Jean-Paul ALAUX, dit Gentil (1788-1858)
Jean-Paul Alaux, dit Gentil. Autoportrait HST 65 x 54 1833
Jean-Paul Alaux, dit Gentil. Ma famille. Dessin à la mine de plomb 17 x 23 1833.
On reconnaît de gauche à droite : Suzanne, Mme J.P. Alaux, Jean-paul Alaux, Aline, Clémence, Corinne
et Gustave Alaux futur architecte
Son père sera son premier professeur de dessin et de peinture.
Elève de Pierre Lacour et d’Horace Vernet aux Beaux-Arts de Bordeaux, il devient, en 1807, professeur de dessin et de peinture au Lycée de Bordeaux. Il occupera ce poste pendant plus de cinquante ans, jusqu’en 1858, année de sa mort.
Il sera également, pendant plus de vingt-cinq ans, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux (ce poste comprenait la charge de Conservateur du Musée de Bordeaux) et assumera la fonction de professeur de dessin à l’Institution des Sourdes-muettes de la ville, tout en donnant chez lui des cours de dessin et peinture pour les jeunes filles.
Il aimait l’enseignement. Professeur dans l’âme, il passa la plus grande partie de sa vie à ouvrir le cœur et l’esprit de ses jeunes élèves en essayant de leur inculquer l’amour des Arts et de la Beauté qui était le sien, afin qu’il soit l’enchantement de leur existence. Son autorité était sans vigueur.
Lithographe, il publia entre 1826 et 1828 en collaboration avec l’architecte Lesueur 15 grandes planches : ″Vues choisies des monuments antiques de Rome″ qui font penser qu’il a peut-être fait un voyage à Rome où son frère Jean avait à cette époque, déjà fait deux séjours prolongés. Le Musée d’Aquitaine lui commande deux lithographies ″Vue de la Chartreuse près de Bordeaux″ et une ″Vue du Colisée à Rome″.
Il peint vers 1830, pour l’église Saint-Paul de Bordeaux, une grande composition ″La conversion de Saint Paul″.
Peintre d’histoire et paysagiste, il expose pour la première fois, au Salon de 1827, un tableau ″Site de la côte de Floirac″ (tableau conservé au Musée de Bordeaux). Il expose aux Salons de 1831 et 1833 ″Vue de Bordeaux entre la caserne Saint-Raphaël et l’église Sainte-Eulalie″ et ″Vue de Bordeaux prise de la côte de Floirac″ pour laquelle il obtient une médaille, et qui sont également toutes deux au Musée de Bordeaux. C’est en 1841 qu’il expose pour la dernière fois au Salon.
Il travaille avec un groupe d’artistes appelés les ″Amis de Tarbes″, qui ont ″la Beauté″ pour idéal pictural. C’est cet idéal que l’on retrouve dans les toiles de Jean-Paul Alaux, d’une facture classique, dans lesquelles on peut déceler, surtout dans la ″Vue de Bordeaux prise de la côte de floirac″, une légère percée romantique. Le ″Rapporteur″ signale au moment de la présentation de l’œuvre : ″Le tableau fait reconnaître un artiste distingué ; la portion éclairée par une grande lumière sur le premier plan présente un effet extraordinaire″. Horace Vernet fut, dit-on, si satisfait de deux copies que fit Jean-Paul des toiles ″Revue passée par le duc d’Angoulème″ et ″Revue passée par Charles X, entouré de son état-major″ où les personnages sont représentés grandeur nature, qu’il lui offrit de les signer, ce qui était peu courant à l’époque ! Ces peintures sont conservées au Musée de Bordeaux.
L’œuvre de Jean-Paul souffrit sans aucun doute et sans qu’il l’exprima jamais, de ses multiples occupations professorales. Cet homme modeste, indulgent, particulièrement dévoué, attentif à la jeunesse, ne rechercha tout au long de sa vie ni les honneurs ni le profit. Il était la bonté même et c’est ce qui lui valut son surnom de ″Gentil″.
Ses élèves lui érigèrent un tombeau dans le cimetière catholique de Bordeaux.
Une rue de Bordeaux porte son nom.
© J.P. ALAUX, dans ″La dynastie des Alaux″.
Officier de l’Instruction Publique.
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