Nos artistes

 

 

 

Gustave ALAUX (1887-1965)

 


Portrait de Gustave Alaux par Raoul Tonnelier
HST 46 x 38  1909

Portrait de Gustave Alaux par Serge Ivanoff
HST 73 x 54  1942

 

 

A Bordeaux, son père l’initie à la peinture et à l’architecture. En fait, il hésite entre la peinture et la littérature et choisit la peinture. Son ami La Varende lui racontera plus tard que lui aussi avait beaucoup hésité entre peinture et littérature mais que finalement la littérature l’avait emporté.

 

Reçu comme élève à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris, il sera l’élève de Marcel Baschet, puis d’Henri Royer à l’Académie Julian jusqu’en 1914.

 

Les sujets maritimes ont toujours été ses sujets de prédilection. Sa mère, Lucie Cloarec, était Bretonne, fille d’armateur du temps des grands voiliers. Rien d’étonnant à ce que Gustave, placé dès sa naissance sous les signes de l’art et de la mer, aime toute sa vie avec passion, la mer,les bateaux, les grands navigateurs.

 

Il expose au Salon des Artistes Français dès 1913. A partir de 1920, il y exposera uniquement des œuvres d’inspiration maritime. Il obtient une médaille d’argent en 1920 et une médaille d’or en 1927. Hors concours, il devient membre du jury puis membre du conseil et secrétaire-rapporteur.

 

Exempté de service militaire, il est envoyé en 1915 et 1916 par le ministère des Affaires Etrangères en mission de propagande en Italie, en Suisse et aux Etats-Unis. Il présenta (avec son ami le peintre Raoul Tonnelier) comme auteur et interprète ″La Légende de la France″, une suite de 95 tableaux lumineux (papiers de couleur découpés, ombres chinoises pour lanterne magique), composés pour faire comprendre et aimer la France dans les pays neutres, ce qui lui vaudra d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1928, à 41 ans.

 

En 1917, il est récupéré pour le service auxiliaire ; inapte à faire campagne, il sera affecté, sur sa demande, à la section photographique et envoyé sur le front pour des prises de vues, comme opérateur jusqu’en 1918.

 

Il obtient plusieurs prix de peinture parmi lesquels le prix de Peinture d’Histoire James Bertrand (1924), le Prix Jehan Peccard (1932), la Médaille d’Or à l’exposition internationale des Arts et Techniques en 1937.

 

Nombreuses expositions particulières à Paris et en province rassemblant des œuvres d’inspiration uniquement maritime.

 

Il est nommé Peintre Officiel de la Marine en 1926 et Membre de l’Académie de Marine en 1946.

 

Amoureux de la mer, Gustave Alaux partagea ses loisirs entre sa maison à la pointe du Cap Ferret, son voilier dériveur de la classe des ″Loups″ et les voyages officiels sur les navires de guerre de l’Etat, privilège des Peintres de la Marine.

 

Tous les bateaux l’inspirèrent. Il fit leur portrait comme d’autres peintres font des portraits de femmes ou de personnalités. Plus inspiré, peut-être par les navires anciens couverts de toile ou mouillés dans de paisibles rades, menés par des capitaines courageux, audacieux, nous suivons grâce à lui la route des grands marins des conquistadors. Les canonnades et les abordages n’ont pas de secret pour lui. La flibuste aussi l’inspira tout comme Venise qu’il peignit souvent, nous restituant même un magnifique portrait du Bucentaure.

 

Il exécuta des œuvres pour la décoration des croiseurs Colbert et Trouville ainsi que pour le Vaudequin, le Bougainville, l’Amiral Charner et pour les paquebots Formose, Carimari et Valparaiso.

 

La ville de Saint-Malo qu’il aimait tant, reste aujourd’hui encore associée au souvenir de Gustave Alaux grâce à sa grande toile ″Saint-Malo, cité corsaire à la fin du XVIIe siècle″ qui lui fut commandée par le propriétaire de l’hôtel de l’Univers (où elle est encore visible), Monsieur Perrault, devenu plus tard le maire de Saint-Malo.

 

Il illustra de nombreux ouvrages maritimes avec des bois et des aquarelles.

 

Gustave était un conteur extraordinaire. Il s’exprimait avec aisance, esprit et clarté. Il prononça de nombreuses conférences et prit part aux travaux de plusieurs Académies qui l’avaient appelé à siéger dans leurs assemblées. Il servit aussi la Marine par son érudition et sa finesse intellectuelle. Il était correspondant de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux.

 

Excellent peintre, il connut aussi comme écrivain un certain succès. Il avait fait paraître en décembre 1935 dans le Bulletin du Cercle nautique de Chatou, une nouvelle sous forme de lettre intitulée : ″La régate du capitaine Borgnefesse″. Et c’est cette nouvelle qui lui donna, quinze ans plus tard de faire paraître avec la ″complicité″ de son ami l’écrivain T’serstevens les ″Cahiers de Louis Adhémar Timothée Le Golif de Borgnefesse, capitaine de la flibuste″, un succès, non, un triomphe !

 

Gustave collectionna avec son cousin Jean-Paul et son ami La Varende les bateaux-modèles, maquettes exactes des grands voiliers d’autrefois ainsi que les beaux objets de la marine.

 

En 1959, lorsque André Malraux découvrit dans les combles du Louvre les ″néoramas″ de Jean-Paul Alaux, énormes rouleaux de toile dont les journaux parlèrent, il échangea une correspondance avec Madame Adhémar, alors conservateur du Musée du Louvres, et fit une communication à l’Académie des Arts, Sciences et Belles-lettres de Bordeaux (dont il était le correspondant) le 5 avril 1960.

 

Il était déjà depuis plusieurs années paralysé par une hénupiégie qui l’avait atteint à l’âge de 66 ans. Cette maladie n’entama en rien sa gentillesse et sa bonne humeur. Dans son atelier de l’avenue Junot à Montmartre, son neveu, Jean-Pierre, vint s’occuper de lui. Il l’assistera jusqu’à sa mort. Gustave continua donc à travailler et à écrire à la machine de la main gauche, ses Mémoires et des ″Histoires drôles″, ainsi que des ″Histoires de famille″ et autres récits. Il ne se plaignait jamais et resta pour Jean-Pierre, jusqu’à la fin de sa vie, un délicieux compagnon.

 

Il avait épousé Antoinette Pellotier avec laquelle il n’eut pas d’enfants.

 

Plusieurs de ses œuvres furent acquises par le Musée de la Marie à Paris et par l’Etat. Les Musées de la Marine de Papeete, Port-aux-Princes (Haïti), le Ministère de l’Air et le ministère de la Marine, ainsi que de nombreux collectionneurs, répartis dans le monde entier, possèdent des œuvres de Gustave Alaux.

 

Il est mort entouré des siens et ne laissa que des regrets.

 

© J.P. ALAUX, dans ″La dynastie des Alaux″.

 

Officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre du Mérite d’Haïti, chevalier de l’Ordre d’Isabelle la Catholique.