.

    Auschitzky Louis. Gendre. Avoué. 33 ans.

    Sabatié Marthe. Épouse. 20 ans.

    Auschitzky Daniel. Fils. 2 ans.

    Auschitzky Maurice. Fils. 1 an.

    Piquet Louis-Michel. Grand-père. Rentier. Veuf. 77 ans.

    Pelletan Éléonore. 35 ans. Nourrice. Mariée. Époux habitant à Bourg (Gironde).

    Charles, née Marie Olivier. Bonne. Veuve. 47 ans.

    Soudena Anne. Cuisinière. Célibataire. 26 ans 1/2.

    Passeport (?) Emilie. Nourrice. 23 ans. Époux habitant à Bourg (Gironde).

    Driac Françoise. Femme de chambre. Célibataire. 26 ans.

    Fretike KodweisBonne. Célibataire. 35 ans.

Nota : il faut lire Sabatier, et non Sabatié ; Duchon Doris, et non Doris ; Alix Sabatier, et non Marie, etc.

 

En 1869, nous le retrouvons au 13 cours de Tourny (aujourd’hui, cours Georges Clémenceau). On ne s'écarte jamais beaucoup du même quartier dans cette famille. C'est en effet ce qu'il résulte du procès-verbal d'adjudication de la vente aux enchères de la petite campagne de Terrasson, route de Toulouse, mise en vente "à la bougie" à la Chambre des Notaires de la Gironde. Le vendeur, c'était la Congrégation enseignante des Dames du Sacré-Cœur (exactement congrégation des Dames de la Réunion du Sacré-Cœur de Jésus). Le seul enchérisseur fut un avoué, Louis Auschitzky, pour le compte de sa cliente Mme Vve Bonifas, sa sœur. Ainsi continuait-il à s'occuper des affaires de cette dernière, sa voisine à Arcachon. Devenue femme d'affaires, Eugénie réalisait avec bonheur des opérations immobilières, la plus brillante, précisément, fut l'acquisition de Terrasson.

On notera, outre l'adresse de Louis, que ce dernier régulièrement ne pouvait prêter son ministère à sa sœur trop proche parente. Cependant dans cette opération, l'avoué n'était pas le mandataire devant un tribunal, mais un mandataire pour porter des enchères à une adjudication volontaire devant notaire. Son intervention pouvait se concevoir.

 

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Le recensement de 1872 précise :

 

               Louis Auschitzky habite 13 cours Tourny

               avec

               Marthe Sabatier. Sans profession. 25 ans.

               Daniel Auschitzky. 8 ans.

               Maurice Auschitzky. 6 ans.

               Paul Auschitzky 3 ans.

               Le ménage avait à son service quatre domestiques :

               Ernest Behaupe. 26 ans. Natif des Basses-Pyrénées. Majordome4.

               Rincaud. Née Jeanne Rio. Femme mariée. 38 ans. Native de la Loire-Inférieure. Nurse.

               Marie Coulan. Célibataire. 35 ans. Native de la Gironde. Femme de chambre.

               Marie Charles. Veuve. Native de la Gironde. 45 ans. Cuisinière.

 

 

Train de vie

 

 

Pour mieux comprendre l'attitude de Louis Auschitzky et la mentalité de son époque, nous empruntons à Paul Butel5 les lignes qui suivent :

 

La réalité des fortunes bordelaises

 

Ces hommes d'argent doivent attirer l'attention sur leurs richesses et leur réussite. Volontiers dédaigneux et altiers, désireux de dominer, ils ne savaient pas conserver des fortunes et, dans une richesse toujours mouvante, dilapidaient ce qu'eux-mêmes ou leurs parents avaient accumulé patiemment :

 

"Il n'y a pas ici de fortunes sérieuses, comme à Lyon, à Marseille, à Rouen ou à Mulhouse. Dans ces villes, en effet, le commerce a un caractère de sagesse prévoyante qu'à Bordeaux il n'y a point... A Lyon, à Rouen ou ailleurs, par exemple, lorsqu'un fabricant trouve au bout de l'année soixante mille francs de bénéfice dans ses affaires, il en dépense dix à peine et met le reste de côté. A Bordeaux, au contraire, un négociant qui gagne trente mille francs par an dépense au moins quarante et meurt avec des dettes. Les fortunes chez nous s'élèvent vite et tombent de même"6.

 

Des ruines, certes, il y en eut des exemples assez célèbres, celle du grand négociant allemand Barckhausen, à la fin du siècle, a marqué la mémoire des Chartrons. Sous la Monarchie de Juillet, un des négociants les plus réputés du faubourg, Jean-Louis Brown, allié aux Guestier depuis le mariage de son fils avec la petite fille de Daniel Guestier, Susan Daniella, en 1835, se vit acculé à la faillite en 1840. Ses propres dépenses avaient été très importantes ; il fut un des premiers à posséder une écurie de chevaux de course en Gironde.

Quelques années plus tard, c'est au tour d'un autre négociant, M. Meyer. Anna Johnston écrit :

 

"Le pauvre M. Meyer a dû vendre tous les livres de sa bibliothèque, il ne leur reste rien de leur opulence passée, rien pour leur rappeler leur jeunesse et leur bonheur. En lisant sa lettre, j'imaginais que nous pourrions aussi en être réduit au même point. Quel désespoir immense doit assaillir des gens qui ont vécu ensemble une vie luxueuse et heureuse, et qui soudain doivent faire face au plus complet dénuement. Cher ami, que Dieu veille que par une sage gestion, de prudentes économies, nous puissions élever notre famille, quel qu'en soit le nombre, en complète indépendance, ou mieux encore, que nous puissions leur inculquer les principes et les sentiments de respectabilité qui doivent exister chez tous les honnêtes gens sans jamais oublier qu'un jour nous devrons rendre compte de nos actions au Dieu Tout,Puissant !".

 

Sans que l'on doive parler de ruine - certes pas - les Guestier, à leur tour, seront obligés, en 1875, de liquider leurs propriétés du Médoc, le magnifique Beychevelle ainsi que le domaine de Batailley.

Mais les grandes fortunes des Chartrons, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, naîtront dans un esprit de sage économie... qui n'empêchera pas les coups de poker. Tel celui de Herman I Cruse se portant acquéreur de la plus grosse part d'une récolte en 1847. Ce sont ces spéculations qui peuvent tourner mal et mettre en danger l'équilibre financier d'une Maison. Edouard de Bethmann voyait dans Alfred de Luze et son associé Dumas des spéculateurs. De Luze était comme Cruse, Eschenauer, Lalande, il brûlait de réussir, de faire rapidement fortune.

Il est piquant de mettre en regard de ce Bordeaux, celui que représente Buffon, quelques cinquante ans plus tôt, dans une de ses "lettres familières" :

 

"La moitié des gens y sont grossiers, et l'autre petits-maîtres, mais petits-maîtres à cent cinquante lieues de Paris, c'est-à-dire bien manqués. Vous ririez de les voir, avec des talons rouges et sans épée, marcher dans les rues où la boue couvre toujours les pavés de deux ou trois pouces, sur la pointe de leurs pieds et de là, à l'aide d'un décrotteur, passer sur un théâtre où jamais ils ne sont que comtes ou marquis. Quand même ils ne posséderaient qu'un champ ou une métairie, et ne seraient que chevaliers d'industrie... Le jeu est ici la seule occupation, le seul plaisir de tous ces gens ; on le joue gros et, en ce temps de carnaval, sous le masque."

 

Après ce long préambule, revenons à Louis Auschitzky

 

Chacun, disions-nous plus haut, doit se faire remarquer. Éblouir. Le truc de Louis, c'était... les fleurs !

Chaque artiste donnant un concert ou opéra, un spectacle de danse ou une pièce de théâtre, à moins que ce ne fût une opérette, trouvait en arrivant dans sa loge, à la Comédie (aujourd'hui, le Grand-Théâtre), un immense bouquet des fleurs les plus rares auquel était épinglée sa carte de visite. Il recevait ces artistes à sa table. Mettait à leur disposition son équipage. Sa loge était, dit-on, l'une des plus grandes et des plus en vue du théâtre. Il régnait dans les foyers. Il éblouissait, faisait figure de mécène, d'intellectuel, dans une ville qui... ne l'était pas.

Honnêtement, on ne peut rien dire sur son comportement car on ne sait rien à la lecture des documents, pourtant nombreux, qui ont été retrouvés. Rien pour et rien contre. On ne sait pas... Sauf qu'il a mené un train de 50 000 francs par an pendant qu'il en gagnait 25 000. La dot de sa femme (les droits dans la succession de son père) a été engloutie dans le paiement de l'étude et de la chartreuse d'Arcachon.

Il était à "zéro" l'été 1871.

Vraisemblablement, il a été obligé de vendre vu sa situation financière critique. Même sans avoir commis de malversation, il présentait un danger pour les avoués de Bordeaux.

 

 

La vente de l’office

 

 

Nous devons maintenant extrapoler car nous n'avons pas retrouvé le compte rendu des débats secrets de la Compagnie des avoués.

 

Ou on le destitue mais compte tenu de l'importance de l'office et de la position sociale des Auschitzky, c'est le scandale. Un énorme scandale qui éclabousserait aussi bien toute la hiérarchie judiciaire que la société bordelaise. Ou alors on transige.

C'est là qu'intervint avec diplomatie Henri Alauze7, président de la Compagnie des avoués. Avec doigté, il le poussera à démissionner, tandis que Me Peyrelongue8 sera chargé de lui trouver un successeur et de négocier la reprise de l'office dans de bonnes conditions.

 

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Louis par acte reçu par Me Antony le 24 décembre 1872, donne sa démission et cède son étude à un sieur Emmanuel Charles Mesmin Mimoso, né en Martinique, en décembre 1845. Habitant 10 allées Damour, fils d'un mystérieux Mimoso qui l'a reconnu, lui et ses quatre sœurs9 , par acte de Me Bignon, notaire à Bordeaux, du 24 août 1865, et leur a donné son nom. Son père était rentier, habitant 51 rue Mondenard. Le candidat avait été un an et demi clerc de Me Chassaing, puis quatre ans principal clerc de Me Peyrelongue.

Nous avons noté que, à la suite sans doute de la délibération de la Chambre des avoués ayant donné son agrément à la cession, le procureur de la République dans sa lettre au Garde des Sceaux du 20 janvier 1873 précisait, parlant du candidat, "(il) s'est allié récemment à une famille aisée de notre ville, sa fortune personnelle et celle de sa femme lui permettront de faire honneur aux engagements qu'il a pris". Le candidat venait de se marier, et le style officiel employé signifie : a épousé une fille riche... Qui était-ce ?

Le prix est de 135 000 francs, soit 25 000 francs de plus que le prix d'achat. Un bénéfice de 22,7 % en 12 ans. Ce prix, par rapport au revenu, représente un intérêt supérieur à 17 %.

 

Sur cinq ans, voici les produits et résultats de l'étude, ramenés en moyenne annuelle :

 

Moyenne des affaires :                                                                179               137 en 59

Recettes :                                                                             173 676        107 284 en 59

Dépenses :                                                                           150 728          84 143 en 59

Résultats nets :                                                                      23 000          23 000 en 59

Émoluments nets :                                                                 23 364          22 500 en 59

 

Louis ne revend pas son office avec un bénéfice époustouflant, mais seulement en rapport avec la lente mais très réelle et continue augmentation du coût de la vie depuis l'approche du milieu du XIXe siècle et jusqu'à la guerre de 1914.

En février 1873, il n'est plus avoué... Il n'a que quarante ans et sa femme vingt-huit ans depuis un mois !

 

 

Nous ne comprenons pas bien ce que la famille est devenue ensuite.

 

 

Ce que nous savons aujourd’hui, c’est que toutes les informations qui nous avaient été données par ses descendants étaient erronées. Nous pouvons en conclure qu’il a vécu avec sa femme assez isolé et peut-être même abandonné de sa famille.

 

Il avait conservé sa chartreuse située à Arcachon 6 boulevard de l’Océan, et il a pris l’exploitation d’un parc à huitres n° 2950, autorisé par arrêté ministériel en date du 17 juin 1876, au lieu appelé ˝Plage du Cap Ferret˝.

 

Nous apprenons par une lettre datée du 18 octobre 1876 (déposée aux Archives Départementales de la Gironde) qu’il désire y faire élever une cabane, sur le domaine maritime, dans la partie la plus élevée au nord-ouest de ce parc.

 

Le 20 Juillet 1880, il expose au Préfet de la Gironde, dans une pétition datée du 10 juin 1880, qu’il vient d’obtenir du département de la Marine, une nouvelle concession de parc, qui rend insuffisante aux besoins de sa nouvelle exploitation, la cabane qu’il avait été autorisé à construire par un arrêté préfectoral du 4 janvier 1877. Il fait remarquer que son industrie s’exerce à une grande distance d’Arcachon, sur l’autre côté du bassin, dans un quartier où il est à peu près seul, et où il est impossible de trouver un gîte lorsque l’état de la mer ne permet pas de rentrer à Arcachon. Il demande de porter les dimensions de cette cabane à douze mètres de longueur sur dix mètres de largeur, le tout exceptionnellement vu la situation du parc  qui a pris une considérable importance (lettre du 10 juin 1880 au Préfet de la Gironde). 

 

 

Dans son rapport du 20 juillet 1880, l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées écrit : «  De plus, comme son parc à huitres est situé dans une crique, où sa chaloupe ne peut accoster, il sollicite la permission de construite sur le domaine public une voie ferrée destinée à permettre le transport des huitres et des matériaux entre son parc et le bassin. Cette voie serait desservie par des wagonnets poussés à bras par les ouvriers.

Le parc du pétitionnaire est placé dans des conditions spéciales qui semblent permettre une dérogation aux usages établis. Non seulement, il a une superficie bien supérieure à celles des autres parcs, mais il se trouve situé en dehors du bassin, et il ne peut être exploité avantageusement qu’à l’aide de procédés spéciaux qui nécessitent l’emploi d’un très grand nombre d’ouvriers ». Nous savons que cette voie devait mesurer 300 m.

 

Par lettre du 8 Janvier 1881, l’Ingénieur en chef du Service Maritime de la Gironde, écrit au Préfet : « …Mais je crois devoir, toutefois, appeler votre attention sur les circonstances dans lesquelles la demande de M. Auschitzky s’est produite. Cet ostréiculteur n’a pas attendu l’autorisation de l’Administration pour édifier l’établissement, objet de sa requête du 10 juin et cette autorisation n’a même été demandée qu’assez longtemps après l’achèvement des travaux. La cabane dont il s’agit est, d’ailleurs, une véritable maison d’habitation plutôt qu’une cabane et, indépendamment de cette maison, le pétitionnaire a fait également construire, à côté, une cabane en bois de 5 mètres sur 3, un puits, un four et un bassin de coaltarage. Il serait nécessaire que l’arrêté d’autorisation fit mention de ces diverses dépendances.

 

Le 10 Mars 1881, l’Ingénieur en chef écrit : « … Aujourd’hui que le Conseil de Préfecture s’est déclaré incompétent pour statuer sur la redevance à réclamer au délinquant et l’a simplement condamné à 16 francs d’amende et aux frais, il y a lieu, dans l’instruction de la pétition du 10 juin 1880, de tenir compte des faits qui peuvent influer sur la décision à prendre. C’est ce que nous allons faire : Nous rappellons d’abord que sur une demande du Service de la Marine qui paraît être antérieure à 1860, mais que nous n’avons pu retrouver, il fut convenu que les concessions de terrains sur le Domaine Public Maritime seraient exclusivement réservées aux pêcheurs ou aux ostréiculteurs et que l’étendue en serait aussi réduite que possible. A partir de 1860, en effet, les concessions de terrains pour cabanes ne dépassent pas 4m sur 6m.

Cependant, si l’on jette les yeux sur les plans de détail des différentes parties du Bassin, assez limitées d’ailleurs où il peut être établi des cabanes, on voit que sur certains points tout le terrain est utilisé tandis que sur d’autres il n’a reçu que le tiers, le dixième et même le centième des cabanes qu’il pourrait recevoir. D’autre part, si l’on consulte les parqueurs établis sur ces terrains incomplètement utilisés, on apprend que les dimensions des concessions sont souvent trop faibles et la visite des cabanes confirme ces dires.

Aussi, nous a-t-il semblé qu’il serait utile au point de vue des intérêts même et du développement de l’ostréiculture, de déterminer sur chacune des parcelles, et à raison des crassas voisins, les dimensions maximum que pourraient atteindre les concessions, au lieu de s’en tenir à ces chiffres uniformes 4m x 6m.

Nos propositions, dont l’élaboration est assez délicate, ne sont pas encore prêtes. Mais l’affaire actuelle nous donne une occasion d’appliquer les principes plus larges, plus satisfaisants, qui nous guident dans leur rédaction et dans lesquels M. le Chef de la Marine entre, en approuvant la concession au Sr Auschitzky, conformément aux propositions de Service Maritime, d’une surface bien supérieure à celle que l’on accorde ordinairement. Un examen plus attentif de la question, une visite des lieux, des renseignements pris de la bouche de l’intéressé, nous ont conduits à donner à nos propositions encore plus de largeur.

Nous avons en effet pu nous convaincre que l’exploitation dirigée par M. Auschitzky, au Cap Ferret, est faite dans des conditions remarquablement perfectionnées et progressistes. L’encouragement de cette exploitation et de ses procédés présente une utilité réelle pour l’amélioration de l’ostréiculture dans le bassin d’Arcachon. Mais l’éloignement de cette partie du Bassin de toute agglomération d’habitants un peu importante, rendrait à peu près impossible la continuation de cette entreprises, - si les ouvriers ne pouvaient trouver, dans le voisinage même du parc, un abri, soit qu’ils aient à séjourner plus longtemps sur les lieux, soit qu’ils soient retenus par le mauvais temps – et si le coaltarage et la réparation des caisses d’élevage ne pouvaient se faire sur place.

Le banc sur lequel M. Auschitzky a établi ses installations est une partie du Domaine Public Maritime, dont 12 à 15 000 m2 sont au dessus du niveau des plus hautes mers – Les concessions de parcs à huitres dans le voisinage se réduisant à deux ou trois, et ne paraissant pas devoir atteindre un grand développement – aucune demande de concession de terrain pour cabane, sur cette partie du Domaine Public Maritime, n’ayant encore été présentée, - nous estimons que la concession à M. Auschitzky de 5 000 m2  ne peut nuire à aucun intérêt engagé. D’autre part, cette étendue lui est indispensable pour l’exercice de son exploitation.

L’Ingénieur ordinaire soussigné est d’avis qu’il y a lieu de prendre, en suite de la demande du Sr Auschitzky, un arrêté conforme au projet d’arrêté du 31 août, 3 septembre 1880, modifié à l’encre rouge à la date de ce jour, conformément aux considérations développées dans ce rapport. »

 

Ces considérations seront acceptées et l’arrêté restera affiché dans la commune de La Teste, à la principale porte de la Mairie, il sera en outre publié à son de caisse ou de trompe.

 

Nous ne savons pas pendant combien d’années Louis Auschitzky a conservé cette entreprise, les Archives Départementales ou Communales ignorant les actes qui nous auraient fixés. Mais :

 

En Mars 1882, Son fils Abel Auschitzky naîtra à Arcachon.

 

Cependant en Octobre 1887, sa fille Louise-Marie voit le jour à Paris.

 

En août 1892, Marthe Sabatier, sa femme, meurt à Arcachon, mais il est précisé sur l’acte de décès, qu’elle est domiciliée à Paris.

 

Le 27 avril 1896, nous retrouvons Louis 271 boulevard Péreire à Paris. Nous n’avons pas d’autres précisions sur sa vie privée ou professionnelle à Paris, car Paris est la seule ville de France où il n’y ait pas eu de recensement à l’époque qui nous intéresse.

 

Le 10 juillet 1901, il est domicilié à Bruxelles (sans autre indication).

 

Le 14 décembre 1906, nous le localisons toujours à Bruxelles et pour la dernière fois, Chaussée Waterloo n° 491.

 

Pendant longtemps nous avions pensé qu’il était mort en Belgique, sans pouvoir le prouver ni indiquer une date. Le Ministère des Affaires Etrangères n’a rien trouvé dans les registres de l’ambassade. Le Service de Centralisation des Etudes généalogiques et démographiques de Belgique, interrogé à son tour, nous écrit le 16 février 1991 : « Nous avons examiné sans succès, les registres de décès des communes de Bruxelles et Saint-Gilles afin de retrouver le décès de Louis Auguste Pierre Charles Auschitzky (période 1901-1940) ». Nous avons alors imaginé qu’il s’était éteint à Arcachon, mais les Archives communales, après avoir consulté leurs registres nous écrivent qu’il ne figure pas non plus dans leurs décès, du moins antérieurement à 1908.

… Alors où et quand ?

 

Descendance

 



1 - 1 800 000 F 1991, et peut-être plus.

2 - (Peinture anonyme). Document photographique extrait de « Naissance et vie des quartiers de Bordeaux ». Albert Rèche.  Editions Segghers 1979.

4 - Lorsque nous étions gosses, nous avions, rue Ferrère, une malle fascinante, dite : "La malle aux déguisements". Entre un costume d'arlequin et une robe de Bécassine, se trouvait une livrée de domestique rongée par les mites. Sur les boutons, qu'on disait en argent massif, les initiales L.A., et aussi quelques gilets rayés noir et jaune d'or. C'étaient les derniers vestiges de la splendeur de Louis Auschitzky.

5 - Paul Butel. "Les dynasties bordelaises. De Colbert à Chaban". Collection Histoire et Fortunes. Éditions Perrin.

6 - Saint Rieul Dupouy. "L'Hiver à Bordeaux". Bx 1851. Page 66

7 - Suzanne la fille de Me Alauze, épousera le 12 janvier 1907, Abel, le plus jeune fils de Louis.

8 - Chantal Peyrelongue épousera le 12 juin 1935, son petit-fils Guy.

9 - On retrouve des Rascol dans le Haut-Médoc. L'un est médecin. L'autre, Simone, a épousé Jacques Courtois. Martha Auschitzky, la petite fille de Louis, épousera en premières noces, Roger Courtois, le frère de Jacques.