Histoire des Alaux

 

 

 

NÉORAMA – BASILIQUE DE SAINT-PIERRE A ROME

Feuillet-guide distribué à l’époque (1827-1832)

 

 

Depuis la porte d’entrée jusqu’à la coupole, nous ne voyons de chaque côté que quatre arcades conduisant à autant de chapelles. Dans le NÉORAMA, le spectateur se trouve placé entre les troisièmes piliers, dont les niches contiennent l’une la statue de saint Ignace, sculptée par Joseph Rusconi, l’autre celle de saint Philippe, par Baptiste Maini.

 

Les trois portes d’entrée, ouvertes comme dans les jours de solennité, laissent voir une partie de la Place Saint-Pierre, le commencement des colonnades qui l’entourent, et l’obélisque qui en décor le centre.

 

Des deux premières chapelles près de la porte, et à droite du spectateur, qui n’aperçoit qu’une colonne de chacune d’elles, l’une est celle des Fonds baptismaux, l’autre celle de la Présentation. A gauche sont deux chapelles semblables, dont la première est celle de la Piété.

 

La porte surmontée d’un cénotaphe et d’une tiare, ferme le lieu où est déposé le corps du dernier Pape décédé, jusqu’à la mort du Pape régnant. Du côté opposé de la nef est le tombeau d’Innocent XII, orné de trois statues sculptées par le Florentin Philippe Valle.

 

On remarque ensuite deux chapelles fermées, par des grilles ornées de dorures. Celle dont la grille est entr’ouverte est la chapelle du Chœur des chanoines ; l’autre celle du Saint-Sacrement. C’est dans cette dernière que sont exposés les Papes après leur mort.

 

Dans l’enfoncement qui suit le pilier de saint Philippe, on voit la porte d’entrée de la sacristie. Le tombeau placé dans l’enfoncement pareil, du côté de saint Ignace est celui de Benoît XIV, surmonté de la statue de ce Pontife, entre deux autres, représentant la Science et la Charité. Toutes trois sont de Pierre Bracci.

 

Plus près, et au-dessus des deux autels entourés de balustrades, on voit des copies en mosaïque des beaux tableaux de la Transfiguration, de Raphaël, et de la Communion de saint Jérôme, du Dominicain.

 

Un confessionnal fort simple fait face à la statue en bronze de saint Pierre, devant laquelle le Pape est prosterné.

 

En tournant le dos à la porte d’entrée, on se trouve en face de la magnifique coupole. Elle est soutenue par quatre piliers, dont deux paraissent à découvert du côté principal. Chacun contient deux grandes niches l’une au-dessus de l’autre. Les niches supérieures sont en forme de tribunes, soutenues par des colonnes torses que l’on croit venir du temple de Salomon. C’est de là que les jeudi et vendredi saints, on montre aux Fidèles de précieuses reliques. Les statues placées au-dessous sont, à gauche sainte Véronique, de François Mochi, et à droite, sainte Hélène d’André Bolgi. Les médaillons placés aux pendentifs représentent les Evangélistes, exécutés en mosaïque, d’après les peintures de Jean Vecchi et de César Nebbia.

 

Sur l’entablement situé au-dessus des fenêtres, on voit les figues du Christ, de la Vierge, des Apôtres et autres Saints exécutés en mosaïque. Plus haut, des anges soutiennent les instruments de la Passion.

 

Au milieu de la grande coupole, et sous le maître-autel, repose le corps du Prince des Apôtres, dans le lieu appelé la Confession de Saint-Pierre. Le double escalier qui y conduit est entouré d’une balustrade près de laquelle cent douze lampes brûlent sans cesse. Le maître-autel, sur lequel les Papes seuls célèbrent la messe, est décoré de quatre colonnes torses et d’un magnifique baldaquin en bronze doré, exécutés d’après les ordres d’Urbain VIII, et sur les dessins du chevalier Bernini, avec le bronze que le Pape fit enlever du Panthéon. Ce bel ouvrage a 84 pieds de hauteur, et le bronze dont il est composé pèse 186.392 livres.

 

Derrière le maître-autel on monte par deux marches de porphyre, au monument appelé la Chaire de Saint-Pierre. Quatre statues des docteurs de l’Eglise : saint Ambroise, saint Augustin, saint Athanase et saint Jean Chrysostôme soutiennent une chaire entourée d’anges, et surmontée d’une gloire dont les rayons sont de bronze doré sur un champ de cristal. Cette chaire renferme celle dont saint Pierre s’est servi. Le monument, dessiné par le chevalier Bernini, a été exécuté sous le pontificat d’Alexandre VII ; on y a employé 219.000 livres de métal. Si l’on en croit une ancienne tradition, ce n’est qu’après vingt-cinq ans de règne qu’un Pape doit monter dans la chaire de Saint Pierre, et aucun ne s’y est encore assis.

 

Le moment choisi par le peintre est celui de la prière du Pape. Le souverain Pontife est agenouillé devant la statue de saint Pierre ; derrière S.S. sont le grand-pénitencier, les cardinaux, les chanoines, les Suisses et les Gardes-Nobles. On voit plus loin le dais qui sert à transporter le Saint-Père.

 

La grande nef est entourée par trois détachements militaires : un de troupe de ligne, en habits blancs ; un de garde civique, en habits bleus ; un de garde du Capitole, en habits rouges. Une foule de Fidèles prosternés derrière la haie, offre la réunion de tous les costumes des habitants de Rome et des environs, séculiers ou ecclésiastiques.