Nos artistes

 

 

 

Jean-Paul ALAUX (1876-1955)

 

 

 

Portrait de Jean-Paul Alaux par Braïtou Sala

HST 46 x 55  1930

 

Il bénéficia de l’enseignement de son père, Michel. Puis sera l’élève de Laloux (Promotion 1896) à l’Ecole des Beaux-Arts. Il obtient plusieurs médailles, est logiste pour le concours de Rome et sera diplômé en 1903.

 

Il expose au Salon des Artistes Français en 1904 et sera médaillé.

 

On lui doit quelques constructions : le château de Peyreguichot et le château de Morin, tous les deux dans le Lot-et-Garonne, le château des Guerlin aux Menuls, la villa Montezuma au Vézinet, la villa du docteur Jolly à Bagnoles-de-l’Orme, et la restauration d’églises et d’usines. Il participe à la construction d’un immeuble rue Juliette à Paris 18ème.

 

Il se consacre ensuite à l’enseignement et sera professeur d’architecture à l’Université Carnegie de Pittsburg aux Etats-Unis.

 

Il fait la guerre de 1914-1918 et participe en rentrant à la fondation des écoles d’art américaines à Fontainebleau créées pour enseigner  aux étudiants des Etats-Unis se trouvant en France et logés au Palais de Fontainebleau. Il y sera professeur d’architecture de 1921 à 1939.

 

Après la seconde guerre mondiale, lorsque ces écoles furent reconstituées en 1946, il en devint le président et assuma ses fonctions avec le même zèle que 25 ans auparavant, jusqu’à fin 1951, date où il prit sa retraite et devint président d’honneur en 1954. Ce fut la grande œuvre de sa vie.

 

Il devint Membre de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux en 1944 où il créa, un peu avant sa mort, un prix littéraire (marine et voyage). Il créa pour l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux un Prix de paysage historique et un Prix d’architecture.

 

Ayant été toute sa vie attentif à la formation de la jeunesse, il fonda le Prix Jean Alaux au Yacht Club de France (dont il était Membre du Conseil et par qui il avait été chargé de missions en Egypte et aux Antilles) pour les jeunes gens âgés de moins de 21 ans. Et le Prix Jean-Paul Alaux pour les élèves de l’Ecole de Fontainebleau. Il fit trois legs à l’Institut : deux pour les pensionnaires de l’Ecole de Rome et un pour les familles nombreuses d’artistes (Prix de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux).

 

Très bon aquarelliste, il fut inspiré par le bassin d’Arcachon dont il fit une série d’aquarelles dans l’esprit d’Hokusaï et d’Hiroshigue qu’il nomma ″Visions japonaises du bassin d’Arcachon″ (1909-1913). Entre 1932 et 1938, il peignit une autre série d’aquarelles Tahiti, visions japonaises). Ces aquarelles seront ensuite éditées en quelques centaines d’exemplaires par le procédé du pochoir.

 

Il fut aussi un écrivain attaché à l’Histoire de la Marine et à l’Histoire de l’Art.

 

Il fut lauréat de l’Institut ( Prix Thérouanne, Prix Moutyon), de la Société Centrale (Prix Déjean) et de la Société de Géographie (Grande Médaille d’Or).

 

A bord de ses voiliers ″Le Rève″ et le ″Sindbal″, Jean-Paul parcourait la Méditerranée (Corse, Baléares et surtout les îles de Lérins où il vint plus tard faire une retraite chez les moines de Saint-Honorat). Son frère François, son cousin germain Gustave et son neveu Jean-Pierre, fils de François, l’accompagnaient souvent.

 

Sa demeure de Théoule, dont le mobilier et les objets d’art, en grand péril pendant la guerre de 1939-1945, furent sauvés grâce à un ami, Jean de Quay, beaucoup plus jeune que lui, qui faisait de la Résistance dans le Midi. Cette magnifique demeure et ses jardins sont devenus depuis le port de la Rague.

 

Ses nombreux voyages et croisières lui firent connaître le monde entier : Belgique, Pays-Bas, Italie, Grèce, Turquie, Albanie, Espagne, Egypte, Maroc, Tunisie, Algérie, Antilles, Etats-Unis, Tahiti, îles Marquises, îles sous le Vent, les Indes, Java, Bali et Jérusalem.

 

C’est grâce à ses efforts et à ceux du Yacht-club de France que l’aviso Dumont d’Urville et la souscription lancée par le Yacht-club de France vinrent à bout de toutes les difficultés, et Jean-Paul put alors faire ériger sur la tombe d’Alain Gerbault, à Bora-Bora, un monument dont il fit les plans, qui, comme l’avait souhaité Gerbault, était en forme de temple polynésien.

 

Il entretint une longue correspondance avec le commandant Charcot et Virginie Hériot.

 

Lorsqu’il rentrait à Bordeaux après et entre ses voyages on l’entendait parler avec poésie et enthousiasme des deux choses qu’il admirait le plus : les beautés de la nature et celle de l’Art.

 

Jean-Paul, tout au long de sa vie, très fier et à juste titre de ses ancêtres et de ses origines, se considéra comme le chef de famille.

 

Il avait hérité de son père de magnifiques collections d’objets d’art très divers : tableaux, porcelaines, faïences, instruments de musique, gardes de sabres japonais, livres, etc. il en fut le gardien vigilant et, lui-même collectionneur (livres maritimes ou d’architecture, voyages, etc.) su les enrichir avec un goût très sur.

 

Il décède à Bordeaux, revenu précipitamment d’un voyage aux Canaries où il était parti à peine rentré de Jérusalem.

 

Il voulait mourir en France, au port, chez lui à Bordeaux, berceau de la famille. L’éloge de cet humaniste du XXe siècle fut fait à l’Académie de Bordeaux par Etienne Mathieu, son successeur, le 19 février 1957.

 

© J.P. ALAUX, dans ″La dynastie des Alaux″.

 

Chevalier de la Légion d’honneur, chevalier d’Isabelle la Catholique, officier de la Couronne d’Italie, officier du Christ du Portugal, officier de l’Ordre du Mérite d’Haïti.